lundi 31 août 2015

13ème édition de la journée africaine de la médecine traditionnelle : "Réglementation des tradi-praticiens de santé dans la région africaine"

Le Niger a célébré ce 31 août 2015 à l'instar des autres pays membres de la région Afrique de l'Organisation Mondiale de la Santé la 13 ème édition de la journée africaine de la médecine traditionnelle. Le thème de cette édition est : «Réglementation des tradi-praticiens de santé dans la région africaine». Hier, comme il est de tradition, le ministre de la Santé Publique a prononce un discours radiotélévisé  et dans ce message, le ministre Mano Aghali a déclaré que la médecine traditionnelle est une réalité universelle, une médecine à laquelle ont recours 80% des populations à majorité rurales des pays pauvres.

Au Niger et dans bien de contrées africaines, cette médecine est effectivement le premier recours des ruraux contre diverses pathologies. Mais la réglementation fait parfois défaut et donc synonyme d’abus. Le ministre de la santé dans son message, a rappelé les différents efforts fait par le Niger pour promouvoir la médecine traditionnelle notamment la réglementation de pratique de la médecine traditionnelle, le renforcement des capacités des tradipraticiens, la mise en place d'un cadre de collaboration avec la médecine conventionnelle, la protection de la propriété intellectuelle, …

Il faut préciser que depuis 2003, le Bureau Afrique de l’Organisation Mondiale de la Santé célébère chaque 31 août, la Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle. Cette journée vise à sensibiliser le public sur le rôle essentiel que joue la médecine traditionnelle en terme d’amélioration de la santé.



mercredi 26 août 2015

Niger, l'opposition crée un Front Patriote Républicain et souhaite d'abord la tenue des élections locales

L’opposition nigérienne rejette le chronogramme électoral. Elle l’a fait savoir dans un communiqué rendu public en milieu du mois. La commission Electorale Indépendante avait annoncé fin juillet que le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le dimanche 21 février 2016 et sera couplé aux législatives. Le deuxième tour des présidentielles aura lieu le dimanche 20 mars 2016 et enfin les élections locales le lundi 9 mai 2016.

L’opposition nigérienne conteste ce calendrier et réclame la tenue des élections locales avant la présidentielle, prévue pour le 20 février 2016. Cette surenchère médiatique et politique intervient à six mois des élections législatives et présidentielles. Les leaders de l’opposition viennent de créer une nouvelle coalition dénommée Front Patriote Républicain (FRP).

Le 2 août 2015, le président de la république dans son discours à l’occasion du 55 eme anniversaire de l’indépendance du Niger, s’est engagé pour des élections libres, transparentes et inclusives. Mahamadou Issoufou avait aussi promis de ne jamais travestir l’expression de la volonté populaire.

Accident de circulation 11 morts et 25 blessés

Le mercredi 19 août 2015, un car nigérien de la Société NEMA et Frères (SONEF) s’est renversé à 20 kilomètres de Fada N’Gourma au Burkina Faso. Le bilan provisoire est de 11 morts (10 de nationalité nigérienne dont 3 bébés et d’une femme enceinte et une victime de nationalité ghanéenne) et 25 blessés dont deux avec un pronostic vital engagé. L’accident du car qui ralliait Abidjan en Côte d’Ivoire à Niamey au Niger serait dû l’excès de vitesse combiné au mauvais état de la route selon un lieutenant de la Compagnie de gendarmerie de Fada. 

Selon un journal béninois, le Matinal toujours un autre bus de la compagnie SONEF aurait fait un autre accident dans le Nord Bénin le vendredi 21 août 2015. Le journal précise simplement que le bilan serait lourd sans avancer de chiffres.

Généralement les compagnies ne communiquent jamais sur les accidents. Et malgré toutes les sensibilisations et les efforts du gouvernement pour réduire considérablement les accidents de circulation, les compagnies de transports roulent toujours à tombeau ouvert. Les usagers et les victimes n'engagent jamais de poursuites judiciaires à la suite d'un accident. Tout se termine par "c'est Dieu qui a voulu ainsi".

