mercredi 23 novembre 2016

Niamey abrite le premier forum de Dialogue Intra et Interreligieux de la CEDAO « éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et interreligieux ».

Le Cardinal John Onaiyekan, Archevêque de l’archidiocèse d'Abuja prend depuis hier au premier à la première édition du forum régional de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur l'Education à la Culture de la Paix à travers le Dialogue Intra et Interreligieux à Niamey. Le Cardinal participe en compagnie de Majesté Alhaji Saad Mahamadu Abubakar III sultan de Sokoto tous deux parrains de ce forum. C’est le président de la République du Niger Issoufou Mahamadou qui ouvert ce forum sur le thème « éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et interreligieux ». Il s’agit pour l’espace ouest africain de réfléchir et d’œuvrer pour la coexistence pacifique entre l'ensemble des populations de l'espace communautaire, un espace qui est en proie à des conflits interreligieux.

Hier dans le discours qu’il a prononcé à l’ouverture du forum, le Président de la République du Niger, Issoufou Mahamadou a d’abord exprimé toute sa reconnaissance « à l'endroit de Sa Majesté Alhaji Saad Mahamadu Abubakar III, Amirul Mumineen et sultan de Sokoto et de Son Eminence cardinal John Onaiyekan, Archevêque du diocèse d'Abuja pour avoir promptement accepté d'être les parrains des travaux du présent Forum ». Mahamadou Issoufou a ensuite évoqué les menaces terroristes auxquelles font face les pays de la zone Sahélo-Saharienne, et du bassin du Lac Tchad à l’instar de plusieurs régions du monde. 

« Dans ces régions, des gens tuent, violent, oppriment au nom de l'Islam. Ailleurs, on assiste à l'instrumentalisation d'autres religions à des fins politiques, économiques ou sociales. Au regard de ce contexte difficile, le thème Education à la Culture de la Paix à travers le Dialogue Intra et Interreligieux est plus que jamais d'actualité ». Citant un proverbe rwandais « la maison qui ne parle pas meurt », le Président du Niger a invité les fidèles de toutes les religions à dialoguer pour mieux se connaitre et pour éviter des conflits. « Les fidèles à l'intérieur de chaque religion doivent se parler, doivent communiquer. Le dialogue intra religieux est une source d'enrichissement et une occasion pour approfondir et maitriser sa propre religion. Le Prophète (PSL), ne disait-il pas que la diversité d'opinions au sein de la communauté est une bénédiction ? ».

Le président Niger a souhaité que le dialogue interreligieux se déroule dans le respect et la reconnaissance de l'autre. « Le dialogue interreligieux doit, pour être fructueux faire cohabiter les religions afin qu'elles puissent se féconder les unes les autres et que chacun puisse approfondir sa propre religion et contribuer à la tolérance et à la paix ».

S’agissant du dialogue intra religieux le Président nigérien y voit « une source d'enrichissement et une occasion pour approfondir et maitriser sa propre religion ».

Le Président Issoufou Mahamadou a cité des versets du Coran et la Bible qui appellent à une cohabitation pacifique entre fidèles de plusieurs religions.

« L'apôtre Paul nous exhorte à supporter patiemment les autres en dépit de leurs erreurs : «En toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l'amour.» (Bible chapitre Ephésiens 4.2). Le Coran n'a-t-il pas dit : « Lâ ikrâta fî d-dîni » « Pas de contrainte en matière de religion » (sourate La Vache verset 256.). De même ne dit-il pas "Si ton Seigneur voulait, tous ceux qui sont sur la terre, tous, croiraient. Est-ce à toi de contraindre (krh) les gens à être croyants ? Il n'est en personne de croire, que par la permission de Dieu." sourate 10 verset 99. Il faut mentionner encore le verset 32 de la sourate 5 cité habituellement de manière raccourcie : "Quiconque tuerait une personne, c'est comme s'il avait tué toute l'humanité". 

Le Président a insisté également sur la tradition d'ouverture et de tolérance dans l’Islam, une tradition qui « part du principe qu'il n'y a pas de foi sans raison et que la raison a besoin de connaître ses limites. Sur le chemin de la paix, la foi est notre lumière, et la raison notre boussole.

Issoufou Mahamadou a appelé de vive voix à un dialogue où chacun s’engage avec humilité, vérité où chacun affirme son identité, ses valeurs, sa spiritualité mais sans penser « détenir chacun la vérité absolue ». 

Revenant sur l’actualité de l’espace CEDAO caractérisée par un terrorisme radical dont la ligne directrice a une connotation religieuse, le Président Mahamadou Issoufou a demandé aux participants l’examen du thème sous divers angles et de ne jamais considérer la paix comme un acquis. 

« Il n'est un secret pour personne que la paix ne doit jamais être considérée comme un acquis, mais s'inscrit dans un processus continuel qui doit être cultivé et nourri par toutes et par tous. Avec comme principal résultat attendu la déclaration de Niamey, les recommandations et résolutions concrètes qui sortiront de vos réflexions feront l'objet d'attention particulière de la part de nos Etats respectifs ».

Rappelons que l’Archevêque de Niamey, Mgr Laurent Lompo prend part à ce forum dont les conclusions pourraient devenir une feuille de route pour faire dialoguer les fidèles de la CEDAO.



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