mardi 31 mai 2016

L'armée nigérienne neutralise des combattans de Boko Haram à Bosso

L’armée nigérienne a neutralisé une dizaine de combattants de boko Haram dans la ville de Bosso dans la région de Diffa le vendredi 27 mai 2016. Les combattants neutralisés tentaient d’attaquer une position de l’armée a précisé le porte-parole de l’armée nigérienne le colonel Moustapha Ledru dans un communiqué lu à la radioo nationale « Voix du Sahel ». Dans les échanges de coups de feu, une dizaine de combattants de boko haram ont été neutralisés. Trois militaires nigériens ont été blessés durant les échanges.
Le colonel Moustapha Ledru a aussi précisé qu'une importante quantité d'armes de guerre composée des fusils mitrailleurs, des RPG-7, des grenades défensives a été saisie sur les combattants ainsi que des téléphones portables.

lundi 30 mai 2016

La Cathédrale de Maradi en fête en ce dimanche du Saint Sacrement


La Cathédrale Notre Dame de Lourdes de Maradi était en liesse en ce dimanche de la Solennité du corps et du sang du Christ. Pour la première fois dans cette paroisse, 26 personnes ont reçu différents sacrements. Ils sont 10 enfants à recevoir leur première communion, 8 enfants à recevoir le Baptême et la première Communion et 8 jeunes et adultes à recevoir le sacrement de Confirmation.

Pour ce moment exceptionnel, la petite cathédrale de Maradi était pleine. C’est en procession que les enfants sont entrés dans l’Eglise avant de prendre place sur les premiers bancs réservés pour la circonstance. L’Evêque de Maradi qui présidait la cérémonie a dans son homélie rappelé aux enfants la signification de tous les sacrements. Mgr Ambroise Ouédraogo leur a demandé de ne pas baisser les bras et de se laisser chaque jour transformé par l’Esprit Saint. Il a ensuite demandé aux parents d’accompagner les enfants et surtout à prier ensemble avec eux afin d’entretenir en eux la flamme de l’Amour du prochain. Après l’homélie, l’assemblée a chanté la litanie des saints. Un à un, les 8 candidats au baptême ont avancé vers l’autel pour être baptisé sous les ovations de l’assemblée. Ensuite les candidats à la confirmation ont reçu l’onction. Les 10 candidats à la communion accompagnés des enfants baptisés ont reçu leur première communion. Ils étaient tous beaux et tout joyeux.

La petite communauté s’agrandit doucement et surement. Ces nouveaux membres sont venus redonner de l’espoir à la petite communauté qui malgré les épreuves demeurent fidèles au Christ.
Serge Xavier Oga


jeudi 26 mai 2016

Arlit : huit corps sans vie d’orpailleurs découverts dans le désert

Les corps de huit orpailleurs ont été retrouvés autour d’une voiture au Nord d’Arlit près de la frontière algérienne. Les huit occupants de la voiture dont le pneu était crevé, sont morts probablement de soif dans ce désert très aride où le thermomètre peut avoisiner les 50° C en ce moment. Ils revenaient sans doute des multiples sites d’orpaillage dans le Djado et se rendaient à Arlit quand leur voiture a connu une crevaison sans pneu secours en état de marche. 
Depuis 2013, la région de Djado dans la zone frontalière avec la Libye et l’Algérie dans le grand nord nigérien connait une ruée vers l’or. Sur des centaines de kilomètres, près de 10.000 personnes venues de toute l’Afrique tentent leur chance de devenir riche en retournant le désert à la recherche du métal précieux. La zone du Djado est très inhospitalière et hormis les avaries qui ont coûté la vie aux huit orpailleurs, les bandits armés écument le périmètres pour tenter de voler l’or aux orpailleurs lors de la traversée du désert vers Agadez.
Serge Xavier Oga

Formation des membres du Comité mixte de dialogue islamo-chrétien du diocèse de Maradi : "s'instruire pour mieux se comprendre"

un vue de la salle de formation
Du 16 au 21 mai 2016, les membres du comité mixte élargi du dialogue islamo-chrétien des 7 paroisses du diocèse se sont réunis à Birini Konni autour de l’Evêque de Maradi, Mgr Ambroise Ouédraogo pour suivre une formation de 4 jours sur la médiation et la négociation dans le cadre de la mise en œuvre du projet Circa Strengthening for Inter-Religious Community Action (Renforcement des Capacités pour les action communautaire inter-religieux). La formation a été animée par Shamsia Ramadhan, le manager du Programme CIRCA et facilitée par Thomas Tayib, un consultant de CRS Niger. Durant les 4 jours de formation, les participants ont été outillés sur les techniques de négociation et de médiation. Ils ont appris à faire la différence entre les deux concepts et à comment s’en servir pour résoudre les conflits de tout genre. Pour être efficace, un négociateur ou un médiateur doit demeurer neutre pour pouvoir établir la confiance et la confidentialité entre les parties en conflits afin de faciliter la recherche de la solution et non la trouver. Durant leur séjour à Konni, les participants ont visité le projet connecteur de Birini Konni qui leur permet de mettre en œuvre sur le terrain les différentes formations reçues dans le cadre du projet CIRCA. Ils ont également pris les nouvelles de celui d’Agadez et ont proposé des réajustements. Les projets connecteurs Agadez et à Birini N’konni visent à renforcer la connaissance et la compréhension mutuelle entre chrétiens et musulmans dans les deux localités. Ensemble, jeunes musulmans et chrétiens, femmes catholiques et musulmanes cheminent dans le respect de leur foi tout en se découvrant pour mieux se comprendre, se connaitre,... Ils apprennent à devenir des promoteurs de paix et de justice à travers le renforcement du dialogue entre chrétiens et musulmans. Pour joindre l’utile à l’agréable, les acteurs des projets connecteurs ont bénéficié de la part de CIRCA d’un fonds d’appui à la mise en œuvre d’activité génératrices de revenus. A Konni, les jeunes au nombre de 22 ont décidé de créer une unité de vente de produits frais, de locations de chaises. Ils participent aussi à des activités de sensibilisation sur la paix et la justice et à d’autres activités d’intérêts communautaires comme la salubrité publique,... Ils ont aussi organisé un tournoi de football pour la paix qui a regroupé plusieurs équipes de la ville de Birni N’konni. La finale du tournoi de football a eu lieu le jeudi 20 mai 2016 en présence de l’Evêque, des membres du comité élargi de dialogue isalmo-chrétien et d’une foule immense de supporteurs.
Unité de vente de produits frais du projet connecteur de Birni Nkonni
Toujours à Birini Konni, les femmes chrétiennes et musulmanes continuent de se découvrir. Elles ont appris à lever les préjugés mutuels. Désormais, c’est main dans la main qu’elle œuvre pour la promotion de la paix. Le 13 mai 2016 à l’occasion de la journée nationale de la femme nigérienne, elles ont défilé ensemble. Elles aussi ont bénéficié d’un appui du projet CIRCA pour mettre en œuvre des activités génératrices de revenus.

