mardi 26 mai 2015

Coupures intempestives de l'électricité au Niger, impossible de travailler

Le Niger vit d puis plusieurs jours un délestage électrique à travers tout le pays. Cela fait plusieurs jours que le secteur de la rédaction de votre site à Maradi n’a plus d’électricité. Et comme un malheur ne vient jamais seul, la fourniture de la connexion internet est aussi régulièrement coupée. Il devient alors impossible de travailler. Les temps sont durs pour tout le monde en ce moment de grande chaleur. Selon le directeur de la société qui fournit l’énergie, ce délestage serait du à des problèmes au niveau du secteur pétrolier nigérian en grève. Le Nigéria est le principal fournisseur en énergie électrique du Niger. 
Depuis plusieurs années le pays tente vainement de trouver des solutions pour couvrir les besoins intérieurs. Le Niger a lancé les travaux du barrage hydroélectrique à Kandadji sur les rives du fleuve Niger à Niamey. Cet ouvrage devrait réduire la dépendance énergétique mais malheureusement la société russe Zaroubegevodstroï (ZVS) qui a obtenu le marché n’a pas honoré ses engagements et le contrat a été rompu en juillet 2014.

Pendant la période de grande chaleur, les mêmes problèmes resurgissent et les solutions proposées ne sont jamais à la hauteur de la demande. Les vendeurs de produits frais ont presque tout perdu et les frigos des ménages sont à l’arrêt en ce moment dans plusieurs milliers de familles nigériennes.

Il n’y a pas d’autres solutions que de patienter.

samedi 16 mai 2015

Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie et Tchad, le Sahel veulent mieux coopérer pour lutter contre le terrorisme et l'immigration sans visa vers l’Europe

Les ministres de l’Intérieur du Groupe des 5 pays du Sahel, Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie et Tchad se sont retrouvés Jeudi 11 mai 2015 à Niamey pour échanger sur les défis de l’espace sahélien. Au menu de cette rencontre, lutte contre le terrorisme et le trafic de migrants vers l’Europe.

A l’issue des échanges, les ministres sahéliens ont pris plusieurs engagements. Ils ont décidé d’intensifier leur collaboration face à la menace terroriste et aux trafics de migrants. Les pays sahéliens confrontés à toutes sortes de menaces ont compris qu’aucun d’entre eux n’a les capacités isolement de faire face aux défis sécuritaires du moment. Ils espèrent ensemble arriver à juguler les menaces terroristes d’une part et aussi à freiner l’immigration vers l’Europe. Sur le plan sécuritaire, le Mali, le Niger, le Tchad sont confrontés à des groupes djihadistes notamment Aqmi et Boko Haram. Sur le terrain en ce moment le Tchad et le Niger unissent leurs efforts pour endiguer la menace des éléments de la secte islamique Boko Harma qui mènent des incursions fréquentent dans le Sud du Niger et dans le Nord du Nigéria. Au Mali, Niger et Tchad soutiennent le pouvoir de Bamako pour sécuriser le Nord malien sous la menace constante des djihadistes et d’autres mouvements armés. Les ministres de l’intérieur du G5 dans leur déclaration à l’issue de la réunion de Niamey ont déclaré «qu’au vu des interactions existant entre ces crimes, seule une action commune de nos pays est à même de relever ces défis ». 

Le sahel est également concerné par la question de l’immigration sans visa. C’est pourquoi, les ministres de l’intérieur ont également décidé de faire davantage pour démanteler les réseaux de passeurs dans leur pays respectif. Agadez est le Hub du transit vers l’Europe. Et cette semaine, Les députés nigériens ont adopté le lundi 11 mai une loi qui permettra de prévenir mais surtout de réprimer le trafic illicite de personnes. Le Sahel doit donc emboiter le pas au Niger pour agir ensemble.

