Nous sommes à Zinder, à environ 900 km à l’Est de Niamey. C’est ici vendredi 16 janvier 2015, après la prière de vendredi que plusieurs manifestants ont décidé de réduire en cendre toutes les églises chrétiennes de la ville. Une à une, des orgues de jeunes déchaînés ont tout pillé, avant de mettre le feu à tous ceux qui est religieux. Rien n’a échappé à leur colère. Le mobile officiel était la protestation contre la dernière caricature du prophète Mahomet publié par la parution du mercredi 15 janvier 2015. « Nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, je n’avais jamais imaginé que cela allait se produire » nous explique un jeune de la paroisse de Zinder. Et pourtant cela est arrivé. La situation était prévisible mais ni les autorités ; ni les fidèles chrétiens ne s’attendaient pas à un tel déchainement de colère. En effet, après la circulation des SMS appelant à la manifestation via les messageries, les pasteurs et les prêtres ont alerté les autorités régionales qui ont rassuré tout le monde que la situation serait sous contrôle. Les autorités régionales avaient sous estimé l’ampleur de ce qui a emporté toutes les églises de Zinder, la majorité des églises de Niamey,...A Zinder, le dispositif sécuritaire ne pouvait pas contenir cette foule en colère.
L’élément déclencheur
Les manifestants qui n’ont pas déposé une demande de manifestation et qui n’ont ni leaders officiels affiché, ont décidé de protester contre la une de l’édition du mercredi 15 septembre de l’hebdomadaire satirique français. C’est le mobile officiel de cette colère sans précédent. Ils ont donc déversé leur colère sur les chrétiens du Niger. Les forces de l’ordre ont vite compris dès les premières heures des manifestations qu’il fallait plutôt se consacrer à sauver des vies humaines plutôt qu’à protéger des lieux de cultes. La foule était trop nombreuse pour la contenir. A l’Église Catholique, il ne reste plus rien dans l’église, dans la maison des sœurs, l’école catholique. La cour de la mission catholique ressemble à un champ de bataille. Hier samedi 17 janvier, les pompiers étaient encore en action. Les manifestants ont percé des trous béants dans les murs pour pouvoir accéder à l’intérieur. Certains ont volé. Ils ont pillé les vivres, emporté l’argent, les ordinateurs, les instruments de musiques, les chaises. Ils se sont emparés des biens privés, des biens de l’église avant de verser de l’essence pour bien consumer ce qui pouvait bruler. Mêmes les animaux ont subi la colère de cette foule qui ne savait pas ce qu’elle faisait.
La statue de la vierge Marie a été décapitée et les objets pieux ont été saccagés sans ménagement. A l’école mission, rien n’a résisté. La direction, les classes, tout a été saccagé. Des dossiers des enfants, il ne reste plus rien. Pourtant cette école scolarise à 98% des enfants musulmans. C’est une école qui forme depuis plus de trois décennies les enfants nigériens. Les pères et les sœurs n’ont eu la vie sauve qu’en escaladant le mur. Trois prêtres ont été légèrement blessés à la main dans leur tentative d’accéder à la liberté de la vie. « J’ai vu la mort en face. Mais par la grâce de Dieu, je suis encore vivant » confie avec humour le père Léo curé de la paroisse. Dans le camp qui les accueille, le père est au chevet de ses brebis. Il veille à ce que les uns et les autres puissent retrouver une paix intérieure.
Rien n’a résisté à cette colère.