Photo de famille des femmes catholiques et musulmanes de B. N'Konni
Dans l’Aïr, précisément au niveau de la ville d’Agadez, l’initiative de la mission catholique appuie aussi des jeunes musulmans et chrétiens ainsi que des femmes catholiques et musulmanes. Les femmes sont appuyées pour non seulement de tisser des liens de solidarité et d’amitié entre elles et leur famille mais aussi et aussi d’acquérir des compétences professionnelle dans les domaines de l’artisanat (confection des bijoux et objets d'art en perles, vannerie simple et associée et en maroquinerie simple et associée) et aussi la transformation des produits agro-alimentaires.
Atelier de teinture des femmes catholiques et musulmanes d'Agadez
Grace à cette initiative de projets connecteurs, il s’agit de rétablir la confiance qui existait entre les Chrétiens et les Musulmans pour promouvoir une société où règne la paix, la justice pour une bonne cohésion sociale. A Agadez, le projet va permettre aussi à une vingtaine de jeunes de suivre ensemble une formation en menuiserie métallique, à une centaine de jeunes scolaires pauvres en classes d’examen de bénéficier de renforcement des capacités en mathématiques, physique-chimie, philosophie et français. 
La mission est immense mais pas impossible. La recherche durable de la paix est une activité qui s’inscrit dans la durée. En œuvrant ensemble, il y a plus de chance de barrer la route à l’intolérance religieuse qui gagne dangereusement du terrain au Niger.
Serge Xavier Oga

mercredi 25 mai 2016

Sommet Humanitaire Mondial à Istanbul en Turquie : "associer aux secours d’urgence les réponses aux questions de résilience des populations affectées"

Le Président Issoufou Mahamadou a pris part au Sommet Humanitaire Mondial à Istanbul ouvert le lundi 23 mai 2016 en Turquie. Placé sous le thème « comment pouvons-nous agir ensemble pour créer un monde plus sûr et plus humain ? », ce sommet convoqué par le Secrétaire Général des Nations unies Ban Ki-moon, a réuni tout le gotha mondial des décideurs et des acteurs humanitaires. Il s’agit de réfléchir ensemble pour améliorer la manière globale de répondre aux crises humanitaires provoquées par les conflits et le changement climatique.

Le Président nigérien dans le discours qu’il a prononcé à la tribune officiel de ce sommet le lundi 23 mai, a souligné  que  la décision de la communauté internationale de se pencher  sur les questions humanitaires « tombe à point nommé, au regard des situations d’urgence humanitaire toujours plus nombreuses dans le monde » parce que « les variations climatiques, les crises alimentaires et énergétiques, les épidémies et risques naturels, le sous-développement, l’exclusion, les inégalités, les conflits d’origine ethnique et ceux liés à l’intolérance religieuse provoquent des tragédies humanitaires qui affectent un nombre croissant de personnes, notamment dans les  pays les plus pauvres du monde faisant passer les coûts des actions humanitaires de deux milliards de dollars il y a 10 ans a plus de 24 milliards de dollars aujourd’hui ».
Face à l’ampleur de la situation humanitaire et vu surtout les mécanismes traditionnels de réponse humanitaire, qui jusqu’ici hélas se révèlent inadaptés et de plus en plus insuffisants, Mahamadou Issoufou a invité la communauté internationale à « réfléchir sur les meilleurs moyens de rendre plus effectifs les mécanismes existants dans la prise en charge des situations humanitaires et d’imaginer, le cas échéant, de nouvelles approches pour des réponses plus adaptées à ces situations notamment à travers l’identification et la mise en place de financements innovants ». Le président nigérien a également demandé  de revoir la stratégie de mise en œuvre des  actions d’urgences pour désormais « associer aux secours d’urgence les réponses aux questions de résilience des populations affectées ».
Le Niger par la voix de son président a aussi demandé à la communauté internationale de s’attaquer aux causes profondes à l’origine de ces situations dont les plus communes sont les conflits armés et les catastrophes liées au changement du climat et à sa variabilité. Mahamadou Issoufou a exhorté la communauté internationale à s’attaquer aux causes profondes à l’origine des situations de crises humanitaires  car dit-il « se contenter de l’assistance humanitaire, quelle que soit son ampleur, c’est s’attaquer aux symptômes sans guérir le mal ».
La situation humanitaire au Niger est caractérisée par l’instabilité sécuritaire dans certaines parties du Mali, de la Libye et dans la région du Lac Tchad. Plusieurs milliers de personnes ont trouvé refuge au Niger depuis 2011. Faits nouveaux, depuis 2015, on assiste également à un mouvement interne de déplacés fuyant les exactions de Boko Haram dans le sud-est du pays. A tous ces défis humanitaires, il faut ajouter les flux migratoires de personnes en provenance de toutes les régions de  l’Afrique qui transitent par Agadez à destination de l’Europe via l’Algérie ou la Libye.
Parmi les humanitaires dont le président nigérien a loué les actions figurent la Caritas Développement Niger qui volent au secours des différentes populations affectées par les crises humanitaires. Précisément à Diffa, près de 20.000 personnes ont bénéficié déjà de l’assistance de la Caritas qui vient de lancer une autre action en faveur de plus de 17.000 personnes toujours dans la région de Diffa.

