lundi 9 décembre 2013

Campagne "Droit à l’alimentation" de Caritas Internationalis

Caritas estime qu’il est scandaleux que, aujourd’hui, sur une planète qui a les ressources nécessaires pour nourrir tous ses habitants, près d’un milliard de personnes souffrent de la faim. Nous relisons ainsi la parabole de la multiplication de pains : là où il y a abondance de nourriture, il est de notre devoir de la partager. Les 164 organisations nationales qui constituent Caritas Internationalis se réunissent à l’occasion de leur première campagne mondiale pour mettre un terme à la faim d’ici 2025.
Nous croyons que la meilleure façon d’y parvenir, c’est d’obtenir que les gouvernements garantissent à tous une alimentation suffisante dans le cadre des législations nationales, en respectant le droit humain fondamental d’accès à la nourriture.

Le droit à l’alimentation est un droit humain, légal et clairement défini, dont découle l’obligation pour les gouvernements de réduire à la fois la sous-alimentation chronique et la malnutrition.
Le droit à l’alimentation protège le droit de chaque être humain de vivre dans la dignité, préservé de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition. Le droit à l’alimentation, ce n’est pas « faire la charité », mais veiller à ce que chacun puisse se nourrir dans la dignité.

Caritas Internationalis lance la campagne le 10 décembre 2013, à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’Homme.
En octobre 2014, une semaine d’action mondiale rassemblera les organisations membres de Caritas et les paroisses autour de différents événements et actions à travers le monde, exhortant les gouvernements nationaux à adopter le droit à l’alimentation.
En mai 2015, Caritas Internationalis tiendra son Assemblée générale quadriennale à Rome, au cours de laquelle l’accent sera mis sur l’élimination de la faim. Immédiatement après, Caritas participera à l’Expo 2015 à Milan sur le thème « Nourrir la planète, énergie pour la vie ».
Pour les dates principales au niveau national, veuillez contactez la Caritas de votre pays.
Ouvrez les yeux, les oreilles et les cœurs pour comprendre les effets de la faim dans le monde. Regardez votre propre attitude envers la nourriture et les déchets – que pouvez-vous changer ?
Rejoignez la « vague de prière » que Caritas prévoit pour le lancement de cette campagne.
Les Caritas nationales organiseront des actions dans le cadre de cette campagne au niveau local. Entrez en contact avec elles et participez à leurs activités. Joignez-vous à elles sur Facebook et Twitter. Nous espérons que la multiplication de toutes ces actions à travers le monde créera une vague de soutien en faveur du droit à l’alimentation.

Prière de la campagne de Caritas contre la Famine

Prière de la campagne
Seigneur notre Dieu, Tu nous as confié les fruits de toute la création afin que nous puissions prendre soin de la terre et être nourris de sa générosité.
Tu nous as envoyé ton Fils pour partager notre chair et notre sang et nous enseigner ta loi d’Amour. Par sa mort et sa résurrection, nous sommes devenus une seule famille humaine.
Jésus a montré une grande attention à ceux qui n’avaient pas de nourriture – allant jusqu’à transformer cinq pains et deux poissons en un banquet qui a rassemblé cinq mille personnes et bien plus encore.
Nous nous présentons devant Toi, Seigneur notre Dieu, conscients de nos fautes et de nos défaillances, mais remplis d’espérance, pour partager la nourriture avec tous les membres de la grande famille humaine.

Dans ta sagesse, inspire les responsables des gouvernements et des entreprises, ainsi que tous les citoyens du monde, afin qu’ils trouvent des solutions justes et solidaires pour mettre un terme à la faim en s’assurant que tous les peuples aient droit à l’alimentation.
Ainsi, nous Te prions, Seigneur notre Dieu, pour que quand nous serons devant Toi, nous puissions nous présenter comme "une seule famille humaine " avec " de la nourriture pour tous ".

Amen
Caritas Internationalis lance demain une campagne contre la faim. A cette occasion, il est demandé à toutes les Caritas du monde entier, de prier à 12 heures de leur localité.
Notre site participe à l'action et nous vous envoyons quelques dossier pour participer pleinement à cette chaîne de solidarité.

Ce que vous pouvez faire:
Organiser une réunion de prière à midi le 10 décembre.
Réfléchir aux raisons qui expliquent la faim, à son impact sur les gens, aux gestes posés dans une région du monde qui affectent la vie des gens d’une autre région. Lire le texte sur la faim dans le monde qu’a rédigé le président de Caritas, le cardinal Oscar Rodríguez Maradiaga, à l’intention des évêques présidents des organisations Caritas du monde entier. http://food.caritas.org/campaign-toolkit/
Télécharger la prière de Caritas contre la faim ainsi que la célébration de prière.
Penser à ce que vous pourriez changer dans votre vie et aux changements qui devraient se produire à l’échelle nationale et internationale pour que personne n’ait plus à souffrir de la faim.
Joignez-nous: Facebook: IAmCaritas Twitter: #Food4All


mercredi 4 décembre 2013

Syrie: enlèvement de religieuses orthodoxes à Maaloula

ROME, 3 décembre 2013 (Zenit.org) - Des religieuses orthodoxes ont été enlevées en Syrie, à Maaloula, dans la nuit du 1er au 2 décembre, la nouvelle a été confirmée le 2 décembre par le patriarcat grec-orthodoxe et par le nonce apostolique à Damas. Les otages seraient au nombre de cinq (et non pas 12), a indiqué ce mardi 3 décembre, Mgr Audo au micro de Radio Vatican.
Les rebelles syriens sont entrés dans le monastère orthodoxe Sainte-Thècle (Mar Takla) de Maaloula et ils ont emmené de force un groupe de religieuses.
Maaloula est un village chrétien, dans la montagne, à 55 km au nord-est de Damas. La population parle encore la langue de Jésus, l’araméen. Un tiers de la population est musulmane sunnite. Le monastère abritait 40 sœurs et des orphelins.
Le nonce apostolique, Mgr Mario Zenari a déclaré le 2 décembre qu’il s’agissait de « religieuses syriennes et libanaises » et qu’il semble que « les rebelles djihadistes les aient emmenées dans le nord, vers Yabroud ». Il ajoute que « l’on ne connaît pas encore les motifs de cette action : comme otages ou pour s’emparer du monastère et contrôler tout le village ».
Malgré le danger, dit-il, les soeurs avaient choisi « de rester et de témoigner ». Mgr Zenari, espère qu’elles soient bien traitées et en lieu sûr : « c’est notre souhait et notre prière ».
« C’est très inquiétant ce qui se passe actuellement », déclare Mgr Zenari, préoccupé pour toute la population syrienne, notamment les chrétiens, après de nombreuses attaques: il n’est pas rare que des rebelles entrent dans un village et contraignent les chrétiens à fuir. Les églises sont souvent profanées, les objets religieux détruits, résume Radio Vatican.
Mgr Antoine Audo, évêque d’Alep des Chaldéens et président de Caritas Syrie précise, toujours à Radio Vatican, ce 3 décembre, qu’il s’agit de la supérieure des sœurs et de quatre religieuses. Il confirme qu’elles ont été emmenées en otage à Yabroud, mais qu’aucune nouvelle n’est parvenue depuis. « J’espère que les sœurs soient libérées rapidement », ajoute Mgr Audo.
Il souligne que Maaloula est un « symbole important non seulement pour les chrétiens mais aussi pour les musulmans de Syrie et du Moyen-Orient parce qu’ils savent qu’on y parle encore aujourd’hui la langue du Christ, un dialecte araméen, c’est pourquoi les gens sont frappés par cet événement ».
L’évêque précise que les religieuses appartiennent à un « monastère orthodoxe traditionnel » c’est-à-dire où l’on « pratique beaucoup la miséricorde », d'où l'accueil des orphelins. Le pèlerinage, ajoute-t-il, « est très fameux » : « En Syrie, tout le monde va en pèlerinage à Maaloula et Saidnaya. Surtout pour la fête de la Croix, le 14 septembre, sur la montagne de Maaloula »
Pour ce qui est des raisons de l’enlèvement, il est dû « à la guerre » : « Nous, en tant que chrétiens, comme Eglise en Syrie, nous ne voulons pas que ce soit une guerre contre les chrétiens, parce que nous voulons être une présence de réconciliation et de cohabitation. Voilà notre vocation. Nous ne voulons pas de provocation avec les musulmans ».
Pourtant, les chrétiens se sentent « menacés » désormais parce que attaquer Maaloula c'est « toucher à un lieu saint de la chrétienté » et « personne, jusqu’à aujourd’hui, depuis des siècles, n’a jamais fait une chose semblable à Maaloula, un lieu chrétien, saint pas seulement pour les chrétiens, mais aussi pour tous les autres ».
Les rebelles ont conquis le village, après cinq jours de combats, dans la nuit de dimanche à lundi, à l’aide d’explosifs notamment. Ce seraient des djihadistes du Front al-Nusra lié à Al-Qaïda. Un premier assaut, le 9 septembre dernier, avait été repoussé par l’armée syrienne qui avait repris le contrôle du village.
Le patriarche melkite, catholique, Gregorios III Laham est lui aussi inquiet après la prise de Maaloula. Lors de la rencontre, samedi, 30 novembre, au Vatican, avec le pape François, il avait déclaré: « Nous sommes décidés à rester sur cette terre bénie même au prix du martyre et du martyre par le sang. C’est ce qui est déjà arrivé à certains de nos fidèles, comme les trois hommes de Maaloula, Michael Taalab, Antonios Taalab et Sarkis Zakhem : ce sont des vrais martyrs qui ont été tués après avoir refusé de renier leur foi » (cf. Zenit de ce 3 décembre pour le texte intégral).
Radio Vatican fait état de 9 millions de déplacés parmi la population syrienne, dont plus de 1, 2 million au Liban, dont 42 000 chrétiens. Les chrétiens seraient – toutes confessions confondues - 450 000 à avoir choisi de partir à l’étranger. Plus de 1200 auraient perdu la vie et 60 églises auraient été endommagées.
Anita Bourdin

