lundi 28 novembre 2016

MESSAGE DES EVEQUES A L’OCCASION DE LA JOURNEE NATIONALE DE SOLIDARITE 2016

Chers frères et sœurs Il est désormais devenu une coutume pour l’Eglise Catholique au Niger de célébrer la Journée Nationale de Solidarité le dernier dimanche du mois de novembre, en tenant compte des défis majeurs auxquels est confrontée la population nigérienne. Cette année, le thème choisi pour marquer cette journée est : « LA NATURE – UN BIEN COMMUN ! PROTEGEONS-LA ! » Le choix de ce thème a été inspiré par la lettre du Pape François intitulée : « Loué soistu », sur la sauvegarde de la nature.

Rappelons que la journée de solidarité instituée en 2011, vise à mobiliser des ressources financières et matérielles pour aider les populations nigériennes victimes des inondations, des sécheresses, des guerres et toutes autres catastrophes naturelles ou provoquées. 

Elle est organisée à travers la Caritas Développement Niger (CADEV Niger qui constitue l’outil de la pastorale sociale de l’Eglise Catholique au Niger. Elle est née en aout 2005 de l’intégration du bureau d’Animation et de Liaison pour le Développement (BALD) et de la Caritas Niger. 

La CADEV Niger prône la vision suivante : «Les croyants du Niger, animés par leur foi, qui les invite au service des plus pauvres, spécialement ceux qui sont dans des situations déshumanisantes, agissent avec amour et vérité dans la promotion humaine. Elle tient à combattre efficacement la pauvreté morale, spirituelle, instaurer un monde de paix et de justice où la solidarité et la fraternité entretiennent le souffle de Dieu qui anime chaque personne. » 

Au cours des éditions précédentes des Journées Nationales de Solidarité, plusieurs thèmes ont été abordés dont : « Ouvrons ensemble pour une justice sociale au Niger » ou « foi et charité ». 

En cette cinquième Edition 2016, le thème retenu est « LA NATURE – UN BIEN COMMUN ! PROTEGEONS-LA ! ».

Adressée aux chrétiens et à tous les hommes de bonne volonté, cette lettre nous invite tous à prendre soin de la terre que Dieu nous a confiée (n°5). Pour 2 nous, la terre est « comme une sœur », avec laquelle nous partageons l’existence. C’est elle qui nous offre l’eau qui nous permet de nous désaltérer et de nous laver ; c’est elle qui nous offre l’espace qui nous permet de construire une maison pour nous abriter ; c’est d’elle que nous tirons les fruits de notre subsistance. Bref, elle représente une partie de nous. 

Malheureusement, depuis plusieurs années, la terre, « notre maison commune » subit des dégâts que nous lui causons par l’utilisation égoïste et irresponsable, et par l’abus des biens que Dieu a déposés en elle. Au lendemain des indépendances, nos dirigeants politiques avaient initié la politique des « ceintures vertes » dans les villes et villages en créant « la fête de l’arbre ». Chaque citoyen était alors invité à planter et à entretenir un ou plusieurs arbres. Aujourd’hui, force est de constater que ces « poumons verts » de nos villes ont été abandonnés, morcelés et même vendus. Chose qui porte préjudice à l’oxygénation et à l’écologie de nos villes. « Il faut également considérer la pollution produite par les déchets, y compris les ordures dangereuses présentes dans différents milieux. Des centaines de millions de tonnes de déchets sont produites chaque année, dont beaucoup ne sont pas biodégradables : des déchets domestiques et commerciaux, des déchets de démolition, des déchets cliniques, électroniques et industriels, des déchets hautement toxiques et radioactifs. La terre, notre maison commune, semble se transformer toujours davantage en un immense dépotoir… » (n°21). Conséquences : le sol s’appauvrit de plus en plus, obligeant des milliers de personnes à se déplacer pour aller chercher un mieux-être ailleurs ; le bois de chauffe se raréfie, devenant chaque jour plus cher ; les inondations se multiplient, causant d’énormes souffrances à de nombreuses familles ; les nappes souterraines d’eau se polluent progressivement, amoindrissant chaque jour les chances d’offrir à tous une eau potable ; la sécheresse gagne du terrain dans un pays sahélien comme le Niger, entraînant d’autres problèmes tels que la famine dans nos villages. En somme, nous nous détruisons à petit feu en détruisant la nature. Car, chaque fois que nous versons nos eaux usées sur la voie publique au lieu de les mettre dans le caniveau, chaque fois que nous versons nos ordures dans les caniveaux ou jetons nos papiers froissés et nos sachets plastiques n’importe où au lieu de les mettre dans les poubelles, chaque fois que nous négligeons de ranger nos chambres, nos salles de classe, nos bureaux, nos ateliers… nous contribuons à polluer la nature et à dégrader 3 notre propre santé. Oui, le manque d’assainissement a forcément des répercussions sur la santé. 