Au sujet de l’accident de Fada, le gouvernement de la Transition du Burkina Faso dans un communiqué a déploré les pertes en vies humaines et  "présente ses condoléances aux familles éplorées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés". Le Burkina précise le communiqué "rappelle une fois de plus tous les usagers de la route à faire preuve de vigilance et de prudence dans la circulation, surtout en cette période hivernale". 

Le Niger par le biais du ministère Affaires Etrangères, de la Coopération, de l'Intégration Africaine et des Nigériens à l'Extérieur se dit "très touchée par ce tragique événement, présente, au nom du Président de la République et du Gouvernement, ses condoléances aux familles endeuillées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés".

Les accidents de circulation au Niger sont souvent dus à l’excès de vitesse bref au nom respect du code de la route ou au mauvais état des routes.

jeudi 20 août 2015

Trois victimes dans effondrement d'une maison à Zinder

Trois talibés sont morts dans l’effondrement d’une maison au quartier Gawan Wali dans le 3ème arrondissement de Zinder dans la nuit du lundi à mardi. Ils étaient huit élèves coraniques qui dormaient dans la maison en banco quand elle s’est effondrée. Trois autres blessés sont admis à l’hôpital pour suivre des soins et deux autres sont sortis indemnes de la maison. 

La région de Zinder est la plus touchée par les fortes précipitations qui s’abattent sur le Niger depuis début août. Plus de 6 700 personnes sinistrées ont été dénombrées dans cette région. ils sont plus de 20.000 sinistrés  enregistrés à travers tout le pays.

mercredi 19 août 2015

Vœux temporaires chez les Sœurs de la Fraternité des Servantes du Christ de Maradi.

La communauté des sœurs de la Fraternité des Servantes du Christ de Maradi a accueilli le samedi 15 août 2015 les premiers vœux de religion des sœurs Marie Solange et Augustine Persévérance Issifi. C’est le Père Dominique Mendy de l’archidiocèse de Dakar au Sénégal qui a présidé les vœux à la Cathédrale Notre Dame de Lourdes de Maradi. Partant de l’Evangile de ce samedi 15 août, jour de l’Assomption, le Père Dominique a insisté sur plusieurs vertus qui caractérisent la vie consacrée. "La prière est la clé de votre vie et vous devez prier sans cesse, prier en tout temps" a insisté le célébrant. Il leur a demandé de prendre exemple sur Marie et de la prier sans cesse afin qu'elle soit leur réconfort. S’appuyant aussi sur le vigoureux message du pape à destination de la vie consacrée, le Père Dominique a exhorté les sœurs Marie Solange et Augustine Issifi à demeurer un exemple dans la société et surtout à privilégier la vie en communauté. 

Le Père Dominique Mendy a également dans sa prédication, demandé à la communauté chrétienne de Maradi à soutenir les jeunes professes et tous les consacrés du diocèse par la prière afin qu’ils demeurent heureux dans la propagation de la foi en terre nigérienne.

Serge Xavier Oga

Niger, des pluies de trop !

Depuis plusieurs semaines, le Niger enregistre de fortes pluies. Plusieurs cours d’eau sont sortis de leurs lits et les dégâts sont déjà énormes. Le bilan provisoire est d’au moins quatre morts, plus de 20.000 sinistrés, 2.170 maisons détruites, 454 hectares de sites agricoles détruits,.... Les écoles servent de sites de relogement provisoires pour les sinistrés. 

A Niamey, le fleuve Niger est sorti de son lit obligeant plusieurs familles à quitter leurs maisons. La région de Zinder est la plus touchée par les inondations. Plus de 6 700 personnes sinistrées ont été dénombrées dans cette région. Dans les villes, les voies sont remplies d'eau rendant la circulation parfois difficile.

mardi 11 août 2015

Le président de la république reçoit en audience l'Archevêque de Niamey

Ce lundi 10 août 2015, le président de la République Issoufou Mahamadou a reçu en audience l'archevêque de Niamey, Mgr Laurent Lompo. Il était accompagné de son prédécesseur Mgr Michel Christian Cartatéguy archevêque émérite de Niamey. Les deux archevêques sont venus remercier le président de la république et l’ont rassuré de la volonté de l’Eglise Catholique au Niger de poursuivre la bonne collaboration entre chrétiens et musulmans. Il faut rappeler que le dimanche 14 juin 2015, Mgr Laurent Lompo a été installé sur le siège canonique de Niamey.

