mercredi 28 décembre 2016

Le Président de la République distingué par le Prix Mandela

Le Président de la République du Niger Issoufou Mahamadou vient d’être distingué par le jury, du "Prix Mandela de la Sécurité" Edition 2016. Le Jury de l'édition 2016 du Prix Mandela a honoré le Président de la République "pour sa politique ferme en matière de sécurité nationale et son leadership régional en matière sécurité pour combattre le terrorisme-djihadiste et le trafic de drogue dans le Sahel et l'espace du Lac Tchad".

Le prix Mandela de la paix a été décerné quant à lui à Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc. Le Prix Nobel Nelson Mandela a été institué par les Nations Unies en 2014 pour récompenser des personnes « qui consacrent leur vie au service de l'humanité via la promotion des objectifs et principes des Nations unies, tout en rendant hommage à la vie extraordinaire de Nelson Mandela et à son héritage de réconciliation, de transition politique et de transformation sociale ».

Désertion dans les rangs des combattants nigériens de boko haram.

La télévision nationale du Niger a diffusé hier dans le journal de 20H30 un élément faisant état de la désertion de ressortissants nigériens des rangs de Boko Haram. Les jeunes déserteurs de boko haram ont reçu la visite du ministre Nigérien de l’Intérieur en visite dans la région de Diffa.

Sur les images de la télévision nationale, on y voit des jeunes garçons et filles et l’un décrit les motifs de leur fuite de boko haram. Sur les réseaux sociaux, le ministre Bazoum Mouhamed est revenu sur l’information qui est une première dans les rangs de la secte. Bazoum Mohamed a donné sur son compte twitter le chiffre des jeunes ex combattants : "Trente-et-un jeunes de Diffa enrôlés il y a quelques années dans les effectifs de Boko Haram ont fait reddition".

La presse nationale est revenue sur cette information en donnant quelques détails des ex boko haram qui sont revenus dans la légalité. Parmi les déserteurs figurent cinq femmes dont 4 de nationalités nigériennes (Niger) et une de nationalité nigériane (Nigéria) et vingt-six jeunes nigériens.

Ce matin toujours sur son compte twitter, le ministre de l’Intérieur a twitté des photos de sa présence à un meeting au stade régional de Diffa pour le lancement de l'opération de prise en charge de la reddition des éléments de boko haram.

C’est la première fois au Niger que l’on signale un mouvement retour des jeunes de la région de Diffa qui sont partis massivement combattre pour boko haram. Ils venaient commettre des crimes au Niger avant de repartir dans leur cache au Nigeria. Une accalmie règne sur le terrain en ce moment et elle est le résultat de la contre-offensive terrestre et aérienne débutée le 26 juillet 2016 par la Force Multinationale Mixte (Niger, Nigéria, Tchad, Cameroun et Bénin). Boko haram miné par des dissensions internes a subi des pertes en vies humaines et en matériels. 

Ce conflit a causé la mort de milliers de personnes au Niger, Nigéria, Tchad et Cameroun. Selon les derniers chiffres des Nations Unies, fin novembre 2016, au Niger, le nombre de déplacés internes préventifs est de 108.988 personnes (Niger) contre 96.940 pour les réfugiés qui sont des ressortissants des villes et villages contrôlés jadis par boko haram.

Serge Xavier Oga

Maradi célèbre Noel dans l'allégresse

Les fidèles catholiques de la Cathédrale Notre Dame de Lourdes de Maradi ont célébré la fête de la Nativité. C’est au son du nouvel orgue que les célébrants précédés de la chorale que la messe dite ici de "minuit chrétien" a commencé. 

La petite communauté catholique malgré le froid glacial, a tenu à célébrer Noel. La petite Cathédrale était pleine à craquer. La messe a commencé peu après 20 heures. Le Gloria entonné peu après le début de la messe par la chorale Ste Cécile a fait entrer Maradi dans la nuit de Noel. Une petite crèche locale placée devant l’hôtel rappelle l’événement célébré et attise la curiosité des enfants. Dans l’homélie de la messe de minuit, le Curé de la paroisse de Maradi a mis l’accent sur la paix. Le Père Justin Bado a exhorté les fidèles à se consacrer à la Paix et demeurer des artisans de paix. Il a rappelé que la naissance du Prince de la Paix célébrée en ce jour est un signe par lequel Dieu est descendu jusqu'à nous en prenant la condition humaine. le Curé a prié les fidèles à faire l’effort de faire rayonner cette joie de Noel au quotidien. Le Père a rappelé que dans la tradition de l'Eglise, les fidèles auront encore huit jours pour continuer à célébrer Noel. « Il est impossible de célébrer Noel en une seule nuit et l’Eglise nos offre l’occasion de continuer à célébrer Noel » a dit le Père.

Les fidèles de Maradi ont ensuite durant la « Prière Universelle », prié pour la paix dans le monde, pour la paix au Niger et pour les préoccupations des fidèles afin que Dieu agrée leurs prières.

Au cours de la messe du dimanche 25 décembre célébrée par le Père Sébastien Dassi, un bébé a reçu le baptême signe d’une nouvelle naissance dans le Christ. 

Après la messe, les fidèles sont restés sur la paroisse et ont partagé les repas apportés par les familles. Les jeunes ont agrémenté ce temps de partage de plusieurs prestations théâtrales et chorégraphiques.

Il faut rappeler que l’Evêque du diocèse, Mgr Ambroise Ouédraogo a célébré Noel à la Paroisse Charles de Foucault d'Arlit située à 1000 km de Maradi.

Serge Xavier Oga



Message des Evêques du Niger à l’occasion de la fête de Noël 20

A l'occasion de la fête de Noël, en communion avec Mgr Ambroise Ouédraogo, Evêque de Maradi, nous sommes heureux de souhaiter les vœux les meilleurs à tout le peuple du Niger.

Noël est certainement la fête chrétienne la plus populaire parce qu'elle apporte la paix des cœurs à travers les gestes de solidarité, de partage et de joie. Les chrétiens célèbrent cette fête, à l'occasion de la naissance de Jésus, venu de la part de Dieu, pour relever les humbles si souvent piétinés par le poids de la dureté de la vie.

C'est pourquoi, en tout premier lieu, nous souhaitons un joyeux Noël à tous ceux et celles qui se sentent exclus, délaissés, incompris ou mal aimés. Nous espérons qu'au cours de cette fête, des regards d'amour rendront leur visage plus humain.

Nous souhaitons encore un joyeux Noël à tous ceux et celles qui sont privés de liberté et plus particulièrement à ceux et celles qui sont dans les mains de leurs ravisseurs. Que Noël vienne leur donner l'espérance du jour où ils retrouveront leur liberté, leur terre et leur famille.