mardi 3 décembre 2013

Cameroun : prière pour la libération du père Georges Vandenbeusch

La Conférence épiscopale du Cameroun appelle les fidèles camerounais à intensifier les prières pour la libération des otages détenus dans le monde et plus particulièrement pour la libération du Père Georges Vandenbeusch, enlevé dans la nuit de mercredi 13 à jeudi 14 novembre 2013 dans le nord du pays.

Le Père Georges Vandenbeusch Fideï Donum, 42 ans de nationalité française Curé de la Paroisse de Nguetchewe dans le diocèse de Maraoua Mokolo au Cameroon a été enlevé et probablement conduit au Nigéria par des ravisseurs circulant à moto. 




Journée Nationale de Solidarité Caritas sous le signe "Foi et Charité"

Mgr Ambroise récoltant les dons des fidèles au cours de la messe
La 4ème édition de la Journée Nationale de Solidarité a été célébrée dans toutes les paroisses du diocèse de Maradi. Cette journée a été instaurée par les Évêques pour mieux organiser une solidarité locale dans une dynamique d’auto prise en charge.
A la cathédrale de Maradi, c’est Monseigneur Ambroise Ouédraogo qui a présidé l’Eucharistie. Et dans son homélie, il a rappelé l’importance de cette journée. Il a invité les paroissiens a toujours plus de solidarité au nom de leur foi. « La foi n’est pas seulement un acte doctrinal » a déclaré Mgr durant l’homélie. Il a invité les chrétiens pour mieux comprendre cet engagement, à relire la lettre de saint Jacques (Jc 2 14-26). En effet, dans ce passage, saint Jacques met en lumière le lien étroit entre foi et charité dans la vie du chrétien. La foi doit se prouver par des actes.
Et la journée nationale de solidarité se veut être un engagement des croyants catholiques du Niger à poser des actes concrets de charité, de solidarité, et de compassion. La quête a permis de récolter cette année la somme de 182.000 CFA.
Depuis 2010, le premier dimanche de l'Avent a été choisie pour célébrer la Journée de Solidarité des Fidèles envers la Caritas Développement Niger.

jeudi 14 novembre 2013

Le Père Georges Vandenbeusch enlevé dans sa paroisse à Nguetchewe au Cameroon

Le Père Georges Vandenbeusch Fideï Donum, 42 ans de nationalité française Curé de la Paroisse de Nguetchewe dans le diocèse de Maraoua Mokolo au Cameroon a été enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi au nord du Cameroun. Les ravisseurs circulant à moto parlant anglais et haoussa se sont rendus d’abord au domicile des sœurs à qui ils ont demandé de l’argent en monnaie locale ou en devises étrangères. N’ayant rien trouvé, ils se sont dirigés vers la résidence du Père Vandenbeusch qu’ils ont enlevé et amené à moto vers la frontière nigériane. 

Malgré les alertes rouges des autorités françaises qui avaient classé en zone rouge cette région du Cameroun, le Père qui a quitté à l'été 2011 sa paroisse de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine en France, avait décidé de rester. Comme lui, beaucoup de missionnaires ont aujourd’hui fait le choix de demeurer dans des zones dites "rouges " pour l'exercice de leur mission.

Commentant l’évangile du dimanche 31 octobre 2013, l’Abbé Àngel Eugeni PÉREZ i Sánchez de Barcelona, Espagne écrivait : « Aujourd'hui, nous admirons la fermeté de Jésus dans l'accomplissement de la mission qui lui a été confiée par le Père. Rien ne l'arrêtera: «Aujourd'hui et demain, je chasse les démons et je fais des guérisons» (Lc 13,32). Avec cette attitude, le Seigneur donne le ton de la conduite que devront suivre les messagers de l'Évangile face aux persécutions au cours des siècles: ne pas se plier aux pouvoirs temporels. Saint Augustin disait, qu'en temps de persécutions, les pasteurs ne doivent pas délaisser leurs fidèles: ni ceux qui souffrent le martyre ni ceux qui le survivront, tel le Bon Pasteur, qui quand vient le loup n'abandonne pas ses brebis mais au contraire les défend. Mais vu l'ardeur avec laquelle les pasteurs de l'Église étaient prêts à verser leur sang, il indique que le mieux c'est de tirer au sort ceux qui parmi le clergé suivront le martyre et ceux qui se mettront à l'abri pour ensuite s'occuper des survivants.

De nos jours, on nous informe, malheureusement assez fréquemment, qu'il y a des persécutions religieuses, des violences tribales ou des révoltes ethniques dans les pays du Tiers Monde. Les ambassades des pays occidentaux conseillent à leurs citoyens d'abandonner le pays en question et rapatrient leur personnel. Les seuls à rester sont les missionnaires et les membres des organisations bénévoles, car cela leur semblerait une trahison d'abandonner les "leurs" en temps de malheur ».

Le Père Georges a été courageux et nous prions Dieu pour qu’il soit libéré sain et sauf pour continuer sa mission de paix.

Des milliers de personnes fuyant les affrontements dans le Nord Nigéria se refugient au Niger

Selon l’office des Affaires humanitaires des Nations Unies OCHA, environ 37 332 personnes fuyant les affrontements entre l’armée nigériane et les éléments présumés de Boko Haram se sont réfugiés au Niger. Les affrontements devenus permanents se déroulent des les Etats de Borno, de Yobe et de l’Adamaoua au nord du Nigeria. A l’heure actuelle, 28 947 ressortissants nigériens qui vivaient au Nigéria ont fui pour se mettre à l’abri au Niger ainsi que 8 385 nigérians. Ces personnes rejoignent la région de Diffa au Niger. Ces chiffres ont été communiques par la Direction Régionale de l’Etat Civil et des Réfugiés (DREC). 

La région de Diffa est desservie par les pères de la paroisse de Zinder qui s’y rendent régulièrement pour célébrer la messe au moins une fois par mois avec les quelques familles chrétiennes qui vivent dans la ville de Diffa.

La région de Diffa est située dans le diocèse de Maradi à 1400 km à l'Est de Niamey. En raison de l’insécurité, le 13 novembre 2011, 4 petites Sœurs de Jésus (sœurs du Père de Foucauld) ont quitté la région de Diffa. Les Petites sœurs de Charles de Foucauld ont vécu pendant de longues années dans la région notamment à Nguigmi.

vendredi 8 novembre 2013

72 migrants secourus dans le désert nigérien

Un camion de migrants © Serge Xavier OGA/Caritas Niger
Quelques jours après le drame ayant coûté la vie à au moins 92 migrants nigériens, 72 autres migrants tous de nationalité nigérienne rentrant de l’Algérie ont échappé à la mort. Ils ont été secourus par une délégation officielle du gouvernorat d’Agadez partie se recueillir sur la tombe des 92 migrants morts en octobre et enterrés en plein désert. Le convoi des 72 chanceux composé de 20 femmes et de 52 enfants s’est immobilisé après la crevaison de leur dernier pneu. 

Pour rappel, au moins 92 nigériens en route pour l’Algérie sont morts dans le désert de soif et de la faim. Ils étaient 98 personnes à prendre le départ d’Arlit le 2 octobre à bord de 2 Pickup à destination de Tamanrasset en Algérie. 52 enfants, 33 femmes, 7 hommes tous de nationalité nigérienne ont trouvé la mort. Le gouvernement nigérien a décrété un deuil national de 3 jours à partir du vendredi 1er  novembre 2013. 

