samedi 27 février 2016

Niger, le duel du second tour des élections présidentielles va opposer Mahamadou Issoufou et l'opposant Hama Amadou

Suivant les résultats globaux provisoires publiés ce vendredi par la Commission électorale nationale indépendante CENI, les électeurs nigériens iront à nouveau aux urnes le 20 mars 2015 pour choisir le prochain président de la république. Ce duel opposera Issoufou Mahamadou président sortant et candidat à sa propre succession qui a recueilli 48,41 % des voix et l’opposant emprisonné Hama Amadou qui a recueilli 17,41% des suffrages des électeurs nigériens.

Le taux de participation des élections des 21 et 22 février 2016 est de 66,65% et le second tour qui aura lieu le 20 mars est très ouvert puisque les compteurs seront remis à zéro pour les deux candidats. Le président sortant avait espéré gagner les élections dès le premier tour. Les électeurs nigériens en ont décidé autrement. Chaque état major se dit confiant pour le second tour. Les partis soutenant le président candidat à sa propre succession Issoufou Mahamadou estime que leur candidat est dans un ballottage hyper favorable pour le second tour. De leur côté, les partis de l'opposition soutenant la candidature de Hama Amadou espère qu'il ira de la prison de Filingué où il est détenu préventivement à la présidence de la république.

Une chose est sur à l'issue du double scrutin des 21 et 22 février, le président Issoufou s'il est réélu le 20 mars, disposera déjà d'une majorité absolue de plus de 90 sur 171 députés suivant les résultats provisoires des législatives publiées toujours ce vendredi par la CENI.

La CENI dans le collimateur de l’opposition

La commission électorale en charge des élections a été critiquée de toute part par l’opposition nigérienne. Réunie dans une coalition dénommée Coalition pour l’Alternance 2016 (COPA 2016), l’opposition s’est montrée très critique à l'égard de la CENI et avait déclaré le 23 février 2016 à Niamey déjà qu’elle ne reconnaissait par les résultats publiés par l’organe en charge des élections. "Tel que cela a été proclamé jusqu'à maintenant, on ne peut pas les reconnaître" a précisé Aboubacar Cissé qui affirme également que les résultats étaient "en désaccord total avec les données réelles récoltées par les représentants des partis membres de la Copa 2016".
Serge Xavier Oga

mercredi 24 février 2016

Déclaration préliminaire de la mission d'observation électorale de l’Eglise Catholique au Niger : la mission considère les scrutins du 21 février comme démocratiques, libres, et crédibles malgré les insuffisances relevées

L’Eglise Catholique au Niger a décidé pour la première fois d’observer le déroulement du double scrutin du 21 février 2016. A cet effet, elle a déployé sur le terrain 150 observateurs électoraux qui ont pour mandat d’observer les conditions dans lesquelles se sont déroulées les opérations électorales.
L’Eglise catholique a observé le vote dans 1077 bureaux de vote au niveau national et 12 bureaux de vote au niveau de la sous-région au Bénin, Togo, Mali, Burkina Faso grâce aux Caritas sœurs qui ont été mandatées pour la circonstance d’observer le vote dans les représentations diplomatiques nigériennes de leurs pays respectifs. A l’issue de leurs observations, la Mission d’Observation Électorale de l’Eglise Catholique au Niger a rendu publique une déclaration sur l’observation menée dans les bureaux de vote. C’est le secrétaire Exécutif de la Caritas M Yoro Raymond qui a lu la déclaration hier devant la presse à Niamey. La mission a relevé le démarrage tardif du scrutin dans la majorité des bureaux de vote visités. La Caritas a salué la maturité des électeurs qui ont patienté pour accomplir leur devoir et les invite à demeurer calme.
Par ailleurs, la Caritas exhorte les organes en charge de la gestion des opérations de vote à "respecter scrupuleusement les résultats issus des urnes". Elle encourage également les candidats et les partis politiques à s’engager pour le respect des résultats des urnes. 

