jeudi 28 avril 2016

Le Niger intercepte plusieurs migrants dans le Nord.

Une patrouille de la douane nigérienne a arrêté cette semaine plusieurs migrants de diverses nationalités ouest africaines dans le Nord du Niger près de la frontière avec l’Algérie. Parmi les migrants arrêtés, on dénombre au moins 122 femmes et enfants qui voyageaient à bord d’un camion. Malgré la chaleur qui règne en ce moment dans le grand nord nigérien, les migrants en majorité des jeunes affluent vers Agadez pour tenter la traversée de la Libye ou de l’Algérie dans l’espoir de rejoindre un jour l’Europe. Les nigériens eux, vont en Algérie dans leur grande majorité pour s’adonner à la mendicité ou à de petits boulots.

Depuis plus d’un an, l’Algérie et le Niger ont décidé de renvoyer au Niger la majorité des nigériens en situation irrégulière en Algérie. Début mars, après la mort d’un jeune algérien qui aurait été tué par un nigérien, l’Algérie a décidé d’expulser des milliers de migrants africains en Algérie. Les multiples mesures de reconduite à la frontière ne découragent pas les jeunes. Selon l’Organisation Internationale pour la Migration, en 2015, plus de 100.000 personnes ont transité par Agadez soit pour entrer en Libye ou en Algérie. Les migrants s’entassant des maisons de fortunes appelées "ghétto" dans le Nord du Niger et sollicitent les paroisses catholiques d’Agadez ou d'Arlit. Les pères tentent de leur offrir du réconfort durant leur transit. Dans les paroisses du Nord, le quotidien des pères riment avec la visite des migrants. C'est un travail quotidien qui exige écoute et réconfort même si les demandes des migrants ne peuvent pas être satisfaites.
Serge Xavier Oga

3 enfants périssent dans un incendie à Gagamari près de Diffa.

Un incendie d'origine a ravagé le lundi 25 avril 2016 une centaine de cases à Gagamari dans la commune de Chetimari près de Diffa au Sud est du Niger. Le sinistre a causé malheureusement le décès de 3 enfants de moins de 7 ans. Gagamari est une petite bourgade traversée par la seule route bitumée de la région de Diffa. Les réfugiés en provenance du Nigeria et les familles nigériennes fuyant les exactions de Boko Haram ont trouvé un havre de paix dans ce petit village. En ce moment les températures sont très élevées au Niger et le vent a vite propagé l’incendie de cases en cases. On dénombre également beaucoup d'autres dégâts matériels.

Le conflit dans la région de Diffa a contraint 97774 nigérians (Nigéria) à trouver refuge au Niger et causé le déplacement interne de près de 59000 familles du Niger vivant le long de la frontière entre le Niger et le Nigéria.
Serge Xavier Oga

Énième tragique accident impliquant un car de transport en commun au Niger.

7 morts, 13 blessés dont 5 dans un état grave, c’est le tragique bilan d’un accident survenu près de Torodi à 15 km de Niamey à l’Ouest du Niger. L’accident selon plusieurs témoins a eu lieu vers 1 H GMT et a impliqué un car de transport en commun de la compagnie nigérienne de transport de voyageurs Azawad en provenance du Ghana à destination de Niamey et un camion citerne rempli d’huile de coco en panne sans signalisation. Le car de la compagnie Azawad avec plus de 60 passagers à bord et roulant à vive allure, est venu s’encastrer dans l'arière du camion citerne. Le bus a ensuite pris feu. Plusieurs passagers ont pu s’échapper du bus à temps avant son embrasement. Les blessés ont été admis à l’hôpital de Niamey.

Le Niger célèbre la dixième édition de la journée mondiale de lutte contre le plaudisme

Le Niger a célébré à l’instar des autres pays de la planète, la dixième édition de la journée internationale de lutte contre le paludisme le 26 avril 2016. La célébration a eu lieu à travers des manifestations régionales mais celle officielle a eu lieu dans le village de Hogole dans le 5ème arrondissement de Niamey. La cérémonie placée sous le parrainage de la première dame Hadjia Aissata Issoufou Mahamadou, marraine du programme de lutte contre le paludisme au Niger a connu la participation de plusieurs personnalités, dont le ministre de la Santé Publique M. Kalla Moutari, des autorités administratives et coutumières de la région de Niamey, du représentant Résident de l'OMS au Niger et plusieurs autres invités.

Dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion, le nouveau ministre de la santé publique a évoqué les statistiques effroyables du paludisme une maladie endémique au sahel et qui demeure un grand un problème majeur de santé publique au Niger. L’an passé, le Niger a enregistré selon le ministre Kalla Moutari, 2.065.340 malades de paludisme avec malheureusement 2.582 décès. Les soins liés au paludisme représentent un poids économique difficile à assumer par les familles nigériennes pauvres. Le paludisme est une maladie évitable transmis à l’homme par des piqûres de moustiques dont on peut en guérir mais parfois mortelle. Au Niger, le paludisme représente près de 20% des motifs de consultations en saison sèche et parfois près de 80% en saison pluvieuse, période favorable à la multiplication des moustiques. 

Pour lutter contre le paludisme, le Niger a adopté plusieurs méthodes : distribution régulière et gratuite des moustiquaires imprégnées d'insecticides à Longue Durée d'Action (MILDA) ; la pulvérisation intra domiciliaire d'insecticides à effet rémanent ; la lutte contre les larves des moustiques,… 

A cette lutte, il s’avère nécessaire d’éduquer les populations à éliminer ou à traiter un maximum de dépôt d’eau où peuvent pondre les moustiques. 

Serge Xavier Oga 

mardi 26 avril 2016

Déclaration de Mahamadou Issoufou, Président du Niger lors de la cérémonie de signature de l’Accord de Paris sur les changements climatiques à New York le 22 avril 2016

Monsieur le Président, 
Je voudrais tout d’abord exprimer mes félicitations au Secrétaire Général, Monsieur Ban Ki-Moon, pour l’organisation de cette cérémonie solennelle de lancement de Signature de l’Accord de Paris sur le climat. 
Nous nous souvenons tous de son grand engagement aux côtés de la présidence française de la COP 21 et de sa disponibilité à toute épreuve tout au long des négociations ayant abouti au succès du Sommet de Paris. Par son rappel répété de la responsabilité historique que nous sommes appelés à prendre dans l’intérêt des générations actuelles et futures, il a permis à l’ONU et à la communauté internationale de jouer pleinement le rôle qui est le leur, pour parvenir à l’ambitieux accord de Paris. 
Je voudrais également réitérer la reconnaissance du Niger au Gouvernement français et, singulièrement, à Monsieur François HOLLANDE, Président de la République Française, et Monsieur Laurent Fabius, à l’époque Ministre des Affaires Etrangères et coordonnateur des négociations de la COP 21, pour les efforts inestimables déployés pour la réussite du rendez-vous de Paris. Nous saluons ce succès historique, qui permet la tenue de l’évènement qui nous réunit à l’ instant même, pour concrétiser le consensus de Paris. 
Je voudrais aussi féliciter le Royaume du Maroc, hôte de la prochaine Conférence des Parties (COP 22), pour son engagement à l’endroit du climat. Je tiens à lui réaffirmer le soutien du Niger dans cette mission si importante pour la réussite du processus. Le succès de la COP 22 que nous appelons de tous nos vœux préfigurera de l’effectivité de notre démarche dans l’Action Climat. 