Nous souhaitons aussi un joyeux Noël à tous nos frères et sœurs chrétiens et musulmans qui portent ensemble un regard de reconnaissance à Dieu pour la naissance de Jésus ou Issa et qui s'accorde à le désigner comme « Parole venant de Dieu ».

Nous souhaitons enfin un joyeux Noël à chacune et chacun d'entre vous. Que Noël apporte paix et joie dans tous les cœurs !

Bonne et heureuse fête à toutes et à tous.

Mgr Laurent LOMPO, Archevêque de Niamey
Mgr Ambroise OUEDRAOGO, Evêque de Maradi

mercredi 21 décembre 2016

Message de condoléances et de compassion du Niger à l'Allemagne après l'attaque du 19 décembre 2016

Le Président de la République du Niger M. Issoufou Mahamadou, a adressé le 20 décembre 2016, message de condoléances et de compassion à la Chancelière allemande suite à l'attaque du marché de Noel de Berlin ayant fait 12 morts et 48 blessés. Le message est ainsi libellé :

« Madame le Chancelier Fédéral, douze personnes ont tragiquement trouvé la mort et quarante-huit autres ont été blessées du fait d'une attaque terroriste perpétrée le 19 décembre 2016, dans un marché de Noël de Berlin.

Cette terrible épreuve à laquelle votre pays fait face interpelle tous les peuples épris de paix et de justice et démontre l'absurdité des extrémismes et du terrorisme. Elle rappelle surtout l'indispensable coopération pour les combattre, afin qu'ils cessent de demeurer une menace constante pour la quiétude et la sécurité des peuples de par le monde.

Le Niger condamne de la manière la plus vive cette action terroriste et exprime sa solidarité et sa compassion au peuple et à la nation allemande, en particulier aux familles des victimes. La détermination et l'engagement de votre pays pour la paix et la compréhension mutuelles nous rassurent quant à l'efficacité de la lutte et de la victoire certaine contre le terrorisme sous toutes ses réformes.
Je vous prie, Madame le Chancelier Fédéral, l'assurance de ma très haute considération ».

Déclaration des organisations de défense des droits de l’homme sur la situation des ressortissants subsahariens en Algérie

Les organisations et structures de défense des droits de l’Homme signataires de la présente déclaration ont suivi avec consternation l’opération d’expulsion à grande échelle de migrants subsahariens vivant à Alger. Selon diverses sources, plus de 1400 migrants dont des enfants et des femmes enceintes, ont été victimes de déplacement forcé à Alger dont plus de la moitié a été expulsée à partir de Tamanrasset, au cours de la première semaine de décembre 2016.

Cette vague d’expulsions massives de subsahariens est la réponse improvisée du gouvernement algérien aux desiderata de l’UE et aux demandes de rapatriement de leurs ressortissants de certains pays d’origine. Rappelons qu’en ce qui concerne les nigériens, depuis 2014, environ 18.000 migrants en majorité des femmes du département de Kantché ont été rapatriés au Niger, à la requête des autorités politiques en place.
Les rafles au faciès menées avec brutalité par les forces de sécurité algériennes (police, gendarmerie) ont de relents racistes et xénophobes. Selon la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) qui a dénoncé dans un communiqué publié le 2 décembre « ces arrestations massives et la gestion policière exclusive de la question migratoire en Algérie”, les migrants ont été extirpés de leurs domiciles et sommés de monter dans des bus qui les ont déversés dans un camp insalubre à Zeralda, à 35 km à l’ouest d’Alger. C’est à partir de cet endroit dénué de services d’accueil qu’ils ont été embarqués à destination de Tamanrasset à environ 1900 kilomètres de la capitale algérienne. La plupart d’entre eux ont été expulsés vers le Niger à bord de camions de transport de marchandises.

En Algérie, la presse locale évoque le chiffre de 50 camions qui auraient quitté pour la frontière nigérienne. Au Niger, l’association Alternative Espaces Citoyens confirme l’arrivée le 7 décembre 2016 à Agadez, dans le Nord du Niger, de 29 camions avec 989 migrants à bord dont 2 camions contenant leurs bagages.

Parmi les expulsés, on y recense différentes nationalités ouest-africaines dont 266 maliens, et 179 nigériens. Dès le lendemain, les nigériens et les maliens ont été embarqués dans des bus à destination de leurs régions d’origine pour les premiers et de leur pays pour les seconds.
Plusieurs sources indiquent que les migrants parqués à Tamanrasset auraient été libérés sans explication, mais aussi sans possibilité de quitter la ville, car les compagnies de bus ont reçu des instructions de ne pas les transporter en direction du nord du pays.

Selon des témoignages recueillis par les médias dont RFI, les migrants ne sont pas bien traités ; car exposés au froid, victimes de violences physiques et verbales. « Nous sommes traités comme des chiens à la moindre protestation» a confié l’un d’entre eux. Au cours de cette chasse aux migrants, un haut responsable algérien, M. Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH) a tenu des propos visant à dénigrer les ressortissants subsahariens vivant en Algérie, en les accusant de propager le SIDA et les MST, de s’adonner à la sorcellerie…
Ces propos et ces expulsions massives et brutales constituent des atteintes graves aux droits reconnus par la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH), notamment en ses articles 5 et 13 qui stipulent « nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants » ; et que « toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. »

Les associations et structures signataires de la présente déclaration sont vivement préoccupées par les conséquences dramatiques de l’externalisation des frontières de l’Union européenne au Maghreb et au Sud du Sahara. Il faut le dire, la mise en œuvre par les gouvernements africains du plan d’action de la Valette se traduit chaque jour par des violations graves du droit à la mobilité et à la libre circulation de personnes.
Au Niger, par exemple, les restrictions inacceptables à la libre circulation dans les espaces CEDEAO (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et UEMOA (Union économique monétaire ouest africaine) doublées de rackets ont été documentées par la Commission nationale des droits humains (CNDH) à travers un film documentaire. Mieux, dans son rapport 2015-2016 sur l’état des droits humains présenté le 03 décembre 2016 devant l’Assemblée nationale, la CNDH/NIGER a dénoncé la violation de la liberté d’aller et de venir et demander aux Etats une gestion humanisée des flux migratoires.

