mercredi 18 février 2015

Marche contre le terrorisme et déclaration du GRAC

manifestants à Maradi lors de la marche républicaine du 17 février 2015
Une marche historique s'est déroulée le mardi 17 février 2015 sur toute l’étendue du territoire national. C’est une marée humaine qui a marché en soutien aux Forces de Défense et de Sécurité du Niger. A travers cette marche républicaine, la population apporte aussi son soutien aux populations de la région de Diffa touchées par la crise sécuritaire suite aux récentes attaques de Boko Haram à Bosso et à Diffa. Comme un seul homme, le Niger a exprimé sa compassion aux familles endeuillées par ces attaques de Boko Haram dans la région de Diffa et affirmer son refus du terrorisme.

En marge de cette marche, le Groupe de Réflexion et d'Actions des Cadres Chrétiens Catholiques du Niger, a rendu public toujours hier mardi 17 février 2015, un message dans lequel, il analyse la situation sociopolitique actuelle au Niger. Dans cette déclaration, le GRAC appelle tous les nigériens hormis la marche républicaine à prier et à jeuner afin que Dieu descende sa miséricorde "pour la sauvegarde et la protection de notre Nation, de nos armées, et de notre chère patrie le Niger".

Dans ce message, le GRAC fait un flash back en arrière et cite quelques passages de sa déclaration du 20 février 2014 qui était déjà une sorte d’exhortation à l’union républicaine : "ce qui rassemble nos diverses sensibilités culturelles, politiques et religieuses est plus fort que ce qui nous divise : Cette force, c’est l’amour vrai de la patrie. Nous croyons au Niger et nous croyons aux Nigériens ! Nous sommes riches de nos différences, et nous sommes extrêmement fiers de nos racines". 

Serge Xavier Oga

lundi 16 février 2015

Fête patronale de la cathédrale de Maradi

La paroisse Notre Dame de Lourdes de Maradi était hier en fête. Les paroissiens malgré l’actualité capricieuse du moment ont tenu a célébré cette fête en l'honneur de leur sainte patronne. La fête s’est déroulée sans tambour ni trompette mais à travers une messe ordinaire. La messe de ce dimanche a été présidée par Mgr Ambroise Ouédraogo, qui au cours de son homélie, a appelé à la conversion des cœurs afin de bien vivre ce carême qui commence sous le regard du Christ. Il a demandé aux fidèles de ne pas se décourager malgré les difficultés de l'heure.
Après la messe, l’Evêque a procédé à la pause de la première pierre de la grotte mariale de Maradi au pied de la cathédrale.

Ensemble, entrons dans le Carême 2015

Paroisse de Zinder, 16 janvier 2015
Ce mercredi 18 février, Mercredi des Cendres, les catholiques du diocèse de Maradi, à l’instar des autres catholiques du monde entier vont entamer leur marche vers Pâques. Jeûne, prières, Pénitence, partage et pardon vont rythmer notre quotidien. Pour nous, le carême intervient à un moment particulier après les événements des 16 et 17 janvier 2015. On ne le dira jamais assez, pour la première fois au Niger, les chrétiens ont été la cible directe d’attaques notamment à Zinder et Niamey. 

Mais malgré tout cela, nous devons espérer contre toute espérance. Malgré les difficultés du moment, nous devons demeurer fermes dans notre foi. Ces événements que nous vivons en ce moment, nous permettent de comprendre la profondeur du message du salut. Ce mercredi, comme il est de tradition dans l’Eglise, durant l’imposition des cendres, le prêtre dira : «Tu es poussière et tu retourneras à la poussière".

C’est simple, poussière et cendres nous ramène au stade de la création quand Dieu façonna Adam, homme tiré du limon pour lui insuffler l’haleine de vie. Ainsi, l’homme devient un être vivant. La vie est une œuvre de Dieu. C’est de Lui que l’Homme a reçu la vie. 