Selon le témoignage de Sadabiyu, un rescapé du convoi du 2 ocotobre âgé de 39 ans recueilli par un journal local à Agadez, les familles avaient quitté le département de Kantché dans la région de Zinder et se rendaient en Algérie pour mendier. Leur malheur a commencé seulement à la sortie de la ville d’Arlit. Les 2 pickups surchargés ont connu des éclatements de pneus à répétition et les chauffeurs n’avaient plus de pneus secours après avoir parcouru 150 km. Le convoi manquait d’eau et les hommes étaient partis à la recherche d’un puits d’eau. Ce qu’ils ont réussi à avoir après deux jours de marche. « A notre retour, nous avons retrouvé nos compagnons morts de soif, d’autres ont creusé des trous pour mourir dedans, d’autres vivaient encore mais n’avaient plus de mémoire. A notre arrivée, tous les enfants étaient morts. J’en ai vu une cinquantaine couchés, morts de soif et de faim. C’était insoutenable ! Ces enfants étaient âgés de 10 ans à quelques mois seulement » a déclaré Sadabiyu à Aïr Info. Lui aussi a perdu 3 frères dans ce drame. « Les deux véhicules étaient surchargés puisque nous étions entassés comme des animaux » poursuit-il avant d’ajouter « Avant d’être secourus par un chauffeur, je peux confirmer la mort de 82 personnes et une dizaine de personnes qui se sont égarées dans le désert. Ils seraient morts de soif aussi. C’est ce chauffeur qui a donné l’alerte et informé les autorités algériennes et plus tard nigériennes pour qu’on nous rapatrie à Arlit puis à Agadez ».

Les autorités nigériennes ont décidé depuis le drame d’intensifier les contrôles. Au moins 150 migrants qui s’apprêtaient à prendre la route pour les frontières algériennes ont été arrêtés vendredi et samedi dans le nord du Niger. Selon des sources sur place à Arlit, quelques 100 autres nigériens ont été arrêtés le samedi 5 novembre en plein désert et ramenés à Arlit par la gendarmerie. Il faut dire que les nigériens après la fin de la saison agricole se rendent dans les pays voisins pour de petits boulots ou la mendicité avant de revenir au pays. Par contre les autres nationalités transitant par ici ont pour ambition finale de rallier l’Europe. 

Plus de 5000 migrants ouest-africains, selon les Nations Unies ont transité par Agadez chaque mois entre mars et août 2013.

mercredi 6 novembre 2013

Document de préparation du synode des Evêques "Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation "

SYNODE DES ÉVÊQUES
LES DÉFIS PASTORAUX DE LA FAMILLE DANS LE CONTEXTE DE L’ÉVANGÉLISATION

Voici le lien pour télécharger le document de préparation
http://press.vatican.va/content/dam/salastampa/it/bollettino/documentazione-linkata/Documento-preparatorio-IIIAssGenStraord_FRA.pdf

Synode sur la famille : publication du document préparatoire

ROME, 5 novembre 2013 (Zenit.org) - Les Conférences épiscopales du monde se mettent au travail pour le prochain synode : le Vatican publie en effet le « document préparatoire » du synode « extraordinaire » des évêques convoqué par le pape François du 5 au 19 octobre 2014 au Vatican, sur le thème : « Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation ».

D'après l'article 23 du Règlement du synode, la préparation donne lieu à des va-et-vient entre le Vatican et les Conférences épiscopales locales.

En effet, les questions à débattre, choisies par le pape, doivent être « soigneusement étudiées par les synodes des évêques et les Conseils des hiérarques des Églises orientales catholiques, par chaque Conférence épiscopale, par les dicastères de la Curie romaine et par l’Union des supérieurs généraux ».

Chaque épiscopat doit donc exprimer « son opinion commune sur ces questions ». C'est dans ce contexte qu'est envoyé le document préparatoire, appelé « Lineamenta » - d’un mot latin qui signifie « grandes lignes » - avec l'approbation du pape.

Ce document de 8 pages, qui situe le thème du synode et propose un questionnaire, a pour but de « susciter, au niveau local, étude, discussion et prière en rapport avec le thème » afin de rassembler à Rome « un grand nombre d’observations et de réactions ».

Le Règlement précise que « bien que les premiers destinataires de ce document soient les évêques et les Conférences épiscopales, ceux-ci ont toute liberté d'élargir leur base de consultation ». Les évêques d'Angleterre, par exemple, ont choisi de publier ce questionnaire sur Internet, invitant un large public à répondre de façon interactive.

Après avoir recueilli et résumé les réactions aux Lineamenta, les évêques rédigeront un rapport qu’ils enverront à la Secrétairerie générale, avant la fin du mois de janvier 2014. Cette dernière élaborera ensuite un deuxième document appelé Instrumentum laboris, ou « document de travail », qui servira de base durant le débat synodal.

Ce document, à nouveau envoyé aux évêques du monde, n’est pas une version provisoire des conclusions finales, mais seulement un texte destiné à aider à centrer la discussion sur le sujet du synode, précise le Règlement.
Anne Kurian

Syrie : tir de mortier sur la nonciature à Damas

ROME, 5 novembre 2013 (Zenit.org) - Un obus de mortier a atteint la nonciature à Damas, dans le quartier central de Malki, non loin de la Place des Omeyyades, ce matin, 5 novembre 2013. « Grâce à Dieu, il n’y a pas eu de blessés, il n’y a que des dégâts matériels, assez limités », indique Mgr Zenari.

Mgr Mario Zenari, nonce apostolique en Syrie, rapporte les faits au micro de Radio Vatican : « J’étais justement en train de me lever – il était plus ou moins 6h35 – lorsque j’ai entendu un grand coup et je me suis aussitôt jeté par terre, en cherchant à éviter les fenêtres parce que nous avons déjà fait l’expérience que, parfois, ce n’est pas seulement un tir d’obus, mais deux ou trois. Au bout d’un moment, mon conseiller m’a appelé, puis les sœurs de la nonciature et ils m’ont dit qu’il était tombé un obus de mortier, une « rocket », sur le siège de la nonciature. Nous sommes sortis pour constater les dégâts qui, par chance, sont limités : il n’y a pas de blessés. »

L'archevêque fait observer que la population est « dans le même bateau, que ce soit à Damas ou dans les autres parties du pays » : « ici, ce genre de choses arrive tous les jours : samedi dernier, deux ou trois obus de mortiers sont tombés sur le couvent des Pères franciscains d’Alep ; ils ont abimé le toit et, par chance, il n’ont fait ni victimes ni blessés... précisément hier on m’a dit que, depuis le début du conflit, dans le quartier populaire de Jaramana, un nombre incroyable d’obus sont tombés, quelque chose comme 2800 ».

Etait-ce une attaque ciblée ? Le nonce ne se prononce pas : « il faut être très prudent. Je peux simplement dire qu'il y a un mois, un obus de mortier est tombé exactement dans la cour qui est en face de la cathédrale melkite, deux obus à deux occasion différentes sont tombés près de la cathédrale maronite, toujours à Damas ; à deux occasion, des tirs ont atteint le vieux Damas, sur le couvent des franciscains… Je ne peux que confirmer ces faits. Ensuite, qui se cache derrière, de qui cela vient, s’ils sont tombés par erreur… je ne saurais le dire. C’est difficile, dans ce contexte. »

Traduction d'Hélène Ginabat

L'Abbé Wilfried Agbanglanon sera ordonné prêtre ce samedi 9 novembre à Niamey


« Soyons signe du Royaume de Dieu », une réflexion du Frère Vincent Kiyé

Chers frères et sœurs dans le Christ, Voici une fois de plus, une piste de méditation qui est au fait, une des orientations que nous pouvons donner à nos méditations de cette semaine.
Vous remarquerez avec moi que la majorité des évangiles est centrée sur l’action de Jésus auprès des siens. Une façon de faire qui va à l’encontre des lois temporelles, de la justice de son temps. Jésus obéit à une seule loi, celle de l’amour pour rendre le Règne de Dieu présent au milieu des siens comme je le développe ici. Un thème déjà traité sous une autre forme. Mais qu’y a-t-il de nouveau cette fois-ci ?

Qu’en ce jour nous, revenions sur ce thème du Royaume de Dieu n’est pas une simple répétition sinon une urgence au regard des exigences de notre vivre ensemble. Il s’agit ici d’une invitation lancée à chacun de nous à être l’un pour l’autre, porteur d’une espérance sans cesse renouvelée, à être une raison de vivre, une fontaine de joie pour l’autre. C’est ça, être signe du Royaume de Dieu, c’est ça être réellement chrétien et pour reprendre les mots de Hans Küng « agir à partir du Christ. » qui n’est rien d’autre qu’une imitation du Christ.

La majeure partie des évangiles que nous lirons cette semaine nous révèlent combien Jésus notre Seigneur a rendu possible et présent le Règne de Dieu au milieu des siens et cela, en étant pour les gens de son temps, une espérance toujours grandiose, une raison de vivre, une fontaine d’espérance et de joie. Il y associera les disciples qu’il choisira (Luc 6, 12-19 pour travailler à hâter ce Règne de Dieu. Vivre à côté de Jésus sera ainsi, synonyme d’avoir la plénitude de la vie, retrouver la guérison et la joie perdue, retrouver la paix, la considération mieux la dignité d’enfant de Dieu ; Jésus concrétisera cette approche en posant au milieu des siens, des actes mérités qui transcendent les logiques et les lois temporelles. Des actes fondés sur la seule loi, celle de l’amour et rien que l’amour : promouvoir la vie humaine par-dessus tout. Nous en sommes capables nous aussi, si chacun de nous voit en l’autre non pas une croix à écraser, non pas une menace, un rival, mais un prochain à aimer, une vie à promouvoir, un don de Dieu. 

Voilà à quel point nous pouvons les uns pour les autres, être des signes du Royaume de Dieu. C’est un exemple que Jésus nous donne par cette façon de faire, de sorte que nous aussi, chacun à son niveau, travaillions pour la promotion et le bien-être de l’autre ; pour la pleine réalisation de l’autre, bien au-delà des prescriptions de nos sociétés, de nos institutions souvent calquées sur le modèles des injustes flagrantes. « Ne fallait-il pas libérer cette fille le jour du sabbat ? » Voilà un enseignement nouveau calqué et centré sur l’amour. Bien souvent, nous sommes de ceux qui empêchent l’épanouissement des autres au nom de certaines logiques et prescriptions partisanes fondées sur l’expression de l’égoïsme de l’homme moderne. Puisse le Seigneur nous donner la grâce de travailler jour après jour pour la promotion de nos frères et sœurs et par là, pour notre propre promotion aussi.
Amen !
Fraternellement,
@Vincentkiye

mardi 29 octobre 2013

Ils ont retrouvé le gout de la liberté

«Je suis très ému parce qu’après trois ans il était temps quand même ! Je ne pensais pas qu’ils allaient passer encore la Noël, c’est une très bonne chose, Dieu a fait son travail, on dit merci notamment à notre Seigneur». Ce sont les propos du père de l’ex otage français Thierry recueillis par libération.fr

 La nouvelle fait depuis quelques heures la une de tous les médias étrangers. Les 4 otages français enlevés à Arlit au Niger le 16 septembre 2010 ont été libérés et ont atterri à l’aéroport de Niamey ce jour. Ils ont retrouvé le gout de la liberté. Cet heureux dénouement est le fruit de la patience et de l’Espérance.

Interrogé par la presse, le président nigérien Mahamadou Issoufou a déclaré : «Depuis l’enlèvement des otages il y a trois ans, le Niger s’est employé aux conditions de leur libération. Aujourd’hui, c’est chose faite. On s’en félicite».

Bref présentation des otages libérés.  Daniel Larribe (en haut à gauche sur la photo) est aujourd’hui âgé de 60 ans. Il travaillait à la mine d’Aréva à Arlit. Il a été pris en otage avec sa femme Françoise Laribbe libérée quelques mois plus tard ainsi que deux autres otages, le Togolais Ahonado Alex Kodjo et le Malgache Rakotoarilalao Jean-Claude. Marc Férét a 44 ans et travaillait pour Vinci (en haut à droite sur la photo). Pierre Legrand a aujourd’hui 28 ans (en bas à droite sur la photo). Il travaillait à Arlit pour Sogea Satom une filiale de Vinci tout comme Thierry Dol 30 ans qui vient de la Martinique par son père marié à une Burkinabè (Burkina Faso).

C’est une grande joie pour nous tous d’apprendre leur libération aujourd’hui et nous rendons grâce à Dieu. Rien n’est impossible à Dieu.

Au moins 35 morts dans le désert nigérien près de la frontière algérienne

Maradi, 29 octobre 2013 : Au moins 35 nigériens en route pour l’Algérie
 
Au moins 35 nigériens en route pour l’Algérie sont morts dans le désert de soif et de la faim. Leur véhicule était tombé en panne. A l’heure actuelle au moins 35 corps sans vie en majorité des enfants et des femmes ont été retrouvés. Selon le récit des rescapés, le convoi composé de deux véhicules est parti d’Arlit à la mi-octobre pour Tamanrasset en Algérie. L’un des véhicules est tombé en panne et le second est reparti vide pour chercher des pièces de rechanges. Mais comme c’est souvent le cas dans le désert, l’attente a été très longue et pénible sans doute sous une chaleur atroce sans l’ombre d’aucun arbre. Les passagers se sont repartis en petits groupes à la recherche d’ombres ou d’une oasis pour se réhydrater.

Un groupe qui a réussi à rejoindre Arlit après 5 jours de marche a donné l’alerte mais il était déjà trop tard. Le désert est devenu un théâtre de drame silencieux. Il est très courant que des trafiquants, des passeurs abandonnent des migrants en plein désert. Il existe des gares clandestines de départ. Les migrants qui arrivent de toute l’Afrique sont « gardés » dans des « ghetto » par les passeurs des anciens migrants qui n’ont pas su rallier l’Europe et qui sont devenus des seigneurs du trafic.

Les paroisses de la mission catholique dans le Nord du Niger notamment à Arlit et Agadez essaient d’aider les migrants en leur apportant un peu de réconfort moral et spirituel, de la nourriture, de l’eau, des soins pour certains malades, de l’assistance pour ceux qui se retrouvent en prison,... Les prêtres doivent s’occuper de ceux qui remontent vers la Lybie ou l’Algérie et s’occuper de ceux qui descendent après avoir été refoulé. Mais la demande est plus forte que les moyens disponibles.

Hormis les nigériens, des hommes, des femmes et des enfants originaires du Nigéria, du Cameroun, du Burkina Faso, du Bénin, du Mali, de la RDC, du Libéria, … convergent presque quotidiennement vers le Nord du Niger pour tenter de rallier l’Europe. Et des centaines voire des milliers de migrants ont perdu la vie dans le désert.

lundi 14 octobre 2013

Fin de l'assemblée pastorale diocésaine de Maradi

"Famille chrétienne, Eglise domestique, vis ta foi et va annoncer l’Evangile". C’est l’objectif 2013-2014 retenu à l’issue de l’assemblée pastorale diocésaine qui a eu lieu  du 7 au 13 octobre 2013 à Maradi. L’assemblée a regroupé des délégués laïcs, prêtres, religieux et religieuses de toutes les paroisses du diocèse : Maradi, Birni N’konni, Tahoua, Arlit, Tchirozérine, Agadez et Zinder.

L’assemblée de cette année a été un temps privilégié pour l’Eglise Famille qui est à Maradi de rendre grâce à Dieu pour tout ce qu’elle a vécu pastoralement tout au long de l’année pastorale écoulée et  une occasion pour de nouvelles orientations pour l’année pastorale qui commence.
Chaque paroisse a présenté le bilan de l’année écoulée et formulé de nouvelles actions pour l’année pastorale nouvelle.

Situation de la famille chrétienne dans le diocèse :Dans les paroisses du diocèse, la situation est presque la même. Il existe des couples mariés religieusement, des couples  mariés selon la coutume mais qui pour plusieurs raisons n’ont pas régularisé leur mariage à l’Eglise. Il y a aussi des couples mixtes : le mari est musulman et la femme catholique ou l’inverse.
Il y a donc un travail pastoral à promouvoir. Les couples ont besoin d’être évangélisé en profondeur pour être des lieux de vie, d’amour, de paix, de joie et d’espérance. Plusieurs actions seront proposées durant toute l’année pastorale afin que la famille devienne "le premier environnement dans lequel la foi éclaire la cité des hommes" (Pape François,  Encyclique La lumière de la foi, P 74).

Cette assemblée a été une occasion pour les nouveaux prêtres et religieuses affectés dans le diocèse de prendre la mesure de la mission et des défis à relever.
Nous vous rappelons que vous pouvez suivre régulièrement quelques vidéos du diocèse en cliquant sur le lien http://www.dailymotion.com/diocesemaradi#video=x15xipz

jeudi 10 octobre 2013

Consolidez vos relations fraternelles avec les musulmans

"Consolidez vos relations fraternelles avec les musulmans", demande le pape François aux évêques de la Conférence épiscopale régionale du Nord de l’Afrique (CERNA) qu'il a salués au terme de la synthèse en français de sa catéchèse du mercredi. La CERNA regroupe les évêques catholiques d'Algérie, de Libye, du Maroc, de Tunisie et du Sahara occidental.

"Bienvenue chers francophones, a dit le pape en italien avant d'être traduit en français. Je salue en particulier les évêques de la Conférence épiscopale régionale du Nord de l’Afrique et je les encourage à consolider leurs relations fraternelles avec les musulmans".

Le pape a aussi salué les Français et les Canadiens : "Je salue aussi les pèlerins de plusieurs diocèses de France, ainsi que ceux du Canada accompagnés de Mgr Bouchard, évêque de Trois-Rivières".

Il a invité les francophones à invoquer l'Esprit Saint, qui crée la communion : "N’ayez pas peur de prier l’Esprit Saint, afin qu’il fasse de chacun un homme et une femme de communion, toujours prêt à annoncer avec joie, à tous et partout, l’Évangile du Salut ! Bon séjour à Rome ".

Anita Bourdin

Finances du Vatican : l'option transparence prend force de loi


ROME, 9 octobre 2013

Pour les finances du Vatican, l’option transparence lancée par Benoît XVI (motu proprio du 30 décembre 2010) et complétée par des mesures du pape François prend aujourd’hui force de loi : la " loi XVIII" du 8 octobre 2013, approuvée par la Commission pontificale pour l’Etat de la Cité du Vatican.

Elle est présentée par un communiqué en italien de la Salle de presse du Saint-Siège, puis expliquée par Mgr Dominique Mamberti - en italien -, tandis que le P. Federico Lombardi s.j. a répondu à ce sujet aux questions de la presse, également en italien. La loi est entrée en vigueur le 8 octobre.

Consolidation des mesures déjà prises
La loi consolide les mesures prises depuis Benoît XVI dans cinq directions, indique la salle de presse: la prévention et la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ; la vigilance et la réglementation des organismes qui ont une activité professionnelle de nature financière ; la collaboration et l’échange d’information de la part de l’Autorité d’Information financière au niveau interne et au niveau international ; des mesures contre les sujets qui menacent la paix et la sécurité internationale ; la déclaration de transfert d’argent en espèces, au-delà des frontières (à partir de 10.000 euro).

Les mots d’ordre sont " prévention" et "lutte" contre les activités illégales dans le domaine financier et monétaire, notamment contre le blanchiment et le financement du terrorisme, conformément aux critères internationaux et notamment aux recommandations du "Groupe d’Action Financière" et de l’Union Européenne.

Définition et compétences de l’Autorité d’Information financière
La loi clarifie et consolide la fonction, le pouvoir et les responsabilités de l’Autorité d’Information Financière (AIF, instituée par Benoît XVI).
Pour la salle de presse, c’est donc "une contribution à la stabilité et à l’intégrité du secteur au niveau global". Ce que Mgr Mamberti exprime ainsi : " Ce parcours a atteint aujourd’hui un stade particulièrement avancé et permet par conséquent de regarder avec satisfaction l’engagement déployé, dont le but fondamental est de contribuer de façon effective à la croissance de la Communauté internationale, au sein de laquelle le Saint-Siège est appelé à jouer un rôle de guide et d’exemple.

Autrement dit les mailles du filet juridique et législatif s’affinent pour ne rien laisser passer, ou, pour prendre des comparaisons informatique et médicale : le Vatican élabore des anti-virus (prévention) et des antibiotiques (lutte) pour ces dérives de la finance qui pourraient s’insinuer dans ses murs.

Et ces normes ne s’appliquent pas seulement à l’institut financier du Vatican (Institut pour les œuvres de religion, IOR), mais à toute l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA) et tous les dicastères ou organes du Vatican.

Un travail fait rapidement et à 90 %
Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège fait remarquer que ce nouveau pas met en adéquation la législation de l’Etat de la Cité du Vatican et celle du Saint-Siège. L’étape précédente de ce processus avait été constituée par le motu proprio du 8 août 2013, instituant un Comité de sécurité financière.

Mais il y a un premier point de ce motu proprio qui parlait aussi des fonctions de l’AIF : un "vide" est maintenant comblé dans la révision du système législatif et une définition plus détaillée qui décrit les fonctions des différents organismes.

Après le décret d’août, la commission approuve maintenant la loi "de façon définitive et complète", fait-il observer.

Sur le site de l’Etat de la Cité du Vatican, le texte de la loi a été publié en italien ce 9 octobre de façon "complète" : il est "très long et très ample", et "reprend les modifications de la première loi 127", de Benoît XVI (30 décembre 2010).

Avec cette loi, le processus mis en place est quasi « complètement mis à jour » aussi « sur la base des observations et de l’approfondissement mené avec Moneyval », explique le P. Lombardi : Moneyval a été « un catalyseur très important ».

Il évoque un « système construit assez rapidement mais assez complexe »: « une partie très importante de cette loi » est consacrée à l'AIF, à sa « définition », mais aussi à celle du « récent Comité de sécurité financière ».

"Avec cette loi, on est à 90% du travail normatif dans ce domaine en chantier : il reste encore quelques zones à compléter, mais le gros du travail est fait", estime le père Lombardi.

Après la loi de 2010, il y a eu "des pas importants", notamment dans le domaine "pénal" et des "procédures " et des "sanctions administratives", conclut-il, et cette loi "complète" le système : ce qui compte "c’est l’édification d’un système cohérent", dans la ligne des "observations de Moneyval ".
Anita Bourdin

lundi 7 octobre 2013

Tragédie de Lampédouse : « Laissons pleurer notre cœur »

Prière silencieuse place Saint-Pierre pour les naufragés
ROME, 6 octobre 2013 (Zenit.org) - « Laissons pleurer notre cœur » : le pape François a invité la foule à s’unir à lui à trois reprises lors de l’angélus de ce dimanche 6 octobre, place Saint-Pierre.

Une fois pour demander avec lui « Seigneur augmente en nous la foi », une fois pour prier en silence en mémoire des naufragés morts près de Lampédouse, et une fois pour acclamer avec lui le « Seigneur des miracles » : un tableau du Christ en croix vénéré au Pérou, près de Lima, dont les Péruviens de Rome avaient porté une reproduction en pèlerinage jusque place Saint-Pierre.

Après l’angélus, le pape a déclaré, en se recueillant et en invitant à la prière silencieuse : « Je voudrais rappeler avec vous les personnes qui ont perdu la vie à Lampédouse, jeudi dernier. Prions tous en silence pour nos frères et sœurs : femmes, hommes, enfants… Laissons pleurer notre cœur. Prions en silence».

Le pape a envoyé son aumônier personnel, Mgr Konrad Krajewski, sur place pour « apporter sa solidarité et se rendre compte directement des besoins humanitaires ».

Le bilan – encore provisoire en raison du mauvais temps – est de 155 rescapés, 111 morts, 252 disparus. La recherche des corps, notamment dans l’épave, par 40 m de fond, reprendra dès que les conditions météo le permettront.

Déjà, lors du voyage du pape François à Lampédouse, le 8 juillet dernier, les habitants de l’île avaient demandé : « Nous voulons accueillir des vivants : plus de morts ! »

Quant aux survivants, ils tombent sous le coup de la loi italienne Bossi-Fini de 2002 sur l’immigration clandestine et l’asile. Mais le maire de Rome, Ignacio Marino s’est déclaré prêt à les accueillir.

Samedi, une trentaine d’entre eux ont été conduits à l’aéroport pour la cérémonie en hommage aux victimes, présidée par le curé de l’île, don Antonio Nastasi, en présence de Madame le Maire, Giusi Nicolini.

Anita Bourdin

mardi 1 octobre 2013

"Pour une théologie à l’aube de la reconstruction de l’Afrique."

(Une approche analytique de l'homélie de Mgr Alexis TOUABLI à l'occasion d'ouverture de année académique au CFMA.)

Depuis la nuit des temps, l’impératif du développement des sociétés humaines a toujours exigé une réelle prise en compte de deux paramètres de l’existence humaine dont l’aspect théorique et pratique du savoir ou de la ...connaissance. C’est tout l’enjeu de l’homélie de Mgr Alexis TOUABLI, évêque d’Agboville à l’occasion de la messe d’ouverture de l’année académique 2013-2014, invitant les étudiants en théologie au CFMA à une cohérence entre les connaissances théologiques dont ils sont bénéficiaires dans ce Centre et l’exigence de la reconstruction du Temple de Dieu que représente l’homme, la société et l’Eglise en Afrique. 

S’inspirant de deux textes prévus pour la liturgie de ce lundi de la 25ème semaine des temps ordinaires année C portant l’un sur la reconstruction du Temple et l’autre, c’est-à-dire l’évangile, sur le sens de l’emplacement d’une lampe sur le lampadaire, Mgr Alexis TOUABLI articulera son sermon de cette ouverture de l’année académique au CFMA sur les exigences d’une cohérence entre les connaissances théologiques et l’engagement du missionnaire sur le champ pastoral ou le terrain de la mission. Deux grandes figures de l’histoire de l’église, tant en pastorale qu’en théologie dont Saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars et l’éminent théologien Karl Rahner, serviront de point de départ à l’homélie du père Evêque ; conviant ainsi les étudiants en théologie et futurs pasteurs de l’église en Afrique, à travailler de manière à faire leur, les convictions spirituelles du saint curé d’Ars et les compétences théologiques de Karl Rahner, une des figures de proue pour la théologie de notre temps. 