Sur la base des manquements constaté dans les bureaux de vote, notamment les insuffisances au niveau des agents électoraux, la Mission  a invité la CENI à "assurer une formation plus soutenue aux présidents des bureaux de vote". Elle a aussi demandé aux partis politiques de former leusr mandataires durant le scrutin afin qu’ils puissent comprendre et jouer pleinement leur rôle.
Serge Xavier Oga

Les Nigériens ont voté ce dimanche et attendent les résultats issus des votes

Le dimanche 21 février, 7,5 millions d'électeurs nigériens se sont rendus aux urnes pour le pour premier tour du scrutin présidentiel couplé aux législatives. Sur toute l’étendue du territoire et dans certaines représentations diplomatiques du Niger à l’extérieur, le vote s’est déroulé dans le calme. 

Des retards, mais aucun incident majeur
Le scrutin a débuté en retard dans la majorité des bureaux de vote. Mais malgré ce retard, aucun incident majeur n’a été relevé. Dans plusieurs bureaux de certaines localités du Nord-Niger, le vote a été reporté à lundi à cause du matériel électoral acheminé en retard. Les nigériens se sont massivement déplacés pour accomplir leur devoir. Dans tous les bureaux de vote, il a été relevé la présence massive des femmes qui sont venues voter. Pour l’heure, Le pays vit au rythme des publications partielles des résultats par la Commission électorale nationale indépendante à la radio nationale, les chapelets des résultats. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) n'a pas encore communiqué le taux de participation.

L’opposition monte déjà au créneau
L’opposition nigérienne réunie dans la Coalition pour l’Alternance 2016 (COPA 2016) s’est montrée très critique à l'égard de la CENI et déclare déjà qu’elle ne reconnaissait par les résultats publiés par l’organe en charge des élections. Dans un échange avec la presse ce 23 février 2016 à Niamey, le porte parole de la COPA 2016 Aboubacar Cissé lui même candidat à la présidentielle évoque des fraudes et rejette déjà les résultats partiels. "Tel que cela a été proclamé jusqu'à maintenant, on ne peut pas les reconnaître » a précisé Aboubacar Cissé qui affirme également que les résultats étaient "en désaccord total avec les données réelles récoltées par les représentants des partis membres de la Copa 2016".

En attendant les résultats provisoires qui devraient intervenir dans les jours à venir, les nigériens ont repris leur train-train quotidien.

Serge Xavier Oga

samedi 20 février 2016

Communiqué de participation de l’église catholique au Niger à travers la Caritas Développement Niger (CADEV Niger) à l’observation des élections du 21 février 2016.

La Caritas Développement Niger (CADEV-Niger), ONG nationale à caractère apolitique et non confessionnel est une structure de l’Eglise Catholique au Niger et membre du réseau Caritas Internationalis. La CADEV Niger a pour vision de construire une société de Paix, de justice et de solidarité dans la fraternité avec tous et chacun». Elle prône la dignité et l’égalité de la personne humaine, la solidarité et l’entraide à travers la complémentarité, la justice, la paix et la réconciliation, le dialogue Islamo-Chrétien et la redevabilité. C’est dans ce cadre qu’elle participe à l’observation des élections présidentielle et législative 2016 au Niger avec 150 observateurs et superviseurs déployés sur toute l’étendue du territoire nationale et au niveau de la sous région (Benin, Burkina Faso, Mali, Sénégal et Togo).

L’objectif poursuivi par l’église catholique au Niger est de contribuer au bon déroulement du processus électoral en vue d’une élection libre, transparente et crédible, accepté par tous.
Que le Dieu de Paix bénisse ces élections. AMEN.

Le Cardinal Barbarin, Archevêque Lyon au Niger pour soutenir les catholiques un an après la destruction des églises

L’Archevêque de Lyon, le Cardinal Barbarin est arrivé au Niger le lundi 15 février où il a passé 2 jours. L’Archevêque de Lyon qui visite pour la première fois le Niger, est venu soutenir les chrétiens de ce pays qui ont été pris pour cible après les caricatures du Prophète Mahomet dans Charlie-Hebdo. 