Le fleuve Niger inquiète à Niamey

Le niveau du fleuve Niger inquiète à Niamey la capitale nigérienne. Entre le 04 et le 6 août 2015, le niveau du fleuve est passé subitement de 574 cm à 580 cm. Selon les données fournies par l’Autorité du Bassin du Niger ABN, depuis le 31 juillet 2015, la montée du niveau d’eau s’est accélérée. En effet, une montée de 1.5 m a été enregistrée en 5 jours pour atteindre la côte critique de 572 cm à Niamey le 3 août 2015. Le niveau d’alerte à Niamey de 540 cm, a été déjà dépassé. Il est urgent selon l’ABN de sensibiliser les populations vivant et exerçant dans les zones à risques à Niamey d’une part, et en aval, notamment à Malanville-Gaya, et à l’entrée du Nigeria, d’autre part. Les données actuelles sont déjà supérieures à celles de 2012 déclarée année la plus pluvieuse des 10 dernières années au Niger. 

Cette situation préoccupe naturellement la Cellule de coordination du système d’alerte précoce et de prévention des catastrophes (CCSAP/PC) qui a alerté la primature. Les services compétents doivent être mis en alerte le long du fleuve de Tillabéri à Niamey en passant par Dosso et Gaya pour éviter les inondations antérieures qui ont pris de court les populations. 
Les inondations dans la zone du fleuve Niger sont causées par l’ensablement du lit du fleuve et les effets des changements climatiques.

Mgr Michel Cartatéguy participe à la fête de l'arbre

L'archevêque émérite de Niamey, Mgr Michel Cartatéguy en compagnie de plusieurs jeunes de l'archidiocèse de Niamey a procédé semaine passée à la plantation d'un demi millier d'arbres au niveau du nouveau cimetière de Niamey . Cette action participe à l'aménagement du nouveau cimetière de 10 hectares béni le 30 novembre 2014. Le mois d’août est consacré au Niger à la plantation des arbres. La fête de la république célébrée le 3 août est aussi la fête de l’arbre. La fête de l’arbre de cette année coïncide avec le 40 ème anniversaire de la fête de l'arbre. Cette oeuvre de l'archevêque émérite contribue également à la préservation durable de l'écosystème au Niger.

vendredi 7 août 2015

Un drame de plus, encore un drame de trop en Méditerranée

Les décombres macabres en Méditerranée continuent. Le mercredi 5 août 2015 encore un bateau de fortune transportant des migrants entre la Libye et l’Italie avec à son bord entre 600 et 700 personnes a été secouru en Méditerranée. Les secours n’ont pu sauver que 370 personnes. 

Ce énième drame ne sera malheureusement pas la dernière au vu du chaos qui règne en Libye et à cause de la passivité des "dirigeants" de ce monde. Selon, l’Organisation Internationale pour les Migrants, depuis janvier 2015, plus de 2000 personnes sont mortes noyées en mer en tentant de rejoindre les côtes italiennes et grecques. L’Europe peine à trouver des solutions pérennes et s’entêtent à surveiller la méditerranée avec de gros moyens pour peu de résultats. L’Europe s’obstinent à surveiller les frontières et l’Afrique reste silencieuse et le sort des migrants n’émeut que sporadiquement. Or personne ne peut rester indifférent devant ce drame humain, devant cette situation qui n’a que trop durer. Des jeunes bras valides en quête d’un mieux-être se retrouvent enterrés dans la méditerranée et il faut un « deal » international pour trouver une solution à ce spectacle insupportable.

La solution à l’immigration est simple : bonne gouvernance, bonne gouvernance économique, création d’emploi. L’Afrique doit retenir ses enfants en leur fournissant le travail qui procure l’argent.
Serge Xavier Oga

Akon Lighting Niger !