C’est pourquoi, nous sommes tous vivement invités à mener ensemble des actions concrètes de protection de notre environnement et d’exploitation raisonnable et charitable des biens dont Dieu nous a comblés. Investisseurs, entrepreneurs, opérateurs économiques, leaders religieux, politiques, ONG, simples citoyens et adeptes de quelque religion ou croyance, chacun, à son niveau, doit combattre en lui l’égoïsme et la recherche effrénée du profit et du plaisir, et adopter l’attitude juste et noble qui évitera à notre terre des fléaux. Chercher à manger ou à profiter de la vie ne signifie pas tout écraser autour de nous pour subsister seul. Tous, nous sommes appelés à « une conversion écologique globale », qui passe par « une nouvelle solidarité universelle ». En vérité, tout le discours du Pape François sur la biodiversité (22-32), dans sa lettre, se veut à la fois un regard bienveillant sur la création maltraitée par les hommes, un appel à une prise de conscience et une invitation à célébrer la fraternité universelle : avec Dieu, avec les (autres) hommes et avec la création. C’est un appel à la responsabilité ! Agir ainsi, c’est non seulement participer au développement durable dans notre pays, mais aussi contribuer au bien-être des habitants, pas seulement de notre petit terroir, mais de toute la planète. 

La collecte de fonds qu’organise la CADEV-Niger chaque année pour venir en aide aux plus pauvres, premières victimes des changements climatiques, n’aurait pas de sens si nous ramons vers la prospérité en fermant les yeux sur notre agir qui continue de percer le bateau qui nous porte tous. C’est pourquoi nous sommes invités à mener ensemble des actions pérennes pour lutter contre la pauvreté à notre manière et sur la base de notre foi en Dieu. 

Que le Seigneur soutienne nos efforts de solidarité et nous guide dans toutes nos actions pour un environnement viable et prospère ! Amen. 

Mgr Ambroise OUEDRAOGO & Mgr Laurent LOMPO Evêque de Maradi Archevêque de Niamey

Homélie de Vincent KIYE, Missionnaire d’Afrique en mission au Mali en ce premier dimanche de l’Avent, Année A

Chers frères et sœurs,

Les textes de la liturgie de ce premier dimanche de temps de l’Avent de l’année A, nous introduisent dans l’esprit du temps en nous décrivant clairement ce que nous devons faire pour être bénéficiaire du salut que le Fils de l’Homme nous apporte. Les trois lectures nous parlent de la venue du Fils de l’Homme, Jésus notre Seigneur. Mais, ce Jésus viendra-t-il vraiment un jour ? Car c’est chaque année que nous préparons sa venue. Sans trop forcer ni le vouloir, cela peut faire que nous traînions les pas à nous convertir, jusqu’à ressembler aux gens du temps de Noë, en nous disant, puisque Jésus traîne encore, mangeons, buvons, faisons la belle vie. Voici la tentation qui nous guette chaque jour. Mais demandons-nous aussi, ce qui arrive à ceux et celles avec qui nous avions préparé la venue de Jésus l’année passée et qui ne sont plus avec nous aujourd’hui. Comment s’y prendront-ils, si vraiment ils avaient traîné les pas jusqu’à leur dernier jour sur cette terre ? Personne ne saurait y répondre. Alors, soyons prêts.

