mardi 15 décembre 2015

Maradi ouvre la porte Sainte et entre dans l'année de la Miséricorde

Monseigneur Ambroise a procédé ce dimanche à l'instar des Evêques catholiques du monde entier à l’ouverture de la porte sainte marquant ainsi l’entrée officielle de l’Eglise Catholique diocésaine qui est à Maradi dans l’année de la Miséricorde. C’est en procession que les fidèles catholiques de Maradi ont avancé en chantant la gloire de Dieu vers la porte sainte construite pour la circonstance devant la Cathédrale Notre Dame de Lourdes de Maradi. A l’entrée, le peuple de Dieu s’est arrêté pour écouter la Parole de Dieu. L’Evêque de Maradi a ensuite l’eau sainte qui a servi à bénir la porte sainte. Par trois coups de marteau, il a béni la porte saint de Maradi. 

Les fidèles en procession ont avancé vers la porte en formulant des vœux avant de prendre part dans leur cœur de la cathédrale. Dans l’homélie au cours de ce troisième dimanche de l’Avent, Monseigneur Ambroise Ouédraogo, a rappelé le désir du Saint Père pour cette année de la Miséricorde, celui de confier "la vie de l’Eglise, l’humanité entière et toutes nos personnes au Christ, pour qu’il répande sa miséricorde telle la rosée du matin, pour une histoire féconde à construire moyennant l’engagement de tous au service de notre proche avenir". 

A la suite du Saint Père, le prélat a invité les fidèles de Maradi, en cette année de la miséricorde, à fixer leur regard "sur Jésus et son visage miséricordieux pour accueillir l’amour de la Sainte Trinité. Oui, frères et sœurs, « Dieu est amour » (1 Jn, 4,8.16). Et cet amour est désormais visible dans toute la vie de Jésus. Sa personne n’est qu’amour, un amour qui se donne gratuitement". 

Monseigneur Ambroise Ouédraogo a exhorté " à ouvrir grandement leurs portes au Seigneur pour qu’Il entre et demeure dans nos familles pour nous illuminer de son amour miséricordieux. Le Seigneur frappe à nos portes. Ne soyons pas sourd à son appel" !

Aux communautés sacerdotales et religieuses, Monseigneur Ambroise d'être à l’image du Christ, pour vivre et témoigner de l’amour de Dieu et "d'ouvrir large les portes de nos communautés pour accueillir les assoiffés de la foi, de la justice et de l’amour de Dieu. Soyons des sources d’eaux vives pour nos frères et sœurs désemparés de la vie et qui sont aimés de Dieu. Nous avons reçu gratuitement l’appel de Dieu, gratuitement aussi partageons l’amour de Dieu qui nous habite".

Serge Xavier Oga


Voici le texte intégral de l'homélie de l'Evêque de Maradi :

3ème Dimanche de l’Avent 2015
Célébration du Jubilé de la Miséricorde 
OUVERTURE DE LA PORTE SAINTE 
Cathédrale N. D. de Lourde. 

Homélie 
Chers frères et sœurs 
Que la Paix de Dieu soit avec vous ! 
En de troisième dimanche de l’Avent, appelé dimanche de la joie, nous sommes invité à préparer nos cœurs pour accueillir Dieu qui vient nous visiter à Noël. Encore un peu de temps et c’est Noël. C’est aussi dans cette joie de l’attente de Dieu et de la manifestation de son amour pour les hommes que nous célébrons l’entrée de la l’année Jubilaire de la MISERICORDE. 

Le Saint Père le Pape François a désiré que le troisième dimanche de l’Avent soit le jour d’ouverture des Portes Saintes de la MISERICORDE dans toutes les Cathédrale du monde pour tous les fidèles. Le désire du Saint Père est que, tout au long de cette année de la Miséricorde, nous confions la vie de l’Eglise, l’humanité entière et toutes nos personnes au Christ, pour qu’il répande sa miséricorde telle la rosée du matin, pour une histoire féconde à construire moyennant l’engagement de tous au service de notre proche avenir. 

Le Pape nous révèle dans sa lettre que « La miséricorde est le nom propre de Dieu et sa puissance consiste à faire miséricorde ». (6) Et « Dieu sera toujours dans l’histoire de l’humanité comme celui qui est présent, proche, prévenant, saint et miséricordieux ». 

C’est ainsi que les Psalmistes parlaient de Dieu quand ils l’invoquaient. Ainsi nous voyons dans le Psaume 145, 7-9 évoquer Dieu en ces termes : « Il (Dieu) fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le Seigneur délie les enchaînés. Il ouvre les yeux des aveugles, redresse les accablés, il aime les justes, protège l’étranger. Il soutient la veuve et l’orphelin ». Nous voyons à travers ces paroles que « la miséricorde de Dieu n’est pas une idée, mais une réalité concrète qui nous révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux-mêmes par leur fils. » 

Nous sommes donc invités, en cette année de la miséricorde, à « fixer notre regard sur Jésus et son visage miséricordieux pour accueillir l’amour de la Sainte Trinité. Oui, frères et sœurs, « Dieu est amour » (1 Jn, 4,8.16). Et cet amour est désormais visible dans toute la vie de Jésus. Sa personne n’est qu’amour, un amour qui se donne gratuitement. ..Tout en Lui parle de miséricorde. Rien en Lui ne manque de compassion… Il guérit les malades qu’on lui présentait (Mt. 14, 14), et donne à manger à une grande foule avec un peu de pain et de poissons (15, 37). Ce qui animait Jésus en toute circonstance n’était rien d’autre que la miséricorde avec laquelle il lisait dans le cœur des hommes et des femmes qu’il rencontrait et répondait à leurs besoins les plus profonds. » 