S’il existe plusieurs sens rapportés aux mots « cendres et la poussière » dans la Bible, retenons dans le contexte qui est le notre actuellement que cendres et poussières sont aussi signes d’humilité. Dans sa plaidoirie pour sauver Sodome et Gomorrhe, Abraham affirma : « Je ne suis que poussière et cendre » (Genèse 18,27). Retenons cette humilité. Sans cette humilité, notre carême sera un effort vain. Nous avons vécu certes des événements douloureux mais nous ne sommes pas les premiers chrétiens à qui cela arrive. Il y en a avant nous et malheureusement, il y en aura après nous. Si nous sommes humbles, nous porterons ces événements dans la prière et prier afin que ce mois de Carême nous transforme tous sans exception. Nous allons obtenir les cendres en brulant les rameaux bénis l’an passé. A Zinder, ce sera avec les cendres de notre église brulée que nous entrerons en Carême. C’est avec cette cendre que nous allons nous convertir et croire en l’Evangile. Les missels, les aubes, les chassubles, le corps et le sang du Christ ont été brulé le vendredi 16. Que c’est beau ce cadeau qui va nous marquer pour entrer dans le Carême.

Nous sommes démoralisés car plusieurs d’entre nous préparaient le pèlerinage à Lourdes cette année. Nous étions très heureux de commencer à épargner de l’argent pour Lourdes. Et subitement, tout s’écroule. Le désespoir est entré dans la maison. La peur a gagné nos âmes. Notre Lourdes sera notre cœur. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus est déjà dans les cœurs de tous. La vie s’est arrêtée au présent et nous vivons l’instant présent parce que demain ne nous appartient pas. C’est dur de vivre une épreuve mais en Dieu tout est joie. La joie nous anime ce mercredi d’entrée en Carême pour cheminer avec le Christ. 

Durant les 40 jours, nous allons ensemble nous recueillir, nous allons prier pour ceux qui nous persécutent. Nous allons prier pour notre propre conversion entre jeûne et partage. Nous devons nous ouvrir aux autres. Dieu nous aime et nous devons saisir cette occasion pour naitre de nouveau. Le Carême ce n’est pas des lamentations. C’est une chance qui nous ai donné. Nous sommes des fils de Dieu et à ce titre nous ne devons pas craindre la poussière. 

Que ce carême puisse nous permettre de nous unir à Jésus Christ, qui lui-même a jeûné quarante jours dans le désert.
Serge Xavier OGA

samedi 14 février 2015

Zinder, une ville sans prêtre



A Zinder à l’Est du Niger, trois semaines après les violentes manifestations contre les chrétiens suite à la caricature du Prophète Mahomet publiée dans Charlie, la vie reprend peu à peu dans les familles chrétiennes. Ce dimanche 8 février 2015, les catholiques de Zinder qui ont décidé de rester dans la cité, se sont retrouvés à l’école St Joseph pour prier. Ils n’ont plus de prêtres, ni de religieuses dans la communauté. Ils n’ont plus d’églises mais leur foi est intacte. Assis sur des nattes entre deux classes d’école, ils ont prié et chanté à haute voici les merveilles de Dieu. Ils ont chanté avec les mêmes ferveurs. Après la lecture de l’Evangile, tour à tour, ils ont commenté l’Evangile et y ont puisé la force pour vivre dignement les événements du 16 janvier 2015. « Jésus nous invite à annoncer sa parole malgré ce qui s’est passé. Nous devons vivre et méditer ses événements surtout que nous sommes dans l’année jubilaire. Nous allons au cours de cette année des 75 ans de l’Eglise de Zinder prier pour notre conversion. Nous allons aussi prier pour la conversion de ceux qui nous ont fait du mal » commente Marcelline, celle qui a dirigé la prière. « La foi est le pilier de notre vie. Que tout s’écroule sauf elle car avec notre foi, nous allons tout rebâtir. Comme Jésus a guéri la belle sœur de Simon, il va nous guérir aussi de nos blessures, de nos cauchemars. Dieu ne peut pas nous donner sa grâce si nous n’avons pas la foi. Les prêtres ne sont plus là mais nous avons la parole de Dieu tous les jours avec nous. Nous ne pouvons plus communier mais ce n’est pas grave. Dieu est au milieu de nous et c’est l’essentiel » témoigne une autre fidèle. 