Le chanteur Rn'B américano-sénégalais Akon était mardi 4 aout 2015 à Niamey où il a été reçu par le président de la république, Issoufou Mahamadou. Le chanteur américain a expliqué au chef de l’Etat nigérien son projet "Akon Lighting Africa" pour le Niger et l’Afrique. Alioune Badara Thiam, alias AKON veut participer à l’éclairage du Niger en facilitant l’accès du monde rural à l’éclairage solaire à travers des solutions innovantes propres et accessibles. Son projet installe gratuitement des lampadaires pour l’éclairage public, des kits solaires domestiques, des lampes et des stations de recharge.
Akon a déjà fourni des kits solaires à deux écoles Pays-Bas I et II en périphérie de Niamey. A terme, ‘’ Akon Lighting Africa’’ va électrifier plus de 2000 villages du Niger.

mercredi 5 août 2015

2016, année électorale au Niger

L’agenda électoral au Niger est désormais connu. La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), l’institution chargée d’organiser les élections au Niger a décliné fin juillet les futures dates pour la tenue des différentes élections générales.

On sait désormais que le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le dimanche 21 février 2016 et sera couplé aux législatives. Le deuxième tour des présidentielles aura lieu le dimanche 20 mars 2016 et enfin les élections locales le lundi 9 mai 2016.

Selon le président de la CENI, M. Ibrahim Boubé, ce chronogramme a été retenu en tenant compte des délais constitutionnels, des délais légaux contenus dans les lois électorales et le code des marchés publics, de certaines contraintes techniques et logistiques, ainsi que des difficultés liées aux procédures de mobilisation et de décaissement des fonds.

Pauvreté, ignorance et inégalités, sèves nourricières du terrorisme !

"Contribution de l'Islam à l'avènement d'une paix mondiale durable" C’est le thème d’un séminaire international organisé par le Sénégal du 28 au 29 juillet 2015. Cette conférence internationale sur "Islam et paix " a été organisée à l’initiative du Sénégal et a réuni environ 500 participants au nombre desquels, des universitaires, des savants et des érudits de différentes religions, des chefs religieux, des décideurs politiques,…Cette conférence s’est achevée et la synthèse est sans équivoque. Le terrorisme se nourrit dans le lit de la pauvreté et des inégalités. Selon l’universitaire Moussa Idrissa, enseignant à l’université de Yaoundé au Cameroun, un pays qui est attaqué régulièrement par Boko Haram, les zones les plus touchées par le phénomène Boko Haram au Cameroun sont "celles qui sont les plus délaissées dans les politiques de développement". Toujours selon cet universitaire, les jeunes qui sont enrôlés par Boko Haram n’ont pour métier que la conduite de moto taxis qui ne rapporte pas grand-chose et quand ils intègrent cette nébuleuse, "ils peuvent gagner par semaine 100.000 F CFA". 

Compte tenu de tout ce qui précède et après plusieurs analyses et  réflexions, les participants ont, à l’issue de cette conférence internationale sur la paix, plaidé pour la mise en place d’un Fonds de paix et de stabilité pour une meilleure prévention des conflits religieux. Ils exhortent aussi "les chefs d’Etat et de gouvernement africains abritant de fortes communautés musulmanes et, au-delà, les chefs d’Etat et de gouvernement du monde à contribuer activement à la mise en place d’un Fonds dit de paix et de stabilité".

Un appel pressant a été aussi lancé à destination des organisations internationales pour la paix, des philanthropes et des bonnes volontés à s’impliquer pour la création de ce fonds de stabilité et de paix. De façon concrète, l’impôt légal en Islam appelé Zakat pourrait contribuer à ce fonds et sera partagé suivant les principes de bonne gouvernance. 

Les participants ont demandé aux dirigeants politiques d’anticiper sur les conflits par la mise en place "d’un agenda pour la Paix mondiale durable qui sera complémentaire de "l’agenda post-2015 en faveur des Objectifs pour le développement durable".

Les participants à la conférence de Dakar ont unanimement demandé "l'acceptation mutuelle des différences culturelles et des croyances et valeurs d'autrui dans le respect de la dignité et des droits humains".
C’est désormais clair qu’il faut anticiper pour éviter des conflits qui se nourrissent au terreau de la pauvreté, des inégalités et de l’ignorance. Cette rencontre a bien défini les rôles et responsabilités autour de la promotion de la culture de paix dans le monde et surtout en Afrique.