Serge Xavier OGA

mardi 24 mai 2016

Boko Haram attaque Yébi au Niger

Les insurgés de Boko Haram ont attaqué dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 mai le village de Yébi dans la commune de Bosso à l'Est du Niger. Des sources officielles à Niamey, quatre civils ont été brûlés vifs, deux tués par balles et sept autres ont été blessées durant l'attaque. Les assaillants ont également brûlées plusieurs habitations avant de repartir dans leur cachette au Nigéria.

Coïncidence malheureuse, cette attaque intervient le jour même où les députés nigériens ont voté le projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2016-02 du 29 janvier 2016, portant prorogation de l’état d’urgence dans la Région de Diffa.

Serge Xavier Oga

Bienvenue dans la saison des délestages au Niger

La période de chaleur au Niger rime malheureusement avec délestage. Cette année encore, nous sommes dans la même situation. Nous vous prions de nous excuser pour le blackout des nouvelles sur notre site. Cela est dû à une cause indépendante de notre volonté. Nous n’avons pas de connexion pour vous parler du Niger. Merci pour patience car cela peut durer un long moment.

lundi 16 mai 2016

Sommet régional contre Boko Haram: ramener la paix dans le bassin du Lac Tchad

Abuja, la capitale du Nigéria a accueilli le samedi 14 mai 2016 un sommet international consacré à la à la lutte contre Boko Haram. Cette rencontre à laquelle ont participé le Bénin, le Cameroun, le Tchad, le Gabon, le Sénégal, le Togo, la Guinée Equatoriale, le Gabon, des pays de la région ouest africaine et centrale concernés par la question, est le deuxième sommet régional du genre entièrement consacré à la lutte contre Boko Haram. Elle a connu aussi la participation du Président Français François Hollande, du Secrétaire d’État américain adjoint, Antony Blinken, du Chef de la diplomatie britannique Philip Hammond, des Représentants de la Chine, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine. Il s’est agi pour les participants de procéder à l'évaluation des actions entreprises dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram, …Le sommet d’Abuja se tient deux ans après la rencontre de Paris consacrée au même sujet. Elle a permis de dégager des perspectives virtuelles pour la paix et le développement autour du bassin du lac Tchad.
Chaque pays a présenté sa stratégie dans la lutte contre Boko. Depuis plusieurs années déjà, les insurgés de Boko Haram terrorisent les populations civiles au Niger, au Tchad et au Cameroun. Ils sèment la mort sans discernement et il est de plus en plus probable qu’aucune armée régionale n’a à elle seule la capacité d’endiguer les attaques. 
Samedi à Abuja, le président nigérien Mahamadou Issoufou, pays frontalier des zones nigérianes sous contrôle de Boko Haram a salué les progrès importants dans la lutte à travers la mutualisation des capacités opérationnelles et de renseignements. Il a reconnu que Boko Haram demeure une menace et il faut travailler en coopération pour mieux lutte contre. Mahamadou Issoufou a annoncé le coup financier des actions qui pèsent lourdement sur les finances publiques du Niger et a précisé que le Niger a dû multiplier, depuis 2010, par quinze (15) ses investissements militaires : « Il consacre désormais plus de 10% de son PIB aux dépenses de défense et de sécurité ». Le président nigérien a également abordé la question des conséquences humaines, humanitaires, économiques et sociales des attaques de Boko-Haram des dans les zones affectées: pertes en vies humaines, civiles et militaires, paralysie de l’activité économique, fermeture des écoles et des centres de santé, des dizaines de milliers de réfugiés et de personnes déplacées. Il faut prendre en charge toutes ses victimes.

Les chefs d’Etat participants au sommet d’Abuja ont à l’issue des échanges, recommandé que les pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad affectés par l'insurrection « de prendre des mesures préventives telle l'utilisation des leaders traditionnels et religieux pour prévenir et dissuader les jeunes influençables de se radicaliser et d'offrir une porte de sortie à ceux qui sont prêts à renoncer à la violence à travers un programme effectif de déradicalisation, en plus des mesures destinées à encourager les civils impliqués dans les opérations de sécurité à se démobiliser et à retourner à la vie conventionnelle ».

Le sommet a reconnu également que la solution aux problèmes Boko Haram ne peut pas être que militaire. Et c’est pourquoi, ils ont appelé à une « action gouvernementale de développement en vue d'en éradiquer les causes dans le Bassin du Lac Tchad, à travers le développement de l'éducation et l'octroi des opportunités économiques ».

Depuis le début de l’insurrection, des millions de personnes ont été contraintes à tout abandonner et à se réfugier hors de leur milieu d’origine dans une précarité énorme. Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont engagés «à surmonter les nombreuses crises humanitaires qui affectent des millions de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et éparpillés dans des camps de fortune au Nigeria, au Cameroun, au Tchad et au Niger ».

Les civils ont payé et continuent de pays le plus grand tribut dans cette guerre asymétrique. Des milliers d’enfants se retrouvent subitement orphelins, déplacés et séparés de leur famille par le conflit. Il y a d’énormes efforts à faire pour que ces enfants ne soient pas perdus à jamais. La communauté internationale doit faire plus d’efforts pour alléger le fardeau enduré par le Cameroun, le Tchad et le Niger qui accueillent les réfugiés.
Serge Xavier Oga

Discours du Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou, lors du Sommet Régional sur la sécurité, le 14 mai 2016, à Abuja, au Nigeria.