Dans ce contexte régional marqué par des expulsions massives et refoulements aux frontières, en totale contradiction avec l’histoire de la libre circulation de personnes dans le grand Sahara, nous associations et structures signataires de la présente déclaration :

1 : Dénonçons avec force les propos racistes et xénophobes de M. Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l’homme en Algérie, organe institutionnel qui accuse les migrants subsahariens de propager le Sida et les MST en Algérie. M. Farouk Ksentini ne fait ni honneur à l’Algérie, ni à son peuple. Il doit être démis de ses fonctions.
2: Condamnons avec la dernière énergie, le mode opératoire des rafles d’étrangers, leur détention et leur reconduction à la frontière en dehors de tout cadre juridique et demandons à l’Etat algérien de se ressaisir et d’être respectueux de ses engagements vis-à-vis de l’Union Africaine dans le cadre des conventions internationales pour le respect des droits de l’homme. De telles pratiques doivent cesser.

3: Demandons l’arrêt immédiat de ce genre d’opérations, et interpellons les pouvoirs publics algériens comme ceux des autres pays de transit et d’accueil sur leur responsabilité d’assurer la sécurité des personnes étrangères, de respecter et de garantir les droits des migrants conformément aux standards internationaux des droits humains. Et de reconnaitre le rôle positif de la migration dans la vie économique de ces Etats.

4 : Exprimons notre profonde indignation face au silence complice, sinon coupable des dirigeants des pays d’origine des migrants dont certains comme le Niger qui encouragent l’expulsion et la maltraitance de leurs concitoyens qui ont pris la route de la migration pour fuir la misère, le chômage et pour les départs les plus récents la démolition de leurs commerces.
5: Réaffirmons notre solidarité envers les migrants, et notre ferme détermination à s’opposer par des moyens légaux aux violations de leurs droits, en cette veille de la célébration de la journée internationale des droits des migrants.

Fait le 19 Décembre 2016

Les signataires :


Le collectif Loujna-Tounkaranké : Alternative Espaces Citoyens (AEC Niger), Association malienne des expulsés (AME, Mali), Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH, Mauritanie), Association des refoulés d’Afrique Centrale au Mali (ARACEM, Mali), La Cimade (France), Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES, Tunisie), Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM, Maroc), La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH, Algérie), Réseau Migrations et Développement, (REMIDEV, Sénégal), Le collectif des organisations de défense des droits de l’homme et de la démocratie (CODDHD, Niger).

lundi 19 décembre 2016

La lutte contre le trafic clandestin des migrants, un impératif de sécurité pour le Niger.

Le Niger a célébré le 18 décembre 2016 le 58ème anniversaire de la proclamation de la République. Dans son message à la nation le samedi 17 décembre, le Chef de l’Etat est revenu sur les défis de la lutte contre le trafic des migrants au Niger. Le Président Mahamadou Issoufou a évoqué le passé glorieux de la ville d’Agadez classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO, une ville considérée jadis comme le cœur de l’industrie touristique du Niger, une ville vidée de ses touristes et qui est devenue une ville de transit de migrants : « le Niger étant devenu, par la force des choses, à travers Agadez, un pays de transit pour de nombreux jeunes candidats à l’immigration illégale vers l'Europe, via la Libye et l'Algérie, c’est l’occasion ici, d’avoir une pensée pour toutes celles et ceux qui ont perdu la vie dans cette périlleuse aventure ».

Le Chef de l’Etat a déclaré que face à ce phénomène qui a déjà arraché la vie à plus de 6500 jeunes seulement en deux ans en méditerranée, le Niger ne peut pas rester insensibles. C’est donc pourquoi, il a décidé d’engager un combat contre le trafic des migrants pour des raisons à la fois morales et sécuritaires : « pour des raisons morales, car les réseaux de trafics des migrants exposent ces derniers à des dangers graves tout au long de leur périple périlleux ...Nous combattons aussi ce trafic car nous savons qu’il est indissociable des autres trafics et de leur lien matriciel avec le terrorisme ». Le président Issoufou a relevé dans son discours que « le véhicule qui part d'Agadez transportant des migrants clandestins et qui les dépose dans le sud libyen revient toujours chargé d'armes ». Ces armes dit-il, « sont introduites dans les circuits du trafic des armes qui servent à entretenir tous les conflits affectant l'espace sahélo-saharien. Il est également établi que le jeune chauffeur de véhicule transportant des migrants par les voies contournant les contrôles, s'aguerrit dans ce métier dangereux et acquiert une expertise qui en fait un bon candidat pour le transport de la drogue ». 

Le Chef de l’Etat a aussi évoqué « l'économie criminelle » qui s'est développée ces dernières années dans l'espace sahélo-saharien à cause du trafic des migrants : « L'économie criminelle qui s'est développée ces dernières années dans l'espace sahélo-saharien se fonde, nous le voyons bien, sur un enchevêtrement de tous les trafics et sert de base pour la prévalence du terrorisme dans nos pays, ainsi que de la menace qu'il constitue pour notre sécurité, notre stabilité, notre économie et l'existence même de nos États. C'est pourquoi combattre le trafic clandestin des migrants est pour nous un impératif tout simplement de sécurité. »

La ville d’Agadez pour des raisons de sécurité est vidée de ses touristes et devenue une ville de transit de migrants. L’enjeu de cette lutte, c’est la neutralisation de toute l’industrie du business qui considère le migrants comme une "marchandise" pour son financement : « combattre le trafic clandestin des migrants est pour nous un impératif tout simplement de sécurité ».

Mahamadou Issoufou souhaite que la ville d’Agadez retrouve sa vocation touristique d’antan. Et pour ce faire dit le président nigérien, « il est nécessaire que la sécurité soit rétablie partout dans le pays »
Il faut rappeler que depuis plusieurs années déjà, les passeurs qui prennent de fortes sommes d’argent auprès des migrants les abandonnent souvent dans le désert. Plusieurs jeunes meurent en plein Sahara avant même d’atteindre les pays d’embarquement vers l’Europe. Fin 2013, 52 enfants, 33 femmes, 7 hommes tous de nationalité nigérienne ont trouvé la mort dans le désert alors qu’il tentait de rejoindre Tamanrasset en Algérie. En 2016, les autorités nigériennes ont retrouvé le corps sans vie de 34 migrants dont 20 enfants près d’Assamaka, le dernier gros village nigérien avant la frontière algérienne. 

Agadez, Capitale du 18 décembre 2016

Le Niger a célébré le 58ème anniversaire de la proclamation de la République hier dimanche 18 décembre 2016. C’est la célèbre ville d’Agadez qui a accueilli les festivités officielles en présence du Président de la République, Chef de l’Etat Issoufou Mahamadou. Le point d’orgue de cette commémoration a été le grand défilé militaire et civil. 

Au cours de son séjour à Agadez, le Président de la République a lancé plusieurs travaux dans la région notamment les travaux de réhabilitation de la route Agadez-Tiguidit et la réfection de pistes rurales grâce à un financement de l’Union Européenne.

