Notre vivre ensemble, est-ce une richesse ou une incidence de parcours ?
Nous vivons ensemble sans être unis. C’est par cette note que j’ai voulu ouvrir cette page au regard des multiples visages que le vivre ensemble nous offre comme une richesse mais aussi comme une croix et obstacle au dynamisme des individualités. Face à cette complexité, nous pouvons, sans peur d’être contredit, avouer que notre vivre ensemble est une incidence de parcours qui doit trouver son plein sens et sa raison d’être dans la dynamique d’être ensemble comme couronnement du sens de la vie fraternelle. Je m’excuse, je suis certain que si chacun se posait la question de savoir quel sens le vivre ensemble a pour lui, le titre de cette réflexion nous rattraperait.
Comme d’aucuns ne l’ignorent, du 18 au 25 Janvier de chaque année l’Eglise Notre mère nous propose de nous tourner vers une option importante de notre vie, à savoir, l’unité et pour rester dans l’esprit de l’Eglise, il s’agit de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens.
Saisissant de l’idée de la prière de mardi 21 Janvier 2014, quatrième jour de prière pour l’unité des chrétiens, nous avons pu comprendre que le benedictus en Luc 1, 68-79 qui nous a été proposé pour la méditation, était porteur d’une espérance grandiose en Dieu, source de l’unité qui vient visiter et sauver son peuple. Espérance que nous devons faire nôtre pour toujours en perpétuant le geste d’amour de Dieu envers nos frères, renforçant ainsi, l’unité de nos communautés religieuses, de nos familles, de nos groupes sociaux etc. Je voudrais ici m’arrêter plus sur le sens de la préposition « pour » du « pour l’unité des chrétiens » qui, oserais-je le dire, insinue un but, un objectif à atteindre. Je comprends par là que l’unité à laquelle nous sommes conviés reste l’horizon dernier vers lequel nous sommes tous appelés à tendre, une tâche à réaliser du jour au lendemain. Et si chacun de nous se posait la question de savoir où il en est dans son effort de construire cette unité en lui et autour de lui? Pour être plus réaliste, disons, à quel point toi et moi, travaillons de façon à rendre réelle cette unité ? Nous nous rendrons compte que nous sommes souvent de ceux qui étouffent, empoisonnent et tuent les germes de l’unité autour de nous déjà par le manque de considération des différences. L’unité d’exclut pas les différences, au contraire, les perçoit comme des éléments de construction de l’unité (1 Co 12, 14-31). Le sage dit à cet effet qu’ « une société où les potentialités individuelles sont perçues comme une menace contre le système est une machine à vapeur qui polie sans cesse et énormément l’environnement».
Comment alors prêcher cette unité lorsque nous nous sommes nous-mêmes, obstacles à cette unité par des attitudes qui tuent l’unité, par des sentiments antiunitaires et antiévangélique ? Avoir combien nous nous faisons du mal dans notre vivre ensemble, combien nous nous faisons des coups bas, nous nous détruisons, nous nous jalousons mutuellement jusqu’à préférer un vide plutôt que la présence de l’autre, pouvons-nous vraiment nous dire chrétiens à la suite du Christ qui a fait de toute sa vie don de soi d’amour pour l’humanité ? Quel impact notre foi en Dieu a-t-elle dans la recherche de l’unité? Voici une occasion qui nous est offerte pour interroger notre vivre ensemble pour en saisir le sens.
La foi dans le Dieu unique et trois fois saint, disait le Pape François, « n’est pas et ne peut jamais être génératrice (de haine, de jalousie, d’antipathie,) de violence et d’intolérance. Au contraire, son caractère hautement rationnel lui confère une dimension universelle, capable d’unir les hommes. » Il nous faut pour ce faire, une bonne économie de nos émotions. C’est à cette seule condition que nous pourrons tendre réellement et surement vers l’unité.
Que Dieu nous épargne du caractère trop sélectif dans nos rapports les uns envers les autres afin que nous puissions, tous, la main dans la main, nous lancer sur le chemin de la recherche de l’unité.
Fraternellement,
vincentkiye@yahoo.fr
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