MESSIEURS LES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT,

MESDAMES ET MESSIEURS LES CHEFS DE DELEGATION,

MESDAMES ET MESSIEURS,

Permettez-moi de saluer l’initiative prise par le Président Muhammadu Buhari de convoquer et d’abriter, ici à Abuja, notre deuxième sommet sur la sécurité régionale dans le bassin du lac Tchad.

Intervenant après celui de Paris, tenu le 17 Mai 2014, ce sommet qui a pour thème, « consolider les efforts collectifs pour la paix et le développement de la région », nous permet non seulement de faire le bilan de la mise en œuvre des décisions que nous avions prises à Paris, il y a de cela deux (2) ans, mais aussi de dégager de nouvelles perspectives pour la paix et le développement autour du bassin du lac Tchad.

Le sommet de Paris, on s’en souvient, s’était tenu dans une terrible atmosphère d’angoisse, liée à l’enlèvement, par Boko Haram, des jeunes filles de Chibok : aussi, s’était-il fixé pour priorité leur libération. En plus, nous avions convenu, à Paris, de renforcer la coopération sécuritaire entre les Etats membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) ainsi que la République du Bénin, de combattre Boko Haram, de protéger les populations et de mettre en place l’Unité Régionale de Fusion et du Renseignement(RIFU).

En dépit des efforts déployés, en particulier par le Gouvernement du Nigéria, sous l’impulsion du Président Buhari, les jeunes filles de Chibok, restent malheureusement prisonnières de Boko Haram.

Par contre, des progrès importants ont été réalisés, par les pays concernés, dans la mutualisation de leurs capacités opérationnelles et de renseignements. Ainsi, la Force Mixte Multinationale dont l’Etat-Major est basé à N’Djaména, a été mise en place et est désormais opérationnelle. L’Unité Régionale de Fusion des Renseignements, basée à Abuja, est aussi opérationnelle. C’est le lieu de saluer la mise en place, à Yaoundé, du Centre-inter-régional de Coordination (ICC), sous l’égide de la Commission du Golfe de Guinée (GGC). 

Par ailleurs, nos différents Etats ont fourni beaucoup d’efforts pour la formation de forces spécialisées avec notamment le soutien des pays amis. Ils ont également entrepris des actions civilo-militaires et sensibiliser les populations qui, fort heureusement, ne soutiennent pas les actions barbares de Boko Haram. Grâce à la mise en œuvre de toutes ces mesures et tout en respectant les lois et règlements dans la conduite de la guerre, les Etats du bassin du lac Tchad ont, collectivement comme individuellement, porté des coups durs à Boko Haram qui cède du terrain partout.

Mesdames et Messieurs,

Mon pays, le Niger, engagé sur plusieurs fronts, en l’occurrence au Mali et sur sa frontière libyenne, a dû, pour assurer sa sécurité, mettre en place une opération lourde dans la région de Diffa, dans le sud-est du pays, où nous avons été attaqués, pour la première fois, par Boko Haram au mois de Février 2015. 

Par ailleurs, notre pays a participé, avec les forces Tchadiennes, à l’opération « MaïDounama », pour chasser Boko-Haram de certaines villes du Nigéria. Naturellement, il participe également à la force mixte multinationale. Grâce aux renseignements humains et techniques, nous avons pu arrêter et mettre à la disposition des tribunaux plus d’un millier d’éléments de Boko-Haram. 

Mesdames et Messieurs,

Nous avons beaucoup progressé, individuellement comme collectivement, depuis le Sommet de Paris, tenu il y a deux ans, autour du Président Hollande dont je salue la détermination et la constance dans la lutte contre le terrorisme.

En effet, il y’a un peu plus d’un an, Boko Haram contrôlait des territoires de la taille de la Belgique, et exerçait une pression militaire sur les provinces limitrophes des pays voisins du Nigeria. 

Depuis, les opérations menées par nos différentes forces de défense et de sécurité ont porté un coup décisif à cette organisation terroriste, en réduisant considérablement ses capacités militaires et en l’expulsant de presque l’ensemble des territoires qu’elle occupait. Aujourd’hui, elle reste confinée dans certaines zones notamment dans les îles et dans certaines localités sur les rivages du Lac Tchad.

Cependant, par ses attaques asymétriques contre des civils et parfois contre des positions militaires, souvent à l’aide de ceintures d’explosifs portées par des kamikazes, Boko Haram reste une grave menace contre laquelle nous devons renforcer la mutualisation de nos capacités opérationnelles et de renseignement. Ainsi, la force mixte multinationale doit être renforcée et son financement doit être assuré. En particulier, les ressources promises à cet effet par la communauté internationale doivent être effectivement mobilisées. Notre Sommet doit donc lancer un appel dans ce sens. Notre Sommet doit exhorter les pays membres de la CBLT et le Bénin afin qu’ils fassent de la lutte contre le terrorisme une opportunité pour accélérer leur intégration non seulement sur le plan sécuritaire mais aussi sur le plan économique.

Sur le plan sécuritaire, le terrorisme a en effet effacé les frontières géographiques entre pays, et donc aussi la frontière entre sécurité intérieure et sécurité extérieure. Il est donc un facteur d’intégration, confirmant ainsi une nouvelle fois cette leçon tirée de l’histoire selon laquelle avoir un ennemi est à la fois la pire et la meilleure des choses.

Mesdames et Messieurs,

Il est désormais évident qu’il existe une corrélation très forte entre sécurité et développement. La situation dans le bassin du lac Tchad en constitue, s’il en est besoin, une parfaite illustration. En effet, si Boko Haram a connu une certaine audience, notamment auprès des jeunes, c’est bien parce que les conditions d’accès aux ressources dans cette région, se sont dégradées, suite notamment au retrait des eaux du lac, conséquence à la fois de la pression démographique et du changement climatique. Par conséquent, au-delà de la solution sécuritaire qui permet de traiter les symptômes, nous devons nous attaquer à la racine du mal, nous devons mettre fin à la paupérisation grandissante que connaissent les populations du bassin. Aussi, notre sommet doit-il lancer un appel pressant à la mobilisation de la communauté internationale pour lever les ressources nécessaires au financement du Plan d’Action pour le Développement et la Résilience Climatique du Lac Tchad, plan qui a fait l’objet de la tenue d’un évènement, en marge de la COP 21 de Paris en Décembre 2015. Au-là de ce plan qui ne concerne que le moyen terme, la sauvegarde du lac, dont la superficie est réduite à 1/10ème de ce qu’elle était dans les années soixante (60), nécessite la mise en œuvre du grand projet du transfert des eaux de l’Afrique Centrale vers le lac.