Monsieur le Président, 
Nous venons de procéder à la signature de l’Accord de Paris sur le climat. 
Le Niger, par ma voix, réaffirme sa volonté de donner plein effet à cet important instrument, en accélérant sa procédure de ratification. Dans les tout prochains mois, le Gouvernement soumettra à l’Assemblée Nationale, un Projet de Loi pour sa ratification. 
Pour le Niger, l’Accord de Paris n’est pas un instrument juridique classique. Il est un paquet qui prend en compte la diversité des Parties, les niveaux de développement, et le principe de la responsabilité commune mais différenciée des Parties prenantes, tant en droits et devoirs, qu’au niveau des actions à entreprendre. 
Dès lors, les contributions prévues déterminées au niveau national de nos États, communiquées en son temps au Secrétariat de la Cop21, nous apparaissent comme un repère et une piste importante dans la suite de nos actions pour le climat. A cet égard, le Niger continue à estimer que tous les efforts mondiaux doivent se concentrer sur l’atteinte d’un objectif général visant une hausse de température inférieure à 2 degrés Celsius ou même à 1,5 degrés Celsius. 
Au titre du dispositif national de mise en œuvre, le Gouvernement du Niger entreprendra dans les prochains jours la mise en œuvre du Programme Renaissance II, un Programme politique sur la base duquel le peuple Nigérien vient de me renouveler sa confiance pour un second mandat de cinq ans. 
Ce programme décliné en huit priorités est sous-tendu par des plans, politiques et stratégies de développement durable au nombre desquels l’Initiative 3N de promotion d’une agriculture intelligente, le Programme de Développement Économique et Social, la Stratégie Nationale et le Plan d’Action en matière de Changement et de Variabilité Climatique, la Politique Nationale sur les Changements Climatiques, le Cadre Stratégique de Gestion Durable des Terres, tous complémentaires, les uns des autres et en parfaite harmonie avec la Stratégie de Développement Durable pour 2035 de l’Union Africaine, et les Objectifs de Développement Durable des Nations Unis. 
Le Niger met un accent particulier sur la promotion d'un développement sobre en carbone, notamment sur un accès à une énergie propre et à faible coût. C'est dans cette perspective qu'il lance un appel solennel à l'ensemble des amis du Niger pour une réalisation rapide de l'ambitieux projet de barrage de Kandadji, sur le fleuve Niger. 
Monsieur le Président, 
Avant de terminer mon propos, je voudrais souligner toute l’importance que revêtent les moyens de mise en œuvre de l’Accord de Paris. 
Pour sa part, le Niger envisage de mettre l’accent sur un renforcement de la mobilisation des ressources internes, la promotion de l’ investissement privé et du partenariat public-privé, le développement des infrastructures, la diversification de la production, la création d’emplois surtout pour les jeunes et les femmes, le renforcement des actions d’ élimination de la pauvreté dans les zones rurales, l’ exploitation des bénéfices liés aux dividendes démographiques et le renforcement de nos actions de préservation de la paix et de la sécurité. 
Mais notre ferme détermination reste malheureusement jalonnée d’obstacles et lacunes de tous ordres qui appellent à une action mondiale soutenue en faveur des pays comme le mien, en termes d’appuis financiers conséquents, de transfert de technologie, de renforcement des capacités et de facilités d’accès au fonds vert pour le climat. 
Le soutien à des projets à dimension régionale ou sous régionale comme la Grande Muraille Verte en Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Centre, la sauvegarde du Lac Tchad et la restauration de l'écosystème du fleuve Niger, mérite également d’être pris en compte dans notre stratégie mondiale pour le climat. 
Ce faisant, nous poserions des assises solides, pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable et de l’Accord de Paris, y compris les objectifs particuliers découlant des Programmes répondant aux besoins spécifiques de développement des pays les moins avancés, insulaires et sans littoral. 
Je vous remercie. 

Amoris Leatitia "la patience, un pillier essentiel de l'Amour conjugal"