Durant la prière universelle, ils ont prié pour ceux qui sont restés, ceux qui sont partis, leurs prêtres et leurs religieuses afin que Dieu leur donne la force et le courage de revenir continuer la mission. Ils ont prié pour la paix au Niger, au Nigéria, en Syrie, en Irak,…Ils ont demandé à Dieu d’accorder le pardon à ceux qui les ont persécutés.



Ils se retrouveront à nouveau demain 14 février pour prier avec le même amour, la ferveur et chanter le Seigneur, le Berger qui est avec eux, qui les guide et les aide à traverser les ravins de la mort.

Hassana, une veuve qui a tout perdu lors des manifestations anti Charlie le 16 janvier 2015 à Zinder

Hassana et sa fille Martha dans leur salon en ruine
A Zinder à l’Est du Niger, le 16 janvier 2015, les violentes manifestations contre les chrétiens suite à la caricature du Prophète Mahomet publiée dans Charlie, ont provoqué des pertes en vies humaines et d’énormes dégâts matériels. En l’espace de 3 heures, plusieurs familles ont tout perdu.

Parmi ceux qui ont tout perdu, il y a Hassana Salifou, elle habite Franco, un quartier pauvre Zinder à la sortie Est de la ville. Agé de 44 ans, Hassana est couturière de formation. En 2007, elle a perdu son mari dans un accident de circulation. Elle élève ses 5 enfants et survit grâce à la solidarité des parents amis et connaissances.

Le jeudi 15 janvier, Hassana qui enseigne la couture à l’école mission catholique Saint Joseph de Zinder est informée par la direction que l’école sera fermée vendredi. Elle qui n’a jamais entendu parler de Charlie Hebdo ne pensait pas un seul instant qu’elle sera la cible d’une colère contre ce journal satirique, 24 heures plus tard. Le jeudi soir, dès son retour à la maison, elle programme de se tresser le vendredi et alla demander à une amie du quartier la tresse pour vendredi. Hassana et ses filles Leatou et Martha restent à la maison le vendredi 16 janvier. Son aînée Orpha, âgée de 20 ans part au collège. La famille s’est réveillée comme d’habitude avec les mêmes activités: prière, petit déjeuné, travaux domestiques. Hassana et sa benjamine Martha  8 ans, balaient la maison, donnent à manger aux chèvres.

Hassana reçoit son amie tresseuse à 13h comme convenu la veille. À peine la tresse débutée que la grande sœur de la tresseuse lui passe un coup de fil. « Il faut sortir de cette maison au plus vite » semble lui dire l’expéditeur du message. Elle s’exécute aussitôt sans donner les raisons de ce départ précipité. Hassana comme de tradition, raccompagne au seuil de son portail la tresseuse. « Quand je suis sortie, j’ai vu au loin une colonne de fumée ». Elle a avait sur elle, un pagne et une robe. Sa fille Martha portait une jupe et une chemise. Hassana est sorti avec son téléphone à la main. Elle s’interrogeait sur l’origine de cette fumée quand elle a vu débarquer des inconnus. « Ils étaient à moto, à pied, il y avait des femmes par eux et quelqu’un au loin leur a dit, cette maison appartient à des chrétiens ».  La suite a été violente. Les émeutiers armés de gourdins, et d’essence entrent dans la maison. « Ils ont d’abord incendié le hangar dans la cour où j’avais stocké de la paille pour nourrir mes animaux ». Le groupe s’est divisé en deux. Certains sont repartis vers la maison qui dégageait au loin de la fumée. C’était la maison du pasteur du quartier. Cette maison est séparée d’un kilomètre de la maison d’Hassana. « Ils sont ensuite revenus et ont fait le travail ». Devant elle, les femmes du groupe des émeutiers pénètrent dans son salon. Elles ont descendu les rideaux, rassemblé les fauteuils au salon et aspergent la maison d’essence.  Les hommes se chargent de la suite. Sa maison, est une construction en banco coiffée de tôle et crépie en ciment pour renforcer la résistance. C’était une habitation de 3 chambres, un salon, une cuisine, une terrasse à découvert et deux annexes, l’une côté court et l’autre côté jardin. Hassana n’a pu rien sauvé. « Ils étaient au moins 100 ». Devant la gravité de la situation, Hassana, Léatou et Martha se refugient chez des voisins musulmans. Ils sont à l’abri mais leur vie a basculé. Elles seront exfiltrées plus tard à moto vers leur église sous protection militaire. A la descente de l’école, l’ainée Orpha appelle sa mère et lui apprend qu’elle a fini ses cours et rentrera à la maison d’ici peu. « Nous n’avons plus de maison, ils ont brulé notre maison » a répondu Hassana. Orpha passe la nuit chez des copines de classes, des musulmanes qui lui ont offert leur toit. Elle a rejoint le samedi sa maman dans leur église. Aujourd’hui, ses amis l’aident à recopier les leçons. Ses cahiers d’école sont devenus cendres.
 