Mesdames et Messieurs,

Le Plan à moyen terme du développement du bassin et le projet à long terme du transfert des eaux sont des solutions post-conflits. A court terme, notre sommet doit aussi identifier et mettre en œuvre des actions pour faire face à la situation humanitaire : soutien aux personnes réfugiées et déplacées, soutien aux veuves et aux orphelins, soutien aux secteurs sociaux de base (santé, éducation, accès à l’eau). Naturellement, nous devons tout mettre en œuvre pour obtenir la libération des filles de Chibok.

JE VOUS REMERCIE. /.

vendredi 13 mai 2016

Les élections municipales et régionales auront lieu en janvier 2017

Les Nigériens retourneront aux urnes le 8 janvier 2017 pour les scrutins municipaux et régionaux. L’information émane de la Commission électorale nationale indépendante du Niger (CENI). Suivant le nouveau calendrier de la CENI, la date limite de dépôt de déclaration de candidatures est fixée au 24 octobre prochain et la campagne électorale sera ouverte le 29 décembre.



mercredi 4 mai 2016

Grognes chez les miniers de la COMINAK à Arlit

Les salariés de la Compagnie minière d’Akouta sont en grève depuis le lundi 02 mai 2016 au Niger. La grève de 72 heures s’achève aujourd’hui mais les employés d’Areva envisagent de reconduire la même opération semaine prochaine si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Par cette grève, ils entendent dénoncer le non-respect des partenaires sociaux par leur entreprise, la non application de l’accord d’entreprise de 2006 sur le salaire de base,.. Le dialogue semble au point mort entre employés et employeurs.
La Compagnie minière d’Akouta (COMINAK) est une coentreprise créée en 1974. Elle opère dans l’exploitation des mines d’uranium dans le nord du Niger et son capital est détenu à 34 % par AREVA, à 31 % par la SOPAMIN (Niger), à 25 % par OURD (Overseas Uranium Resources Development Company Ltd, Japon) et à 10 % par ENUSA (Empresa Nacional del Uranio S.A, Espagne). La COMINAK exploite la plus grande mine d’uranium souterraine au monde et en 2015, elle a produit plus de 1 60 tonnes d’uranate. 
Serge Xavier Oga

Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier au Niger pour parler migration "clandestine" un an après Bernard Cazeneuve

Les ministres français et allemand des affaires étrangères ont effectué une brève visite de travail au Niger ce mardi 3 mai 2016. Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier sont venus au Niger parler de lutte contre le terrorisme et surtout des questions de migration. 
A l’issue de cette visite, un communiqué conjoint a été publié et dans ce communiqué le Niger et l’Union Européenne ont réaffirmé leur volonté commune de s’attaquer aux causes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées ; l’intensification de la coopération concernant la mobilité légale ; la protection ; la prévention de la migration irrégulière, du trafic des migrants et de la traite des êtres humains et enfin le retour, la réadmission et la réintégration des migrants.
La visite officielle a pris fin par un échange avec des migrants revenus de la Libye ou de l’Algérie au siège de l’Organisation Internationale pour la Migration à Niamey. Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier ont eu la chance d’écouter le récit des jeunes qui faute de futur lisible et meilleur dans leurs pays d’origine, ont décidé de partir même au péril de leur vie. Les chefs de la diplomatie allemande et française ont pu écouter le récit seulement de ceux qui ont décidé de faire demi-tour. Au moment où se déroulait l'entretien, seul Dieu sait le nombre de jeunes qui soit dans le désert ou en mer risquent de mourir à tout moment. La faute au rêve que leur pays d'origines n'arrivent pas à leur offrir.
Au cours de leur court séjour nigérien, les deux ministres ont été reçu par le Président Mahamadou Issoufou. « Entretien avec le Président Issoufou pour soutenir la démocratie, le développement et la sécurité du Niger » a tweeté Jean Marc Ayrault durant l'entretien,donnant ainsi les grandes lignes des sujets abordés avec le président nigérien. 
Le Niger est considéré par l’Union Européenne comme un pays stratégique dans la gestion de l’immigration "illégale" vers l’Europe. Avec le Niger, l’Union Européenne veut agir en amont pour renforcer les contrôles de ses frontières maritimes. C’est d’ailleurs le motif de la visite au Niger le vendredi 15 mai 2015 du ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. En réponse à la sollicitation du ministre français, le président nigérien avait donné les raisons qui poussent les jeunes à quitter leur milieu d’origine. Selon Issoufou Mahamadou, « les gens quittent les pays pauvres parce que tout simplement, leur situation est intenable et c’est pour cela qu’il faut attaquer le mal à sa racine. Et attaquer le mal à sa racine, c’est envisager comment créer les conditions de développement économique et social des pays d’origine ». 
La réponse au phénomène migratoire doit être globale. Plus de 90% des migrants subsahariens passent par le Niger pour rejoindre les pays du Magrheb avant de se lancer en mer vers l’Europe. En 2015, selon l’Organisation Internationale pour la Migration, plus de 100.000 personnes ont transité par Agadez soit pour entrer en Libye ou en Algérie.
Dans un article que nous avons consacré le 16 mai à la visite du ministre français de l’intérieur au Niger, nous écrivions que « ces arsenaux ne suffiront sans doute pas à résoudre les défis du Sahel. L’espace sahélien qui compte plus de 137 millions d’habitants est l’un des coins les plus pauvres de la planète. Il est aussi important de créer les conditions d’un développement intégral de l’homme afin d’épargner aux bras valides de prendre des chemins contraire à la loi. Les migrants qui tentent de rejoindre l’Europe fuient des situations de précarités dans leur pays d’origine. Pourtant, le Sahel peut nourrir les sahéliens. Le sahel peut procurer du pain à tous ses enfants. L’une des solutions aux défis pourraient également venir de la bonne gouvernance, de la bonne gestion des ressources allouées au développement. Le Sahel ne peut pas être la solution aux défis de l’immigration sans visa vers l’Europe. La solution doit être globale et doit concerner les pays de départ notamment le Sénégal, le Mali, la Gambie, le Nigéria, le Cameroun, … Il faut arriver à offrir à chaque citoyen dans son pays d’origine la possibilité d’un avenir meilleur. Et ce défi est possible. Il n'est passible de transformer le Sahel en frontière de l'Europe. Les pays sahéliens n'ont pas les moyens et la solution doit être globale, mondiale. Il faut mondialiser la solidarité et le développement pour retenir directement dans leur village d'origine les candidats à la traversée périlleuse vers Lempedusa ».
L’Europe n’est pas la cause du problème mais elle a la possibilité et l’obligation de faire pression sur les pays africains afin que les ressources puissent profiter à tout le monde. Et c’est bien possible.
Serge Xavier Oga