Ces arsenaux ne suffiront sans doute pas à résoudre les défis du Sahel. L’espace sahélien qui compte plus de 137 millions d’habitants est l’un des coins les plus pauvres de la planète. Il est aussi important de créer les conditions d’un développement intégral de l’homme afin d’épargner aux bras valides de prendre des chemins contraire à la loi. Les migrants qui tentent de rejoindre l’Europe fuient des situations de précarités dans leur pays d’origine. Pourtant, le Sahel peut nourrir les sahéliens. Le sahel peut procurer du pain à tous ses enfants. L’une des solutions aux défis pourraient également venir de la bonne gouvernance, de la bonne gestion des ressources allouées au développement. Le Sahel ne peut pas être la solution aux défis de l’immigration sans visa vers l’Europe. La solution doit être globale et doit concerner les pays de départ notamment le Sénégal, le Mali, la Gambie, le Nigéria, le Cameroun, … Il faut arriver à offrir à chaque citoyen dans son pays d’origine la possibilité d’un avenir meilleur. Et ce défi est possible. Il n'est passible de transformer le Sahel en frontière de l'Europe. Les pays sahéliens n'ont pas les moyens et la solution doit être globale, mondiale. Il faut mondialiser la solidarité et le développement pour retenir directement dans leur village d'origine les candidats à la traversée périlleuse vers Lempedusa.
Serge Xavier Oga

mardi 12 mai 2015

13 mai 2015, le Niger célèbre la Journée Nationale de la Femme

Demain 13 mai 2015, les femmes nigériennes sont à l’honneur. Le pays célèbre la Journée Nationale de la Femme. Le 13 mai est une date symbolique au Niger pour les femmes en souvenir de la célèbre marche historique du 13 mai 1991 au cours de laquelle, les femmes nigériennes ont osé marcher pour exiger du comité préparatoire à la conférence nationale plus de représentativité. Le chemin a été long et parsemé d’embûche mais cette marche historique a permis à la femme nigérienne de faire compter sa voix. La grande marche a aussi abouti à l'adoption en 1996 d’une politique nationale de promotion de la femme et de protection de l'enfant, une loi sur le quota qui octroie un minimum de 10% à l'un ou l'autre sexe aux postes électifs et 25% aux postes nominatifs dans l'Administration publique. La lutte des femmes a aussi permis aux femmes de bénéficier de la gratuité de la césarienne, le soin des cancers de seins et du col de l’utérus ainsi que de la gratuité des soins médicaux pour les enfants de 0 à 5 ans. 15 femmes siègent à l’hémicycle comme députés. 

Si pour celles qui ont eu la chance d’aller à l’école, les choses semblent aller le mieux, pour les femmes rurales, le progrès est encore lent. Les défis sont multiples. 2/3 des 63 % des pauvres au Niger sont des femmes. En milieu rural, les femmes ont un faible accès aux services de santé reproductive. Plusieurs jeunes filles sont mariées précocement ce qui aboutit à diverses mutilations génitales féminines, ...

Le taux d'éducation des filles à l’école primaire demeure très faible comparé au taux des garçons. En effet, c’est à la jeune fille d’aider sa mère dans les différentes tâches quotidiennes, dans la corvée d’eau potable en parcourant parfois des dizaines de kilomètres…

La méningite progresse toujours,

La méningite continue de tuer au Niger. Le dernier décompte officiel en date du 8 mai 2015 fait état 358 morts sur 5273 cas suspects recensés. La capitale nigérienne Niamey est sévèrement touchée. Elle compte plus de 1200 admissions au cours de la dernière écoulée. Dans le centre de Lazaret à l’Ouest de Niamey, au cours de la dernière semaine, les équipes médicales ont procédé jusqu’à 160 admissions quotidienne.

Hormis Niamey, L’épidémie sévit également dans toutes les  8 régions du Niger à l'exception de Diffa. La semaine passée, les lycéens de Niamey ont observé une grève de 48 heures pour interpeller le gouvernement afin qu'il vaccine tous les élèves contre la méningite.

Archidiocèse de Niamey, le Père Félix Lankoandé célèbrte ses 30 ans de vie sacerdotal

28 avril 1985 – 28 avril 2015. Voilà 30 ans que le père Félix Lankoandé est ordonné prêtre. A cet effet, une messe a été célébrée à son intention, hier mardi 28 avril 2015, au Foyer Samuel de Niamey. A l'occasion, le père Félix s'est vu entourer de prêtres, religieuses et laïcs, ainsi que des jeunes du Foyer Samuel, venus communier à sa joie. A la place de l'homélie, le père Félix s'est prêté volontiers aux questions du père Anthony, responsable du Foyer Samuel, évoquant ainsi l'histoire de sa vocation, ainsi que ses joies pendant ses trente années de vie sacerdotale.

