lundi 24 décembre 2012

Homélie de Noël à Maradi :Laissons-nous surprendre par le mystère de l’amour de Dieu

Laissons-nous surprendre par le mystère de l’amour de Dieu
Chers frères et sœurs,
En cette nuit de Noël, nous contemplons les cieux ouverts laissant la lumière de la gloire de Dieu illuminer notre monde et nos vies d’hommes, de femmes et d’enfants.
 
Oui aujourd’hui, une grande lumière s’est levée sur ceux et celles qui habitaient le pays de l’ombre, de la souffrance, de la douleur et du désespoir. Dieu a fait grandir sa joie dans nos cœurs. Réjouissons-nous, crions de joie, acclamons notre Dieu. Il est entré dans notre monde pour nous visiter.
Pendant le temps de l’Avent, quatre semaines durant nous nous sommes mis en route, à l’écoute de Dieu à travers l’appel des prophètes Jérémie, Isaïe, Jean le Baptiste. Tous nous invitaient à préparer nos cœurs, pour accueillir la promesse de Dieu, le Messie de Dieu qui viendra nous visiter.

En effet, Jérémie ne nous disait-il pas de la part de Dieu : « Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda ? » (Jr 33,14)

Et que dire d’Isaïe (35,1-10) qui nous faisait espérer des jours heureux en ces termes : « on verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu ». Et nous encourageait à « fortifier les mains défaillantes, à affermir les genoux qui fléchissent. Et à ceux qui s’affolent de prendre courage et de ne rien craindre. Car notre Dieu vient. Il vient lui-même et va nous sauver » (Is 35,1-10) « ceux qui mettront leur espérance dans le Seigneur trouveront des forces nouvelles »(40,31).

Enfin, le prophète Jean Baptiste, à la foule qui venait se faire baptiser et lui demandait : « Que devons-nous faire ? » aux uns, il demandait de partager avec celui qui n’a rien ; aux autres il invitait à pratiquer plus de justice ; enfin à certains, notamment les soldats, Jean Baptiste leur disait : « Ne faites ni violence ni tort à personne ; et contentez-vous de votre salaire ».

Comme le peuple qui attendait la réalisation de la promesse de Dieu, nous avons, nous aussi écouté les « appels » du temps de l’Avent que l’Eglise nous annonçait de la part de Dieu. Qu’avons-nous fait de ces appels à la conversion ? À l’attente ? Comment avons-nous réagi aux appels de Dieu  en cette année de la Foi ? Avons-nous pris au sérieux la Parole de Dieu ou bien sommes-nous dit : Que peut faire Dieu de Nouveau dans notre monde troublé où règne la famine, les guerres, les tortures, la violence religieuse, les injustices sociales sur toutes ses formes, les discriminations religieuses, les mensonges, la corruption et les malversations de tout genre ? Que peut faire Dieu pour que tout cela cesse et que vienne sur notre terre, un monde de Paix, de Justice et de Réconciliation ?