mardi 3 mai 2016

Célébrons la fête du travail à travers quelques encycliques

" Rerum novarum " (1891) : Il s’agit d’une encyclique très moderne du pape Léon XIII. Le souverain pontife aborde les thèmes du travail et du salaire, des nouvelles idéologies, de la propriété privée et du rôle de l'État, du droit d'association des travailleurs et des droits de la famille. 

" Quadragesimo Anno " : Elle a été publiée par le pape Pie XI (1931) à l'occasion du 40ème anniversaire de " Rerum novarum ". Elle reprécise les sujets abordés par Léon XIII dans un contexte marqué par le communisme de l’URSS et la crise financière de 1929. Pie XI met aussi l’accent sur le principe fondamental de subsidiarité.

" Pacem in terris " (1963) et " Mater et Magistra " (1961) : Jean XXIII assigne un nouveau rôle aux laïques. Ces deux encycliques spécifient la méthodologie de la doctrine sociale de l'Église à travers trois triptyques : "voir, juger, agir ". Sans détour Jean XXIII aborde les nouveaux défis comme la socialisation, le colonialisme, le développement des peuples ; le" bien commun universel ",…

" Populorum Progressio " : En 1967, Paul VI émane écrit cette encyclique pour donner la vision officielle de l’Eglise sur la question fondamentale de développement humain et la notion chrétienne de progrès donnée par le pape Paul VI en 1967. Paul VI évoque la gravité du problème du développement et appelle à une action solidaire et urgente pour le résoudre : "La question sociale est devenue mondiale. Les peuples de la faim interpellent aujourd’hui les peuples de l’opulence. L’Eglise tressaille devant ce cri d’angoisse" 

" Octogesima adveniens ". Elle traite de questions nouvelles comme les communications sociales, le rôle de la femme, la dégradation écologique, l'urbanisme, les discriminations. Le pape y condamne les fermetures particularistes comme le nationalisme et le non-accueil des immigrés,..

" Laborem exercens " En 1981, Jean Paul II parle du travail humain en passant en revue les différents documents du magistère traitant du travail, depuis l'Encyclique Rerum novarum de Léon XIII. Il souligne la spécificité de Laborem exercens qui traite du travail humain, en mettant l'homme au centre de toutes choses . « (…) L’homme se définit par le travail, qui est sa raison d’être et dont la fin est la domination de la terre en laquelle il trouve sa dignité, sa ressemblance au Créateur, en un mot sa divinisation. Il s’agit de l’homme «  fait à l’image, à la ressemblance de Dieu lui-même, dans l’univers visible et établi dans celui-ci pour dominer la terre, l’homme est donc dès le commencement appelé au travail… Le travail porte la marque particulière de l’homme et de l’humanité… et cette marque détermine sa qualification intérieure, elle constitue en un certain sens sa nature même.  »

" Sollicitudo rei socialis " Elle a été publiée en 1988, pour commémorer le vingtième anniversaire de " Populorum Progressio ". Cette deuxième grande encyclique sociale de Jean-Paul II, est le fruit d’une expérience et des observations du pape au cours de ses voyages à travers le monde. Le pape constate l’augmentation de la différence entre riches et pauvres. Pour définir le développement humain, Jean-Paul II renvoie à la définition de Paul VI : « Pour être authentique, le développement doit être intégral, c’est-à-dire promouvoir tout homme et tout l’homme ».

" Centesimus Annus " : Elle célèbre le centenaire de l'encyclique Rerum Novarum. En se plaçant à la suite de Léon XIII, le pape Jean Paul II rappelle la doctrine sociale de l'Église. Jean-Paul II refuse « la primauté des choses matérielles sur l´Homme ». Il invite à une éthique dans l'économie tout en reconnaissent l'aspect positif du marché et de l'entreprise privée à condition que celle-ci s'oriente vers le bien commun. A travers Centesimus Annus, Jean Paul II a précisé la pensée catholique sur l’économie de marché qui doit être au service du développement humain. 

"Caritas in veritate" : En 2009, cette première encyclique sociale du pape Benoît XVI est ancrée sur  la question du développement. Benoît XVI insiste et rappelle combien la pratique de la charité est l’expression par l’Eglise de sa foi en Dieu et dit la vérité de l’homme tant celui-ci a besoin d’amour. Benoit XVI dans cette encyclique plus longue que les autres, interroge sur le sens de l’homme et de la solidarité. 