Cette semaine, nous revenons à nouveau sur AMORIS LAETITIA du pape François. Comme nous l’écrivions il y a quelques jours, il s’agit d’une exhortation apostolique post-synodale consacrée à la joie de l’Amour vécue dans les familles est aussi la joie de l’Église de voir les couples épanouis sous le regard bienveillant de notre Créateur. A travers 9 chapitres, le Saint Père a fait une belle synthèse des échanges des deux synodes consacrés à la famille.
Dans le quatrième chapitre consacré à l’amour dans le mariage le saint Père dévoile quelques vertus de l’amour conjugal. Oui, il n’y a pas de mariage sans amour. L’amour dont il est question n’est pas un amour banal prononcé du bout des lèvres ou envoyé à travers des texto. Il s’agit d’un amour véritable basé sur la sincérité, un amour patient, un amour au service de l’autre,... 
Le pape dès l’entame de ce chapitre évoque les raisons pour lesquelles il faut stimuler la croissance, la consolidation et l’approfondissement de l’amour conjugal et familial. La grâce du sacrement du mariage dit-il, est destinée avant tout à « perfectionner l’amour des conjoints ». L’amour qu’évoque le Pape est un amour authentique. Pour bien se faire comprendre, le Saint Père en faisant référence à l’hymne à la charité écrit par Saint Paul, évoque quelque facettes de l’amour : « La charité est patiente ; la charité est serviable ; elle n’est pas envieuse ;… » (Cf. (1Co 13, 4-7). Les qualités de l’amour sont évidemment nombreuses. 
L’amour est patience
Il y a d’abord la Patience. Oui l’amour est patience « makrothymei » c’est-à-dire qu’il supporte tout. Cette patience fait référence à Dieu qui est « lent à la colère » (Ex 34, 6 ; Nb 14, 18). A ce niveau, le Pape y voit « une qualité du Dieu de l’Alliance qui appelle à l’imiter également dans la vie ». Et c’est pourquoi, il invite à lire les textes dans lesquels Paul utilise ce terme avec en arrière-fond le Livre de la Sagesse (cf. 11, 23 ; 12, 2.15-18). Le Pape François précise également à ce niveau que « la patience de Dieu est un acte de miséricorde envers le pécheur et manifeste le véritable pouvoir ». Il évoque quelques qualités de la patience : « Avoir patience, ce n’est pas permettre qu’on nous maltraite en permanence, ni tolérer les agressions physiques, ni permettre qu’on nous traite comme des objets ». Cette culture de la patience nous évite de devenir « des personnes qui ne savent pas cohabiter, antisociales et incapables de refréner les pulsions, et la famille se convertira en champ de bataille ». Le pape fait référence ici à l’exhortation de saint Paul aux éphésiens : « Aigreur, emportement, colère, clameurs, outrages, tout cela doit être extirpé de chez vous, avec la malice sous toutes ses formes » (Ep 4, 31). « L’amour a toujours un sens de profonde compassion qui porte à accepter l’autre comme une partie de ce monde, même quand il agit autrement que je l’aurais désiré » précise le saint Père. Cette patience exige d’accepter l’autre aussi comme créature ayant le droit de vivre sur cette terre près de moi, tel qu’il est « peu importe qu’il soit pour moi un fardeau, qu’il contrarie mes plans, qu’il me dérange par sa manière d’être ou par ses idées, qu’il ne soit pas tout ce que j’espérais ».
La patience est aussi une attitude de service
La patience ne saurait être seulement une attitude totalement passive mais elle est surtout une attitude « accompagnée par une activité, par une réaction dynamique et créative face aux autres ». C’est cette patience qui nous montre « que l’amour bénéficie aux autres et les promeut ». C’est à ce titre que l’amour devient « serviable » et surtout qu’il se révèle comme « faire le bien ». A ce niveau, le Pape cite saint Ignace de Loyola qui dit que « l’amour doit se mettre plus dans les œuvres que dans les paroles ». Le Souverain Pontife ajoute que cette amour patience « nous permet d’expérimenter le bonheur de donner, la noblesse et la grandeur de se donner pleinement, sans mesurer, gratuitement, pour le seul plaisir de donner et de servir.
Un si bel amour n’envie pas : « Cela signifie que dans l’amour on ne peut pas se sentir mal à l’aise en raison du bien de l’autre (cf. Ac 7, 9 ;17, 5). C’est ainsi que se dévoile le contour de l’amour chrétien. Dans un style simple, avec des mots ordinaires, François donne aux couples un chemin pour mieux vivre un amour véritable car « le véritable amour valorise les succès d’autrui, il ne les sent pas comme une menace, et il se libère du goût amer de l’envie. Il accepte que chacun ait des dons différents et divers chemins dans la vie. Il permet donc de découvrir son propre chemin pour être heureux, permettant que les autres trouvent le leur ». L’amour n’est pas jaloux et il a pour vocation de libérer des fardeaux encombrants de la convoitise « Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, rien de ce qui est à ton prochain » (Ex 20, 17).
Il est impossible de vivre un amour vrai sans la patience. C’est d’ailleurs l’une des racines de l’amour, autrement, ce serait construire un très bel château sur du sable mouvant. Dans notre monde où l’amour conjugal est pris en otage, cette exhortation du pape constitue des recettes que les couples doivent utiliser au quotidien pour faire grandir leur amour sous le regard du Créateur. C’est avec des petits ruisseaux qu’on construit des rivières, qui deviennent des fleuves et les fleuves des mers. Oui l’amour conjugal, cet amour entre un homme et une femme est merveilleux à condition de le nourrir à la sève du Créateur. Ainsi, la famille devenant une église domestique, pourra transformer le monde. 
Serge Xavier Oga

jeudi 21 avril 2016

Annulation d'un coucours au ministère de la santé, la justice nigérienne se met au travail pour démasquer les auteurs, les co-auteurs et les complices dans cette fraude.