Hassana devant la fenêtre de sa maison 
Une semaine après, la pauvre Hassana et ses filles sont revenues dans les ruines. La maison annexe côté jardin n’a pas brulé. De sa vie de mariée en 1993, il ne lui reste plus aucun souvenir. « Ce qui me fait mal, c’est la perte des photos de mon mari et les actes de naissance de mes enfants. Aujourd’hui, je n’ai plus rien de ce souvenir et les enfants n’ont plus de photos de leur papa ».

Hassana a tout perdu sauf un veau et quatre chèvres. Et cela a été possible avec l’aide d’une voisine musulmane. Pendant que la maison brulait, cette voisine est venue à son secours et a pu convaincre les émeutiers de ne pas bruler les animaux. La voisine avait gardé les bêtes et a pris soins d’elles. « Quand, je suis revenue à la maison, elle est venue m’apporter les animaux et me disant, c’est tout ce que j’ai pu sauver pour toi. Je leur ai qu’ils m’appartenaient et ils ne les ont pas brulé».

Malgré la perte de sa maison et de ses biens, Hassana n’est pas en colère. « Je ne suis pas fâchée car ceux qui ont fait cela ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Je suis née sans rien et si Dieu le veut, je recommencerai tout à zéro ». Malheureusement, Hassana doit tout recommencer à zéro. Des voisins, des parents, … ont commencé à mettre en œuvre la chaîne de solidarité. Elle a pu acheter de la vaisselle, quelques habits et habite dans l’annexe, le seul coin qui n’a pas brûlé. Elle tente de surmonter une nouvelle épreuve après le décès de son mari. Ses filles Orpha, Léatou, Martha, n’ont plus de cahiers d’école, plus de vêtements. Elles sont devenues sans papier car elles n’ont plus d’acte de naissance.
 
Martha dans les ruines de leur maison familiale
Hassana est aussi peinée pour son amie  Zina. Avant son départ pour le Mali, cette voisine a déposé tout ce qu’elle avait chez elle. « Ses bagages, des pagnes, du haricot, ses matelas, tout était chez moi et tout a brulé ». Zina ne sait toujours pas que la maison de son amie a brulé. « Je ne sais pas quel choc, Zina aura à son retour et cela m’inquiète». Et de conclure « Pour les pertes, je remets tout à Dieu. J’ai tout perdu mais par la grâce de Dieu, je suis vivante avec mes enfants. Je peux tout reprendre et je sais que beaucoup de gens vont m’aider pour tout reconstruire » conclue Hassana.

Il est possible avec l’aide de tous de permettre à Hassana, Léatou, Orpha et Martha et à tous ceux qui ont perdu leurs maisons et leurs biens de naitre de nouveau et de reconstruire leur vie.

Serge Xavier Oga

mardi 10 février 2015

Purification de l’Eglise Saint Joseph de Niamey

Monseigneur Michel Cartatéguy, l'Admnistrateur apostolique de Niamey,  a procédé à la purification dimanche 8 février 2015 de l'église Saint Joseph de Saga. C'étaient en présence des Pères Félix Lankoandé et Flavien Lawali Idi respectivement Curé et  Vicaire de la Paroisse et des fidèles venus nombreux à cette occasion.Lire la suite sur http://eglisecatholiqueauniger.org/

Les députés nigériens autorisent l’envoi des troupes pour combattre Boko Haram dans la région de Diffa

A l’unanimité, les 101 députés présents à l’hémicycle lors de la session extraordinaire, hier lundi 9 février 2015 à Niamey, ont autorisé le gouvernement à envoyer des troupes au Nigeria pour combattre les insurgés du groupe islamiste armé Boko Haram. 