Le Niger célèbre la liberté de la presse ce 3 mai 2016

Les journalistes du monde entier célèbrent ce jour, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Le thème retenu cette année est : "Accès à l’information et aux libertés fondamentales - C’est votre droit !" 

Cette journée a pour vocation de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse; d’évaluer la liberté de la presse; de défendre les médias des attaques contre leur indépendance; de se souvenir des journalistes tués parce qu'ils faisaient leur devoir.

Il est aujourd’hui difficile et pénible d’être journaliste dans les pays pauvres et en plein chantier démocratique. Tout journaliste qui pense autrement que la point de vue officielle est considéré comme opposant ou à la solde de l’opposition. A l’inverse, ceux qui magnifient le pouvoir sont bien vus. Le public a droit à l’information et à la vraie information. Mais il est de plus en plus difficile d’acceder à la bonne information.

Suivant le bord où l’on se trouve, le verre est considéré comme à moitié vide ou à moitie plein. 
Cette année au Niger, le ministre de la communication a livré un message radio télévisé hier veille de cette journée. Et la ministre de la Communication Mme Amina Moumouni a rappelé tous les arsenaux pris par le Niger pour faciliter l'exercice du métier de journaliste notamment l'ordonnance du 4 juin 2010 consacrant la dépénalisation des délits commis par voie de presse. La ministre de la Communication a regretté que malgré tous les efforts, le Niger a perdu des points dans le classement sur la liberté de presse de 2016. Effectivement selon, ce classement de l'ONG Reporters Sans frontières (RSF), le Niger a régressé en perdant 5 places. Il est classé à la 52ème place sur 180 pays. RSF précise que « dans un contexte international marqué par la lutte contre le terrorisme et alors que le président Issoufou tente d’assurer sa succession, la situation de la liberté de l’information au Niger s’est particulièrement dégradée en 2015. En janvier, plusieurs médias ont fait les frais de violences policières pour avoir couvert les manifestations post-Charlie Hebdo. Arrestations de journalistes et entraves à l’exercice du métier ont été relevées à l’approche des élections présidentielles de février. L’accès aux réseaux sociaux comme Facebook et WhatsApp, ainsi que l’envoi de SMS, ont été bloqués pendant près de trois jours ».

Le Niger a de quoi se réjouir selon la ministre de la communication puisqu'il devance le Bénin ou le Senegal dans ce classement, des pays considérés "favorables" à la liberté de presse. Il y a certes des progrès mais il y a encore des efforts à faire pour permettre aux journalistes d’exercer librement comme le souhaite M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU dans son message à l’occasion du 3 mai; « en cette Journée mondiale de la liberté de la presse, j’exhorte tous les gouvernements, politiciens, entreprises et citoyens à promouvoir et à protéger l’indépendance et la liberté des médias. Sans ce droit fondamental, la population est moins libre et moins autonome, mais avec, nous pourrons construire ensemble un monde digne et offrant des possibilités à tous. ».

L’année 2015 a été un peu dure pour les journalistes nigériens notamment le mois de novembre 2015 où cinq journalistes ont été arrêtés en dix jours sur fond de tensions politiques à l’approche de l’élection présidentielle de février. Tout en déplorant ces arrestations, il est aussi urgent d’inviter certains confrères à plus de professionnalisme dans le traitement de l’information. Il est parfois difficile aux journalistes de résister à l’appel du ventre. Il est urgent s’agissant du Niger de voir émerger des sociétés de presse capables de prendre en charge le salaire des journalistes. Les journalistes ainsi que les décideurs doivent ensemble œuvrer pour plus de professionnalisme afin de relever les défis liés à l'information et la sécurité des journalistes. La liberté de la presse est vitale pour la démocratie. Le journaliste pour bien informer le public, a besoin d'être sécurisé et d'exercer librement. 
Serge Xavier Oga

Post Scriptum: la Fête du travail et son lot de revendications!

Les travailleurs nigériens ont célébré ce 1er mai la fête du travail. Cette année encore et comme il est de tradition, après les différents défilés, les organisations des travailleurs et le ministère de l'Emploi, du Travail et de la Protection Sociale se sont donnés rendez-vous pour lire une kyrielle de doléances. C’est l’académie des arts martiaux de Niamey qui abrité ce rendez-vous de lecture des cahiers de doléances.
Les travailleurs nigériens ont comme d’habitude demandée l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail, la révision de l'ordonnance sur le droit de grève, le haussement du salaire minimum, la baisse de l'impôt sur le travail,…La ministre de l'Emploi, du Travail et de la Protection Sociale a reçu une quarantaine de doléances.
Il s’agit en fait de sacrifier à une tradition. L’exercice est classique et la fête du travail est passée cette encore comme une fête de revendications. Ici comme ailleurs, les travailleurs ont oublié que la fête du travail doit aussi célébrer le travail bien fait. Depuis plusieurs années déjà, les travailleurs travaillent de moins en moins bien. Le temps, l’instrument le plus précieux du travail est mal exploité. Les fonctionnaires ne vont presque jamais à l’heure au service. Le temps est devenu ce que les travailleurs savent gaspiller le plus. Or sans travail vite et bien fait, on ne peut pas parler de développement. Il y a des choses à améliorer dans le quotidien des travailleurs et il y a aussi des choses que les travailleurs doivent améliorer eux-mêmes. Aujourd’hui, avoir un emploi est déjà une fête en soi. Les chanceux qui ont un travail doivent faire assez d’efforts pour l’accomplir bien. Le travail doit être accompli comme étant un mandat de Dieu pour l’homme. Il nous a semblé utile de célébrer cette fête à travers la Création.
Dans le récit de la création, Dieu donné à l'Homme de dominer les animaux et la terre. On aperçoit dès lors une loi du travail, même si elle n'y est pas formellement exprimée : « Faisons l'être humain à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les bestiaux, sur toutes les bêtes sauvages et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. » (Gn 1,26). Après avoir fait de l’Homme un « co-créateur », Dieu lui a donné la possibilité d’exercer son travail dans le jardin d’Eden. C’est là que l'être humain a été mandaté de cultiver et de garder ce jardin (Gn 2,15). Dieu a fait de l’homme un être multi profession chacun en fonction de sa compétence. Après la désobéissance et l’expulsion de l’homme du jardin, la genèse mentionne plusieurs professions : agriculteurs, musiciens, forgerons, éleveurs,…