Après l’annulation du dernier concours de recrutement direct à la fonction publique au profit du ministère de la santé, la justice nigérienne est passée à l’action. Une dizaine de personnes accusées de délits de fraudes dans l’organisation dudit concours de recrutement du ministère de la Santé ont été inculpées et déférées à la prison.

Dans le point de presse qu’il a animé le mardi 19 mars à Niamey, le procureur de la République, M. Samna Chaïbou, a éclairé l’opinion sur ce qu’on peut désormais appeler "l'affaire du concours frauduleux au ministère de la santé". Selon le procureur, au stade actuel des investigations de la police judiciaire, sur les 24 personnes interpellées, 8 ont été inculpées "de fraude aux examens, de fait de corruption et d’association de malfaiteurs". La fraude a été de diverses formes. Selon Samna Chaibou, des candidats n’ayant pas composé ont été déclarés admis, des notes ont été interverties pour permettre à des candidats médiocres de réussir. 14.000 candidats avaient postulés à ce concours de recrutements pour seulement 1.831 places disponibles.
Le travail de la quête de la vérité s’annonce fastidieux. Les enquêteurs vont éplucher à peu près 28.000 copies. Ils devront ensuite détecter les auteurs, les co-auteurs et les complices dans cette fraude.

SXO

L’opposition nigérienne intègre l’hémicycle et la CENI

Dans une déclaration rendue publique le dimanche 17 mars 2016, l’opposition nigérienne réunie dans la Coalition pour l'Alternance COPA au Niger a décidé de réintégrer à l’assemblée nationale et la Commission Nationale Électorale Indépendante. 

La COPA 21 dans sa déclaration a critiqué la commission électorale qui selon elle "s’est érigée en un organe législatif en prenant des actes contraires à la Constitution, au Protocole Additionnel de la CEDEAO relatif à la démocratie et la bonne gouvernance ainsi qu’aux lois électorales en vigueur".

L’opposition nigérienne a aussi envoyé quelques pics à la cour constitutionnelle du Niger : "la Cour Constitutionnelle, quant à elle, ne s’est point embarrassée de violer la Constitution et la loi organique 2012-35 du 19 juin 2012 qui la régit, refusant ainsi au citoyen électeur, aux candidats et aux partis politiques en compétition le droit de contester les résultats des élections dans les délais légaux".

La COPA 21 a estimé « pléthorique, élastique à volonté » le nouveau gouvernement du Niger. " Comprendre qu’au moment où le peuple nigérien traverse une crise sécuritaire et alimentaire très aigüe, au moment où les enseignants contractuels accusent des mois d’arriérés de salaires, au moment où nos centres de santé manquent de tout, Issoufou Mahamadou se donne le luxe de former un gouvernement de plus de quarante (40) membres pour un pays classé dernier en indice de développement humain au cours de ses deux dernières années de fin de son premier mandat " a affirmé l’opposition dans sa déclaration. 

L’opposition nigérienne dans cette déclaration donne également les raisons de son retour à l’assemblée nationale et à la CENI. "Malgré le détournement des suffrages des électeurs, la COPA, suffisamment préoccupée par la situation délétère de notre pays sur les plans politique, économique social et culturel décide de mettre fin à la suspension de la participation de ses représentants à l’Assemblée Nationale, à la CENI et ses démembrements " a déclaré la COPA 21.