Dans la première lecture tirée du livre du prophète Isaïe, nous avons entendu que la venue du Fils de l’Homme sera une ère de paix. « On ne lèvera plus l’épée, nation contre nation, on n’apprendra plus à faire la guerre. » Cependant, pour jouir de cette joie de l’avènement du Fils de l’Homme, Saint Paul nous dit qu’il y a des conditions à observer : abandonner les œuvres de ténèbres et marcher dans la lumière du Christ. Et dans l’évangile que nous venons d’entendre, Saint Luc décrit comment la venue du Fils de l’Homme nous trouvera. Ce sera dit-il, comme au temps de Noë. « Les gens mangeaient, ils buvaient, hommes et femmes se mariaient. » Bref, les gens vivaient dans le désordre démesuré ; loin du Seigneur. Ils ont été surpris par le déluge. Cependant, ceux qui vivaient dans la crainte du Seigneur, ont été sauvés. C’est ce que Saint Luc reprend ici en utilisant cette image que nous venons d’entendre dans l’évangile, lorsqu’il dit que « de deux hommes dans un même champ, l’un sera pris, l’autre laissé. De deux femmes qui tournent la meule côte à côte, l’une sera prise, l’autre laissée. » D’où son interpellation en nous disant, soyez prêts. Car vous ne savez pas à quelle heure de la nuit vient votre Seigneur. Il viendra comme un voleur, sans s’annoncer. Voilà pourquoi, saint Luc enchaîne en disant, Pensez-y : si le maître de maison savait quand, cette nuit, viendra le voleur, il resterait éveillé et ne le laisserait pas percer son mur. Ainsi donc, Soyez donc prêts, vous aussi, car le Fils de l’Homme vient à l’heure que vous ne savez pas.

Chers frères et sœurs,
Que pouvons-nous retenir pour notre vie de ce que ces textes sacrés voudraient nous dire aujourd’hui ? Commençons par passer en revue le cours de notre vie de chaque jour pour voir si nous ne ressemblons pas aux gens du temps de Noë qui vivaient complètement en marge du message de ces textes. Oui, nous nous rendons compte qu’aujourd’hui plus que hier, avec tout ce que la modernité nous présente comme luxure, nous ressemblons bien aux gens du temps de Noë. La mode, le style, le look, le recours aux objets de dernier prix (iphone, ipad, whatsaap, imo, facebook, Instragram, twiter, etc) la course au pouvoir, à l’honneur, à la promotion à tous les niveaux etc… Tout cela nous aveugle parfois du chemin du Seigneur qui n’est jamais modernisé sinon traditionnel, c’est-à-dire loin de tous ces avantages-facilités-plaisirs pimpants que la modernité nous miroite. Tout cela nous expose aux sollicitations multiples débouchant à une usure de jouissance, cause première des querelles et jalousies pour une quête d’honneur et de promotion sociale et/ou professionnelle. Ce qui est incompatible à l’ère du Fils de l’Homme et que nous devons abandonner si nous voulons prendre part à son festin. Pour cela donc, nous dit Saint Luc aujourd’hui, Soyez donc prêts, vous aussi, car le Fils de l’Homme vient à l’heure que vous ne savez pas. Que ce temps de l’Avent soit pour chacun de nous, un temps d’interpellation et de remise en question pour un nouveau départ dans le Christ le jour où notre pèlerinage sur cette terre prendra fin, Amen.
Le Seigneur soit avec vous !
KIYE M. Vincent

mercredi 23 novembre 2016

Niamey abrite le premier forum de Dialogue Intra et Interreligieux de la CEDAO « éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et interreligieux ».