Toutes les autres églises ont subi la même colère. Tout a été brulé sans ménagement. Dans le quartier Birnin, à 500 mètres du sultanat de la ville, une famille n’a eu la vie sauve qu’avec l’intervention des voisins musulmans. Abba Moussa Moustapha est natif de Zinder de père et de mère et est âgé de 73 ans. Il est le fils du premier chrétien du Niger. Sa famille est chrétienne depuis 1924. Il était assis dans son salon et il a vu débarquer un groupe de casseur. « Ils se sont mis à tout casser et nous nous sommes retirés au salon pour les laisser faire. Ils ont volé tout ce qu’il pouvait emporter avant de mettre le feu » déclare le vieux pasteur. Prisonnier des flammes, lui et sa famille ont commencé par suffoquer. « Les gens du quartier ont vu la fumée et ils ont accouru pour nous secourir » ajoute le pasteur Abba Moustapha. Il nous amène à la fenêtre par où il a eu droit à une nouvelle vie. Il ne s’attendait pas à pareille situations. Il nous montre fièrement le jeune qui est venu le secourir. Devant le portail de sa maison, quelques enfants jouent aux policiers pour amuser la galerie. L’un d’entre eux a fabriqué une kalachnikov en planche. Dans ce qui reste encore de son salon, le pasteur accueille ceux qui viennent lui témoigner de leur compassion. Certains ont versé des larmes en voyant le désastre dans cette maison qu’ils connaissent tous. Il était leur frère, ses enfants leurs fils. Ils sont tous natifs de Zinder. De son église, il ne reste que la toiture rougi par les flammes. Les ventilateurs ont tordu sous l’effet de la chaleur. De son autel de prédicateur de la Bonne nouvelle, il ne lui reste plus rien. Le plafond a fondu et les bois sont devenus du charbon. Dans la chambre de ses enfants, les cahiers sont devenus des cendres. Des lits, il ne reste de la ferraille. Ses vivres ont été pillés. Le pasteur Abba et sa famille n’ont plus rien à manger. Sans la solidarité des uns et des autres, il lui sera difficile de se remettre. Mais malgré tout ça, le vieux pasteur n’est pas rancunier « J’ai tout pardonné car ceux qui ont mis le feu à ma maison, ne savaient pas ce qu’il faisait » dit-il. Et il leur lance avec sourire : « j’invite ceux qui ont pillé ma maison, incendié mon église à apprendre mieux leur religion. Ils ne savent pas ce que signifie l’Islam. Ils doivent étudier bien leur religion et ils se rendront compte que l’Islam n’enseigne pas ce qu’ils ont fait ». Le pasteur demande aussi que la lumière soit faite. « Il ne faut pas passer une éponge sur ce qui s’est passé. Il faut que nous puissions tous apprendre de cette tragédie » a conclu le vieux.
Plus loin dans le même quartier, de l’Église des vainqueurs, il ne reste plus rien. Encore plus loin les enfants jouent sur ce qui restait des voitures d’une famille chrétienne. Cette maison habitait une famille chrétienne. Elle a été entièrement brulée. « Il n’a plus rien » confie son cousin. Pendant que les enfants jouaient sur ce qui restait, des adultes prennent de l’air à une dizaine de mètres. Ils regardent les enfants faire. Et sans doute cette indifférence qui sera encore fatale à cette maison. Ce voisin que ses jeunes à l’ombre connaissaient n’a plus rien. Mais en laissant les enfants envahir et continuer à vouloir démolir ce qui restait de cette maison de voisin mérite interrogation.
Le centre culturel,
Au centre culturel français, des jeunes élèves tentent de regarder ce qui reste de leur centre de savoir. Le centre culturel français est le seul centre de la ville qui pouvait offrir les ouvrages enseignés dans les écoles. Les enfants pauvres s’y rendaient pour lire Rousseau, Balzac. Ils n’ont plus rien à lire. L’espace culturel, le seul de la deuxième ville du Niger, est un amas de grava. A quelques mètres en descendant la rue, des enfants et des jeunes en colère viennent achever le service après vente. Ils sont venus détruire ce qui restait de cette bâtisse qui servait à adorer Dieu. Le portail résiste encore mais un homme s’acharne à enlever la seule pancarte qui montrait que ce lieu était une église. Les uns l’applaudissaient et les autres assistent impuissants à cet acte de vandalisme.
Les chrétiens ne comprennent pas
Les chrétiens ne comprennent pas qu’ils soient la cible idéale pour manifester cette colère contre Charlie Hebdo. « Je n’ai jamais entendu parler de ce choix. Je ne sais même pas à quoi il ressemble » affirme un jeune. Son père qui ne comprend pas non plus cette colère ajoute : « ce journal, n’est pas chrétien, ce journal n’est pas chrétien, il nous critique aussi, les raisons de cette colère sont ailleurs ».
Un autre lance : « ceux qui ont attaqué les chrétiens n’ont rien compris de l’Islam. Il partage aussi le sentiment légitime des musulmans qui se sont senti offensé après la publication mais nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes pris pour cible». Après le saccage des églises, les casseurs ont voulu s’en prendre aux chrétiens individuellement. Certains voisins se sont interposés. Dans la journée du samedi, tous les chrétiens étaient évacués de leur maison. Certains ont été évacués depuis vendredi. Ils sont plus de trois cents, à trouver refuge dans les casernes. L’armée assure leur sécurité et sous protection, une à une les derniers regagnent ce havre de liberté qui leur est donné.
