mardi 13 janvier 2015

Situation dans le Nord du Nigéria, l’Archevêque de Jos invite le monde à plus de solidarité et de compassion envers les victimes de Boko Haram

Pendant que le monde se mobilise à Paris pour « sauver » le journal satirique français et rendre hommage aux 17 victimes de la semaine écoulée, la situation au Nigéria devient de jour en jour insupportable. D’après plusieurs médias, l’attaque de Boko Haram contre la ville de Baga le 7 janvier 2015 dans l'Etat de Borno (extrême nord-est du Nigeria) aurait fait plusieurs centaines de victimes. L’information est difficile à vérifier sur le terrain mais les témoignages des survivants montrent l’ampleur du drame silencieux qui se joue au Nigeria dans une indifférence totale. Baga était une ville paisible composée en majorité de pêcheurs de poissons.

Préoccupé par la situation sur le terrain, l'archevêque de Jos et président de la Conférence des évêques du Nigeria, Mgr Ignatius Kaigama a déclaré hier sur la chaine anglaise BBC, que le Nigeria se sent abandonné à lui-même dans sa lutte contre Boko Haram. L’Archevêque de Jos, une ville qui a connu des attentats attribués à la secte islamique à plusieurs reprises, a invité la communauté internationale à apporter au Nigeria le même soutien que celui reçu par la France. « Il est nécessaire que cet état d'esprit se propage non seulement quand cela se passe en Europe, mais aussi quand cela a lieu au Nigeria, au Niger, au Cameroun et dans beaucoup d'autres pays pauvres, que nos ressources internationales soient mobilisées pour combattre ces gens qui apportent tant de tristesse à tant de familles », a indiqué Mgr Kaigama.

Depuis la recrudescence de la violence, des milliers de personnes ont fui à destination du Niger. Dans la région de Diffa, ils sont actuellement plus de 150.000 personnes en majorité des femmes et des enfants qui vivent dans une situation précaire et préoccupante. Ils ont rejoint une région qui a connu cette année un déficit alimentaire. Et pour leur venir en aide, le Niger a lancé le 17 décembre 2014 un appel à la solidarité internationale. Aujourd’hui, la priorité, c’est l’eau potable, c’est l’alimentation des réfugiés, l’hygiène mais aussi la sécurité des sites. Et le monde doit venir en aide au Niger qui seul ne peut pas financier les besoins exprimés. Le monde entier doit être solidaire des innocents massacrés au Nigeria. Nous devons condamner toute forme de violence et œuvrer pour que les populations civiles innocentes ne puissent pas payer les tribus d'une guerre insoutenable.

Si nous sommes Charlie, nous devons y participer. Nous devons contribuer par tous les moyens pacifiques afin que la paix revienne dans notre espace et que les pauvres paysans et éleveurs puissent vivre simplement et dignement dans leurs villages et pratiquer leur foi librement. 
Serge Xavier OGA

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