Le Cardinal John Onaiyekan, Archevêque de l’archidiocèse d'Abuja prend depuis hier au premier à la première édition du forum régional de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur l'Education à la Culture de la Paix à travers le Dialogue Intra et Interreligieux à Niamey. Le Cardinal participe en compagnie de Majesté Alhaji Saad Mahamadu Abubakar III sultan de Sokoto tous deux parrains de ce forum. C’est le président de la République du Niger Issoufou Mahamadou qui ouvert ce forum sur le thème « éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et interreligieux ». Il s’agit pour l’espace ouest africain de réfléchir et d’œuvrer pour la coexistence pacifique entre l'ensemble des populations de l'espace communautaire, un espace qui est en proie à des conflits interreligieux.

Hier dans le discours qu’il a prononcé à l’ouverture du forum, le Président de la République du Niger, Issoufou Mahamadou a d’abord exprimé toute sa reconnaissance « à l'endroit de Sa Majesté Alhaji Saad Mahamadu Abubakar III, Amirul Mumineen et sultan de Sokoto et de Son Eminence cardinal John Onaiyekan, Archevêque du diocèse d'Abuja pour avoir promptement accepté d'être les parrains des travaux du présent Forum ». Mahamadou Issoufou a ensuite évoqué les menaces terroristes auxquelles font face les pays de la zone Sahélo-Saharienne, et du bassin du Lac Tchad à l’instar de plusieurs régions du monde. 

« Dans ces régions, des gens tuent, violent, oppriment au nom de l'Islam. Ailleurs, on assiste à l'instrumentalisation d'autres religions à des fins politiques, économiques ou sociales. Au regard de ce contexte difficile, le thème Education à la Culture de la Paix à travers le Dialogue Intra et Interreligieux est plus que jamais d'actualité ». Citant un proverbe rwandais « la maison qui ne parle pas meurt », le Président du Niger a invité les fidèles de toutes les religions à dialoguer pour mieux se connaitre et pour éviter des conflits. « Les fidèles à l'intérieur de chaque religion doivent se parler, doivent communiquer. Le dialogue intra religieux est une source d'enrichissement et une occasion pour approfondir et maitriser sa propre religion. Le Prophète (PSL), ne disait-il pas que la diversité d'opinions au sein de la communauté est une bénédiction ? ».

Le président Niger a souhaité que le dialogue interreligieux se déroule dans le respect et la reconnaissance de l'autre. « Le dialogue interreligieux doit, pour être fructueux faire cohabiter les religions afin qu'elles puissent se féconder les unes les autres et que chacun puisse approfondir sa propre religion et contribuer à la tolérance et à la paix ».

S’agissant du dialogue intra religieux le Président nigérien y voit « une source d'enrichissement et une occasion pour approfondir et maitriser sa propre religion ».

Le Président Issoufou Mahamadou a cité des versets du Coran et la Bible qui appellent à une cohabitation pacifique entre fidèles de plusieurs religions.

« L'apôtre Paul nous exhorte à supporter patiemment les autres en dépit de leurs erreurs : «En toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l'amour.» (Bible chapitre Ephésiens 4.2). Le Coran n'a-t-il pas dit : « Lâ ikrâta fî d-dîni » « Pas de contrainte en matière de religion » (sourate La Vache verset 256.). De même ne dit-il pas "Si ton Seigneur voulait, tous ceux qui sont sur la terre, tous, croiraient. Est-ce à toi de contraindre (krh) les gens à être croyants ? Il n'est en personne de croire, que par la permission de Dieu." sourate 10 verset 99. Il faut mentionner encore le verset 32 de la sourate 5 cité habituellement de manière raccourcie : "Quiconque tuerait une personne, c'est comme s'il avait tué toute l'humanité". 

Le Président a insisté également sur la tradition d'ouverture et de tolérance dans l’Islam, une tradition qui « part du principe qu'il n'y a pas de foi sans raison et que la raison a besoin de connaître ses limites. Sur le chemin de la paix, la foi est notre lumière, et la raison notre boussole.

Issoufou Mahamadou a appelé de vive voix à un dialogue où chacun s’engage avec humilité, vérité où chacun affirme son identité, ses valeurs, sa spiritualité mais sans penser « détenir chacun la vérité absolue ». 