Violences sociales ou protestations contre Charlie ou expression d’un malaise social
Si les uns et les autres ont voulu protester contre un malaise social, pourquoi avoir choisi une autre cible, pourquoi avoir choisi cette mauvaise forme de protestation. Ce sont des questions qui resteront éternellement sans réponse car la plupart de ces jeunes ne savent pas les raisons. Interrogé, certains, répondent vaguement « on nous a dit de faire ».
Qui sont-ils ?
Dans les ruines de la bibliothèque du pasteur, au cours de notre séjour risqué à Zinder, nous avons retrouvé ce journal consumé sauf la une. Cette Une titrait « qui sont-ils ? » La question aujourd’hui est de savoir qui sont ses jeunes, ses adultes, ses enfants qui ont protesté ainsi. Ils sont de Zinder. Ils ne sont pas à leur première casse. La dernière attaque contre les lieux de cultes remonte seulement à septembre 2013. Après la publication du film innocence of muslim aux USA, l’Eglise catholique de Zinder, l’école mission ont été brulées. Les mêmes sont encore revenus. Or les chrétiens du Niger sont des natifs du Niger dans leur majorité. Certains n’ont jamais quitté leur ville et ont grandi avec ceux qui les ont attaqués. Ces chrétiens n’ont aucune relation de près ou de loin avec Charlie Hebdo. Le Dieu de ses mêmes chrétiens sont caricaturés par le même journal anti religieux, ce journal irresponsable qui use de la liberté d’expression pour vendre et se faire du fric. Ainsi donc, des chrétiens à des milliers de kilomètres de Paris paient pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.
Certains musulmans, pensent que les jeunes auteurs des exactions n’ont rien compris de leur religion. « Nous devons apprendre et comprendre nous-mêmes ce que notre religion nous enseigne. Je refuse que notre religion soit utilisée ainsi. L’Islam c’est là paix, l’amour du prochain » affirme un jeune musulman qui a protégé des chrétiens.
Le défi aujourd’hui est de réconcilier les cœurs, de ramener le calme véritable dans une ville en colère, sans doute contre un autre motif mais que Charlie a permis d’exprimer. Il faut aller à leur rencontre, les écouter, les enseigner. C’est aujourd’hui le défi à relever par le Niger. Il faut enseigner le vivre ensemble, la manifestation pacifique pour dénoncer. Il faut soigner les cœurs et éviter que les mêmes personnes se déchaînent contre des pauvres chrétiens.
La statue de la vierge Marie a été décapitée et les objets pieux ont été saccagés sans ménagement. A l’école mission, rien n’a résisté. La direction, les classes, tout a été saccagé. Des dossiers des enfants, il ne reste plus rien. Pourtant cette école scolarise à 98% des enfants musulmans. C’est une école qui forme depuis plus de trois décennies les enfants nigériens. Les pères et les sœurs n’ont eu la vie sauve qu’en escaladant le mur. Trois prêtres ont été légèrement blessés à la main dans leur tentative d’accéder à la liberté de la vie. « J’ai vu la mort en face. Mais par la grâce de Dieu, je suis encore vivant » confie avec humour le père Léo curé de la paroisse. Dans le camp qui les accueille, le père est au chevet de ses brebis. Il veille à ce que les uns et les autres puissent retrouver une paix intérieure.
Rien n’a résisté à cette colère.