Dans le discours qu’il a prononcé à l’ouverture de la session, le président de l’Assemblée Nationale du Niger, M Amadou Salifou a énuméré 3 impératifs qui obligent le pays à s’engager militairement contre Boko Haram : 

"D'abord le devoir qu'à l'Etat et ses dirigeants de garantir la sécurité de la population, car si hier les attaques de Boko Haram intervenaient hors de nos frontières, aujourd'hui ce sont nos villes et villages de l'Est du pays qui subissent les affres de ce terrorisme ;

Ensuite le devoir de solidarité face à un pays frère et ami comme le Nigeria, qui au-delà de l'accord de défenses qui fait obligation aux pays de se porter assistance en cas d'agression ou de déstabilisation armée, qui dis-je, partage avec notre pays des valeurs et des traditions historiques de coopération multiforme ; 

Enfin, le Niger aura répondu aussi promptement à l'appel de la conférence des Chefs d'Etat de l'Union Africaine tendant à la création d'une force militaire régionale pour contrer la secte Boko Haram. Il est évident que la mutualisation des efforts et des moyens entre nos pays concernés, contribuent sans nul doute, à anéantir ces forces qui s'illustrent par leur barbarie et leur mépris pour la religion musulmane au nom de laquelle elles prétendent agir ".

Les députés ont mis de côté leurs querelles de tous les jours et ont voté cette autorisation. Comme l’a expliqué aux médias le député Abdoul Kadri Tidjabni, membre de l’opposition parlementaire, "il faut que le Niger existe en tant qu’Etat pour que le débat politique ait lieu". 

Sur le terrain, la tension monte. Depuis le vendredi, jour de la première attaque de Boko Haram contre des positions nigériennes dans la région de Diffa, à l’Est du Niger, (à Bosso puis à Diffa ville), plusieurs attentats ont été perpétrés dans cette localité : hier, il a été relevé une attaque contre la prison civile, un attentat suicide à la régie douanière, et un obus a été tiré dans le marché aux légumes de cette ville. Le bilan provisoire depuis vendredi fait état de plus d’une dizaine de morts civiles et militaires, ainsi que des blessés.

Selon les habitants joints par plusieurs médias, les civiles ont commencé à quitter la ville de Diffa depuis hier, pour se mettre à l’abri. Ils tentent par tous les moyens de quitter cette localité, frontalière avec le Nigéria. 

Ce matin, la ville est calme, mais pour combien de temps encore et c’est justement cette inquiétude qui provoque le départ des civiles de la ville. Selon plusieurs sources mais des informations non confirmées officiellement, la femme kamikaze qui s’est faite exploser hier au Bureau des douanes, fait partie des réfugiés accueillis dans la région. Cet attentat aurait fait 10 morts. Il est aussi rapporté que la plupart des éléments de Boko Haram qui ont sévi ces derniers jours dans la zone sont des réfugiés qui étaient déjà dans la cité. La circulation à moto est interdite dans toute la région désormais parce que les terroristes utilisent cet engin "go fast" pour commettre les attentats et se replier rapidement. Aujourd’hui, tous les réfugiés sont sommés de quitter les villes et de rejoindre les camps de réfugiés. La population est aussi invitée à coopérer afin de dénoncer tout individu suspect.

vendredi 6 février 2015

Boko Haram attaque Bosso et Diffa au Niger

Pour la première fois, la secte islamique Boko Haram s’attaque au Niger. Selon plusieurs sources dans la région de Diffa à l'est du Niger, des affrontements ont opposé l’armée nigérienne et des éléments de la secte islamique ce vendredi. Vers 9 h du matin, des échanges nourris ont eu lieu dans la petite ville de Bosso (Niger) frontalière de Malam Fatori (Nigéria) contrôlée depuis fin 2014 par Boko Haram. L'armée nigérienne a repoussée cette première incursion des éléments de la secte sur le sol nigérien.

