mardi 26 avril 2016

Déclaration de Mahamadou Issoufou, Président du Niger lors de la cérémonie de signature de l’Accord de Paris sur les changements climatiques à New York le 22 avril 2016

Monsieur le Président, 
Je voudrais tout d’abord exprimer mes félicitations au Secrétaire Général, Monsieur Ban Ki-Moon, pour l’organisation de cette cérémonie solennelle de lancement de Signature de l’Accord de Paris sur le climat. 
Nous nous souvenons tous de son grand engagement aux côtés de la présidence française de la COP 21 et de sa disponibilité à toute épreuve tout au long des négociations ayant abouti au succès du Sommet de Paris. Par son rappel répété de la responsabilité historique que nous sommes appelés à prendre dans l’intérêt des générations actuelles et futures, il a permis à l’ONU et à la communauté internationale de jouer pleinement le rôle qui est le leur, pour parvenir à l’ambitieux accord de Paris. 
Je voudrais également réitérer la reconnaissance du Niger au Gouvernement français et, singulièrement, à Monsieur François HOLLANDE, Président de la République Française, et Monsieur Laurent Fabius, à l’époque Ministre des Affaires Etrangères et coordonnateur des négociations de la COP 21, pour les efforts inestimables déployés pour la réussite du rendez-vous de Paris. Nous saluons ce succès historique, qui permet la tenue de l’évènement qui nous réunit à l’ instant même, pour concrétiser le consensus de Paris. 
Je voudrais aussi féliciter le Royaume du Maroc, hôte de la prochaine Conférence des Parties (COP 22), pour son engagement à l’endroit du climat. Je tiens à lui réaffirmer le soutien du Niger dans cette mission si importante pour la réussite du processus. Le succès de la COP 22 que nous appelons de tous nos vœux préfigurera de l’effectivité de notre démarche dans l’Action Climat. 

Monsieur le Président, 
Nous venons de procéder à la signature de l’Accord de Paris sur le climat. 
Le Niger, par ma voix, réaffirme sa volonté de donner plein effet à cet important instrument, en accélérant sa procédure de ratification. Dans les tout prochains mois, le Gouvernement soumettra à l’Assemblée Nationale, un Projet de Loi pour sa ratification. 
Pour le Niger, l’Accord de Paris n’est pas un instrument juridique classique. Il est un paquet qui prend en compte la diversité des Parties, les niveaux de développement, et le principe de la responsabilité commune mais différenciée des Parties prenantes, tant en droits et devoirs, qu’au niveau des actions à entreprendre. 
Dès lors, les contributions prévues déterminées au niveau national de nos États, communiquées en son temps au Secrétariat de la Cop21, nous apparaissent comme un repère et une piste importante dans la suite de nos actions pour le climat. A cet égard, le Niger continue à estimer que tous les efforts mondiaux doivent se concentrer sur l’atteinte d’un objectif général visant une hausse de température inférieure à 2 degrés Celsius ou même à 1,5 degrés Celsius. 
Au titre du dispositif national de mise en œuvre, le Gouvernement du Niger entreprendra dans les prochains jours la mise en œuvre du Programme Renaissance II, un Programme politique sur la base duquel le peuple Nigérien vient de me renouveler sa confiance pour un second mandat de cinq ans. 
Ce programme décliné en huit priorités est sous-tendu par des plans, politiques et stratégies de développement durable au nombre desquels l’Initiative 3N de promotion d’une agriculture intelligente, le Programme de Développement Économique et Social, la Stratégie Nationale et le Plan d’Action en matière de Changement et de Variabilité Climatique, la Politique Nationale sur les Changements Climatiques, le Cadre Stratégique de Gestion Durable des Terres, tous complémentaires, les uns des autres et en parfaite harmonie avec la Stratégie de Développement Durable pour 2035 de l’Union Africaine, et les Objectifs de Développement Durable des Nations Unis. 
Le Niger met un accent particulier sur la promotion d'un développement sobre en carbone, notamment sur un accès à une énergie propre et à faible coût. C'est dans cette perspective qu'il lance un appel solennel à l'ensemble des amis du Niger pour une réalisation rapide de l'ambitieux projet de barrage de Kandadji, sur le fleuve Niger. 
Monsieur le Président, 
Avant de terminer mon propos, je voudrais souligner toute l’importance que revêtent les moyens de mise en œuvre de l’Accord de Paris. 
Pour sa part, le Niger envisage de mettre l’accent sur un renforcement de la mobilisation des ressources internes, la promotion de l’ investissement privé et du partenariat public-privé, le développement des infrastructures, la diversification de la production, la création d’emplois surtout pour les jeunes et les femmes, le renforcement des actions d’ élimination de la pauvreté dans les zones rurales, l’ exploitation des bénéfices liés aux dividendes démographiques et le renforcement de nos actions de préservation de la paix et de la sécurité. 
Mais notre ferme détermination reste malheureusement jalonnée d’obstacles et lacunes de tous ordres qui appellent à une action mondiale soutenue en faveur des pays comme le mien, en termes d’appuis financiers conséquents, de transfert de technologie, de renforcement des capacités et de facilités d’accès au fonds vert pour le climat. 
Le soutien à des projets à dimension régionale ou sous régionale comme la Grande Muraille Verte en Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Centre, la sauvegarde du Lac Tchad et la restauration de l'écosystème du fleuve Niger, mérite également d’être pris en compte dans notre stratégie mondiale pour le climat. 
Ce faisant, nous poserions des assises solides, pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable et de l’Accord de Paris, y compris les objectifs particuliers découlant des Programmes répondant aux besoins spécifiques de développement des pays les moins avancés, insulaires et sans littoral. 
Je vous remercie. 

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