Dans une dynamique d’une théologie contextuelle, Mgr ramènera la symbolique de la lumière ou de la lampe de l’évangile en Luc 8, 16-18 aux connaissances théologiques qu’acquerront les étudiants du CFMA, lesquelles connaissances doivent servir de lumière pour l’homme, pour la société et pour l’église en Afrique pour sa libération effective. De-même que « Quand on a allumé une lampe, on ne met pas une caisse par-dessus, on ne la cache pas sous un lit, mais on la met sur un lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière » (Luc 8,16) ainsi doivent servir les connaissances théologiques des étudiants appelés à profiter au maximum possible des enseignements dispensés dans cette forêt sacrée qu’est le Centre de Formation Missionnaire d'Abidjan, CFMA en sigle pour une bonne reconstruction de l’homme, de la société et de l’église en Afrique. Ainsi, enchaînera le père Evêque, « celui qui revient du bois sacré, lieu de ressourcement, ramène des vertus attendues pour ceux qui sont restés au village. » telle doit être le sens de la formation au CFMA, accessible à certains mais profitable à tout le monde. 

Evoquant le constat malheureux de cette église d’Afrique tant du hier que d’aujourd’hui qui recourt sans cesse à l’Occident pour répondre aux exigences de la pastorale en Afrique même pour les moindres choses, Mgr Alexis a fait remarquer que l’église en Afrique ressemble sans cesse à deux figures de l’évangile. Celle de l’homme du récit du bon samaritain en Luc 10, 25-37, dont l’espoir de survie est incertain sinon tourné vers le hasard. La deuxième figure est celle de l’aveugle de l’évangile qui attend toujours que quelqu’un d’autre vienne le jeter dans la piscine quand l’eau bouillonne. Plutôt que de projeter le devenir meilleur de l’Eglise en Afrique à des inattendus passives, fit savoir Mgr Alexis, la reconstruction du Temple de Dieu en Afrique que représente l’homme, la société et l’église en Afrique est aussi et surtout une question des nouveaux types de rapports entre l’évangile et la vie des sociétés, entre les connaissances théologiques et la praxis sur le plan pastoral. Les futurs pasteurs que sont les étudiants en théologie d’aujourd’hui se doivent d’intégrer l’utile et le nécessaire dans leur être théologien, être témoin du Christ dans leurs engagements pastoraux et ainsi, porteurs d’une espérance sans cesse renouvelée qui les configure au Christ. La vraie reconstruction du Temple de Dieu en Afrique caressée de « poumon spirituel pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance » , doit être à rechercher dans une démarche qui consiste, dira Benoît XVI « à former des consciences droites et réceptives aux exigences de la justice pour que grandissent des hommes et des femmes soucieux et capables de réaliser cet ordre social juste par leur conduite responsable ». 

Au regard de cet exigence de formation et d’une bonne formation pour la reconstruction de l’Afrique, nous osons croire quant à nous que les étudiants en théologie du CFMA devront aussi faire leur, cette conviction selon laquelle « Etre intelligent ce n'est pas nécessairement réussir à l'examen ou à un concours quelconque. C'est surtout être capable de concevoir une réalité dont la valeur de vérité soit l'adéquation à l'objet. » 

En définitive, nous osons dire de façon laconique que l’homélie de Mgr Alexis TOUABLI fut une invitation à une cohérence entre les études théologiques ou les connaissances théologiques et la reconstruction de cette Afrique vue de tous les horizons comme une Eglise en détresse. La libération, mieux la reconstruction de cette Afrique dépend alors des bonnes résolutions que devront prendre les étudiants en théologie, bénéficiaires d’un patrimoine théologique incontestable pour le devenir meilleur de la société, de l’homme et de l’Eglise en Afrique. Mgr Alexis a convié les étudiants à profiter au maximum possible des études afin de s’avérer des pasteurs crédibles qui lient l’utile au nécessaire, donnant ainsi à l’homme Africain, à la société et à l’Eglise en Afrique de se tenir debout. C’est à cette seule condition qu’ils pourront, à l’exemple de Cyrus dans Esdras, 1, 1-6 eux aussi et chacun à son niveau, reconstruire le Temple de Dieu que représente l’homme, la société et l’Eglise en Afrique. 

Etudiant Missionnaires d’Afrique

mardi 24 septembre 2013

Au revoir Soeur Patricia Ndione


Au cours de la messe du dimanche 22 septembre 2013, les paroissiens de Maradi ont dit au revoir à la sœur Patricia Ndione. Après 14 ans de présence à Maradi, la Congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny a rappelé la sœur pour de nouvelles missions. L’émotion était grande pour cet au revoir un peu hors du commun et en même temps historique. La sœur a foulé le sol de Maradi en compagnie de trois de ses sœurs pour fonder la communauté Anne Marie Javouhey de Maradi. C’était sur demande de Mgr Guy Romano, évêque émérite du diocèse de Niamey.

Sœur Patricia petite par la taille et humble par le style a comme toutes les sœurs en mission dans le diocèse travaillé pour témoigner au quotidien de Jésus Christ dans cette terre d’islam. Elle travaillait en semaine à l’Evêché. Elle aimait beaucoup chanté et a été durant ses 14 années membre de la chorale de la paroisse de Maradi. Les choristes l’appelaient affectueusement pneu secours parce qu’elle était le dernier rempart pour pallier leurs absences. 

Ce dimanche, les paroissiens de Maradi au cours de la messe dominicale présidée par le Curé le Père Sani Samaïla ont rendu grâce à Dieu pour le temps que la sœur a passé avec eux. La sœur s’en va au Sénégal, non pas comme une sorte de retour au pays natal mais elle repart en mission planter sa nouvelle case là où le Seigneur l’a appelé. 

Une page se tourne
Ce départ marque la fin d’un cycle, celui des fondatrices de la Communauté de Maradi des Sœurs de St Joseph de Cluny. La messe a été donc une action de grâce pour les 14 années de vie apostolique et missionnaire au service des plus petits et des plus pauvres de Maradi de cette congrégation à Maradi. Comme en de pareilles occasions, plusieurs groupes de la paroisse ont offert des cadeaux à la sœur. L’émotion était grande et les pleurs ont été au rendez-vous. En réponse aux multiples messages et témoignages, la sœur a remercié les paroissiens de Maradi pour le temps passé ensemble depuis 1999 : « l’honneur m’est offert en ce jour pour vous traduire toute ma gratuite, merci pour tout ce que vous avez fait pour moi et merci pour ce que vous avez été pour moi. Je vous exhorte à présent à garder l’espérance. Ensemble, construisons une église rayonnante par une foi vivante. Que Dieu vous garde dans sa paix et dans sa joie. Veuillez me pardonner toutes mes imperfections dans le champ de la mission. Je vous porte dans mes prières » http://www.dailymotion.com/diocesemaradi#video=x153c67

Il appartient désormais aux "nouvelles" sœurs d'écrire de nouvelles pages de cette mission dans le jeune diocèse selon la sainte volonté de Dieu. La page historique de création de la maison se ferme avec ce départ. Les Sœurs de Saint Joseph de Cluny c’est un rappel est une congrégation fondée par Anne-Marie Javouhey en 1807. Son action s’exerce dans l’éducation, la pastorale, la santé et la promotion humaine. Elles sont présentes au Niger à Maradi, Zinder et Niamey. Les sœurs sont présentes sur les 5 continents. En Afrique subsaharienne et dans l’Océan Indien, la congrégation compte plus de 102 maisons.