Toutes les autres églises ont subi la même colère. Tout a été brulé sans ménagement. Dans le quartier Birnin, à 500 mètres du sultanat de la ville, une famille n’a eu la vie sauve qu’avec l’intervention des voisins musulmans. Abba Moussa Moustapha est natif de Zinder de père et de mère et est âgé de 73 ans. Il est le fils du premier chrétien du Niger. Sa famille est chrétienne depuis 1924. Il était assis dans son salon et il a vu débarquer un groupe de casseur. « Ils se sont mis à tout casser et nous nous sommes retirés au salon pour les laisser faire. Ils ont volé tout ce qu’il pouvait emporter avant de mettre le feu » déclare le vieux pasteur. Prisonnier des flammes, lui et sa famille ont commencé par suffoquer. « Les gens du quartier ont vu la fumée et ils ont accouru pour nous secourir » ajoute le pasteur Abba Moustapha. Il nous amène à la fenêtre par où il a eu droit à une nouvelle vie. Il ne s’attendait pas à pareille situations. Il nous montre fièrement le jeune qui est venu le secourir. Devant le portail de sa maison, quelques enfants jouent aux policiers pour amuser la galerie. L’un d’entre eux a fabriqué une kalachnikov en planche. Dans ce qui reste encore de son salon, le pasteur accueille ceux qui viennent lui témoigner de leur compassion. Certains ont versé des larmes en voyant le désastre dans cette maison qu’ils connaissent tous. Il était leur frère, ses enfants leurs fils. Ils sont tous natifs de Zinder. De son église, il ne reste que la toiture rougi par les flammes. Les ventilateurs ont tordu sous l’effet de la chaleur. De son autel de prédicateur de la Bonne nouvelle, il ne lui reste plus rien. Le plafond a fondu et les bois sont devenus du charbon. Dans la chambre de ses enfants, les cahiers sont devenus des cendres. Des lits, il ne reste de la ferraille. Ses vivres ont été pillés. Le pasteur Abba et sa famille n’ont plus rien à manger. Sans la solidarité des uns et des autres, il lui sera difficile de se remettre. Mais malgré tout ça, le vieux pasteur n’est pas rancunier « J’ai tout pardonné car ceux qui ont mis le feu à ma maison, ne savaient pas ce qu’il faisait » dit-il. Et il leur lance avec sourire : « j’invite ceux qui ont pillé ma maison, incendié mon église à apprendre mieux leur religion. Ils ne savent pas ce que signifie l’Islam. Ils doivent étudier bien leur religion et ils se rendront compte que l’Islam n’enseigne pas ce qu’ils ont fait ». Le pasteur demande aussi que la lumière soit faite. « Il ne faut pas passer une éponge sur ce qui s’est passé. Il faut que nous puissions tous apprendre de cette tragédie » a conclu le vieux.
Plus loin dans le même quartier, de l’Église des vainqueurs, il ne reste plus rien. Encore plus loin les enfants jouent sur ce qui restait des voitures d’une famille chrétienne. Cette maison habitait une famille chrétienne. Elle a été entièrement brulée. « Il n’a plus rien » confie son cousin. Pendant que les enfants jouaient sur ce qui restait, des adultes prennent de l’air à une dizaine de mètres. Ils regardent les enfants faire. Et sans doute cette indifférence qui sera encore fatale à cette maison. Ce voisin que ses jeunes à l’ombre connaissaient n’a plus rien. Mais en laissant les enfants envahir et continuer à vouloir démolir ce qui restait de cette maison de voisin mérite interrogation.
Le centre culturel,
Au centre culturel français, des jeunes élèves tentent de regarder ce qui reste de leur centre de savoir. Le centre culturel français est le seul centre de la ville qui pouvait offrir les ouvrages enseignés dans les écoles. Les enfants pauvres s’y rendaient pour lire Rousseau, Balzac. Ils n’ont plus rien à lire. L’espace culturel, le seul de la deuxième ville du Niger, est un amas de grava. A quelques mètres en descendant la rue, des enfants et des jeunes en colère viennent achever le service après vente. Ils sont venus détruire ce qui restait de cette bâtisse qui servait à adorer Dieu. Le portail résiste encore mais un homme s’acharne à enlever la seule pancarte qui montrait que ce lieu était une église. Les uns l’applaudissaient et les autres assistent impuissants à cet acte de vandalisme.
Les chrétiens ne comprennent pas
Les chrétiens ne comprennent pas qu’ils soient la cible idéale pour manifester cette colère contre Charlie Hebdo. « Je n’ai jamais entendu parler de ce choix. Je ne sais même pas à quoi il ressemble » affirme un jeune. Son père qui ne comprend pas non plus cette colère ajoute : « ce journal, n’est pas chrétien, ce journal n’est pas chrétien, il nous critique aussi, les raisons de cette colère sont ailleurs ».