Gageons que la synthèse de cette conférence ne sera pas rangée dans les placards. En principe toutes les causes sont connues et il est temps d’agir concrètement, en vérité, en toute sincérité pour une stabilité régionale, pour une paix mondiale. Gageons que ce cri de cœur de Dakar sera entendu par les dirigeants politiques qui détiennent la clé du succès.

mardi 4 août 2015

Message à la Nation de monsieur Mahamadou Issoufou, Président de la République, Chef de l'Etat à l'occasion du 55 ème anniversaire de l'Indépendance du Niger

Nigériens, Nigériennes,
Mes chers concitoyens ,

En cette veille du 55ème anniversaire de l’indépendance de notre pays, mes premières pensées vont vers nos vaillantes forces de défense et de sécurité, en guerre contre le terrorisme.

En particulier, je pense à nos soldats tombés à Tiloa, le 08 Mars 2010, à ceux tombés suite à l’enlèvement de deux expatriés Français le 07 Janvier 2011, à ceux tombés à Agadez et Arlit le 23 Mai 2013, à la prison civile de Niamey le 1er Juin 2013, à Mangaizé, à la prison de Ouallam, le 30 Octobre 2014, à ceux de la patrouille régionale de Tillabéry tombés à la même date sous les balles des assassins, à ceux tombés à Bosso les 06 et 24 Février 2015, à la prison civile de Diffa le 09 Février et le 11 Juillet 2015, au pont de Doutchi-Diffa le 16 Février et le 04 Mars 2015, dans l’île de Karamga le 20 Février et le 25 Avril 2015. Je pense aux victimes civiles de cette guerre qui nous est injustement imposée. Que leurs âmes, à tous, reposent en paix et que leur souvenir reste éternellement gravé dans nos mémoires. Je pense aussi aux blessés, civils et militaires. Je rends hommage à tous pour les sacrifices consentis et pour l’engagement patriotique sans faille dont ils ont fait preuve dans l’adversité. Je pense à ces villages saccagés, à ces villages brûlés, à ces villages vidés de leurs populations, à ces populations réfugiées ou déplacées, à ces enfants déscolarisés, aux biens perdus, bref à toute cette somme de malheurs et de détresse.

Le gouvernement a pris toutes les dispositions pour que ne soient pas vains les sacrifices suprêmes de ceux qui sont tombés et pour que triomphe la cause pour laquelle ils se sont battus. Il est déterminé à défendre nos institutions démocratiques, à assurer la sécurité de nos frontières ainsi que celle des personnes et des biens sur l’ensemble de notre vaste territoire. Conscient de l’existence de l’effet papillon dans les affaires humaines, c'est-à-dire de la possibilité que des petites causes produisent de grands effets, le Gouvernement suit dans les détails, quotidiennement en rapport avec la hiérarchie militaire et à travers les réunions hebdomadaires du Conseil National de Sécurité, la mise en œuvre des opérations conçues pour contenir les menaces auxquelles est exposé notre pays. Ces opérations enregistrent un succès indéniable. Ainsi en est-il de l’ opération Zarmanga, de la coopération avec l’opération Barkhane, des opérations N’gaa et Mai Dounama ainsi que des patrouilles départementales et régionales permanentes, qui ont permis respectivement de protéger notre frontière avec le Mali, de fermer les passages, à la frontière libyenne, aux terroristes, aux trafiquants d’armes et de drogue, de porter des coups durs à Boko haram, non seulement sur le territoire national mais également sur le territoire du Nigéria, de marquer la présence de l’Etat et d’apporter la sécurité sur l’ensemble de nos régions.

La bravoure et le courage de nos armées sont notre premier atout dans cette lutte. Je me dois donc de saluer, à nouveau, ces hommes et ces femmes qui se battent héroïquement, tous les jours, et ce depuis plusieurs mois pour que nous puissions tous vivre en paix.

Notre second atout est le soutien du peuple Nigérien.