jeudi 19 septembre 2013

La tragédie de la Syrie ne se résoudra que par le dialogue

ROME, 18 septembre 2013 (Zenit.org) - « La tragédie de la Syrie ne se résoudra que par le dialogue » : le pape François lance un nouvel appel aux catholiques du monde entier pour qu’ils prient pour la paix dans le monde et spécialement en Syrie, à l’occasion de la « Journée internationale de la paix » fixée par les Nations Unies au 21 septembre de chaque année. Une journée de prière aussi pour le Conseil oecuménique des Eglises.
A la fin de ses catéchèses en différentes langues, ce mercredi 18 septembre, place Saint-Pierre, le pape a en effet lancé cet appel en italien : « Chaque année, le 21 septembre, les Nations unies célèbrent la « Journée internationale de la paix », et le Conseil oecuménique des Eglises en appelle à ses membres pour qu’ils prient pour la paix ce jour-là. J’invite les catholiques du monde entier à s’unir aux autres chrétiens pour continuer à implorer de Dieu le don de la paix dans les lieux les plus tourmentés de notre planète. »
Pour la Syrie, voici son appel : « Ma pensée se tourne spécialement vers la chère population syrienne, dont la tragédie humaine ne peut être résolue que par le dialogue et la négociation, dans le respect de la justice et de la dignité de toute personne, spécialement les plus faibles et sans défense. »
« Puisse la paix, don de Jésus, toujours habiter dans nos cœurs et soutenir les propos et les actions des responsables des nations, et de tous les hommes de bonne volonté», a ajouté le pape.
« Engageons-nous tous à encourager les efforts pour une solution diplomatique et politiques des foyers de guerre qui préoccupent encore », a-t-il exhorté.
Le pape a lancé cet appel en présence des évêques latins des pays arabes (CELRA), réunis à Rome pour leur jubilé (cf. Zenit du 17 septembre 2013) et présents à l’audience, guidés par le patriarche latin de Jérusalem, Fouad Twal, et en présence des évêques maronites nommés ces dernières années (cf. Zenit du 17 septembre 2013).
Lors de sa salutation, traduite en arabe, le pape venait de les saluer, spécialement les pasteurs venus de Terre Sainte, de Syrie, de Jordanie, d’Irak, du Liban, de Somalie, et des pays du Golfe en disant : « Ayons toujours confiance dans la force de la prière (de l’Eglise) parce que le Seigneur ne reste pas insensible aux invocations de son Eglise. »
La Journée internationale de la paix a été décidée en 1981 en vertu de la résolution 36/67 de l’Assemblée générale des Nations Unies car "la promotion de la paix fait partie des principaux buts de l'Organisation des Nations Unies en vertu de sa Charte".
En 2001, l’Assemblée générale a unanimement adopté la résolution 55/282 , établissant le 21 septembre comme "journée annuelle de non-violence et de cessez-le-feu".
"Les Nations Unies invitent tous les pays et tous les peuples à respecter l'arrêt des hostilités durant cette Journée et à la commémorer avec des mesures éducatives et de sensibilisation du public aux questions liées à la paix", indique la page en ligne de l'ONU consacrée à cette Journée.
Anita Bourdin

mardi 10 septembre 2013

Inondations au Niger: le gouvernement lance un appel à la solidarité nationale et internationale en faveur des sinistrés

Le gouvernement nigérien a lancé il y a quelques jours à Niamey, un appel urgent à la solidarité nationale et internationale pour venir en aide aux populations victimes d'inondations suites aux multiples pluies diluviennes enregistrées à travers le pays. Selon le bilan provisoire au 1er septembre 2013, les précipitations ont fait au moins 26 morts et plus de 75.000 sinistrés.

D’importants dégâts ont été également enregistrés dans les champs. Hormis les habitations détruites, les pluies ont inondé environ 13.000 hectares de cultures pluviales pour un coût provisoire de 32 milliards F CFA. 

Les mystères glorieux à partir du récit du bon Samaritain en Luc 10, 25-37


Chers frères et sœurs, permettez-moi d’ouvrir la page de cette réflexion qui est au fond, mon expérience de la retraite de trente jours à Kotobi en Côte d’Ivoire, par cette citation de Marie MANZOTTI qui souligne que : « Pour vivre en mieux un temps de retraite, il faut choisir celle-ci en fonction de ses affinités spirituelles et de ses attentes : on peut vouloir souffler un moment, prendre une décision fondamentale ou bien former son intelligence et son cœur. Mais on doit aussi trouver une attitude juste pour pouvoir déjouer les pièges classiques de tels séjours. » [1]Anselm Grün réponds à cette préoccupation en nous proposant le silence comme attitude adéquate pour un tel exercice, lors qu’il dit que : « Le silence est d’abord une aide, pour pouvoir prier, tourner son esprit vers Dieu, en vue d’écouter avec recueillement la Parole de Dieu. »[2] Quelle est cette aide que le silence de la retraite à Kotobi m’a apportée et que je désire vous partager sous ces lignes ? Au fond, je me demande si j’étais réellement en silence pendant ces trente jours? Car, dois-je vous avouer, je n’ai jamais parlé aussi autant que pendant cette retraite. Je n’ai jamais causé autant, avec la même personne pendant trente jours et sur le même sujet. A vrai dire, je n’étais pas en silence ! Je parlais, je causais, j’interrogeais un Homme. Curieusement, me semble-t-il, c’est cela le vrai silence de la retraite dont parle Anselm Grün: Parler avec et à un Homme, être « … ouvert au mystère de Dieu dans l’intimité, dans la parole et dans les personnes. »[3] Si tel est le cas, j’étais alors en silence puisque, l’avouerai-je, j’avais voulu faire l’expérience de la rencontre avec le Seigneur, m’ouvrir à son mystère d’amour pour apprendre à l’aimer davantage, à l’écouter et surtout à me soumettre à sa volonté, à être docile à sa loi d’Amour. C’est tout l’enjeu de l’expérience de ma retraite de trente jours.

Comme vous le remarquez, il s’agit ici de mon expérience de la retraite de trente jours que je viens de faire à Kotobi en Côte d’Ivoire ; trente jours de méditation, de contemplation, de prière et de partage en ‘face de Dieu’ comme pour Jacob qui fit l’expérience de Dieu, « … l’interrogea et lui dit : “Révèle-moi ton nom”. Il répondit : “Pourquoi demandes-tu mon nom ?” Mais là, il le bénit. Jacob donna à ce lieu le nom de Pénouël car, dit-il : “J’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve.”  (Gn 32 30-31). Peut être cela ne fut pas mon cas. Mais je peux vous avouer que j’ai au moins, fais moi aussi et à mon niveau, l’expérience personnelle de la rencontre avec le Seigneur, Maître et Dieu de tout, le Créateur des cieux.

En effet, comme cela se fait chaque année après la première année de théologie, les jeunes en formation chez les Missionnaires d’Afrique font la retraite ignacienne de trente jours. Cela semble être un programme normal inscrit dans les exigences du cursus de leur formation. Laissez-moi vous dire cependant qu’en plus d’être une exigence de la formation, cette retraite fini par devenir « ma retraite », une grâce de sorte que le silence y observé « permet à la grâce de Dieu de descendre en nous…il faut le respecter coûte que coûte. Non seulement en s’abstenant de parler, mais aussi en évitant de se disperser avec un bon roman, son téléphone portable ou du travail emporté. »[4]. Ce fut aussi par grâce que je fus aligné parmi les candidats qui devaient faire leur retraite à Kotobi accompagnés d’une dame Marie Pierre N’Guessan qui, depuis sept ans, accompagne les jeunes en formation chez les Missionnaires d’Afrique de la Fraternité Lavigerie d’Abidjan pour cette retraite de trente jours. Je reconnais par dessus tout, que je ne fis pas partie de la première promotion ni de la dernière à faire cette retraite de trente jours pour pouvoir ‘prétendre’ vous partager ce que j’ai vécu comme expérience. Comprenez cependant que les motivations, les convictions et les visions des choses dépendent des personnalités différentes et des individualités particulières. Je solliciterai par ce fait, la clémence, la tolérance et l’indigence de tout lecteur au regard trop critique.

Le point central de ce partage est, comme l’annoncé le titre, une méditation-contemplation que je fis sur le texte de Luc 10, 25-37 : l’Evangile du bon Samaritain. Voilà que le dimanche 14 Juillet 2013 dimanche du bon Samaritain, selon l’Evangile proclamé ce dimanche, il me fut demandé de diriger la prière du chapelet. Dans mon silence, l’Esprit me ramènera à l’Evangile du jour pour y contempler, comme l’indique la prière du Temps présent de vendredi de la deuxième semaine, comment la gloire et la sagesse inexprimables de Dieu se manifestent étonnamment dans le scandale de la croix. L’agression dont fut victime cet homme de l’Evangile qui descendait de Jérusalem à Jéricho et tomba au milieu de bandits (Luc 10, 30) et le geste de générosité du bon Samaritain peuvent s’inscrire, la première comme une croix et le second comme une victoire du Seigneur sur les forces du mal, une gloire. Voyons alors comment la gloire de Dieu s’est manifestée dans l’agression de cet homme tombé entre les mains des bandits.