Il ressort de cela que père Félix est né à Mannie (Burkina Faso) dans le diocèse de Fada N'Gourma. Il est du clan des "Lankoandé", nom difficile à traduire : "LAN" signifie « celui » et "KOANDE", « épreuve – vaillance ». Ceci dit, Lankoandé désigne « Celui qui connaît l'épreuve et qui n'accepte jamais la soumission devant l'adversité... vaincre ou mourir dans la dignité. Telle est la devise de son clan. Père Félix Lankoandé a eu sa vocation grâce à des religieuses canadiennes. Ayant appris à servir, il a décidé de consacrer sa vie à Dieu pour servir les hommes. Dans un document Ordination Sacerdotale : Félix LANKOANDE, datant du 28 avril 1985, père Félix disait : « Ce qui m'a le plus frappé dans ma formation au séminaire, c'est le sens du service. Je pense que c'est la seule vocation qui existe pour tout homme. Ma vocation sacerdotale est ma raison d'être. » Répondant à nos questions, hier, père Félix a réaffirmé : « devenir prêtre, c'est ma façon de donner ma vie aux autres par le service et dans le service. » Dans l'exercice de son ministère, à Dolbel, Makalondi ou encore, à Niamey où il est depuis trois ans, Père Félix a toujours fait montre de sa passion pour le service des autres. Dans leur discours adressé à lui à l'occasion de cette fête des 30 de sacerdoce, les jeunes du Foyer Samuel ont encore relevé son dévouement et son sens du sacrifice pour le bien des autres. Cela, même à table !

mercredi 6 mai 2015

Iles et villages évacués après l'attaque de Boko Haram du samedi 25 avril 2015.

Après l’attaque le samedi 25 avril 2015 des éléments de Boko Haram contre les positions de l’armée nigérienne sur l’île de Karamga dans le lac Tchad, le Niger a décidé jeudi 30 avril 2015 de l’évacuation des milliers de personnes des différentes îles du Lac. Selon les autorités locales, la mesure va concerner 27.000 personnes habitants de 74 îles et de 116 villages nigériens. Les populations avaient 72 heures pour tout quitter. La situation humanitaire sur le terrain était devenue très préoccupante et le président a dépêché une délégation officielle sur le terrain. 

Hier mardi 5 mai 2015, le premier ministre, Brigi Rafini, à la tête de cette délégation constituée du 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, de plusieurs membres du gouvernement, de plusieurs chefs d’agence humanitaire présents à Niamey et des responsables des forces de défense et de sécurité, s’est rendu à Diffa puis à Nguigmi. Il s’est agi pour le premier ministre de constater les conditions dans lesquels les populations regagnent la terre ferme. Dans les échanges qu’il a eu avec les déplacés, Brigi Rafini a beaucoup appris de leurs conditions. Il leur a promis que le gouvernement fera « tout son possible pour qu’il ait une amélioration dans les heures et jours à venir ». Il faut dire que les populations ont décrit au premier ministre les conditions pénibles dans lesquelles elles ont dû tout abandonner et prendre la route à pied. A l’étape de Diffa, le chef du gouvernement nigérien a eu plusieurs entretiens avec les responsables à divers niveaux de Diffa avant de rencontrer les chefs des agences humanitaires. Aux autorités régionales qu’il a rencontrées, Brigi Rafini a dit toute sa peine devant le manque d’initiative et le laisser-aller. Brigi Rafini leur a dit toute sa déception et son incompréhension s’agissant de leur apathie à la souffrance de leurs propres populations. «Je pars inquiet et déçu de ce que j’ai vu ce matin à N’Guigmi ». Dans les échanges avec les humanitaires, ces derniers ont relevé plusieurs insuffisances dans l’opération de relocalisation notamment les conditions de transit et de transport, …

Il faut préciser que les populations avaient reçu un ultimatum de 72 heures pour quitter leurs villages et campements. Sans moyen, ils ont tout abandonné et ont pris le chemin de la terre ferme à pied et arrivent parfois épuisés. Ils n’emportent rien. Cette opération a été décidée pour permettre à l’armée de mener à bien ses opérations militaires dans le secteur. Le combat pour déloger les islamistes de cette région du Niger est devenue de plus en plus meurtrier pour les civiles. Le samedi 25 avril lors de l’attaque de Karanga, 28 civils ont perdu la vie. Les îles et les villages ciblés seraient devenus des zones de replis pour Boko Haram. 

Sur le terrain, l’aide humanitaire s’organise et l’urgence est de pouvoir donner du pain à tous ses gens qui sont arrivés sans rien. Il faut aussi pouvoir leur donner de l’eau à boire pour éviter toute déshydratation. La chaleur est intense en ce moment ici et le thermomètre à l’ombre dépasse les 40°.