Je me réjouis de son adhésion au combat contre les différentes menaces, notamment contre le terrorisme. Le but politique, défini par le Gouvernement et qui justifie notre entrée en guerre contre ce dernier, correspond parfaitement à ses intérêts. Le peuple sait qu’il s’agit non seulement de défendre ses libertés mais aussi d’empêcher des aventuriers sans foi ni loi de travestir sa religion. Son soutien multiforme aux forces de défense et de sécurité est inestimable. Je pense, par exemple, à sa mobilisation exceptionnelle, en leur faveur, ce 17 Février 2015. Je pense à ces renseignements humains qui permettent d’améliorer l’efficacité des opérations militaires. Je pense à ce téléthon qui a permis de mobiliser d’importantes ressources en faveur des forces de défense et de sécurité. Cette adhésion de notre peuple est, plaise à Dieu, un des facteurs décisifs qui nous conduiront à la victoire contre le terrorisme. Pour consolider cette adhésion, en particulier dans les zones les plus exposées aux menaces, des actions civilo-militaires, portant sur la sensibilisation, sur le financement des projets de développement, notamment sur les activités génératrices des revenus en faveur des jeunes, sont entreprises par le Gouvernement. J’encourage tous les patriotes et tous les démocrates à rester mobilisés et je lance un vibrant appel aux dirigeants de toutes les forces organisées de notre pays, notamment ceux des partis politiques et des organisations de la société civile, pour qu’ils se soudent au peuple et aux forces de défense et de sécurité. C’était le sens de mon offre, maintes fois renouvelée, de rassemblement de tous les enfants du pays en vue d’affronter, ensemble, les défis prioritaires, parmi lesquels les défis sécuritaires, auxquels est confrontée notre nation. Ma main reste toujours tendue.

Mes Chers Concitoyens,
Je voudrais le dire de manière solennelle, chacun est responsable de sa sécurité et de la sécurité collective. Nous ne pouvons être négligents ou indifférents face à des menaces aussi graves et aussi brutales. Il faut donc veiller, surveiller et rester constamment vigilant. C’est, j’en suis convaincu, l’union de tous qui nous rendra plus fort. C’est cette union qui nous permettra de créer les conditions de la sécurisation de nos frontières et de notre vaste territoire. C’est aussi cette union qui nous permettra de mieux contribuer à la sécurité régionale et internationale. Je félicite le Gouvernement pour son ferme engagement avec les pays voisins en vue de créer les conditions de la sécurité commune. Je le félicite, en particulier, pour l’excellent travail qu’il mène sur le dossier Libyen, sur le dossier Malien et dans la lutte contre Boko-Haram dans le bassin du lac Tchad.

Le Gouvernement est très soucieux des conséquences du chaos libyen sur la sécurité de notre pays et sur la stabilité de toute la région sahélo-saharienne. Aussi s’emploie-t-il, en rapport avec les frères libyens, les pays de la sous-région et la communauté internationale, à créer les conditions de la réconciliation de tous les libyens, celles de la mise en place d’un Gouvernement d’union nationale capable de stabiliser le pays.

Je félicite le Gouvernement pour sa contribution à la conclusion et à la signature de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, sous l’égide de l’Algérie, le 15 Mai et le 20 Juin 2015. Cet accord permet, non seulement de garantir l’intégrité territoriale de ce pays frère, d’unir et de rassembler le peuple Malien dans sa diversité et d’y protéger les institutions démocratiques, mais aussi, d’y isoler et d’y mieux combattre les organisations terroristes. Le Niger est fier d’avoir apporté sa contribution au sein du Comité de médiation et continuera à jouer un rôle actif dans le Comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Le Niger, présent dans la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA), souhaite la mise en place d’une force plus offensive pour combattre plus efficacement les organisations terroristes. La mise en place d’une telle force peut s’inspirer du modèle de la Force Mixte Multinationale dédiée à la lutte contre Boko-Haram.

Justement, le processus d’opérationnalisation en cours, dans le bassin du lac Tchad, de la Force Mixte Multinationale permettra d’y éradiquer définitivement Boko Haram. La mise en place de l’Etat-major de cette force, à N’Djamena, au Tchad, ainsi que celle des contingents nationaux sont très avancées. La force mixte multinationale permettra une éradication dans les détails du terrorisme aveugle de Boko-Haram qui, par son extrême violence et sa banalisation de la vie, constitue un cran supplémentaire de barbarie jamais connue dans notre sous-région. L’ampleur du phénomène qui, depuis aujourd’hui six (6) ans, se caractérise par les viols, les décapitations et les destructions de villages, a renforcé la volonté de tous les Etats de la sous-région à barrer la route aux hordes assoiffées de sang de cette organisation terroriste.