Enfin, la COPA a réclamé la libération immédiate de tous leurs camarades détenus.Avec ce retour des députés de l’opposition à l’assemblée et de ses membres au niveau de la commission électorale, l’opposition change de stratégie de bataille. Mais les joutes oratoires reprendront très bientôt lors des débats parlementaires.
Serge Xavier Oga




mardi 12 avril 2016

Exhortation apostolique post-synodale AMORIS LAETITIA, 9 chapitres consacrés à la joie de l'Amour

Le Saint Père François vient de publier l’exhortation apostolique post-synodale AMORIS LAETITIA 'la Joie de l'Amour". L’exhortation était très entendu depuis la fin du synode sur la famille. Il est impossible d’épuiser le contenu de cette exhortation à travers un article.
La joie de l’Amour est une exhortation en 9 chapitres tous consacrés "à la joie de l’amour qui est vécue dans les familles est aussi la joie de l’Église " (n°1) .
Ce document est la synthèse de ce que le Pape a tiré des réflexions des pères synodaux. "Le parcours synodal a permis d’exposer la situation des familles dans le monde actuel, d’élargir notre regard et de raviver notre conscience de l’importance du mariage ainsi que de la famille. En même temps, la complexité des thèmes abordés nous a montré la nécessité de continuer à approfondir librement certaines questions doctrinales, morales, spirituelles et pastorales. La réflexion des pasteurs et des théologiens, si elle est fidèle à l’Église, si elle est honnête, réaliste et créative, nous aidera à trouver davantage de clarté" (N 2).
Ce document est donc une belle synthèse des échanges des deux synodes consacrés à la famille. Le pape a abordé tous les sujets et donné ce qui constitue à l’heure actuelle, la position officielle de l’Eglise.
Cette exhortation est destinée d’abord comme le dit le pape lui-même aux familles "en premier lieu, parce que je la considère comme une proposition aux familles chrétiennes, qui les stimule à valoriser les dons du mariage et de la famille, et à garder un amour fort et nourri de valeurs, telles que la générosité, l’engagement, la fidélité ou la patience".
Le pape François a adopté une méthodologie simple pour faciliter la compréhension de ce texte par tout le monde. D’abord, il s’inspire des Saintes Écritures pour donner la base de sa réflexion. Il a ensuite abordé la situation actuelle des familles "en vue de garder les pieds sur terre". Le Pape François s’est appuyé ensuite sur les éléments fondamentaux de l’enseignement de l’Église sur le mariage et la famille. Avant de mettre en exergue les parcours pastoraux "qui nous orientent pour la construction de foyers solides et féconds selon le plan de Dieu ", le pape a consacré deux chapitres à l’amour. Le Saint Père s’est ensuite apaisenti sur l’éducation des enfants. L’exhortation se poursuit par une invitation à la miséricorde et au discernement pastoral face à des situations "qui ne répondent pas pleinement à ce que le Seigneur nous propose". C’est par une brève réflexion sur la spiritualité familiale que le pape achève cette exhortation qui est une parfaite synthèse des deux synodes consacrés à la famille. Le pape n’a pas voulu donner des réponses à des médias préoccupés par quelques aspects occidentaux de la famille mais a surtout donné une vision large de tous les sujets qui touchent la famille. De par la formule et la pédagogie utilisées, le pape a proposé des pistes pour éclairer et soutenir les familles dans notre monde en pleines mutations. Sa sainteté invite les fidèles catholiques à éclairer  leur route à la lampe de la miséricorde.
Serge Xavier Oga

mardi 5 avril 2016

Prestation de serment du président de la République, Mahamadou Issoufou, pour un second mandat de 5 ans à la tête de l’Etat.