Cette fête de la proclamation de la République a été l'occasion pour la ville d'Agadez de bénéficier d'un vaste programme de construction d'infrastructures. La fête du 18 décembre a été instauré par l'ancien Président Mahamadou Tandja et se déroule de façon tournante dans les 8 régions du Niger chaque année. Après Agadez, ce sera autour de la ville de Tahaoua d’accueillir la 59ème édition de la fête de la proclamation de la République du Niger. 

Message à la Nation de SEM Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l’État à l’occasion du 58è anniversaire de la proclamation de la République

Nigériennes, Nigériens ;

Mes Chers Concitoyens ;

Cette année, c’est au tour de la ville d’Agadez d’accueillir la fête tournante du 18 Décembre. Il s’agit du 58e anniversaire de la proclamation de la République. Cette date coïncide aussi avec la journée internationale des migrants, dont Agadez est devenue le plus important centre de transit pour l’Afrique au Sud du Sahara.

En effet, Agadez, ville récemment classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO, ville considérée jadis comme le cœur de l’industrie touristique du pays, s’est peu à peu vidée de ses touristes, venant des quatre coins du monde, tous attirés par les merveilles culturelles de la région notamment par la beauté du désert du Ténéré.

Malheureusement, ce joyau du désert attire aujourd’hui un autre type de visiteurs, venus cette fois ci, non pas pour admirer les merveilles de la région, mais pour participer au vaste trafic de migrants qui s’y est développé au fil des années. Agadez est à présent plus connue pour les milliers de migrants en provenance de toute l’Afrique sub-saharienne qui y transitent, que pour son patrimoine culturel.

Le Niger étant devenu, par la force des choses, à travers Agadez, un pays de transit pour de nombreux jeunes candidats à l’immigration illégale vers l'Europe, via la Libye et l'Algérie, c’est l’occasion ici, d’avoir une pensée pour toutes celles et ceux qui ont perdu la vie dans cette périlleuse aventure.

Face à ce phénomène, qui a pris une ampleur exceptionnelle ces dernières années, ampleur illustrée par un nombre inconnu de morts dans le désert et par plus de 6500 morts sur 2 ans entre 2015 et 2016 dans la méditerranée, nous ne pouvons rester insensibles. Le gouvernement, sur mes instructions, a engagé un combat résolu contre le trafic des migrants. Ce combat, nous le menons pour des raisons à la fois morales et sécuritaires. Pour des raisons morales, car les réseaux de trafics des migrants exposent ces derniers à des dangers graves tout au long de leur périple périlleux. Ainsi, combien de fois n'avons-nous découvert, en plein Sahara, des cadavres nombreux de jeunes mais aussi de femmes et d'enfants morts de soif, victimes de pannes de véhicules ou abandonnés par des passeurs sans foi ni loi pour qui la vie humaine n’a aucune valeur face à leur cupidité.

Nous combattons aussi ce trafic car nous savons qu’il est indissociable des autres trafics et de leur lien matriciel avec le terrorisme. En effet, le véhicule qui part d'Agadez transportant des migrants clandestins et qui les dépose dans le sud libyen revient toujours chargé d'armes. Ces armes sont introduites dans les circuits du trafic des armes qui servent à entretenir tous les conflits affectant l'espace sahélo-saharien. Il est également établi que le jeune chauffeur de véhicule transportant des migrants par les voies contournant les contrôles, s'aguerrit dans ce métier dangereux et acquiert une expertise qui en fait un bon candidat pour le transport de la drogue. Ainsi les trafiquants de migrants se convertissent naturellement dans le convoyage de la drogue. L'économie criminelle qui s'est développée ces dernières années dans l'espace sahélo-saharien se fonde, nous le voyons bien, sur un enchevêtrement de tous les trafics et sert de base pour la prévalence du terrorisme dans nos pays, ainsi que de la menace qu'il constitue pour notre sécurité, notre stabilité, notre économie et l'existence même de nos États. C'est pourquoi combattre le trafic clandestin des migrants est pour nous un impératif tout simplement de sécurité.

Je voudrais à cet égard rendre hommage au travail qui a été accompli dans ce cadre par nos forces de défense et de sécurité surtout dans la région d'Agadez.

Cependant, nous ne pouvons pas ignorer que c’est pour la plupart, des motifs économiques qui poussent ces jeunes à l’exil. Nous devons, par conséquent, attaquer le problème à sa source. C’est pourquoi, le gouvernement a conçu un plan en vue de la maîtrise des flux migratoires non seulement à travers le contrôle sécuritaire mais aussi à travers les actions de développement. J’ai soumis ce plan à l’Union Européenne à l’occasion de ma récente visite à Bruxelles le 15 Décembre dernier. Je me félicite de l’accueil que l’Union Européenne a réservé à ce plan, qui prévoit entre autres la réalisation de projets destinés à proposer de nouvelles perspectives économiques et à renforcer la résilience des populations vulnérables.

C’est ainsi que, pour les populations d’Agadez, la relance de l’industrie du tourisme et de l’artisanat constituera une activité de substitution à l’économie criminelle, notamment celle relative au trafic de migrants. Par ailleurs, les investissements réalisés dans les infrastructures à l’occasion d’Agadez Sokni, serviront de base au grand retour de cette ville historique sur la scène du tourisme international.



Mes Chers Concitoyens ;

Pour qu’Agadez retrouve sa vocation touristique d’antan, il est nécessaire que la sécurité soit rétablie partout dans le pays. Le gouvernement poursuivra donc la mise en œuvre du programme de montée en puissance des forces de défense et de sécurité à travers l’accroissement de leurs effectifs, leur formation, leur équipement, ainsi que la création et l’implantation de nouvelles casernes. Le gouvernement se félicite des résultats obtenus dans le contrôle de la zone frontalière avec la Libye en rapport avec l’opération Barkhane, ainsi que des progrès réalisés par la Force Mixte Multinationale, dans le bassin du Lac Tchad dans la lutte contre Boko Haram. Par contre, la situation au Mali continue d’être une source de graves préoccupations pour nous. En effet, au mois d’Octobre dernier, trois attaques ont été perpétrées contre le Niger à partir du territoire Malien : l’attaque de Tezalit, celles de Koutoukalé et de Banibangou. La réévaluation en cours de l’opération Zarmaganda et la mise en œuvre récente de l’opération Chara, permettront sûrement de mieux sécuriser notre frontière avec le Mali.

C’est le lieu de renouveler nos condoléances aux familles des soldats tombés sur le champ d’honneur.