De Diffa, Serge Xavier OGA

mardi 5 mai 2015

Niger-méningite, le bilan s’alourdit

Selon le directeur du service national de surveillance et de réponses aux épidémies, Dr Goumbi Kadédé, l’épidémie de méningite qui sévit depuis janvier 2015 au Niger a causé à la date du 3 mai 2015 la mort de 253 personnes. Un total de 3.304 malades confirmés a été enregistré. Le bilan au fil des jours s’alourdit. Fin avril, 1.150 malades avaient été enregistrés et 129 malades ont succombé. 

Le pays manque actuellement de vaccins et les commandes arrivent au compte goute. Actuellement 8 districts sanitaires sont état d’épidémie et 3 autres ont été placés en état d’alerte. Le Niger a besoin d’au moins 1,8 millions de doses de vaccins contre les souches C et W 135, les deux souches à l’origine de l’épidémie.

Il faut aussi préciser que le Nord Nigéria frontalier au Niger connait également une épidémie de méningite en ce moment.

La méningite est une maladie hautement contagieuse qui se manifeste généralement par une forte fièvre, de violents maux de tête, des vomissements, une raideur du cou et une fontanelle bombée chez l’enfant. 

Serge Xavier Oga

vendredi 1 mai 2015

Une bonne nouvelle du Nigéria: 500 otages de Boko Haram sauvés

Enfin une très bonne nouvelle du Nigéria pourrait-on s’exclamer cette semaine. En effet, cette semaine, l’armée nigériane a annoncé la libération de près de 500 femmes et enfants captifs de Boko Haram dans la forêt de Sambissa la base arrière de la secte islamique. Cette libération intervient plus d’un an après le rapt des 237 lycéennes de Chibok. Cette semaine l'armée nigériane a lancé  une contre-offensive dans le Nord Est du Nigeria. 

Selon plusieurs sources nigérianes, les femmes et les enfants libérés étaient détenus dans des conditions inhumaines. Cette libération est une petite lueur d’espoir. C’est peu mais c’est un pas de géant franchi par l’armée nigériane. Selon Amnesty International, environ 2000 femmes ont été kidnappées depuis le début de 2014 par Boko Haram.

L’armée nigériane a été chassée d’une grande partie du Nord Est du pays par les éléments de la secte islamique que les armées du Niger et du Tchad combattent sur le terrain en l’absence de l’armée nigériane composée de près de 80 militaires mais qui avaient fui massivement en 2014 le Nord Est du pays.

S.X.O

Fête de travail dans le recueillement au Niger

Les travailleurs nigériens à l’instar des travailleurs du monde entier ont célébré ce vendredi 1 er mai la fête du Travail. Cette année le cœur n’était pas à la fête et l’intersyndical des travailleurs nigériens a décidé de mettre les célébrations entre parenthèses. Cette fête intervient dans la période de trois jours de deuil national décidé par le pays après la mort au combat de 46 militaires le 25 avril à l'Est du pays.

Ce matin à travers tout le pays, l’heure était au recueillement. Des prières collectives ont été organisées à la place des défilés. Les chrétiens ont prié dans les églises pour la paix au Niger et le repos des des disparus. Les musulmans ont prié dans les mosquées ce matin aussi pour les mêmes intentions. Chacun dans le respect de son chemin particulier a imploré le Père Céleste d’accueillir les âmes des fidèles défunts et pour la paix dans le monde. Ce matin, le vicaire de la Cathédrale de Maradi le Père Jacques Koalga qui présidait la célébration a demandé aux fidèles de prier sans cesse, de se consacrer à la prière car la prière constitue une arme redoutable contre le mal. Par l’intermédiaire de la vierge Marie, il a imploré notre Seigneur Jésus Christ de protéger la nation tout entière. Dans le recueillement, comme un seul homme, le peuple chrétien et musulman a prié pour la même cause, pour la paix au Niger, pour que Dieu accueille dans son paradis éternel les victimes du terrorisme. 

Il faut rappeler que le samedi 25 avril 2015, un combat violent a opposé l’armée nigérienne aux éléments de la secte Boko Haram. Le bilan fait état de 46 militaires nigériens morts au combat, 32 autres portés disparus, 9 militaires blessés, 28 civiles ont été assassinés par les combattants islamiques qui ont perdu 156 éléments de Boko Haram durant l’attaque. 
Serge Xavier Oga