Les journalistes du monde entier célèbrent ce jour, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Le thème retenu cette année est : "Accès à l’information et aux libertés fondamentales - C’est votre droit !"
Cette journée a pour vocation de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse; d’évaluer la liberté de la presse; de défendre les médias des attaques contre leur indépendance; de se souvenir des journalistes tués parce qu'ils faisaient leur devoir.
Il est aujourd’hui difficile et pénible d’être journaliste dans les pays pauvres et en plein chantier démocratique. Tout journaliste qui pense autrement que la point de vue officielle est considéré comme opposant ou à la solde de l’opposition. A l’inverse, ceux qui magnifient le pouvoir sont bien vus. Le public a droit à l’information et à la vraie information. Mais il est de plus en plus difficile d’acceder à la bonne information.
Suivant le bord où l’on se trouve, le verre est considéré comme à moitié vide ou à moitie plein.
Cette année au Niger, le ministre de la communication a livré un message radio télévisé hier veille de cette journée. Et la ministre de la Communication Mme Amina Moumouni a rappelé tous les arsenaux pris par le Niger pour faciliter l'exercice du métier de journaliste notamment l'ordonnance du 4 juin 2010 consacrant la dépénalisation des délits commis par voie de presse. La ministre de la Communication a regretté que malgré tous les efforts, le Niger a perdu des points dans le classement sur la liberté de presse de 2016. Effectivement selon, ce classement de l'ONG Reporters Sans frontières (RSF), le Niger a régressé en perdant 5 places. Il est classé à la 52ème place sur 180 pays. RSF précise que « dans un contexte international marqué par la lutte contre le terrorisme et alors que le président Issoufou tente d’assurer sa succession, la situation de la liberté de l’information au Niger s’est particulièrement dégradée en 2015. En janvier, plusieurs médias ont fait les frais de violences policières pour avoir couvert les manifestations post-Charlie Hebdo. Arrestations de journalistes et entraves à l’exercice du métier ont été relevées à l’approche des élections présidentielles de février. L’accès aux réseaux sociaux comme Facebook et WhatsApp, ainsi que l’envoi de SMS, ont été bloqués pendant près de trois jours ».
Le Niger a de quoi se réjouir selon la ministre de la communication puisqu'il devance le Bénin ou le Senegal dans ce classement, des pays considérés "favorables" à la liberté de presse. Il y a certes des progrès mais il y a encore des efforts à faire pour permettre aux journalistes d’exercer librement comme le souhaite M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU dans son message à l’occasion du 3 mai; « en cette Journée mondiale de la liberté de la presse, j’exhorte tous les gouvernements, politiciens, entreprises et citoyens à promouvoir et à protéger l’indépendance et la liberté des médias. Sans ce droit fondamental, la population est moins libre et moins autonome, mais avec, nous pourrons construire ensemble un monde digne et offrant des possibilités à tous. ».
L’année 2015 a été un peu dure pour les journalistes nigériens notamment le mois de novembre 2015 où cinq journalistes ont été arrêtés en dix jours sur fond de tensions politiques à l’approche de l’élection présidentielle de février. Tout en déplorant ces arrestations, il est aussi urgent d’inviter certains confrères à plus de professionnalisme dans le traitement de l’information. Il est parfois difficile aux journalistes de résister à l’appel du ventre. Il est urgent s’agissant du Niger de voir émerger des sociétés de presse capables de prendre en charge le salaire des journalistes. Les journalistes ainsi que les décideurs doivent ensemble œuvrer pour plus de professionnalisme afin de relever les défis liés à l'information et la sécurité des journalistes. La liberté de la presse est vitale pour la démocratie. Le journaliste pour bien informer le public, a besoin d'être sécurisé et d'exercer librement.
Serge Xavier Oga
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