lundi 5 décembre 2016

Homélie du deuxième dimanche de Temps de l’Avent

Chers frères et sœurs, les lectures de ce deuxième dimanche de l’Avent n’ont rien de vraiment particulier par rapport au temps de l’Avent. Tout comme celles du dimanche passé, elles sont elles aussi, centrées sur la venue du Seigneur. Cependant, si les textes du dimanche passé, précisément l’évangile, parlaient plus du second retour triomphal du Seigneur, où ceux qui seront vigilants, prêts et exemplaires par la qualité de leur vie, seront sauvés et jouiront de la félicité céleste ; les insensés par contre, que l’évangéliste Matthieu traduisait dans cette anecdote du temps de Noé lorsqu’il disait que « la venue du Fils de l’Homme rappellera le temps de Noé… les gens mangeaient, ils buvaient, hommes et femmes se mariaient, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche…, seront surpris pour n’avoir rien su jusqu’à ce que vienne le déluge, et il les a tous emportés. Alors, de deux hommes dans un même champ, l’un sera pris, l’autre laissé… » (Mt 24, 37-41) Comme vous l’aurez remarqué, dans les textes de ce deuxième dimanche, il ne s’agit pas d’un second retour du Fils de l’Homme mais d’une simple venue du Seigneur qui fut déjà annoncée dans l’Ancien Testament par le prophète Isaïe (Is 11, 1) et dont la présence effective serait synonyme de justice véritable (Is 11, 3), de réconciliation et de paix « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera à côté du chevreau, le veau et le lion s’en iront au même pâturage sous la conduite d’un petit garçon…. » (Is 11, 6), d’amour et de fraternité « La vache et l’ourse seront amies, leurs petits dormiront ensemble, et le lion mangera de la paille comme le bœuf. Le bébé jouera sur le nid du serpent, l’enfant à peine sevré mettra la main dans le trou de la vipère. On ne fera plus de mal,» (Is 11, 7-9). Et ce qui nous est demandé pour cette venue, c’est de lui préparer le chemin, d’aplanir le sol, nous dit l’Evangéliste Matthieu, lorsqu’il rapporte le cri de Jean le Baptiseur qui exhortait le peuple à la conversion en disant : “Convertissez-vous…Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez le sol devant lui. » C’est un appel à la conversion que nous connaissons tous. Mais que pouvons-nous retenir de nouveau à ce sujet? Voilà des certitudes qui nous égarent parfois. Chers frères et sœurs dans le Christ, Tout comme le dimanche passé, la liturgie de ce deuxième dimanche nous invite à la conversion. Mais plus encore, oserai-je le dire, à l’engagement du chrétien pour rendre effective, par ses actes quotidiens, la venue du Fils de l’Homme notre Seigneur. Il n’est plus ce Messie lointain qu’on devrait toujours attendre comme le croit encore le Juif, convaincu que le Messie de Jahvé n’est pas encore venu dans le monde. Le nôtre est déjà là, dont nous devons révéler la présence chaque jour par la qualité de nos actes et de notre être chrétien. En effet, dans la première lecture de ce deuxième dimanche, nous avons entendu que le prophète Isaïe prédisait déjà la venue d’un rejeton qui sortirait de la souche de Jessé et qu’il ne jugera pas sur les apparences, ne décidera pas sur un bruit qui court. Il jugera les petits avec justice, il défendra les droits des pauvres du pays. » Oh que c’est beau cette prophétie ! Comme nous voudrions la voir se réaliser si tôt ! Oui chers frères et sœurs, chaque fois que nous rendons possible la justice autour de nous, chaque fois que nous défendons les droits des pauvres, nous rendons ainsi effective la venue de ce rejeton de de la souche de Jessé au milieu de nous et qu’ainsi, le nouveau temps du salut a déjà commencé. (Mt 15, 5 ; Lc 4, 16-21) Son règne, mieux sa présence est aussi synonyme de paix, de tolérance, d‘unité, de réconciliation comme nous venons de l’entendre. «Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera à côté du chevreau, le veau et le lion s’en iront au même pâturage sous la conduite d’un petit garçon. La vache et l’ourse seront amies, leurs petits dormiront ensemble, et le lion mangera de la paille comme le bœuf. Le bébé jouera sur le nid du serpent, l’enfant à peine sevré mettra la main dans le trou de la vipère. » Qui de nous n’aspire-t-il pas à la paix, à l’entente, à la tolérance, à la réconciliation ? Même le grand malfaiteur en aspire lui aussi, quelle qu’en soit la dimension égoïsme de son aspiration. Oh ! Comme il est urgent qu’il vienne ce Messie! C’est la grande attente de tous les jours. Mais, est-ce que nous ne l’attendons pas dans le vide ? Où serait-il pour que nous l’attendions ainsi, au moment où lui-même nous l’avait bien dit que : « Je suis avec vous jusqu’à la fin de temps !» Ne serait-il pas alors question de le trouver et de le révéler aux autres, à notre entourage par nos actes de tous les jours? Voilà le vrai sens de l’Avent pour moi : une prise de conscience active de la présence du Messie au monde et l’urgence de le révéler à notre entourage par la qualité de notre agir et de notre être chrétien. En prenant notre condition humaine, Jésus aurait déjà rendu sa venue immanente en nous et qu’il assignait ainsi aux hommes, la mission de le révéler davantage aux monde, jour à près jour. Ainsi donc, le cri de Jean le Baptiseur « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez le sol » serait pour ainsi dire, une réelle invitation à l’agir bon du chrétien afin de poser des actes qui rendent effective et pérennisent la venue du Seigneur au monde. Puisse l’esprit de Dieu en nous, nous inspirer à poser des actes qui attestent que le Seigneur est déjà venu, qu’il est au milieu de nous et que le temps de l’Avent est un moment propice qui nous est donner de prendre davantage conscience des exigences de poser des actes concrets qui révèlent la présence de Dieu au milieu de son peuple, Amen. Bonne méditation à tous et à toutes. 
KIYE M. Vincent

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