mercredi 21 septembre 2016

Déjà 256.000 migrants en six mois au Niger

Encore cette année, le nombre de migrants en transit par le Niger a déjà dépassé les prévisions. Suivant le bulletin du mois d’aout du Bureau de la coordination des affaires humanitaires au Niger (OCHA), en seulement six mois, entre le 1er février et le 22 août 2016, le Niger a vu plus de 347.700 migrants franchir son sol en direction de la Libye ou de l’Algérie ou l’inverse. Dans ce lot, plus de 256.000 migrants ont poursuivi leur route. Parmi eux, plus de 197 000 ressortissants de pays tiers. Ce flux dépasse les prévisions du gouvernement et des partenaires humanitaires qui tablaient entre 80.000 et 100.000 migrants qui transiteraient par le Niger cette année. 

Selon l’Organisation Mondiale pour les Migrations OIM, 237647 migrants sont sortis du Niger en six mois en direction de la Libye. Par cette même route, ils sont 70.418 à avoir fait le chemin inverse c’est-à-dire de la Libye vers le Niger. Du coté des mouvements vers l’Algérie, c’est 18.615 migrants qui sont entrés dans ce pays contre 21.082 qui sont revenus vers le Niger via Arlit. Au total 256.262 migrants sont sortis du Niger via l’Algérie et la Libye contre 91.500 qui sont revenus de ces deux pays.

A Agadez dernière grande ville avant l’assaut du désert, les migrants sont partout. Ils rallient d'abord Agadez par les cars de transport de passagers et attendent dans la ville avant de trouver un pickup pour le périlleux voyage vers l’Algérie ou la Libye. Ils sont "parqués par les passeurs dans les "ghetto" et attendent patiemment de tenter leur chance. Ressortissants de l’espace CEDEAO Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest, ils ont le droit de circuler librement au Niger mais leur rêve final est d’atterrir en Europe via les embarcations clandestines. 

Selon l’OIM, les principaux pays d’origine des migrants sont : le Nigéria (23%), le Niger (18%), la Gambie (16%) et le Sénégal (14%). Il faut noter que 10% des migrants nigériens sont des femmes. Elles vont en Algérie pour mendier. S'agissant des hommes, ils vont en Libye pour travailler et nourrir la famille rester au village mais les nigériens originaires des régions de Zinder, Tahoua, et Maradi ne sont pas connus pour leur rêve de l'Europe via les routes clandestines. Aussi, 90% des migrants identifiés cette année se dirigent vers la Libye au rythme infernal de 5 000 personnes par semaine.
Serge Xavier Oga

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