mardi 13 mai 2014

L'Eglise Catholique au Niger a pris part en Algérie à la célébration du centenaire de la restauration de la Basilique St Augustin

Répondant à l'invitation du Recteur de la Basilique St Augustin d'Hippone, une délégation de la Communauté St Augustin de Niamey, composée de Mme Damienne Nouhou Goundété, Mr Antoine Souroumpo et le Père Claude Nachon, s'est rendue en Algérie du 29 avril au 02 mai 2014. Le diocèse de Constantitine et hippone célébrait le centenaire de la restauration de la Basilique St AUGUSTIN et avait invité le Pape François à présider cette Fête. Ne pouvant y aller lui-même il a délégué le Cardinal Jean-Louis TAURAN, Président de la Commission Pontificale pour le Dialogue inter-religieux.

En participant à cette fête et au pèlerinage qui l'a précédée nous avons d'abord découvert l'Eglise qui vit en Algérie. Quel choc ! On pourrait parler d'une Eglise souterraine... l'évêque de Constantine écrit : « une Eglise dans la mangeoire », aussi fragile qu'un bébé. Mais le bébé de Bethléem n'-t-il pas été adoré par les bergers et les Mages venus d'Orient ? La cathédrale de Constantine, seule « église » de cette ville de plus d'un million d'habitants, est une simple salle à l'intérieur du presbytère ; 70 places, et elle n'est pleine qu'aux jours de Fête. Pas de messe le dimanche, puisque dans ce pays à 99,95% musulman, le jour de prière pour tous est le vendredi, jour férié ; alors que le dimanche tout le monde va au travail. Quel bonheur nous avons au Niger de pouvoir célébrer chaque dimanche le Ressuscité !
Evidemment pas de prêtre algérien, seulement quelques catéchumènes Kabyles. Le curé de Constantine est Rwandais, celui d'Hippone (aujourd'hui Annaba) est congolais. La plupart des autres prêtres et évêques sont français, sauf l'archevêque d'Alger qui est Palestinien.
Nous avons rappelé le souvenir des sept moines de Tibhirine capturés dans leur monastère et assassinés en 1996 ; jusqu'à ce jour on n'a retrouvé que leurs têtes. Le monastère n'a plus de moines, mais il y a un prêtre et quelques laïcs qui assurent une présence chrétienne, un mémorial du témoignage de ces moines. « Le sang des martyrs est une semence de chrétiens », disait un Père de l'Eglise. Pour le moment les Algériens ne demandent pas le Baptême, mais ils viennent par centaines à Tibhirine (3.000 l'an dernier) pour chercher la Paix en ce Lieu Saint, la vraie Paix, celle qui est donnée par le Christ.
Au cours du pèlerinage qui nous a menés de Constantine à Annaba en passant par Madaure et Soukaras, où nous avons admiré l'olivier de St Augustin, vieux de 1.700 ans, nous avons découvert ce grand Africain et sommes de plus en plus fiers de l'avoir choisi comme saint patron pour notre église de Bobiel. Quand il est né en 354 on ne parlait pas de l'Algérie, mais de l'Afrique du Nord, Province Romaine. Pendant 30 ans Augustin a vécu dans son pays natal, faisant de brillantes études, menant une vie très mondaine et pas du tout chrétienne, et devenant professeur de philosophie. Sa mère, Monique se désolait de ce qu'il ne suive pas le chemin de Jésus et priait chaque jour en pleurant pour obtenir sa conversion. A 30 ans il part pour Rome, rencontre Ambroise l'évêque de Milan et se convertit. Trois ans plus tard il se fait baptiser, et désire devenir moine. Il réunit quelques compagnons autour de lui, mais l'évêque d'Hippone l'appelle à devenir prêtre, puis à l'aider et à lui succéder comme évêque... mission qu'il exercera pendant 35 ans.

Augustin fut un grand Pasteur et un grand théologien. Très proche de son peuple il l'enseignait chaque jour ; il a prononcé des milliers de sermons. Il a combattu vigoureusement les sectes qui affirmaient que Jésus n'était pas « Dieu et Homme » ou bien qui enseignaient qu'il y avait un dieu du bien et un dieu du mal et bien d'autres hérésies. Il a écrit un livre merveilleux que tout le monde devrait lire : «Les Confessions ». On peut être surpris qu'il décrive toutes ses faiblesses, toutes ses fautes ; c'est pour mieux rendre grâce au Seigneur. J'étais dans la déchéance totale, explique-t-il, et Dieu, sans sa grande miséricorde m'a sorti de là, m'a pris tel que j'étais, et m'a accordé sa grâce. Chacun de nous ne peut-il élever la même action de grâce?
Pour terminer voici quelques paroles sublimes de St Augustin : « Bien tard je t'ai aimée, beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t'ai aimée. Et voici que tu étais au dedans, et moi au dehors de moi-même ...Tu étais avec moi et je n'étais pas avec toi... » ; « La mesure de l'amour est d'aimer sans mesure » ; « Aime, et fais ce que tu veux ».
Claude NACHON, SMA, administrateur de St Augustin, Bobiel/Niamey.
Source: http://eglisecatholiqueauniger.org/index.php?option=com_content&view=article&id=157:pelerinage-a-la-basilique-de-st-augustin-dhippone-a-annaba-en-algerie-&catid=13:actualites&Itemid=52

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire