Laissons-nous
surprendre par le mystère de l’amour de Dieu
Chers
frères et sœurs,
En
cette nuit de Noël, nous contemplons les cieux ouverts laissant la lumière de
la gloire de Dieu illuminer notre monde et nos vies d’hommes, de femmes et
d’enfants.
Oui
aujourd’hui, une grande lumière s’est levée sur ceux et celles qui habitaient
le pays de l’ombre, de la souffrance, de la douleur et du désespoir. Dieu a
fait grandir sa joie dans nos cœurs. Réjouissons-nous, crions de joie,
acclamons notre Dieu. Il est entré dans notre monde pour nous visiter.
Pendant le temps de l’Avent, quatre semaines
durant nous nous sommes mis en route, à l’écoute de Dieu à travers l’appel des
prophètes Jérémie, Isaïe, Jean le Baptiste. Tous nous invitaient à préparer nos
cœurs, pour accueillir la promesse de Dieu, le Messie de Dieu qui viendra nous
visiter.
En
effet, Jérémie ne nous disait-il pas de la part de Dieu : « Voici venir des jours où
j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et
à la maison de Juda ? » (Jr
33,14)
Et
que dire d’Isaïe (35,1-10) qui nous
faisait espérer des jours heureux en ces termes : « on verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre
Dieu ». Et nous encourageait à « fortifier
les mains défaillantes, à affermir les genoux qui fléchissent. Et à ceux qui
s’affolent de prendre courage et de ne rien craindre. Car notre Dieu vient. Il
vient lui-même et va nous sauver » (Is 35,1-10) « ceux qui
mettront leur espérance dans le Seigneur trouveront des forces nouvelles »(40,31).
Enfin,
le prophète Jean Baptiste, à la foule qui venait se faire baptiser et lui
demandait : « Que devons-nous
faire ? » aux uns, il demandait de partager avec celui qui n’a
rien ; aux autres il invitait à pratiquer plus de justice ; enfin à
certains, notamment les soldats, Jean Baptiste leur disait : « Ne faites ni violence ni tort à
personne ; et contentez-vous de votre salaire ».
Comme
le peuple qui attendait la réalisation de la promesse de Dieu, nous avons, nous
aussi écouté les « appels » du temps de l’Avent que l’Eglise nous
annonçait de la part de Dieu. Qu’avons-nous fait de ces appels à la
conversion ? À l’attente ? Comment avons-nous réagi aux appels de
Dieu en cette année de la Foi ? Avons-nous pris au sérieux la Parole
de Dieu ou bien sommes-nous dit : Que peut faire Dieu de Nouveau dans
notre monde troublé où règne la famine, les guerres, les tortures, la violence
religieuse, les injustices sociales sur toutes ses formes, les discriminations
religieuses, les mensonges, la corruption et les malversations de tout
genre ? Que peut faire Dieu pour que tout cela cesse et que vienne sur
notre terre, un monde de Paix, de Justice et de Réconciliation ?
En
cette nuit de Noël, chers frères et sœurs, Dieu nous surprend en nous laissant
voir, contempler des choses extraordinaires de notre vie de tous les
jours : « aujourd’hui en cette nuit de Noël, nous est né un Sauveur. Il
est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui nous est donné, nous
trouverons un nouveau-né, emmailloté et couché dans une mangeoire ».
Aujourd’hui, c’est NOEL ! Dieu parmi nous ! « Dieu avec
nous ». Est-ce possible ? Comment peut-on croire à une telle nouvelle
inattendue ? C’est inimaginable, incroyable voire inconcevable pour l’intelligence
humaine. Dieu peut-il se faire homme ? La raison humaine butera toujours
sur ce mystère de Dieu qui se réalise sous nos yeux d’hommes et de femmes.