Un autre lance : « ceux qui ont attaqué les chrétiens n’ont rien compris de l’Islam. Il partage aussi le sentiment légitime des musulmans qui se sont senti offensé après la publication mais nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes pris pour cible». Après le saccage des églises, les casseurs ont voulu s’en prendre aux chrétiens individuellement. Certains voisins se sont interposés. Dans la journée du samedi, tous les chrétiens étaient évacués de leur maison. Certains ont été évacués depuis vendredi. Ils sont plus de trois cents, à trouver refuge dans les casernes. L’armée assure leur sécurité et sous protection, une à une les derniers regagnent ce havre de liberté qui leur est donné.
Violences sociales ou protestations contre Charlie ou expression d’un malaise social
Si les uns et les autres ont voulu protester contre un malaise social, pourquoi avoir choisi une autre cible, pourquoi avoir choisi cette mauvaise forme de protestation. Ce sont des questions qui resteront éternellement sans réponse car la plupart de ces jeunes ne savent pas les raisons. Interrogé, certains, répondent vaguement « on nous a dit de faire ».
Qui sont-ils ?
Dans les ruines de la bibliothèque du pasteur, au cours de notre séjour risqué à Zinder, nous avons retrouvé ce journal consumé sauf la une. Cette Une titrait « qui sont-ils ? » La question aujourd’hui est de savoir qui sont ses jeunes, ses adultes, ses enfants qui ont protesté ainsi. Ils sont de Zinder. Ils ne sont pas à leur première casse. La dernière attaque contre les lieux de cultes remonte seulement à septembre 2013. Après la publication du film innocence of muslim aux USA, l’Eglise catholique de Zinder, l’école mission ont été brulées. Les mêmes sont encore revenus. Or les chrétiens du Niger sont des natifs du Niger dans leur majorité. Certains n’ont jamais quitté leur ville et ont grandi avec ceux qui les ont attaqués. Ces chrétiens n’ont aucune relation de près ou de loin avec Charlie Hebdo. Le Dieu de ses mêmes chrétiens sont caricaturés par le même journal anti religieux, ce journal irresponsable qui use de la liberté d’expression pour vendre et se faire du fric. Ainsi donc, des chrétiens à des milliers de kilomètres de Paris paient pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.
Certains musulmans, pensent que les jeunes auteurs des exactions n’ont rien compris de leur religion. « Nous devons apprendre et comprendre nous-mêmes ce que notre religion nous enseigne. Je refuse que notre religion soit utilisée ainsi. L’Islam c’est là paix, l’amour du prochain » affirme un jeune musulman qui a protégé des chrétiens.
Le défi aujourd’hui est de réconcilier les cœurs, de ramener le calme véritable dans une ville en colère, sans doute contre un autre motif mais que Charlie a permis d’exprimer. Il faut aller à leur rencontre, les écouter, les enseigner. C’est aujourd’hui le défi à relever par le Niger. Il faut enseigner le vivre ensemble, la manifestation pacifique pour dénoncer. Il faut soigner les cœurs et éviter que les mêmes personnes se déchaînent contre des pauvres chrétiens.
Qui doit reconstruire ?
Vu l’ampleur des dégâts, il sera souhaitable que ce soit l’État qui remette en état les lieux de cultes. Cette manière sera une compassion. Il faut joindre les actes à la parole. Il ne faut pas se contenter de dénoncer. Ce discours ne tient plus. Il faut aller au-delà. Les chrétiens du Niger étant des citoyens de ce pays, il faut un geste fort. Le discours du président hier à la télé va dans le bon sens. Mais ce discours doit être traduit dans les faits. Il faut instruire ses milliers d’enfants qui ont participé aux casses afin de leur faire comprendre le vrai sens de la vie. Autrement, ils garderont cette haine dans leur cœur à jamais. L’ignorance nourrit les cœurs et il faut pacifier les cœurs. En clair, le Niger a besoin de soigner dans la durée. Il faut éviter que ces enfants puissent garder en eux ce qu’ils ont fait et ou en vue
Prendre les chrétiens pour des boucs émissaires, c’est se tromper de cibles, c’est sans doute le défi qu’il faut relever et les oulémas ont un rôle à jouer. personne ne comprend les mobiles de cette violence sans précédent. En quittant Zinder, je ne comprends toujours pas. Je ne comprends pas ce qui est arrivé. Je ne comprend pas ce qui justifie une telle colère.
Serge Xavier Oga
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