Mes Chers Concitoyens,
Les menaces actuelles auxquelles est exposé notre pays ne resteront pas figées. Elles connaîtront probablement une évolution dans les années à venir. Conscient de cela et convaincu des vertus de l’anticipation, le Gouvernement a décidé d’engager une réflexion prospective, en rapport avec ses partenaires, sur l’évolution probable des menaces, sur l’adaptation de notre politique de sécurité nationale, de notre stratégie militaire, sur la gouvernance, la restructuration, l’entraînement, la formation et l’équipement des forces de défense et de sécurité. Je me permets d’insiste sur la politique de sécurité nationale pour dire qu’elle sera réexaminée dans toutes ses dimensions, économique, psychologique, politique et militaire. Dans la dimension économique, la sécurité alimentaire occupera une place de choix. Du reste, cette forme de sécurité a toujours été au centre des préoccupations du Gouvernement. Aujourd’hui, elle revient davantage en surface avec le retard enregistré dans le démarrage de l’actuelle campagne des cultures pluviales.

En effet, la présente campagne agro-pastorale est marquée par une installation tardive des pluies. La grande majorité des producteurs agricoles n’ont pu effectuer les semis des cultures pluviales qu’au mois de Juillet, soit avec un mois de retard par rapport à une année normale. Du reste, cette installation tardive de la saison pluvieuse corrobore, malheureusement, les prévisions météorologiques effectuées par (ACMAD) qui annonce en outre, avec une forte probabilité, un arrêt prématuré des pluies en fin de saison. Cette situation, vous vous en doutez, pourrait impacter négativement le cours de la campagne agro-pastorale et susciter des inquiétudes légitimes chez les producteurs agricoles et les éleveurs.

Je partage ces inquiétudes et nous prions Dieu pour qu’il apaise nos inquiétudes. Parallèlement, et ceci conformément à mon engagement d’assurer la sécurité alimentaire de notre peuple, j’ai instruit le Gouvernement pour que soient prises toutes les mesures idoines afin d’anticiper sur les résultats de la campagne. Nous savons ce que nous avons à faire : il s’agit de poursuivre, plus que jamais, la mise en œuvre de l’initiative 3N en mettant l’accent, dès maintenant, sur les cultures pluviales de diversification et en prenant toutes les dispositions pour le démarrage à temps de la campagne des cultures irriguées. C’est pour mieux évaluer l’ampleur de ces actions et sensibiliser les populations que des missions ministérielles ont été dépêchées dans les régions. Les informations collectées sur le terrain permettront de mieux guider l’action gouvernementale.

Mes Chers Concitoyens,
La situation de la présente campagne agro-pastorale nous conforte dans la poursuite de la mise en œuvre de l’initiative 3N, seule solution structurelle face aux effets des changements climatiques. Face à ces derniers, le Gouvernement met en œuvre, depuis plus de quatre (4) ans, les actions d’atténuation et d’adaptation telles que définies par la composante 4 de l’initiative 3N, relative à la restauration et à la protection des terres. Bien sûr le combat pour l’atténuation et l’adaptation doit être menée à l’échelle mondiale. La position de notre pays, qui est aussi celle de l’Afrique, est bien connue : nous la défendrons avec détermination à la prochaine conférence de Paris sur le climat, en Décembre 2015. En particulier, cette conférence sera pour nous l’occasion de défendre des projets régionaux tels que la réhabilitation du bassin du lac Tchad et la lutte pour la préservation du bassin du fleuve Niger notamment contre son ensablement.

Par ailleurs, la mise en œuvre des autres composantes du plan d’accélération de l’initiative 3N, à savoir : la maison du paysan, la maîtrise de l’eau pour les productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques, l’accroissement et la diversification des productions animales, l’amélioration de la nutrition, la conservation, la transformation et la commercialisation des productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques, la mobilisation, la sensibilisation, l’animation et la communication, a permis déjà de montrer que sécheresse n’est pas synonyme de famine. C’est le lieu de saluer la signature récente, avec la Banque Mondiale, de la convention de financement du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) en faveur de six pays de la sous-région dont notre pays. Dans ce cadre notre pays bénéficiera de ressources financières d’un montant supérieur à 22 milliards de FCFA.