Seule la foi en la Parole de Dieu peut nous aider à accéder à la compréhension
de ce qui nous arrive en cette nuit de Noël. Sans la foi nous ne pouvons pas
accéder au mystère de Noël. Les bergers qui gardaient leurs troupeaux dans la
nuit quand l’Ange du Seigneur s’approcha d’eux, ils furent saisis d’une grande
crainte. Mais l’Ange leur dit : « Ne craignez pas ; car je viens
vous annoncer une bonne Nouvelle. Aujourd’hui vous est né un Sauveur. Il est le
Messie, l’envoyé de Dieu. La suite nous la connaissons ; les bergers,
après le départ des anges, se dirent entre eux : « Allons à Bethléem voir ce qui est arrivé et que le Seigneur nous
a fait connaître. » Une fois arrivée à la crèche, « Ils découvrirent Marie et Joseph avec le nouveau né couché
dans une mangeoire. Après avoir vu l’enfant Jésus, l’Emmanuel « Dieu avec
nous » ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de l’enfant ».
(Luc 2,16-17)
« Voilà
ce que fait l’amour invincible du Seigneur » de l’Univers encore
aujourd’hui pour
nous en cette nuit de grâce.
Chers frères et sœurs,
la naissance de Jésus a illuminé la vie de milliers d’hommes et de femmes et
continue aujourd’hui encore à mobiliser des foules d’hommes et de femmes pour
la cause de Dieu. Rien que cela nous permet de dire que la nouvelle de
l’Incarnation du Fils de Dieu n’est pas un rêve, ni une histoire d’enfant, mais
bel et bien une réalité attestée dans l’histoire du monde. Si nous célébrons
Noël, c’est parce qu’ une femme d’Israël nommée Marie a su dire
« Oui » à Dieu et son « Oui » a permis Dieu de devenir
homme comme nous. En célébrant Noël, en cette année de la foi, nous attestons
donc que « Jésus est Dieu, né de
Dieu, engendré non pas créé de même nature que le Père a pris chair de la
Vierge Marie et s’est fait homme. Crucifié sous Ponce Pilate, il souffrit sa
passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour. »
C’est ce que nous disons dans le Credo. En célébrant Noël nous reconnaissons
que Dieu est présent dans notre monde et dans nos vies et agit en nous.
Frères et sœurs,
n’oublions pas que c’est dans le silence que Dieu fait entendre sa voix, avec
discrétion. Désormais, Dieu n’est plus au ciel, n’allons pas le chercher dans
les cieux. Il est avec nous au milieu de nous. Il se fait notre prochain. Nous
ne pouvons plus séparer l’homme de Dieu. Cela signifie concrètement pour nous
chrétiens, que nous ne pouvons plus regarder l’homme sans y voir le visage de
Dieu, ni traiter l’homme sans atteindre Dieu lui-même. L’amour de Dieu passe
désormais par l’amour de l’homme. Voilà le message que Dieu nous révèle en
cette nuit de Noël. Nous sommes donc invités à révéler l’amour de Dieu pour
l’homme à travers et par nos œuvres en cette année de la foi. Pour cela nous devons croire
que l’amour de Dieu est plus fort que le mal qui nous entoure. Nous sommes donc
appelés à être des artisans de Paix et de Justice, à nous engager là où l’homme
est méprisé pour lui redonner son humanité, à travailler auprès des plus
démunis pour qu’ils prennent conscience qu’ils sont aimés de Dieu et qu’ils
peuvent devenir les artisans de leur propre développement. Là où sont la guerre
et les actes terroristes, nous devons travailler pour la paix et la
réconciliation. Si nous voulons vraiment la paix que Dieu nous donne, il n’y a
qu’un chemin à prendre : l’Amour du
prochain. Aimer comme Dieu nous aime. Mais, sachons que pour Aimer, il nous
faut nous laisser aimer par Dieu lui-même
et de sentir auprès des autres, à quel point eux-aussi sont aimés de Dieu comme
nous sommes aimés de Dieu. Dieu ne nous force pas à l’aimer, Il attend dans
l’espoir que nous l’aimions et portions des fruits. Voilà pourquoi Dieu s’est
fait petit enfant, à la crèche à Noël pour se laisser accueillir. Que la joie
de Noël comble nos cœurs.
Monseigneur Ambroise
OUEDRAOGO
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