C’est aussi le lieu de me féliciter de la toute récente formation du gouvernement d’union nationale qui permet de renforcer notre cohésion face aux menaces sécuritaires auxquelles le pays est exposé.Mon ambition étant de passer le témoin à un Président démocratiquement élu en 2021 après des élections démocratiques libres et transparentes, une des tâches confiées à ce gouvernement porte sur l’élaboration d’un fichier biométrique permettant d’organiser les futures élections, locales, comme générales dans des conditions qui puissent consolider la stabilité et la cohésion dont le pays a besoin.

Mes Chers Concitoyens ;

Le nouveau gouvernement, s’attèle naturellement à la mise en œuvre des autres priorités du programme de Renaissance. En particulier il est à pied d’œuvre dans l’élaboration du Programme de Développement Economique et Social 2016-2021 qui très prochainement fera l’objet d’une table ronde des bailleurs de fonds. Les ressources internes représentant une part substantielle des besoins de financement de ce plan, le gouvernement est instruit en vue du renforcement de leur mobilisation.

On s’en souvient, au cours des cinq dernières années, le Gouvernement a mis en œuvre des politiques économiques et sociales ayant permis de renforcer la stabilité de notre cadre macroéconomique et budgétaire, malgré les chocs multiformes auxquels notre pays a été exposé.Les réformes engagées en vue de la modernisation de l’économie vont se poursuivre dans le cadreduProgramme de Renaissance acte II.

Ces réformes visent la modernisation des administrations, des régies financières, de leur gouvernance et des procédures ainsi que le renforcement de la mobilisation des ressources et l’amélioration de la qualité et de l’efficacité de la dépense publique.

Mes Chers Concitoyens ;

Ce vaste programme de réformes concernera notamment l’Administration des Douanes, la Direction Générale des Impôts, et la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique.

Au niveau de l’Administration des Douanes, les premières actions de réforme ont déjà permis l’adoption d’un nouveau système de comptabilisation des opérations conforme aux derniers standards internationaux, l’interconnexion informatisée de tous les principaux bureaux de douane, la mise en concession des magasins sous-douane et la création d’un guichet unique pour les formalités de mise en consommation des véhicules.

Dès 2017, il sera lancé un système de suivi automatisé des camions de transport de marchandises par tracking électronique, la connexion informatisée de la douane nigérienne avec celle des principaux pays d’accès au commerce international (Bénin et Togo) et le renforcement des capacités humaines et matérielles, ainsi que l’extension et la modernisation de certains grands bureaux, notamment celui de Maradi, afin de contribuer à une meilleure maîtrise des opérations de dédouanement des marchandises.

Par ailleurs, des instructions ont été données, afin qu’il soit mis fin à certaines pratiques et habitudes observées au niveau de l’administration des douanes qui, des années durant, ont sévèrement ralenti la mobilisation des ressources internes, privant ainsi l’Etat de recettes précieuses, qui auraient permis la construction de plus d’hôpitaux, plus d’écoles, plus de routes et plus de points d’eau, pour nos populations.

S’agissant de la Direction Générale des Impôts, les réformes porteront sur la mise en place d’un système informatisé de suivi des impôts et des contribuables (SISIC), le rapprochement de l’administration des contribuables par l’ouverture de nouveaux centres, l’extension, au niveau national, du champ des compétences de la direction des grandes entreprises et celle du contrôle, le renforcement du dispositif interne de contrôle et d’audit fiscal. De même, le Comité Arbitral de Recours Fiscaux (CARFI) entrera dans une phase active pour permettre un dénouement diligent des recours fiscaux émis par les contribuables.

Toutes ces actions seront appuyées par un renforcement des effectifs de ces administrations afin d’élargir l’assiette fiscale, notamment au niveau de la taxe immobilière.

Relativement à celle-ci, le recrutement de 300 agents d’exécution permettra de conduire de manière résolue l’indentification et le recensement de toutes les propriétés immobilières, dont l’essor est fulgurant à travers tout le pays, pour faire rentrer l’État dans ses droits.

J’en appelle à votre sens de responsabilité pour un sursaut patriotique à travers la transmission spontanée des déclarations fiscales aussi bien par les propriétaires que par les locataires.

Au niveau de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique, les mesures visent le renforcement des procédures comptables, la mise en place d’un système informatisé de traitements des opérations, la connexion du Trésor aux systèmes de paiement modernes de la BCEAO, pour lui donner les moyens d’opérer comme une véritable banque, et la mise en place effective du Compte Unique du Trésor. Cette dernière mesure, dont le Niger est parmi les pays à l’avant-garde en la matière, vise à rationaliser la gestion de la trésorerie et contrôler l’utilisation des ressources publiques, qui sont éparpillées à travers plusieurs centaines de comptes. Elle contribuera également à donner une plus grande célérité dans le traitement des opérations financières de l’Etat.

À travers ces réformes, je suis convaincu que le gouvernement pourra assurer une meilleure mobilisation des ressources internes, ainsi qu’une meilleure efficacité de la dépense. À l’avenir, ces reformes aideront aussi l’Etat à éviter les retards dans le règlement de ses nombreux engagements. Je voudrais d’ailleurs, saisir cette occasion pour rassurer les agents de l’éducation, que des instructions ont été données afin que tous leurs arriérés de salaires soient réglés conformément aux engagements pris.

Mes Chers Concitoyens,

L’élargissement de l’assiette fiscale et l’optimisation du rendement des impôts et taxes seront accompagnés d’une gestion plus efficace et efficiente de la dépense publique.

À cet effet, le Gouvernement finalisera au cours de l’année 2017 le processus de mise en œuvre de la Loi organique relative aux lois de finances, notamment dans ses dispositions consacrant le passage au budget-programme, l’amélioration de la programmation et la budgétisation des investissements à travers la mise en place du dispositif et des techniques de budgétisation en Autorisation d’Engagement et Crédits de Paiement.

Cette modernisation de la gestion budgétaire nous permettra de rendre la politique budgétaire plus compatible et plus cohérente avec le cadre de politique de développement économique et social à moyen terme.

Elle sera également appuyée par l’élaboration de plans de passation de marchés, de plans d’engagements et de plans de trésorerie aussi bien au niveau global que sectoriel ainsi que par le renforcement de la gestion de la dette publique, à travers la modernisation des procédures et la surveillance de la soutenabilité budgétaire de la dette, et des Partenariats-Publics-Privés.

De manière spécifique, le Gouvernement s'attèle à la mise en place d’un fichier biométrique, relatif à la gestion des agents de l’Etat, des salaires, des pécules des contractuels et des bourses et allocations, afin de mettre fin à toutes les pratiques non conformes dans la gestion de ces secteurs vitaux pour notre développement. La gestion et le contrôle des marchés publics seront renforcés et modernisés à travers l’opérationnalisation du Système d’information et de gestion électronique des marchés publics (SIGMAP).