Il est bon qu’en cette année de la miséricorde, nous prenions le temps de contempler et de méditer dans les évangiles le « Visage du Christ miséricordieux » dans les évangiles : - où Jésus rencontre la veuve de Naïm qui emmenait son fils unique au tombeau (Lc. 7, 15) ; - « l’appel de Mathieu : passant devant le comptoir des impôts, Jésus regarda Mathieu dans les yeux. C’était un regard riche de miséricorde qui pardonnait les péchés de cet homme, et surmontant les résistances des autres disciples, il le choisit, lui, le pécheur et le publicain, pour devenir l’un des Douze »(8). Nous pouvons aussi visiter les paraboles de la « brebis égaré », celle de la pièce de monnaie perdu, et celle du père et des deux fils (Luc 15, 1-32). Dans ces paraboles, Dieu est toujours présenté comme rempli de joie, surtout quand il pardonne. Nous y trouvons le noyau de l’Evangile et de notre foi, car la miséricorde y est présentée comme la force victorieuse de tout, qui remplit le cœur d’amour, et qui console en pardonnant. 

Comme Dieu qui aime et pardonne, nous aussi nous devons avoir ces mêmes sentiments si nous voulons témoigner de l’amour de Dieu. 

Pierre a compris cela quand il demanda à Jésus « combien de fois il fallait pardonner. Jésus répondit : « je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante dix fois sept fois » (Math. 18, 22). 

Frères et sœurs, « la parabole est d’un grand enseignement pour chacun de nous, nous dit le Pape François. A travers les paraboles, Jésus affirme que la miséricorde n’est pas seulement l’agir du Père, mais elle devient le critère pour comprendre qui sont ses véritables enfants. Nous sommes donc invité à vivre de miséricorde parce qu’il nous a été fait miséricorde. Le pardon des offenses devient l’expression la plus manifeste de l’amour miséricordieux, et pour nous chrétiens, c’est un impératif auquel nous ne pouvons pas nous soustraire. Bien souvent, il nous semble difficile de pardonner ! Cependant, le pardon est le moyen déposé dans nos mains fragiles pour atteindre la paix du cœur. Se défaire de la rancœur, de la colère, de la violence et de la vengeance, est la condition nécessaire pour vivre heureux. Accueillons donc la demande de l’apôtre : « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (Ep. 4, 26). 

Ecoutons surtout la parabole de Jésus qui a établi la miséricorde comme idéal de vie, et comme critère de crédibilité de notre foi 

« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt. 5, 7) C’est la béatitude qui doit susciter notre engagement tout particulier en cette année Sainte. » Comme le Père aime, ainsi aiment les enfants. Comme il est miséricordieux, ainsi sommes-nous appelés à être miséricordieux les uns envers les autres. (9) 

La miséricorde est le pilier qui soutient la vie de l’Eglise. Dans son action pastorale, tout doit être enveloppé de la tendresse par laquelle ont s’adresse aux croyants. Dans son annonce et le témoignage qu’elle donne face au monde, rien ne peut être privé de miséricorde. La crédibilité de l’Eglise passe par le chemin de l’amour miséricordieux et de la compassion. L’Eglise « vit un désir inépuisable d’offrir la miséricorde 

Peut- être avons-nous parfois oublié de montrer et de vivre le chemin de la miséricorde. La tentation d’exiger toujours et seulement la justice a fait oublier qu’elle n’est qu’un premier pas, nécessaire et indispensable, mais l’Eglise doit aller au-delà pour atteindre un but plus haut et plus significatif. Il est triste de voir combien l’expérience du pardon est toujours plus rare dans notre culture. Même le mot semble parfois disparaître. Sans le témoignage du pardon, il n’y qu’une vie inféconde et stérile, comme si l’on vivait dans un désert. Le temps est venu pour l’Eglise de retrouver la joyeuse annonce du pardon. Il est temps de revenir à l’essentiel pour se charger des faiblesses et des difficultés de nos frères et sœurs. Le pardon est une force qui ressuscite en vie nouvelle et donne le courage pour regarder l’avenir avec espérance. » 

(Miséricordiae Vultus N° 1-10) 

« La plus belle porte et la plus grande porte sainte est celle de la Miséricorde divine. » Il n’en demeure pas moins que nous sommes tous invités en cette année de la Miséricorde à ouvrir la porte de notre cœur à la miséricorde de Dieu qui ne demande qu’à y entrer et demeurer avec nous, et en nous pour nous combler d’amour et de paix. 

J’invite les familles à ouvrir grandement leurs portes au Seigneur pour qu’Il entre et demeure dans nos familles pour nous illuminer de son amour miséricordieux. Le Seigneur frappe à nos portes. Ne soyons pas sourd à son appel ! 

Aux communautés sacerdotales et religieuses, ne barricadons pas nos portes. Ouvrons large les portes de nos communautés pour accueillir les assoiffés de la foi, de la justice et de l’amour de Dieu. Soyons des sources d’eaux vives pour nos frères et sœurs désemparés de la vie et qui sont aimés de Dieu. Nous avons reçu gratuitement l’appel de Dieu, gratuitement aussi partageons l’amour de Dieu qui nous habite. « Il n’y a pas de plus amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». A l’image du christ, vivons et témoignons de l’amour de Dieu. 

Que Dieu nous bénisse et nous garde dans son amour et fasse de nous les témoins de sa miséricorde au cœur de l’Islam. 

+ Ambroise Ouédraogo 

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