Mes Chers Concitoyens,
Dans quelques mois, vous retournerez aux urnes. Dans quelques mois vous exercerez votre rôle d’arbitre. Vous élirez, dans quelques mois, vos représentants à l’Assemblée nationale et dans les assemblées locales ainsi que celui ou celle qui présidera aux destinées de notre pays pendant les cinq (5) prochaines années. Ces élections constituent une phase importante dans le processus, engagé depuis quatre (4) ans, d’instauration d’institutions démocratiques et républicaines fortes et stables. Il s’agit là, on s’en souvient, d’un de mes engagements les plus forts. En effet, il s’agit de la première des huit (8) priorités du programme de renaissance. Or, il n’y a pas d’institutions fortes et stables sans légitimité populaire et il n’y a pas de légitimité populaire sans élections libres et transparentes. Je tiendrai donc cet engagement. C’est dire que je mettrai un point d’honneur à contribuer à l’expression libre des suffrages du peuple Nigérien et à l’organisation d’élections inclusives. Mon parcours politique, exempt de toute participation à des entreprises liberticides, en constitue une solide garantie. C’est dire que je ne cautionnerai pas l’organisation d’élections tropicalisées pour ne pas dire truquées. Cela n’est pas, d’ailleurs, dans la tradition de notre pays. C’est dire que je considérerai des élections mal organisées comme un échec personnel et je ne serai jamais à la base d’un travestissement de l’expression de la volonté populaire. Aussi les institutions chargées des élections, du Comité du Fichier Electoral biométrique (CFEB) à la Cour Constitutionnelle, en passant par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et le Conseil National de Dialogue Politique (CNDP), doivent-elles prendre leur responsabilité, en toute indépendance par rapport à tous les partis, quels qu’ils soient. Je voudrais donc rassurer tous les partis politiques et tous les candidats, que la tradition de transparence et d’équité généralement observée dans notre pays en matière électorale sera respectée. 

Du reste, en plus de l’existence d’institutions électorales réellement indépendantes, le peuple Nigérien est jaloux de l’expression libre de ses suffrages. L’engouement constaté lors du récent enregistrement des électeurs, dans le cadre de la reprise du fichier électoral, l’atteste. Il est une indication claire de l’intérêt que portent les citoyens pour ces consultations et de l’enracinement de la démocratie dans notre pays.

Les partis politiques qui présenteront des candidats ont une contribution centrale à apporter dans la transparence des élections. Je les invite à prendre toutes les dispositions pour que leurs délégués soient présents dans les bureaux de vote. 

Une autre garantie de la transparence des élections est constituée par les observateurs de la société civile, nationaux comme internationaux. Je leur lance, ici, un appel solennel pour qu’ils soient les plus nombreux possibles à être les témoins de nos élections.

Ainsi nous réunirons quatre (4) conditions pour garantir la transparence et la crédibilité de nos élections : la vigilance des électeurs, la présence des délégués des candidats dans les bureaux de vote, celle des observateurs et l’indépendance des institutions chargées des scrutins.

Par ailleurs, la participation des Nigériens de la diaspora à ces élections ainsi que la révision proportionnelle du nombre de députés par rapport à la population de notre pays constituent des gages supplémentaires de l’amélioration de la qualité de la représentation politique.

Le Gouvernement, avec l’aide des partenaires traditionnels, mobilisera les moyens nécessaires pour permettre aux structures indépendantes chargées de la confection du fichier électoral et de l’organisation des élections d’assurer convenablement et adéquatement leurs missions.

Mes Chers Concitoyens,
La sécurité face aux menaces auxquelles notre pays est confronté, la sécurité alimentaire face au retard de la présente campagne agricole pluviale, l’organisation des prochaines élections, tels sont les thèmes que j’ai souhaité aborder en cette veille du 55ème anniversaire de notre indépendance. Je fonde l’espoir que nos efforts pour juguler les menaces et pour assurer notre sécurité alimentaire seront couronnés de succès. Je fonde l’espoir que tous les acteurs contribueront à l’organisation d’élections libres, transparentes et honnêtes. Que Dieu bénisse le Niger. Qu’il nous accorde la paix et un hivernage fécond dans un Niger démocratique, stable et prospère.

Je vous remercie.