Le travail bien fait a été aussi célébré dans la Bible. 
Dans le livres des Proverbes, L'homme travailleur est récompensé à juste titre : « Il s'appauvrit celui qui travaille d'une main paresseuse, mais la main des diligents amasse des richesses. Celui qui recueille pendant l'été est un fils prudent; celui qui dort au temps de la moisson est un fils de confusion » (Pr 10,4-5). Le travail doit être accompli sans tricherie. Et les prophètes dans la Bible se sont insurgés contre la violence, la rapacité, l’injustice, l’arbitraire, … : « malheur à celui qui bâtit sa maison par l'injustice Et ses étages sans droit, Qui fuit travailler son prochain pour rien, Sans lui donner son salaire » (Jérémie 22, 13);

Les travailleurs chrétiens doivent prendre exemple sur le Christ. 
Jésus a consacré la plus grande partie de sa vie terrestre à son travail de charpentier. Il a été un travailleur modèle. On ne peut pas aimer le Seigneur et ne pas se lancer dans un travail bien. Et Saint Paul l’a bien dit aux Thessaloniciens par sa condamnation ferme de la paresse et du désordre : « Nous vous enjoignons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous séparer de tout frère qui vit d'une façon déréglée, et non selon les instructions reçues de nous. Vous savez vous-mêmes ce que vous devez faire pour nous imiter; car nous n'avons rien eu de déréglé parmi vous. Nous n'avons mangé gratuitement le pain de personne; mais nous avons été nuit et jour à l'œuvre, dans la fatigue et la peine, pour n'être à charge à aucun de vous. Ce n'est pas que nous n'en eussions le droit; mais nous voulions vous donner en nous-mêmes un exemple à imiter. Aussi bien, lorsque nous étions chez vous, nous vous déclarions que si quelqu'un ne veut pas travailler, il ne doit pas manger non plus. Cependant nous apprenons qu'il y a parmi vous des gens déréglés, qui ne travaillent pas, mais qui ne s'occupent que de choses vaines. Nous les invitons et nous les exhortons par le Seigneur Jésus-Christ, de travailler paisiblement pour manger un pain qui leur appartienne. Pour vous, frères, ne vous lassez pas de faire le bien ». 2 Th. 3 : 6-13 
Paul invite aussi à une correction fraternelle du paresseux : « Ne le considérez pourtant pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère » 2 Th. 3, 15.

Le travail est un remède contre plusieurs maux dont l’oisiveté
St Thomas d'Aquin dans dans sa Summa Theologiae Ila-IIae en commentant les textes pauliniens, décrit le travail non seulement comme un remède contre l'oisiveté, mais aussi comme un moyen de gagner sa vie, un frein contre la concupiscence de la chair et une source d'aumônes. Le travail est un service qui grandit l’homme. C’est au service de Dieu que le travailleur est à plein temps. Et en cette journée qui célèbre le travail, le message de l’apôtre Paul aux Colossiens est un appel au travail bien fait qui doit retentir dans toutes les oreilles : « en quoi que ce soit que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père ». Col 3, 17
Aujourd’hui, le chômage gagne beaucoup de terrain et est devenu structurel. Cette année encore, il y a ici et ailleurs à travers le monde, des millions de chômeurs qui ne savent pas ce que signifie un 1er mai. Sans boulot, l’on ne saurait fêter. C’est pourquoi, il est urgent pour ceux qui ont un boulot de travailler dignement pour permettre à d’autres d’avoir du travail. Les employeurs doivent œuvrer pour le bien être des travailleurs et ne pas les considérer seulement comme des « machines » à leur procurer de l’argent. 

Célébrer saint Joseph l'artisan
Il est urgent de célébrer la fête du travail en admirant le travail comme la fonction suprême de l'homme. Et saint Joseph est un modèle parfait afin de faire du travail une oeuvre qui plait à Dieu. On ne peut pas célébrer le 1er mai, sans penser à tous ceux qui ont perdu leurs emploi, à tous ceux qui sont au chômage. 
Serge Xavier Oga

Le Niger proroge l’état d’urgence dans la région de Diffa

Le conseil des ministres du 27 avril 2016, a adopté le projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2016-02 du 29 janvier 2016, portant prorogation de l’état d’urgence dans la Région de Diffa. L’état d’urgence en vigueur dans la région depuis février 2016 a été prorogé de trois mois, à compter du 28 avril 2016. Le gouvernement justifie cette nécessité en raison de la situation sécuritaire dans la région de Diffa qui "reste encore préoccupante avec un niveau de menace assez élevé dû aux attaques de la secte Boko Haram nécessitant la prise de mesures d’urgence". 
Ce projet de loi sera transmis à l’assemblée Nationale pour adoption.
Serge Xavier Oga

Deux nouveaux généraux dans l’armée au Niger

Le Chef de l'Etat Mahamadou Issoufou a signé un décret portant promotion de deux nouveaux généraux au sein des Forces Armées Nigériennes à compter du 02 mai 2016. Aux termes de ce décret le colonel-major Abdou Sidikou Issa et le colonel Ibra Boulama sont promus Général de Brigade.

En février 2016, la presse nigérienne avait publié les noms de huit officiers généraux des forces armées nigériennes (FAN) admis à la retraite officiellement en raison de la limite d’âge. Le décret n° 2015-289/PRN/MDN du 05 juin 2015 portant leur mise à la retraite signé par le président de la République n'avait pas été diffusé dans les médias. Parmi ces généraux figurent le général Salou Souleymane, accusé de tentative de coup d’état présumé et en détention depuis décembre 2015.