En cette nuit de Noël, chers frères et sœurs, Dieu nous surprend en nous laissant voir, contempler des choses extraordinaires de notre vie de tous les jours : « aujourd’hui en cette nuit de Noël, nous est né un Sauveur. Il est le Messie, le Seigneur.  Et voilà le signe qui nous est donné, nous trouverons un nouveau-né, emmailloté et couché dans une mangeoire ». Aujourd’hui, c’est NOEL ! Dieu parmi nous ! « Dieu avec nous ». Est-ce possible ? Comment peut-on croire à une telle nouvelle inattendue ? C’est inimaginable, incroyable voire inconcevable pour l’intelligence humaine. Dieu peut-il se faire homme ? La raison humaine butera toujours sur ce mystère de Dieu qui se réalise sous nos yeux d’hommes et de femmes. Seule la foi en la Parole de Dieu peut nous aider à accéder à la compréhension de ce qui nous arrive en cette nuit de Noël. Sans la foi nous ne pouvons pas accéder au mystère de Noël. Les bergers qui gardaient leurs troupeaux dans la nuit quand l’Ange du Seigneur s’approcha d’eux, ils furent saisis d’une grande crainte. Mais l’Ange leur dit : « Ne craignez pas ; car je viens vous annoncer une bonne Nouvelle. Aujourd’hui vous est né un Sauveur. Il est le Messie, l’envoyé de Dieu. La suite nous la connaissons ; les bergers, après le départ des anges, se dirent entre eux : « Allons à Bethléem voir ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître. » Une fois arrivée à la crèche, « Ils découvrirent Marie et Joseph avec le nouveau né couché dans une mangeoire. Après avoir vu l’enfant Jésus, l’Emmanuel « Dieu avec nous » ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de l’enfant ». (Luc 2,16-17)
« Voilà ce que fait l’amour invincible du Seigneur » de l’Univers encore aujourd’hui pour
nous en cette nuit de grâce.

Chers frères et sœurs, la naissance de Jésus a illuminé la vie de milliers d’hommes et de femmes et continue aujourd’hui encore à mobiliser des foules d’hommes et de femmes pour la cause de Dieu. Rien que cela nous permet de dire que la nouvelle de l’Incarnation du Fils de Dieu n’est pas un rêve, ni une histoire d’enfant, mais bel et bien une réalité attestée dans l’histoire du monde. Si nous célébrons Noël, c’est parce qu’ une femme d’Israël nommée Marie a su dire « Oui » à Dieu et son « Oui » a permis Dieu de devenir homme comme nous. En célébrant Noël, en cette année de la foi, nous attestons donc que « Jésus est Dieu, né de Dieu, engendré non pas créé de même nature que le Père a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme. Crucifié sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour. » C’est ce que nous disons dans le Credo. En célébrant Noël nous reconnaissons que Dieu est présent dans notre monde et dans nos vies et agit en nous.

Frères et sœurs, n’oublions pas que c’est dans le silence que Dieu fait entendre sa voix, avec discrétion. Désormais, Dieu n’est plus au ciel, n’allons pas le chercher dans les cieux. Il est avec nous au milieu de nous. Il se fait notre prochain. Nous ne pouvons plus séparer l’homme de Dieu. Cela signifie concrètement pour nous chrétiens, que nous ne pouvons plus regarder l’homme sans y voir le visage de Dieu, ni traiter l’homme sans atteindre Dieu lui-même. L’amour de Dieu passe désormais par l’amour de l’homme. Voilà le message que Dieu nous révèle en cette nuit de Noël. Nous sommes donc invités à révéler l’amour de Dieu pour l’homme à travers et par nos œuvres en cette  année de la foi. Pour cela nous devons croire que l’amour de Dieu est plus fort que le mal qui nous entoure. Nous sommes donc appelés à être des artisans de Paix et de Justice, à nous engager là où l’homme est méprisé pour lui redonner son humanité, à travailler auprès des plus démunis pour qu’ils prennent conscience qu’ils sont aimés de Dieu et qu’ils peuvent devenir les artisans de leur propre développement. Là où sont la guerre et les actes terroristes, nous devons travailler pour la paix et la réconciliation. Si nous voulons vraiment la paix que Dieu nous donne, il n’y a qu’un chemin à prendre : l’Amour du prochain. Aimer comme Dieu nous aime. Mais, sachons que pour Aimer, il nous faut nous  laisser aimer par Dieu lui-même et de sentir auprès des autres, à quel point eux-aussi sont aimés de Dieu comme nous sommes aimés de Dieu. Dieu ne nous force pas à l’aimer, Il attend dans l’espoir que nous l’aimions et portions des fruits. Voilà pourquoi Dieu s’est fait petit enfant, à la crèche à Noël pour se laisser accueillir. Que la joie de Noël comble nos cœurs.
Monseigneur Ambroise OUEDRAOGO

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