Revenant sur l’actualité de l’espace CEDAO caractérisée par un terrorisme radical dont la ligne directrice a une connotation religieuse, le Président Mahamadou Issoufou a demandé aux participants l’examen du thème sous divers angles et de ne jamais considérer la paix comme un acquis. 

« Il n'est un secret pour personne que la paix ne doit jamais être considérée comme un acquis, mais s'inscrit dans un processus continuel qui doit être cultivé et nourri par toutes et par tous. Avec comme principal résultat attendu la déclaration de Niamey, les recommandations et résolutions concrètes qui sortiront de vos réflexions feront l'objet d'attention particulière de la part de nos Etats respectifs ».

Rappelons que l’Archevêque de Niamey, Mgr Laurent Lompo prend part à ce forum dont les conclusions pourraient devenir une feuille de route pour faire dialoguer les fidèles de la CEDAO.



Discours de S.E.M. Mahamadou Issoufou, Président de la République, Chef de l’Etat lors de l’ouverture du premier forum CEDEAO sur l’éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et interreligieux

Excellence Monsieur le Excellence Monsieur le Premier Ministre
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
Sa Majesté Alhaji Saad Mahamadu Abubakar III, Amirul Mumineen et sultan de Sokoto ;
Son Eminence cardinal John
Onaiyekan, Archevêque catholique du diocèse d’Abuja ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Honorables députés ;
Monsieur le Président de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
Mesdames et Messieurs les responsables des Organisations Sous-Régionales, Régionales et Internationales ;
Excellence monsieur le Secrétaire Exécutif du NEPAD ;
Honorables Chefs Traditionnels et leaders religieux

Mesdames et Messieurs,

Le Niger est particulièrement honoré d’abriter aujourd’hui, le premier forum de la CEDEAO sur l’Education à la Culture de la Paix à travers le Dialogue Intra et Interreligieux.

Je voudrais souhaiter la chaleureuse bienvenue à l’ensemble de nos hôtes, qui nous ont fait l’insigne honneur de leur présence à cette grande rencontre de Niamey.

J'exprime tout particulièrement ma reconnaissance à l'endroit de sa Majesté Alhaji Saad Mahamadu Abubakar III, Amirul Mumineen et sultan de Sokoto et de Son Eminence cardinal John Onaiyekan, Archevêque du diocèse d’Abuja pour avoir promptement accepté d’être les parrains des travaux du présent Forum.

Je salue aussi le Président de la Commission de la CEDEAO, qui, dès sa prise de fonction, a donné une priorité à la tenue de ce forum, montrant ainsi son attachement personnel aux idéaux de la paix.

Je salue également le Secrétaire Excéutif du NEPAD, notre compatriote Ibrahim Mayaki, pour avoir accepté d’apporter son expérience et ses connaissances à la réussite du présent événement .

Je témoigne aussi ma gratitude à la Fondation Stromme qui, soucieuse d'une paix durable dans l’espace communautaire voire dans le monde, a accepté d'accompagner financièrement cette initiative.

Mesdames et Messieurs,

Certaines régions de notre continent et du monde sont confrontées aux menaces terroristes. C’est le cas en particulier de la zone Sahélo-Saharienne, et du bassin du Lac Tchad. Dans ces régions, des gens tuent, violent, oppriment au nom de l’Islam. Ailleurs, on assiste à l’instrumentalisation d’autres religions à des fins politiques, économiques ou sociales. Au regard de ce contexte difficile, le thème Education à la Culture de la Paix à travers le Dialogue Intra et Interreligieux est plus que jamais d’actualité. C’est un thème de plus en plus récurrent dans les rencontres internationales. Des organisations internationales comme la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix se mettent en place un peu partout dans le monde. Il est donc normal que nous puissions au niveau de l’espace CEDEAO, réfléchir à l’Education à la Culture de la Paix à travers le Dialogue Intra et Interreligieux.