Le président élu du Niger Mahamadou Issoufou a prêté serment le samedi 2 avril 2016 pour un nouveau et dernier mandat de 5 ans. La cérémonie officielle d’investiture s’est déroulée au Palais du 29 Juillet de Niamey en présence de plusieurs chefs d’Etat, de diplomates, de religieux parmi lesquels, l’archevêque de Niamey, Mgr Laurent Lompo.
La cérémonie d’investiture a démarré par la traditionnelle lecture de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle proclamant le résultat définitif du second tour des élections du 20 mars 2016. Issoufou Mahamadou a ensuite prêté serment sur le Coran avant d’être renvoyé par la cour dans l’exercice de ses fonctions.
Dans le discours inaugural de son second quinquennat à la tête du Niger, le président Issoufou a d’abord remercié le peuple nigérien pour cette nouvelle confiance renouvelée à travers les urnes. Il a ensuite fait un bilan de son premier mandat en présentant les grandes réalisations. "Nous avons tenu le pari de nourrir les Nigériens et réalisé la cible n°1 de l'OMD1 relatif à la réduction de la faim. Nous avions fait la promesse que sécheresse ne sera plus synonyme de famine : cette promesse a été tenue et l'initiative « 3N » a permis de faire reculer la pauvreté qui est, dans notre pays, surtout rurale et féminine… il a été créé des dizaines de milliers d'emplois permanents et le pouvoir d'achat des travailleurs, notamment celui des fonctionnaires a été renforcé" a déclaré le président. Mahamadou Issoufou a ensuite dressé la colonne vertébrale de son programme futur pour le pays. Le président a dit qu’il souhaite consolider les acquis puisque son nouveau programme "reprend toutes les priorités de celui qui vient de s'achever : consolidation des institutions démocratiques, sécurité, infrastructures routières, ferroviaires, énergétiques, urbaines, réseaux de fibre optique, initiative « 3N », secteurs sociaux de base (éducation et santé), accès à l'eau et à l'assainissement, emplois. A ces priorités viennent s'ajouter un défi majeur : la renaissance culturelle en vue de la modernisation sociale". La grande nouveauté de ce nouveau quinquennat sera donc la renaissance culturelle.

Le président Issouffou rêve d’ici la fin de son dernier quinquennat d’un Niger "radicalement transformé, un Niger où les institutions démocratiques seront plus fortes, un Niger où la lutte contre la corruption aura progressé, un Niger où les inégalités auront reculé et la classe moyenne se sera renforcée, un Niger uni, en paix et en sécurité, un Niger où « la faim zéro » est une réalité, un Niger bien équipé en infrastructures de toutes sortes, un Niger qui aura progressé sur la voie de sa transition démographique, un Niger où l'école sera gratuite et obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans, un Niger où 40% de nos enfants fréquenteront les centres de formation professionnelle et technique et en sortiront avec un métier, un Niger où les universités formeront les cadres parmi les plus compétents de la sous-région, un Niger où l'accès aux soins de santé, à l'eau potable et à l'assainissement sera garanti, un Niger où les emplois, notamment pour les jeunes, seront abondants, enfin un Niger résolument engagé dans la réalisation de l'unité de notre continent ". 

Pour y arriver, le président devra résoudre plusieurs problèmes dont l’épineuse question de la sécurité. Le Sud Est du Niger est régulièrement attaqué par les éléments de Boko Haram. A l'Ouest, le Niger subit la fragilité de l'Etat malien. Au Nord, il faut constamment la frontière avec la Libye. Et dans son discours, le président a pris la mesure du défi à relever. Issou Mahamadou a affirmé que la paix dans la sous région passe par la restauration du monopole de l’Etat au Mali et le nettoyage du chaudron libyen, une sorte de cocut minute qu'il faut rapidement désamorcé. Pour lui, "la Libye et le Nord, Mali, bases de tous nos problèmes sécuritaires" et tant "qu'on n'aura pas éradiqué le terrorisme au Nord Mali, tant qu'on n'aura pas restauré le monopole de l'Etat malien sur l'ensemble de son territoire et tant qu'on n'aura pas stabilisé la Libye, il est vain de penser pouvoir dormir en paix à Abidjan ou Abuja, à Accra ou Bamako, à Conakry ou Cotonou, à Dakar ou Lomé, à Nouakchott ou N'Djamena, à Niamey ou Ouagadougou. Restaurer la souveraineté de l'Etat malien sur l'ensemble du territoire et éteindre le chaudron libyen constituent des tâches urgentes" 'Extrait du discours d'investiture du président nigérien le samedi 2 avril à Niamey".

Serge Xavier Oga

Incendie au marché Kadro de Maradi/ plusieurs personnes brûlées et d’importants dégâts matériels

Le samedi 2 avril, un incendie a ravagé plusieurs boutiques du marché Kadro de Maradi. Près de 30 boutiques sont parties en fumée avant que les pompiers ne maîtrisent les flammes. Le feu serait parti d’un atelier de maintenance de frigo avant de s’étendre aux boutiques voisines dont certaines vendaient du carburant frelaté, toute chose qui a permis un embrasement rapide. Hormis les pertes matérielles, une dizaine de personnes a été brûlée et admise à l’hôpital régional de Maradi.