Certains éléments de la secte ont aussi lancé toujours ce vendredi des obus sur la ville de Diffa au Niger. Pour le moment, aucun bilan n’est disponible. Selon témoins sur place, la riposte de l’armée nigérienne a permis de mettre en déroute les éléments de Boko Haram qui ont aussi abandonné leurs positions notamment Damasak conquis fin novembre 2014.

Cette première attaque de Boko Haram sur le territoire nigérien intervient seulement trois jours avant un vote à l’assemblée nationale prévue ce lundi 9 février 2015 et qui devrait  autoriser le pays à envoyer des troupes au front contre Boko Haram.

jeudi 5 février 2015

Mon cheminement de musulman dans l’activité islamo-chrétienne

J’ai passé cinq mois à Rome pour un cours à l’Angelicum en vue d’approfondir ma connaissance des perspectives catholiques sur le dialogue interreligieux et sur le christianisme en général. Cette expérience m’a ouvert de nouveaux horizons sur le travail de justice et paix. Mon séjour chez les Missionnaires d’Afrique a été une autre source de connaissance. Ce fut une bénédiction pour moi d’être leur hôte et associé. Je suis un musulman pratiquant et ils sont des catholiques engagés ; pourtant, j’ai perçu une commune humanité et une commune mission dans l’activité pour une société juste, loyale, pacifique et meilleure pour tout le peuple de Dieu.


Lettre de Mgr Paul Desfarges, Evêque de Constantine et Hippone "proximité de cœur et de prière dans l’épreuve"

Mgr Paul Desfarges,
Evêque de Constantine et Hippone
32 boulevard Belouïzdad
BP 24 B 25002 Constantine-Coudiat (Algérie )                             
Tel : (213) 31 92 33 67  Fax : (213) 31 92 32 21
Courriel : evequecne.paul@yahoo.fr      

Constantine le 28 janvier 2015

 


                    A Mgr Laurent Lompo archevêque élu de Niamey
         A Monseigneur Michel Cartatéguy, administrateur apostolique de Niamey
                         A Mgr Ambroise Ouédraogo, évêque de Maradi,
                         Aux Pères Sergio et Claude… curé actuel et ancien de la paroisse Saint Augustin


Chers Frères dans l’épiscopat, chers Pères,

Nous voulons vous assurer de notre proximité de cœur et de prière dans l’épreuve que vous traversez. Vous venez de voir des fidèles mourir dans des conditions dramatiques, un grand nombre reste blessé et de graves dégâts sont à déplorer dans nombre de vos Eglises. La nouvelle et belle église de Saint Augustin et à reconstruire. Quel drame !

Cette montée de violence est d’autant plus incompréhensible que depuis longtemps vous vivez des relations amicales et fraternelles avec vos frères et sœurs musulmans et musulmanes. Nos Eglises partagent cette même mission de vivre le dialogue de vie et la fraternité avec tous et d’abord avec nos proches de confession musulmane. Chers frères tenez bon dans l’Espérance au cœur de l’épreuve.

Depuis l’an passé, un lien fort a été établi entre nos diocèses à travers la paroisse de Saint Augustin. Le Père Claude, prédécesseur du Père Sergio, est venu au pèlerinage préparatoire et a participé à la célébration du centenaire de la basilique Saint Augustin d’Hippone à Annaba, le 2 mai dernier. Il était accompagné de madame Damienne Goundete Innocent, et de l'étudiant Antoine Sourumpo Kammiri. Outre la présence de nombreux étudiants des pays subsahariens  qui font leurs études ici, c'était l'unique délégation de pays africains, et leur démarche nous a beaucoup touchés.