Mesdames et Messieurs,

Un proverbe Rwandais ne dit-il-pas : « la maison qui ne parle pas meurt » ? Les fidèles à l’intérieur de chaque religion doivent se parler, doivent communiquer. Le dialogue intra religieux est une source d’enrichissement et une occasion pour approfondir et maitriser sa propre religion. Le Prophète (PSL), ne disait-il pas que la diversité d’opinions au sein de la communauté est une bénédiction ?

Le dialogue interreligieux quant à lui peut permettre d’atteindre les mêmes objectifs. À condition qu'il ne soit pas perçu comme un moyen de fusionner les religions en une religion unique, ce qui serait du syncrétisme, ni l'occasion de faire du prosélytisme. Il exige respect et reconnaissance de l’autre. Il exige aussi ouverture d’esprit et absence de dogmatisme. Le dialogue interreligieux doit, pour être fructueux faire cohabiter les religions afin qu'elles puissent se féconder les unes les autres et que chacun puisse approfondir sa propre religion et contribuer à la tolérance et à la paix.

Du reste, toutes les religions monothéistes proclament la paix et la tolérance. Cela n'est pas étonnant car elles sont toutes issues des mêmes racines, du même tronc : elles sont toutes les religions d'Abraham et de Moise. Jésus n’a-t-il pas dit «si on vous gifle la joue droite, tendez la joue gauche » ?
L’apôtre Paul nous exhorte à supporter patiemment les autres en dépit de leurs erreurs :«En toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l'amour.» (Bible chapitre Ephésiens 4.2).
S'agissant de la religion musulmane, rien que la psychose de la terreur ou "Fitna " est plus grave que le meurtre "Fitna achadou min al katl".

Le Coran n’a-t-il pas dit : « Lâ ikrâta fî d-dîni » « Pas de contrainte en matière de religion » (sourate La Vache verset 256.). De même ne dit-il pas “Si ton Seigneur voulait, tous ceux qui sont sur la terre, tous, croiraient. Est-ce à toi de contraindre (krh) les gens à être croyants ? Il n’est en personne de croire, que par la permission de Dieu.” sourate 10 verset 99.
Il faut mentionner encore le verset 32 de la sourate 5 cité habituellement de manière raccourcie : “Quiconque tuerait une personne, c’est comme s’il avait tué toute l’humanité”. L’Islam a une tradition d’ouverture et de tolérance. La tradition islamique classique part du principe qu’il n’y a pas de foi sans raison et que la raison a besoin de connaître ses limites. Sur le chemin de la paix, la foi est notre lumière, et la raison notre boussole.

Mesdames et Messieurs,

Le dialogue intra et interreligieux est un thème d’actualité. Il est nécessaire au regard de la crise des valeurs de la modernité, et de la mondialisation qui a pour conséquence le brassage des populations.

Ce dialogue a des conditions : il est nécessaire que chacun s'y engage avec humilité car il n’aurait aucun sens si les interlocuteurs sont convaincus de détenir chacun la vérité absolue. Il est également nécessaire que chacun affirme son identité, ses valeurs, sa spiritualité. C'est dire qu'il faut à la fois éviter l'orgueil et l'effacement. Être orgueilleux c'est estimer n'avoir rien à apprendre ni à recevoir. S'effacer c'est oublier que sa religion porte une vérité qu'il faut savoir communiquer et expliquer. Pour que le dialogue soit fécond, il faut approfondir les connaissances qu'on a de nos religions. Le prophète (PSL) ne disait-il pas qu'il faut chercher la connaissance jusqu'en Chine, et qu'il faut apprendre du berceau à la tombe ? Un compatriote Nigérien, Malam Djibril, par ailleurs professeur du Sheikh Ousmane dan Fodio, disait: « les gens qui sont ignorants ou qui ont un savoir limité pensent qu'ils sont musulmans, en réalité ils ne le sont pas ». C’est pourquoi il est indispensable d’enseigner à tous les niveaux l’histoire des religions.

