Le Président
Issoufou Mahamadou a pris part au Sommet Humanitaire Mondial à Istanbul ouvert
le lundi 23 mai 2016 en Turquie. Placé sous le thème « comment pouvons-nous agir ensemble pour créer un monde plus sûr et
plus humain ? », ce sommet convoqué par le Secrétaire Général des Nations
unies Ban Ki-moon, a réuni tout le gotha mondial des décideurs et des acteurs
humanitaires. Il s’agit de réfléchir ensemble pour améliorer la manière globale
de répondre aux crises humanitaires provoquées par les conflits et le
changement climatique.
Le Président
nigérien dans le discours qu’il a prononcé à la tribune officiel de ce sommet
le lundi 23 mai, a souligné que la
décision de la communauté internationale de se pencher sur les questions humanitaires « tombe à point nommé, au regard des
situations d’urgence humanitaire toujours plus nombreuses dans le monde »
parce que « les variations
climatiques, les crises alimentaires et énergétiques, les épidémies et risques
naturels, le sous-développement, l’exclusion, les inégalités, les conflits
d’origine ethnique et ceux liés à l’intolérance religieuse provoquent des
tragédies humanitaires qui affectent un nombre croissant de personnes,
notamment dans les pays les plus pauvres
du monde faisant passer les coûts des actions humanitaires de deux milliards de
dollars il y a 10 ans a plus de 24 milliards de dollars aujourd’hui ».
Face à l’ampleur
de la situation humanitaire et vu surtout les mécanismes traditionnels de
réponse humanitaire, qui jusqu’ici hélas se révèlent inadaptés et de plus en
plus insuffisants, Mahamadou Issoufou a invité la communauté internationale à « réfléchir sur les meilleurs moyens de
rendre plus effectifs les mécanismes existants dans la prise en charge des
situations humanitaires et d’imaginer, le cas échéant, de nouvelles approches
pour des réponses plus adaptées à ces situations notamment à travers l’identification
et la mise en place de financements innovants ». Le président nigérien
a également demandé de revoir la stratégie de mise en œuvre des actions d’urgences pour désormais « associer aux secours d’urgence les
réponses aux questions de résilience des populations affectées ».
Le Niger par la
voix de son président a aussi demandé à la communauté internationale de
s’attaquer aux causes profondes à l’origine de ces situations dont les plus
communes sont les conflits armés et les catastrophes liées au changement du
climat et à sa variabilité. Mahamadou Issoufou a exhorté la communauté
internationale à s’attaquer aux causes profondes à l’origine des situations de
crises humanitaires car dit-il « se contenter de l’assistance
humanitaire, quelle que soit son ampleur, c’est s’attaquer aux symptômes sans
guérir le mal ».
La situation humanitaire
au Niger est caractérisée par l’instabilité sécuritaire dans certaines parties
du Mali, de la Libye et dans la région du Lac Tchad. Plusieurs milliers de
personnes ont trouvé refuge au Niger depuis 2011. Faits nouveaux, depuis 2015,
on assiste également à un mouvement interne de déplacés fuyant les exactions de
Boko Haram dans le sud-est du pays. A tous ces défis humanitaires, il faut
ajouter les flux migratoires de personnes en provenance de toutes les régions
de l’Afrique qui transitent par Agadez à
destination de l’Europe via l’Algérie ou la Libye.
Parmi les
humanitaires dont le président nigérien a loué les actions figurent la Caritas
Développement Niger qui volent au secours des différentes populations affectées
par les crises humanitaires. Précisément à Diffa, près de 20.000 personnes ont
bénéficié déjà de l’assistance de la Caritas qui vient de lancer une autre
action en faveur de plus de 17.000 personnes toujours dans la région de Diffa.
Serge Xavier OGA
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