Vous portez un beau témoignage de fidélité au Christ en tendant la main à vos frères et sœurs musulmans et en renouvelant votre témoignage d’amitié. Comme vous l’écrivez : « Il n’y a aucune semence de haine dans nos cœurs et vous ajoutez : Avec notre foi et la vôtre nous reconstruirons »
Nous prions de tout cœur avec vous, pour vous et vos paroissiens. Que le Seigneur vous apporte tout le réconfort dont vous avez besoin. Qu’il vous garde dans l’espérance. Nous invoquons Marie, Reine de la paix pour continuer le chemin qui restaurera la confiance et rebâtira la paix.

Nous restons proches en vous redisant ma fraternelle amitié.


                                                          + Paul Desfarges
                                                        Evêque de Constantine et Hippone

source: http://eglise-catholique-algerie.org/articles.php?lng=fr&pg=1180

mercredi 4 février 2015

Zinder, la Soeur Myriam raconte en image le drame du 16 janvier 2015.




Caritas Niger, Caritas Bénin et Caritas Togo ont coordonné le retour au pays natal des chrétiens béninois et togolais après les événements du 16 et 17 janvier 2015

Le Père Philippe Sanhouekoua (soutane) discutant avec les chrétiens arrivés au Bénin
Après les événements des 16 et 17 janvier 2015 à Zinder et Niamey, certains chrétiens des pays voisins ont émis le vœux d’un retour dans leurs pays natals.

Caritas Développement Niger a agi en collaboration avec les Caritas du Bénin et du Togo afin d’accueillir avec toute la dignité requise ceux qui ont décidé de retourner. Ils étaient 42 béninois et 43 Togolais à avoir bénéficié de cette assistance humanitaire durant tout leur trajet du Niger vers le Togo et le Bénin.

Selon le chargé de communication de Caritas Bénin, M. Bernard Kanmadozo, "le convoi a été pris en charge à partir de Djougou en territoire béninois via la frontière Bénin- Burkina". A chaque escale notamment à Parakou, Dassa-Zoumé, Comè, Cotonou, les rescapés ont été pris en charge. Caritas Bénin s’est occupée des béninois et la Caritas Togo a pris en charge à la frontière Bénin- Togo, les togolais qui regagnaient leur pays.

Au Bénin, la Caritas Nationale et CRS Bénin ont offert "une assistance financière symbolique en vue de leur retour en famille" note le chargé de communication de Caritas Bénin sur la page facebook de l'organisation.

C’est la première fois que les trois Caritas ont coordonné une telle action. Elles ont agi conformément à la vision commune qui fait de Caritas une Famille humaine pour aimer et servir. 

Il faut préciser que Caritas Développement Niger a apporté très tôt sur le terrain son assistance en vivres et en non vivres sur le terrain à Zinder deux jours seulement après les événements.

Aussi, avant leur départ du Niger, les autorités nigériennes ont offert toute l’assistance nécessaire pour faciliter leurs voyages. Dépuis Zinder, la police a assuré la sécurité des bus transportant les chrétiens qui ont décidé de regagner leur pays. Le centre de regroupement à Niamey a été sécurisé avant les départs sous escorte vers les frontières. La Croix Rouge nationale ainsi que d’autres associations ont participé à la prise en charge. 
À la suite des évènements , tout le Niger a condamné cette violence aveugle. Un deuil national de 3 jours a été décrété pour honorer la mémoire des 10 personnes décédées au cours des événements. Le président de la République , M. Mahamadou Issoufou, dans un message à la nation le samedi 17 janvier 2015 a condamné les violences. "Ces Églises qui sont brulées, pouvons-nous accepter qu'elles le soient au nom de notre religion ? De quel tort sont coupables les églises et les chrétiens du Niger ? Ceux qui pillent ces lieux de cultes, qui les profanent, qui persécutent et tuent leurs compatriotes chrétiens ou les étrangers qui vivent sur le sol de notre pays n'ont rien compris à l'Islam. Ils donnent de notre pays si chaleureux et de nos populations si hospitalières, une très mauvaise image. Où veulent-ils que s'en aillent nos compatriotes de confession chrétienne en décidant de détruire leurs domiciles et de s'approprier leur bien ? " a dit le président dans son discours.