Mesdames et Messieurs,

Votre présence en aussi grand nombre à ce forum nous rassure et augure, à n'en point douter, de la qualité des débats et de la richesse de vos contributions respectives afin qu'ensemble, nous trouvions une issue porteuse face aux dérives religieuses qui compromettent le vivre ensemble auquel nous aspirons tous.
Aujourd’hui, le terrorisme radical dont la ligne directrice a une connotation religieuse a pris une envergure dans l’espace CEDEAO et une partie de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale, obligeant nos Etats à utiliser les moyens militaires pour y faire face.

Il apparait clairement que le thème que vous allez aborder est aussi actuel que vaste et complexe. Il requiert un examen sous divers angles. La présence parmi nous d'experts et de personnes ressources de réputation internationale est un atout important en ce qu’ils nous feront part de leurs réflexions et tenteront d'apporter un éclairage original sur les sous- thèmes et les thèmes qui seront traités dans les différents panels du présent forum.

Mesdames et Messieurs,

Les Nations Unies définissent la Culture de la Paix comme « un ensemble de valeurs, attitudes, traditions, modes de comportements et manières de vivre basés sur le respect pour la vie, l’éradication de la violence, la promotion et la pratique de la non-violence à travers l’éducation, le dialogue et la coopération » avec en filigrane, le respect total pour et la promotion de tous les droits humains et les libertés fondamentales et le respect pour et la promotion du droit au développement.

A partir de cette définition nous pouvons affirmer avec certitude que la paix est un concept qui va au-delà de l’absence de la guerre. Elle se traduit par la vie ensemble, en harmonie avec nos différences de religion, langue, statut social, race, culture, sexe, etc., dans le respect des droits fondamentaux des uns et des autres en tant qu’êtres humains.

De même, il n’est un secret pour personne que la paix ne doit jamais être considérée comme un acquis, mais s’inscrit dans un processus continuel qui doit être cultivé et nourri par toutes et par tous.

Avec comme principal résultat attendu la déclaration de Niamey, les recommandations et résolutions concrètes qui sortiront de vos réflexions feront l’objet d’attention particulière de la part de nos Etats respectifs .
Avant de terminer mes propos je voudrais encore une fois réitérer nos remerciements à toutes les personnalités qui ont accepté d’être membres du comité international d’organisation de ce premier forum et qui malgré leur calendrier on ne peut plus chargé, ont accepté de se joindre à nous.
Sur ce je déclare ouvert le premier forum sur l’Education à la Culture de la Paix à travers le Dialogue Intra et Interreligieux.

Je vous remercie de votre aimable attention.

mardi 22 novembre 2016

Déclaration liminaire de la mission d’observation de Caritas Mali relative aux élections communales du 20 novembre 2016 au Mali

Sous l’égide de la Conférence Episcopale du Mali, Caritas Mali a déployé, trois années après les élections présidentielle et législatives, une mission d’observation électorale à l’occasion des élections communales du 20 novembre 2016.

Ladite mission d’observation était composée de 428 observateurs, formés et encadrés par d’éminentes personnalités dont des juristes, des politologues, des spécialistes en processus électoral.
L’envoi de cette mission fait suite à celle conduite aux deux tours de l’élection présidentielle et des élections législatives de  2013; mission saluée par plusieurs acteurs politiques et organisations de la société civile et des droits de l’homme. Elle donne également suite à l'interpellation de la Conférence Episcopale du Mali faite à tous les maliens de bonne volonté pour un vote utile.