Chers lecteurs et lectrices, permettez-moi de vous avouer que ce texte ne m’a jamais parlé autant que ce jour et pourtant, ce texte nous était déjà proposé parmi les textes des oraisons du deuxième jour de la retraite. Ce que je conçois comme une grâce de cette retraite. Pourquoi alors l’Esprit me ramena à un texte? C’est toute la problématique, permettez-moi l’expression, de la richesse inépuisable des textes sacrés. Comme le dira Saint Ignace de Loyola, « il y a parfois des grâces dont on a besoin et qu’on n’avait pas perçues pendant l’oraison antérieure… » Je ne peux en douter au regard de l’expérience faite et surtout ce que le texte me révéla lors de cette reprise. Il s’agissait cette fois, non pas d’une simple méditation mais d’une contemplation de la scène pour y déceler les différents aspects des mystères glorieux pour la récitation du chapelet de ce dimanche soir. Voir surtout comment la gloire de Dieu qui s’est manifestée dans ce récit du bon Samaritain peut aussi se manifester encore de nos jours dans chacune de nos bonnes actions, dans chacun de nos actes de charité, de générosité et de compassion envers les hommes nos frères.
Voici ce que je recueilli comme fruits de cette contemplation et comment je les exprimais,  demandant que la récitation de ce chapelet que nous inscrivions au cœur du récit du bon Samaritain nous plonge davantage au cœur des Mystères Glorieux de sorte que, progressivement, nous voyons avec les yeux de la foi, pour chaque scène du récit, un aspect de la résurrection, de l’Ascension, de la Pentecôte, de l’Assomption et du Couronnement de Marie au ciel. Et il en fut ainsi.
Ce serait les fruits du silence dont parle Anselm Grün lorsqu’il affirme que : « Le silence est au service de l’écoute, de l’attention à la parole de Dieu. Il rend sensible à la présence de Dieu comme espace où nous nous mouvons, et à la parole de Dieu, qui nous indique le chemin. »[5] Si tel est le cas, voici comment j’ai expérimenté la présence de Dieu dans la compassion du Samaritain dans une réappropriation des Mystères Glorieux à la lumière de ce récit du bon Samaritain :

Premier mystère Glorieux : la Résurrection de Jésus
Pour ce mystère glorieux, contemplons avec les yeux de la foi ce Samaritain qui s’approche de l’homme frappé, blessé et saignant par terre, essoufflé dont les forces de se lever lui manquaient. Le Samaritain, nous rapporte l’Evangéliste, banda ses plaies et y versant de l’huile et du vin comme pour adoucir la peine (Luc 10, 34). Retrouvons ainsi par ce geste combien profond et riche de sens, le symbole de la Résurrection, du retour à la vie pour vivre désormais dans la gloire de Dieu. Cet homme mourant retrouve le souffle de vie.
Prions: Dieu notre Père, nous t’en prions, accorde nous ce cœur compatissant à la souffrance de nos frères et sœurs afin de leur apporter l’assistance et le soulagement qu’il faut à l’exemple de ce Samaritain. Par Jésus-Christ notre Seigneur, Amen.
Deuxième mystère Glorieux : l’Ascension de notre Seigneur Jésus:
« La gloire de Dieu, c’est l’homme débout », disait Saint Irénée de Lyon au quatrième siècle. A suite du verset 34 nous décrit comment le bon Samaritain souleva l’homme gémissant, le chargea sur sa monture et le conduisit à l’auberge. Contemplons maintenant ce Samaritain entrain de soulever cet homme et voyons par ce relèvement pour sa monture par une saine imagination, le signe d’une l’Ascension par une intervention divine.
Prions : Seigneur nous t’en prions, donne-nous la grâce d’agir constamment de façon à permettre à nos prochains de retrouver les forces dont ils ont besoin leur donnant de se tenir debout et vraiment debout de sorte que tous ensemble, animés d’une même foi, cherchons comment t’aimer, te servir et te louer par notre vie afin que toute notre vie devienne une louange à ta gloire. Toi qui vis et règne pour les siècles des siècles, Amen.

Troisième mystère Glorieux : la Pentecôte :
Comme d’aucuns ne l’ignorent, la pentecôte se célèbre bien après la pâque soit cinquante jours après et évidemment bien après la fête de l’Ascension. Comment l’insérer alors dans notre récit du bon Samaritain ? Le récit nous relate en effet que « Le lendemain il sort deux pièces d’argent et les donne à l’hôtelier en lui disant : Fais pour lui le nécessaire ; si tu dépenses davantage, je te le rembourserai au retour. » (Luc 10,35) Que ne trouvons-nous pas des similitudes avec la présence de Jésus à ses disciples lors de la pentecôte ? ce Jésus qui apparaît à ses disciples cinquante jours après, insuffla non pas deux pièces d’argent comme pour le Samaritain mais l’Esprit-Saint à ses disciples, le défenseur jusqu’à son retour.
Prions : Dieu de bonté qui ne laisse jamais tes enfants orphelin mais nous laisse toujours en compagnie d’un défenseur. Donne-nous un cœur qui sait partager et supporter la souffrance de ceux qui peinent et se trouvent sans défense. Nous te le demandons par Jésus le Christ ton Fils notre Seigneur, Amen.

Quatrième mystère Glorieux : l’Assomption de Marie.
Par l’Assomption l’Eglise nous propose toujours de célébrer la montée de Marie au ciel par la grâce de son Fils. Car ce corps glorieux qui a porté le Seigneur de gloire ne pouvait guère connaître la corruption du tombeau. De-même, le corps du saint homme tombé entre les mains des bandits et dont la douleur des coups de bastonnade et de matraque qui ont défigurèrent son visage auraient suffit par ce fait, à servir de pénitence pour l’expiation de ses nombreux péchés, ne pouvait rester cloué au sol. L’homme fut ainsi guéri, enlevé du sol pour se tenir debout en signe de la gloire de Dieu (Saint Iréné de Lyon).
Prions : Seigneur Dieu, notre vie sur terre est un pèlerinage sans cesse vers une vie où tu seras tout en tous. Toi qui connais le poids de nos années, la misère des hommes et notre indigence ; toi qui ne cesse de nous venir en aide depuis la création sinon notre vie tomberait en ruine. Nous t’en prions ! Inspire-nous jour pour jour la voie la meilleure pour l’expiation véritable de nos fautes. Toi qui exauças la prière de Marie aux noces de Cana, amen.


Cinquième mystère Glorieux : le Couronnement de Marie au ciel.
Les mérites et les innombrables sacrifices de cette femme, la Sainte patronne des veuves toujours vierge ne pouvaient que lui valoir un couronnement méritoire dans le ciel. Imaginons alors la joie au ciel pour Dieu et ses anges pour cet acte de générosité, de compassion que posa notre Samaritain à l’endroit de cet homme qu’il ne connaissait pas ; mais aussi la joie des membres de familles de cet homme qui a échappé de justesse à la mort grâce au secours et à l’assistance d’un inconnu !

Prions : Dieu notre Père, notre monde déchiré par des rivalités, des tensions et des divisions de toute sorte fait payer des lourds tributs à tes enfants que nous sommes. Ce sont toutes ces situations calamiteuses, désastreuses et douloureuses que nous subissons et nous enlèvent la joie de vivre, la joie de te louer et célébrer tes merveilles, faisant qu’aujourd’hui notre monde se voit rempli des âmes tristes, désespérées et désemparées. Croire en l’avenir est devenu chimérique. C’est ton image d’un Dieu Père et Maître de tout qui est ainsi ternie. Nous t’en prions, suscite dans notre monde des hommes et des femmes qui savent réconforter et rendre la joie dans les cœurs attristés, des hommes et des femmes qui soient des signes de ta présence sur terre par leur générosité et leur compassion, par leur degré d’amour et de tendresse vrais. Toi qui es Dieu Père, Fils et Esprit-Saint pour les siècles des siècles, amen.
Chers frères et sœurs, que puis-je encore dire de plus sinon vous avouer que je crois et je parlerai ; garder silence c’est s’efforcer à « être totalement présent à moi-même »[6] et être totalement présent à moi-même me donne de prendre conscience des grâces des dons que le Seigneur m’a donnés et surtout de l’être étonnant que je suis. Veuillez m’excuser si jamais vous remarquez que j’ai beaucoup intellectualisé cette expérience spirituelle que je vous partage. « La grâce ne supprime pas la nature », disaient les théologiens de Tübingen. 

Merci Seigneur pour la grâce que tu nous accordes de pouvoir découvrir jour pour jour, les merveilles de ton amour pour nous. Oui Seigneur, Tu es Amour.

KIYE Mizumi Vincent 
Etudiant Missionnaires d’Afrique 
Fraternité Lavigerie d'Abidjan   
                                            
[1 ] Marie MANZOTTI, Réussir une retraite, In Prier, n°346 (novembre 2012, pp.26-28.
[2] Anselm GRÜN, Apprendre à faire silence, Traduit de l’allemand par Charles Chauvin, Paris, Desclée de Brouwer, 2001, p.82.
[3] Ibdem.
[4] François DOM, Réussir une retraite, op. cit., p.28.
[5] Anselm Grün, Apprendre à faire silence, p.75-76
[6] Anselm Grün, Op. cit., p. 20.