Zinder retour en image sur la mise à sac et l'incendie du presbytère le 16 janvier 2015


Retour en images sur le saccage de la résidence des soeurs de l'Assomption le 16 janvier 2015



Zinder, retour en vidéo sur les événements du 16 janvier 2015




Homélie du diacre Vincent Kiyé à l'occasion de la présentation du Seigneur au Temple

La présentation du Seigneur au Temple que nous célébrons aujourd’hui, intervient quarante jours après la naissance de Notre Seigneur Jésus, soit le 25 décembre et constitue comme une charnière, qui sépare et relie l’étape initiale de la vie sur terre, de la naissance de Jésus de celle qui en sera l’accomplissement, c’est-à-dire, la mort et la résurrection de Jésus. Selon la tradition de l’Eglise, aujourd’hui nous quittons définitivement le temps de Noël et nous nous dirigeons vers le temps de Carême, que nous commençons dans quinze jours avec le mercredi des Cendres.

Les différentes cérémonies que nous célébrons au cours de cette messe depuis la procession d’entrée, apparaissent comme un commentaire vivant de l’évangile de Saint Luc que nous venons d’entendre qui nous parle de la lumière et la rencontre du Vieillard Syméon avec l’enfant Jésus. Ainsi donc, pour chaque fait décrit dans l’évangile, la tradition en a retenu plusieurs noms : Fête des lumières, Fête de la rencontre du Seigneur avec son peuple dans la personne du vieillard Syméon, Fête de la présentation du Seigneur etc. toutes ces dénominations traduisent et relient deux moments importants de la vie de Jésus : l’incarnation où la venue de Jésus en notre chair et la rédemption.

1. Incarnation
Dans l’épître aux Hébreux nous venons d’entendre que puisque les hommes ont tous une nature de chair et de sang, Jésus a voulu lui aussi partager cette condition humaine, il a voulu solidariser avec nous, pour nous montrer que notre corps n’est pas seulement un véritable lieu où le démon exerce son pouvoir mais aussi et surtout le Temple de l’Esprit Saint, lieu de la glorification de Dieu. Ainsi, en mourant dans sa chair sur la croix, il a dédramatisé la mort qui faisait la force du démon et anéantit son pouvoir. Alléluia ! La mort n’a plus le dernier mot. Il devient ainsi, cette lumière de la résurrection qui brille sur les ténèbres de la mort. C’est ce que le Vieux Syméon prophétise dans l’évangile.

2. Dans l’évangile nous avons entendu comment le vieillard Syméon se réjouit de voir Jésus et s’écrie : Maintenant Ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, car mes yeux ont vu ton salut… » Oui, Jésus est venu comme cette lumière dont nous avons besoin pour éclairer nos ténèbres, pour éclairer notre marche sur terre et cela, en nous apprenant l’art de vivre de sorte que lorsque nous vivons de sa parole, lorsque nous mettons en pratique ce qu’il nous dit, notre agir change. Nous devenons des hommes et des femmes illuminés et qui posent des actes de lumière que sont l’amour, la joie, la paix, l’entraide, la fraternité.

Puisse Dieu nous donner la grâce de vivre et de toujours marcher dans cette lumière qu’il est pour nous, Amen.
Fraternellement,
Vincent KIYE, Miss. d’Afrique

mardi 3 février 2015

Les cours ont repris dans les écoles de la mission Catholique à Zinder


Un classe de l'école Assomption
Les 1000 élèves des écoles missions catholique de Zinder ont repris les cours ce lundi 2 février 2015. Les cours avaient été interrompus après l’incendie de la mission catholique de Zinder le 16 janvier 2015. A l’école primaire st Joseph, les cours ont repris normalement. Les enfants ont retrouvé leurs classes en bon état. En revanche ceux de l’école Assomption ont eu moins de chance. Toutes leurs classes sont parties en fumée le 16 janvier 2015. Ils sont accueillis provisoirement dans l’enceinte de l’école normale de Zinder pour les 5 mois à venir. Les écoliers vont s’exiler toute l’année scolaire dans ce temple de formation des enseignants le temps de reconstruire leur école complètement saccagée.

Les autres écoles catholiques du diocèse notamment Maradi, Tahoua, Birni N’Konni et Tchirozérine ont repris les cours après deux semaines d’interruption.