Afin de consolider les ressorts d’un développement harmonieux du secteur privé et parapublic, la mise en œuvre de la Stratégie de Développement du Secteur Financier et de la Stratégie Nationale de la Finance Inclusive sera accélérée et la gestion et le contrôle des Entreprises et Etablissements Publics seront renforcés.

Vous l’aurez compris, les réformes envisagées font une place importante à la lutte contre la corruption et au détournement des deniers publics.

S'agissant justement de la lutte contre la corruption, vous le savez, mais je ne le répéterai jamais assez, elle est pour moi une préoccupation majeure en ce qu'elle est l'indispensable levier du développement que j'ai promis au peuple nigérien. Depuis 2011, je me suis attelé à ce combat et notre pays connaît des progrès relatifs dans l'indice de perception de la corruption de Transparency International. Bien qu’ayant gagné 35 rangs depuis 2011 dans ce classement, notre pays ne peut pas se contenter de la 99eplace qu’il occupe actuellement. C’est pourquoi le gouvernement a soumis à l’assemblée Nationale qui l’a récemment adoptée, la loi contre la corruption, dispositif qui offre à la HALCIA un arsenal qui permettra de réaliser plus efficacement nos objectifs. J'engage donc la HALCIA, à l'utilisation de ce dispositif pour des résultats immédiats. Pour une efficacité totale du combat, particulièrement attendu par le peuple Nigérien, le gouvernement a déjà, à travers d’autres reformes, impulsé une politique pénale qui prône la tolérance zéro. En effet, le gouvernement a déjà mis en place on s’en souvient, d’autres mesures législatives et institutionnelles pour contribuer à la lutte contre la corruption. Il en est ainsi de la mise en place du Bureau Informations-Réclamations, Lutte contre la Corruption et le Trafic d’Influence dans le secteur judiciaire, de la mise en place du pole judicaire et des chambres spécialisées en matière économique et financière, de la modification de la loi portant code pénal, de la modification de la loi portant code de procédure pénal. Toutes ces réformes mettent un accent particulier sur la répression des détournements des deniers publiques en alourdissant aussi bien les peines d’emprisonnement que les peines d’amende.


Mes Chers Concitoyens ;

La migration, la sécurité, le renforcement des institutions démocratiques et républicaines, les réformes économiques et financières, le rétablissement du monopole fiscal de l’État et de l’efficacité de la dépense, la lutte contre la corruption, tels sont les thèmes sur lesquels j’ai voulu vous entretenir à l’occasion du 58ème anniversaire de la proclamation de la République. Tout en vous souhaitant bonne fête, je vous donne rendez-vous, plaise à Dieu, pour le 59ème anniversaire à Tahoua, le 18 Décembre 2017 et pour le 60ème anniversaire à Zinder, le 18 Décembre 2018.

Joyeuse fête de la République à toutes et à tous.

Je vous remercie

mardi 13 décembre 2016

Agadez abrite un colloque international consacré à la migration

Le 18 décembre 2016, la ville d’Agadez va accueillir les festivités de la fête tournante de la proclamation de la République du Niger. En attendant le jour j’y, la ville accueille plusieurs manifestations comme en témoigne l’ouverture ce 12 décembre 2016 d’un colloque international sur thème : "Les dynamiques migratoires en Afrique de l’ouest : Histoire, Flux et Enjeux actuels". 

Ce sera une formidable occasion pour les participants durant (3) trois jours, de disséquer plusieurs thématiques sur la question fondamentale des migrations à l’heure où l’étranger est de plus en plus le "no bienvenu" à travers le monde. Hier à l’ouverture des travaux, le Président du Conseil régional d’Agadez, M. Mohamed Anako a délimité le canevas de travail. Pour lui dont la ville accueille en continu des migrants, il ne s’agit pas de faire le procès de la migration. C’est une rencontre d’échange qui devrait parler de la protection de la dignité humaine, la sensibilisation aux respects de la réglementation de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace ouest africain,…

Hasard de calendrier, ce colloque se tient au moment où l’Algérie a expulsé des centaines de migrants ouest africains. Plusieurs nigériens, maliens, guinéens et sénégalais arrêtés en Algérie pour « séjour illégal » sont arrivés à Agadez dans des camions affrétés par Alger le jeudi 8 décembre 2016 soit seulement 4 jours avant l'ouverture de ce colloque. 

Ce colloque est une initiative de la jeune université d’Agadez. Les conclusions seront une nouvelle contribution dans la quête de réponses aux défis de la migration qui n’est pas un défi nouveau pour notre humanité. Comme le disait le Pape François dans sons message pour la 100e journée mondiale des migrants et des réfugiés le 19 janvier 2014, "Migrants et réfugiés ne sont pas des pions sur l’échiquier de l’humanité. Il s’agit d’enfants, de femmes et d’hommes qui abandonnent ou sont contraints d’abandonner leurs maisons pour diverses raisons, et qui partagent le même désir légitime de connaître, d’avoir mais surtout d’être plus. Le nombre de personnes qui émigrent d’un continent à l’autre, de même que celui de ceux qui se déplacent à l’intérieur de leurs propres pays et de leurs propres aires géographiques, est impressionnant. Les flux migratoires contemporains constituent le plus vaste mouvement de personnes, sinon de peuples, de tous les temps. En marche avec les migrants et les réfugiés, l’Église s’engage à comprendre les causes qui sont aux origines des migrations, mais aussi à travailler pour dépasser les effets négatifs et à valoriser les retombées positives sur les communautés d’origine, de transit et de destination des mouvements migratoires".