Communales Mali 2016 : Les maliens saluent la présence des observateurs

Les élections communales qui se sont déroulées le dimanche 20 novembre 2016 au Mali ont été surveillées par plusieurs observateurs, en vue de garantir la fiabilité et la transparence du scrutin. Plusieurs électeurs maliens rencontrés au sortir de bureaux de votes ont salué la présence des observateurs dans de nombreux centres électoraux toute la journée du 20 novembre 2016. C’est le cas de quelques électeurs qui ont accompli leur devoir citoyen à la Commune 4 de Bamako.
Cliquer ici pour lire la suite

mercredi 2 novembre 2016

18 morts dans des affrontements entre éleveurs et agriculteurs à Bangui au Niger

Le village de Bangui dans le département de Madaoua dans la région de Tahoua a été le théâtre hier d’une violente altercation entre éleveurs et agriculteurs. Le bilan est lourd et fait état de 18 morts, 43 blessés et plusieurs maisons incendiées. Dans un communiqué publié hier à Niamey relatif à cette altercation, le Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses a précisé que les forces de l’ordre ont été déployées dans la zone afin de faire baisser la tension. Le ministère de l’intérieur dans son communiqué a aussi annoncé que des patrouilles sont en cours pour assurer la sécurité des biens et des personnes et a lancé un appel au calme et à la sérénité. Une enquête a été ouverte afin que "tous ceux qui se sont rendus coupables de ces actes atroces" soient "arrêtés et poursuivis en justice".

Selon des témoins sur place à Bangui, le différent est né après qu’un troupeau d’animaux a dévasté un champ. Le propriétaire du champ aurait perdu la vie dans cette première altercation et la tension est montée entre communautés. La suite a été expédition punitive contre les campements peuls des alentours.

mardi 1 novembre 2016

La Caritas Diocésaine de Maradi au Niger prie pour la paix en Syrie.

La Caritas Diocésaine de Maradi a prié ce lundi 31 octobre 2016 pour la paix en Syrie. Les agents se sont retrouvés dans la salle de réunion de la Caritas Diocésaine pour se joindre aux millions de voix de la famille Caritas mondiale qui ont prié ce jour pour la paix en Syrie. En amont de ce mouvement de communion, les agents ont suivi la vidéo du pape François « la paix est possible en Syrie ». Ensemble les agents de la Caritas diocésaine ont prié pour toutes les victimes de violences dans le monde en particulier pour nos frères et sœurs syriens. Ils ont imploré Dieu pour qu’ensemble le monde agisse pour alléger la souffrance du peuple syrien. Les agents de la Caritas diocésaine ont aussi prié afin que les dirigeants du monde trouvent une solution pour mettre une fin à ce conflit, pour le bien de la Syrie et de l’humanité entière. Chaque agent a été invité à continuer dans le respect de son chemin particulier cette prière pour que la paix triomphe en Syrie et dans plusieurs pays martyrisés dans le monde.

Il faut rappeler que cette journée de prière pour la Syrie a été décidée par Caritas Internationalis à l'occasion de la visite du pape en Suede pour commémorer du 500ème anniversaire de la Réforme dans la ville de Lund. Caritas par cette journée de prière exhorte toutes les parties en conflit à trouver une solution pacifique à ce conflit. C'est possible de redonner dignité et espérance aux Syriens.

prayerfrench

La Paroisse de Maradi lance une activité de sensibilisation à la paix

La paroisse Notre Dame de Lourdes de Maradi a procédé le mardi 25 octobre 2016 au lancement des activités de promotion de la paix avec les jeunes de la ville de Maradi en partenariat avec SOS Civisme Niger. C’était en présence du Président du Conseil de Ville de Maradi, des chefs d’arrondissement de Maradi 1 et 2 ainsi que de plusieurs pasteurs, prêtres et jeunes bénéficiaires de cette initiative. Dans le mot de lancement qu’il a prononcé à cet effet, le Président du Conseil de Ville, Mr Ayouba Moussa a salué cette initiative qui dit-il « contribue à la promotion de la paix, au dialogue islamo-chrétien et à l’instauration d’une paix durable au Niger ». S’exprimant au nom de l’Evêque empêché, le Curé de la paroisse de Maradi, Justin Bado a rappelé la genèse de cette initiative qui est la contribution significative de la paroisse de Maradi à rapprocher les jeunes de la ville afin qu’ils puissent mieux se connaitre et mieux se comprendre.
Durant plusieurs jours, les jeunes de toute confession religieuse vont se retrouver pour mieux se connaitre et se comprendre et dont prévenir des conflits.