(Une approche analytique de l'homélie de Mgr Alexis TOUABLI à l'occasion d'ouverture de année académique au CFMA.)
Depuis la nuit des temps, l’impératif du développement des sociétés humaines a toujours exigé une réelle prise en compte de deux paramètres de l’existence humaine dont l’aspect théorique et pratique du savoir ou de la ...connaissance. C’est tout l’enjeu de l’homélie de Mgr Alexis TOUABLI, évêque d’Agboville à l’occasion de la messe d’ouverture de l’année académique 2013-2014, invitant les étudiants en théologie au CFMA à une cohérence entre les connaissances théologiques dont ils sont bénéficiaires dans ce Centre et l’exigence de la reconstruction du Temple de Dieu que représente l’homme, la société et l’Eglise en Afrique.
S’inspirant de deux textes prévus pour la liturgie de ce lundi de la 25ème semaine des temps ordinaires année C portant l’un sur la reconstruction du Temple et l’autre, c’est-à-dire l’évangile, sur le sens de l’emplacement d’une lampe sur le lampadaire, Mgr Alexis TOUABLI articulera son sermon de cette ouverture de l’année académique au CFMA sur les exigences d’une cohérence entre les connaissances théologiques et l’engagement du missionnaire sur le champ pastoral ou le terrain de la mission. Deux grandes figures de l’histoire de l’église, tant en pastorale qu’en théologie dont Saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars et l’éminent théologien Karl Rahner, serviront de point de départ à l’homélie du père Evêque ; conviant ainsi les étudiants en théologie et futurs pasteurs de l’église en Afrique, à travailler de manière à faire leur, les convictions spirituelles du saint curé d’Ars et les compétences théologiques de Karl Rahner, une des figures de proue pour la théologie de notre temps.
Dans une dynamique d’une théologie contextuelle, Mgr ramènera la symbolique de la lumière ou de la lampe de l’évangile en Luc 8, 16-18 aux connaissances théologiques qu’acquerront les étudiants du CFMA, lesquelles connaissances doivent servir de lumière pour l’homme, pour la société et pour l’église en Afrique pour sa libération effective. De-même que « Quand on a allumé une lampe, on ne met pas une caisse par-dessus, on ne la cache pas sous un lit, mais on la met sur un lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière » (Luc 8,16) ainsi doivent servir les connaissances théologiques des étudiants appelés à profiter au maximum possible des enseignements dispensés dans cette forêt sacrée qu’est le Centre de Formation Missionnaire d'Abidjan, CFMA en sigle pour une bonne reconstruction de l’homme, de la société et de l’église en Afrique. Ainsi, enchaînera le père Evêque, « celui qui revient du bois sacré, lieu de ressourcement, ramène des vertus attendues pour ceux qui sont restés au village. » telle doit être le sens de la formation au CFMA, accessible à certains mais profitable à tout le monde.
Evoquant le constat malheureux de cette église d’Afrique tant du hier que d’aujourd’hui qui recourt sans cesse à l’Occident pour répondre aux exigences de la pastorale en Afrique même pour les moindres choses, Mgr Alexis a fait remarquer que l’église en Afrique ressemble sans cesse à deux figures de l’évangile. Celle de l’homme du récit du bon samaritain en Luc 10, 25-37, dont l’espoir de survie est incertain sinon tourné vers le hasard. La deuxième figure est celle de l’aveugle de l’évangile qui attend toujours que quelqu’un d’autre vienne le jeter dans la piscine quand l’eau bouillonne. Plutôt que de projeter le devenir meilleur de l’Eglise en Afrique à des inattendus passives, fit savoir Mgr Alexis, la reconstruction du Temple de Dieu en Afrique que représente l’homme, la société et l’église en Afrique est aussi et surtout une question des nouveaux types de rapports entre l’évangile et la vie des sociétés, entre les connaissances théologiques et la praxis sur le plan pastoral. Les futurs pasteurs que sont les étudiants en théologie d’aujourd’hui se doivent d’intégrer l’utile et le nécessaire dans leur être théologien, être témoin du Christ dans leurs engagements pastoraux et ainsi, porteurs d’une espérance sans cesse renouvelée qui les configure au Christ. La vraie reconstruction du Temple de Dieu en Afrique caressée de « poumon spirituel pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance » , doit être à rechercher dans une démarche qui consiste, dira Benoît XVI « à former des consciences droites et réceptives aux exigences de la justice pour que grandissent des hommes et des femmes soucieux et capables de réaliser cet ordre social juste par leur conduite responsable ».
Au regard de cet exigence de formation et d’une bonne formation pour la reconstruction de l’Afrique, nous osons croire quant à nous que les étudiants en théologie du CFMA devront aussi faire leur, cette conviction selon laquelle « Etre intelligent ce n'est pas nécessairement réussir à l'examen ou à un concours quelconque. C'est surtout être capable de concevoir une réalité dont la valeur de vérité soit l'adéquation à l'objet. »
En définitive, nous osons dire de façon laconique que l’homélie de Mgr Alexis TOUABLI fut une invitation à une cohérence entre les études théologiques ou les connaissances théologiques et la reconstruction de cette Afrique vue de tous les horizons comme une Eglise en détresse. La libération, mieux la reconstruction de cette Afrique dépend alors des bonnes résolutions que devront prendre les étudiants en théologie, bénéficiaires d’un patrimoine théologique incontestable pour le devenir meilleur de la société, de l’homme et de l’Eglise en Afrique. Mgr Alexis a convié les étudiants à profiter au maximum possible des études afin de s’avérer des pasteurs crédibles qui lient l’utile au nécessaire, donnant ainsi à l’homme Africain, à la société et à l’Eglise en Afrique de se tenir debout. C’est à cette seule condition qu’ils pourront, à l’exemple de Cyrus dans Esdras, 1, 1-6 eux aussi et chacun à son niveau, reconstruire le Temple de Dieu que représente l’homme, la société et l’Eglise en Afrique.
Etudiant Missionnaires d’Afrique
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