PREDAM : Cérémonie d’autonomisation 70 jeunes à Maradi

Ce mardi 29 novembre 2016 apprenants, Parents, éducateurs, formateurs, amis et connaissances, se sont rendus au siège du Projet de Réinsertion des Enfants en difficulté des villes d’Agadez et de Maradi. Ils étaient au rendez-vous pour rehausser de leur présence la cérémonie d’autonomisation marquant la fin de formation de 70 d’entre eux à Maradi. Ils sont aujourd’hui récompensés de leurs efforts de formation en couture, coiffure, mécanique, menuiserie, soudure, froid et plomberie. Cette chance leur a été offerte par la Caritas Développement Niger et la Caritas Allemagne DCV grâce à un financement du ministère allemand de la Coopération économique et du Développement.
La cérémonie a commencé par la présentation de plusieurs sketches sur le PREDAM. Les enfants ont dit toute leur reconnaissance et celle de leurs parents aux éducateurs, formateurs, bienfaiteurs qui leur ont permis d’achever leurs formations.
Plusieurs allocutions ont marqué cette cérémonie rehaussée par la présence de l’Evêque du diocèse de Maradi, le 2ème vice maire de Maradi ainsi que d’autres invités de marques. 
Dans le mot introductif qu’il a prononcé, Monsieur Abdoulmoumouni Illo Directeur de la Caritas diocésaine de Maradi à rappeler la mission de justice sociale de la CADEV de la Caritas Développement et la DCV à travers le PREDAM.
Pour sa part, le Vice maire de Maradi M. Bazeye Mamadou a remercié la Caritas et ses partenaires pour le travail accompli pour réduire le taux important de déperdition des enfants dans la région de Maradi et prodiguer des conseils aux membres des comités de veille mis en place par le projet pour continuer l’accompagnement des enfants et leur permettre de tenir le cap de la croissance. 
De son côté, Mgr Ambroise Ouédraogo Evêque de Maradi a dit toute sa reconnaissance pour le travail accompli pour ses enfants « qui constituent l’avenir du Niger ».
Les comités de veille mis en place ont un rôle important dans la pérennisation des acquis et ils ont compris ce qui est attendu d’eux.



mardi 6 décembre 2016

Algérie : rafle de plus de 15000 ressortissants subshariens

Près de 1500 subsahariens « en séjour irrégulier » ont été arrêtés en l’Algérie depuis jeudi dernier. Ils ont été interpellés par les autorités algériennes qui les renvoient vers les frontières nigériennes et maliennes. Les migrants ont été nuitamment arrêtés dans la capitale algérienne sur ordre du Wali d’Alger selon la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH). Les images de certains médias montrent des personnes interpellées et détenues dans des conditions difficiles. Certaines arrestations ont été musclées suivant plusieurs témoins. Les personnes arrêtées sont convoyées dans des bus vers Tinzaouatine proche du Mali ou Tamnarasset proche du Niger et seront expulsées vers leurs pays d’origine. Au Niger, les autorités ont confirmé selon RFI avoir été saisies par Alger pour « le passage d’un convoi de migrants à destination de leurs pays d’origine ». 

Les migrants subsahariens sont régulièrement refoulés des pays du Maghreb notamment de l’Algérie qui confie les opérations à la Croix Rouge algérienne. Les personnes arrêtées en Algérie y sont pour de petits métiers notamment sur les différents chantiers de construction de l’Algérie. Certains travaillent pour réunir l’argent nécessaire pour poursuivre leur voyage vers les côtes méditerranéennes dans l’espoir de gagner l’Europe. 

Les expulsions malheureusement ne constituent pas la solution aux problèmes. Les jeunes quittent généralement leur pays parce que chez eux, leur rêve d’un avenir meilleur a été hypothéqué. Certains reviendront à nouveau en Algérie preuve que la solution doit prendre en compte leurs préoccupations, leur rêve d’un emploi, d’une vie qui permet de vivre dignement et décemment en tant que créature de Dieu. A défaut de ce rêve, ils arrivent par centaines chaque semaine à Agadez au Niger dans le but de poursuivre leur voyage vers des pays qu’ils jugent capables de leur offrir ce rêve. 

Selon l’Organisation Internationale des Migrants OIM, plus de 256.000 migrants en partance pour l’Algérie et la Libye ont foulé le sol nigérien entre le 1er février et le 22 août 2016 aux points de passage des migrants en route pour la Libye ou l’Algérie.

Monseigneur Laurent Lompo était l'hôte des paroissiens de Maradi ce dimanche 4 décembre 2016

L’Archevêque de Niamey Monseigneur Laurent Lompo était ce deuxième dimanche de l’Avent à Maradi. Il était venu participer à la 17ème session ordinaire du Conseil d’Administration de la Caritas Développement Niger. L’archevêque de Niamey est resté pour la messe dominicale et pour remercier le Seigneur pour les bienfaits de Dieu pour son troupeau qui est arrivé. 

« Je suis là ce matin pour dire merci à Dieu pour les grâces qu’il m’a donné d’être Evêque à Niamey puis Archevêque à Niamey et vivre cette grâce avec vous. J’ai accepté être ici pour que nous puissions grandir ensemble dans la foi et je suis là pour la première fois en tant qu’Archevêque pour vous dire merci ». Ce sont les mots que l’archevêque à prononcer en introduction de son homélie. Il a ensuite expliqué son rôle d’archevêque un rôle qui l’oblige à venir de temps en temps à Maradi pour voir le peuple de Dieu qui est ici et les réconforter. Monseigneur Laurent Lompo a ensuite expliqué les attributs de l’archevêque et le symbolisme du pallium. « En tant d’archevêque j’ai la mission de coordination d’une circonscription ecclésiastique qui englobe Niamey et Maradi et à ce titre je dois œuvrer pour que l’Eglise soit visible à Niamey comme à Maradi. Je suis un pasteur qui porte les brebis qui m’ont été confiées sur mes épaules. Avec le diocèse de Maradi, il ne s’agit pas d’un rôle de tutelle mais nous sommes appelés à collaborer pour que l’Evangile soit bien annoncé. Je viendrai vous voir souvent parce que je ne peux pas être coordinateur sans aller sur le terrain ».

Abordant les textes liturgiques du jour, Monseigneur Laurent Lompo a insisté sur la vision que donne le prophète Isaïe dans la première lecture. Monseigneur Laurent a dit que l’usage du futur simple par Isaïe témoigne que la possibilité n’est pas lointaine. Le Christ va venir mais avant cela, il nous donne des signes « Celui qui viendra ne jugera suivant les apparences ». Les signes donnés par le prophète Isaïe sont « des signes d’espérance que chacun de nous devra avoir, des signes à travers la vie des animaux ». archevêque a précisé que les mêmes signes sont évoqués par Jean le Baptiste dans l’Evangile quand il annonce que le Messie qui viendra ne jugera pas selon les apparences : « je peux être tous les soirs à la messe sans aucun mérite. La conversion est très importante pour rester loin des apparences et si je n’accepte pas la conversion, je viens seulement pour faire plaisir aux hommes et non à Dieu ». L’archevêque de Niamey a insisté sur la justice et l’humilité. « On ne peut rien mériter sans être humble et si nous agissons sans humilité, vaine est notre foi ».

Avant le rite de renvoi, Mgr Laurent Lompo a demandé aux fidèles de ne pas décourager et de persévérer dans la foi. Aux prêtres en mission dans le diocèse, il leur a demandé de faire l’effort d’apprendre les langues locales pour mieux annoncer l’Evangile. Les fidèles de Maradi ont offert une Bible en langue haoussa à l’archevêque a dit toute sa gratitude pour ce geste.

Il faut préciser qu'au cours de cette Eucharistie la Communauté Chrétienne de Base Charles de Foucauld a fait une action de grâce à l'occasion du centenaire de la mort de leur saint patron et Bienheureux.

Les échanges se sont poursuivis dans la cour de cathédrale avec les fidèles qui étaient très heureux d’accueillir pour la première fois leur archevêque. Mgr Laurent est reparti dimanche pour Tahoua pour une visite pastorale. L’Archidiocèse de Niamey a donné deux missionnaires Fidei donum qui anime la paroisse de Tahaoua. 

Serge Xavier Oga

lundi 5 décembre 2016

Homélie du deuxième dimanche de Temps de l’Avent

Chers frères et sœurs, les lectures de ce deuxième dimanche de l’Avent n’ont rien de vraiment particulier par rapport au temps de l’Avent. Tout comme celles du dimanche passé, elles sont elles aussi, centrées sur la venue du Seigneur. Cependant, si les textes du dimanche passé, précisément l’évangile, parlaient plus du second retour triomphal du Seigneur, où ceux qui seront vigilants, prêts et exemplaires par la qualité de leur vie, seront sauvés et jouiront de la félicité céleste ; les insensés par contre, que l’évangéliste Matthieu traduisait dans cette anecdote du temps de Noé lorsqu’il disait que « la venue du Fils de l’Homme rappellera le temps de Noé… les gens mangeaient, ils buvaient, hommes et femmes se mariaient, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche…, seront surpris pour n’avoir rien su jusqu’à ce que vienne le déluge, et il les a tous emportés. Alors, de deux hommes dans un même champ, l’un sera pris, l’autre laissé… » (Mt 24, 37-41) Comme vous l’aurez remarqué, dans les textes de ce deuxième dimanche, il ne s’agit pas d’un second retour du Fils de l’Homme mais d’une simple venue du Seigneur qui fut déjà annoncée dans l’Ancien Testament par le prophète Isaïe (Is 11, 1) et dont la présence effective serait synonyme de justice véritable (Is 11, 3), de réconciliation et de paix « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera à côté du chevreau, le veau et le lion s’en iront au même pâturage sous la conduite d’un petit garçon…. » (Is 11, 6), d’amour et de fraternité « La vache et l’ourse seront amies, leurs petits dormiront ensemble, et le lion mangera de la paille comme le bœuf. Le bébé jouera sur le nid du serpent, l’enfant à peine sevré mettra la main dans le trou de la vipère. On ne fera plus de mal,» (Is 11, 7-9). Et ce qui nous est demandé pour cette venue, c’est de lui préparer le chemin, d’aplanir le sol, nous dit l’Evangéliste Matthieu, lorsqu’il rapporte le cri de Jean le Baptiseur qui exhortait le peuple à la conversion en disant : “Convertissez-vous…Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez le sol devant lui. » C’est un appel à la conversion que nous connaissons tous. Mais que pouvons-nous retenir de nouveau à ce sujet? Voilà des certitudes qui nous égarent parfois. Chers frères et sœurs dans le Christ, Tout comme le dimanche passé, la liturgie de ce deuxième dimanche nous invite à la conversion. Mais plus encore, oserai-je le dire, à l’engagement du chrétien pour rendre effective, par ses actes quotidiens, la venue du Fils de l’Homme notre Seigneur. Il n’est plus ce Messie lointain qu’on devrait toujours attendre comme le croit encore le Juif, convaincu que le Messie de Jahvé n’est pas encore venu dans le monde. Le nôtre est déjà là, dont nous devons révéler la présence chaque jour par la qualité de nos actes et de notre être chrétien. En effet, dans la première lecture de ce deuxième dimanche, nous avons entendu que le prophète Isaïe prédisait déjà la venue d’un rejeton qui sortirait de la souche de Jessé et qu’il ne jugera pas sur les apparences, ne décidera pas sur un bruit qui court. Il jugera les petits avec justice, il défendra les droits des pauvres du pays. » Oh que c’est beau cette prophétie ! Comme nous voudrions la voir se réaliser si tôt ! Oui chers frères et sœurs, chaque fois que nous rendons possible la justice autour de nous, chaque fois que nous défendons les droits des pauvres, nous rendons ainsi effective la venue de ce rejeton de de la souche de Jessé au milieu de nous et qu’ainsi, le nouveau temps du salut a déjà commencé. (Mt 15, 5 ; Lc 4, 16-21) Son règne, mieux sa présence est aussi synonyme de paix, de tolérance, d‘unité, de réconciliation comme nous venons de l’entendre. «Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera à côté du chevreau, le veau et le lion s’en iront au même pâturage sous la conduite d’un petit garçon. La vache et l’ourse seront amies, leurs petits dormiront ensemble, et le lion mangera de la paille comme le bœuf. Le bébé jouera sur le nid du serpent, l’enfant à peine sevré mettra la main dans le trou de la vipère. » Qui de nous n’aspire-t-il pas à la paix, à l’entente, à la tolérance, à la réconciliation ? Même le grand malfaiteur en aspire lui aussi, quelle qu’en soit la dimension égoïsme de son aspiration. Oh ! Comme il est urgent qu’il vienne ce Messie! C’est la grande attente de tous les jours. Mais, est-ce que nous ne l’attendons pas dans le vide ? Où serait-il pour que nous l’attendions ainsi, au moment où lui-même nous l’avait bien dit que : « Je suis avec vous jusqu’à la fin de temps !» Ne serait-il pas alors question de le trouver et de le révéler aux autres, à notre entourage par nos actes de tous les jours? Voilà le vrai sens de l’Avent pour moi : une prise de conscience active de la présence du Messie au monde et l’urgence de le révéler à notre entourage par la qualité de notre agir et de notre être chrétien. En prenant notre condition humaine, Jésus aurait déjà rendu sa venue immanente en nous et qu’il assignait ainsi aux hommes, la mission de le révéler davantage aux monde, jour à près jour. Ainsi donc, le cri de Jean le Baptiseur « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez le sol » serait pour ainsi dire, une réelle invitation à l’agir bon du chrétien afin de poser des actes qui rendent effective et pérennisent la venue du Seigneur au monde. Puisse l’esprit de Dieu en nous, nous inspirer à poser des actes qui attestent que le Seigneur est déjà venu, qu’il est au milieu de nous et que le temps de l’Avent est un moment propice qui nous est donner de prendre davantage conscience des exigences de poser des actes concrets qui révèlent la présence de Dieu au milieu de son peuple, Amen. Bonne méditation à tous et à toutes. 
KIYE M. Vincent