Abuja, la capitale du Nigéria a accueilli le samedi 14 mai 2016 un sommet international consacré à la à la lutte contre Boko Haram. Cette rencontre à laquelle ont participé le Bénin, le Cameroun, le Tchad, le Gabon, le Sénégal, le Togo, la Guinée Equatoriale, le Gabon, des pays de la région ouest africaine et centrale concernés par la question, est le deuxième sommet régional du genre entièrement consacré à la lutte contre Boko Haram. Elle a connu aussi la participation du Président Français François Hollande, du Secrétaire d’État américain adjoint, Antony Blinken, du Chef de la diplomatie britannique Philip Hammond, des Représentants de la Chine, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine. Il s’est agi pour les participants de procéder à l'évaluation des actions entreprises dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram, …Le sommet d’Abuja se tient deux ans après la rencontre de Paris consacrée au même sujet. Elle a permis de dégager des perspectives virtuelles pour la paix et le développement autour du bassin du lac Tchad.
Chaque pays a présenté sa stratégie dans la lutte contre Boko. Depuis plusieurs années déjà, les insurgés de Boko Haram terrorisent les populations civiles au Niger, au Tchad et au Cameroun. Ils sèment la mort sans discernement et il est de plus en plus probable qu’aucune armée régionale n’a à elle seule la capacité d’endiguer les attaques.
Samedi à Abuja, le président nigérien Mahamadou Issoufou, pays frontalier des zones nigérianes sous contrôle de Boko Haram a salué les progrès importants dans la lutte à travers la mutualisation des capacités opérationnelles et de renseignements. Il a reconnu que Boko Haram demeure une menace et il faut travailler en coopération pour mieux lutte contre. Mahamadou Issoufou a annoncé le coup financier des actions qui pèsent lourdement sur les finances publiques du Niger et a précisé que le Niger a dû multiplier, depuis 2010, par quinze (15) ses investissements militaires : « Il consacre désormais plus de 10% de son PIB aux dépenses de défense et de sécurité ». Le président nigérien a également abordé la question des conséquences humaines, humanitaires, économiques et sociales des attaques de Boko-Haram des dans les zones affectées: pertes en vies humaines, civiles et militaires, paralysie de l’activité économique, fermeture des écoles et des centres de santé, des dizaines de milliers de réfugiés et de personnes déplacées. Il faut prendre en charge toutes ses victimes.
Les chefs d’Etat participants au sommet d’Abuja ont à l’issue des échanges, recommandé que les pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad affectés par l'insurrection « de prendre des mesures préventives telle l'utilisation des leaders traditionnels et religieux pour prévenir et dissuader les jeunes influençables de se radicaliser et d'offrir une porte de sortie à ceux qui sont prêts à renoncer à la violence à travers un programme effectif de déradicalisation, en plus des mesures destinées à encourager les civils impliqués dans les opérations de sécurité à se démobiliser et à retourner à la vie conventionnelle ».
Le sommet a reconnu également que la solution aux problèmes Boko Haram ne peut pas être que militaire. Et c’est pourquoi, ils ont appelé à une « action gouvernementale de développement en vue d'en éradiquer les causes dans le Bassin du Lac Tchad, à travers le développement de l'éducation et l'octroi des opportunités économiques ».
Depuis le début de l’insurrection, des millions de personnes ont été contraintes à tout abandonner et à se réfugier hors de leur milieu d’origine dans une précarité énorme. Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont engagés «à surmonter les nombreuses crises humanitaires qui affectent des millions de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et éparpillés dans des camps de fortune au Nigeria, au Cameroun, au Tchad et au Niger ».
Les civils ont payé et continuent de pays le plus grand tribut dans cette guerre asymétrique. Des milliers d’enfants se retrouvent subitement orphelins, déplacés et séparés de leur famille par le conflit. Il y a d’énormes efforts à faire pour que ces enfants ne soient pas perdus à jamais. La communauté internationale doit faire plus d’efforts pour alléger le fardeau enduré par le Cameroun, le Tchad et le Niger qui accueillent les réfugiés.
Serge Xavier Oga
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