Au cours de son séjour en terre nigérienne, l’archevêque de Lyon a eu des échanges avec les deux évêques du Niger et a visité plusieurs églises brulées lors des manifestations anti-Charlie des 16 et 17 janvier 2015. Très ému après avoir vu les destructions, le Cardinal Barbarin a demandé aux catholiques nigériens de demeurer témoin du Christ conformément aux recommandations de notre Seigneur Jésus Christ. L’Archevêque de Lyon a invité ses frères et sœurs catholiques du Niger à persévérer sur le chemin du dialogue islamo chrétien. « C’est dans ce contexte marqué par une communauté musulmane majoritaire au Niger que nous devrions prendre plus au sérieux la première affirmation du Credo » a ajouté le Cardinal. Il faisait allusion à « Je crois en Dieu le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre ». 

Durant son séjour en terre nigérienne, le Cardinal Barbarin a aussi présidé une messe à la cathédrale Notre Dame du Perpétuel Secours de Niamey, entouré des Evêques de l’archidiocèse de Niamey et du diocèse de Maradi. Dans son homélie, l’archevêque de Lyon, commentant les lectures du jour, a exhorté les fidèles catholiques du Niger à être attentifs et solidaires avec tous, un geste afin qu’à travers chaque fidèle, le nom de Dieu soit sanctifié et que son règne et sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel. 

Après ce séjour nigérien, le Cardinal Barbarin a pris la route du Burkina Faso. A son agenda burkinabè figure l’inauguration d’un collège financé par le don de 85.000 élèves lyonnais à Koupéla, archidiocèse de l’Est du Burkina Faso jumelé à celui de Lyon depuis 60 ans. Philippe Bararin s’envolera le dimanche 21 février à Kinshasha en RDC pour prêcher une retraite d’une semaine, à l’invitation de la conférence des évêques de la République démocratique du Congo.

Serge Xavier Oga

Les électeurs nigériens au vote pour un double scrutin ce dimanche

Ce dimanche 21 février 2016, 7, 5 millions d'électeurs nigériens se rendent aux urnes pour un double scrutin. D’abord, les d’électeurs vont choisir le président de la république parmi quinze candidats, dont le président sortant, Mahamadou Issoufou, qui espère remporter le scrutin dès le premier tour. Ce même jour, les nigériens doivent choisir les 171 députés devant siéger au parlement. 

La campagne élecotarale qui s’est achevée vendredi à minuit, s’est déroulée sans incident majeur. Les élections du dimanche se déroulent dans un contexte sécuritaire intérieur marqué par les attaques terroristes de la secte Boko Haram dans la région de Diffa depuis février 2015. 

Pour la première fois au Niger, l’Eglise Catholique va déployer sur le terrain 150 observateurs électoraux qui ont pour mandat d’observer les conditions dans lesquelles va se dérouler le scrutin. Lors de la formation des observateurs du diocèse de Maradi début février, Mgr Ambroise Ouédraogo a lancé un appel aux politiciens nigériens afin que ces élections se déroulent dans la paix, la transparence. "Du haut de cette tribune, en votre nom à tous, au nom de mon confrère Laurent, je demande aux hommes politiques de mettre balle à terre, de s’abstenir de toutes pratiques, de tous comportements de nature à surchauffer la situation. Le Niger d’abord avant les intérêts personnels, tel doit être notre devise. Nous devons tous travailler pour la paix. Les plaies incurables se construisent durant les campagnes électorales. Notre pays le Niger a déjà suffisamment de défis à relever. Les pauvres souffrent suffisamment dans ce pays pour vouloir leur ajouter d’autres souffrances. Notre peuple ne mérite pas qu’on lui augmente les souffrances quotidiennes. Que les tribunes offertes par les médias, ne soient des laisser passer vers des déclarations hautement pathogènes … Je vous exhorte chers politiciens à placer tout votre agir sur le signe de la crainte de Dieu. Ainsi, nous ferons ensemble des efforts et nos devoirs pour préserver la paix. Qu’aucune goutte de sang, je dis bien, qu’aucune goutte de sang ne soit versée au nom de nos intérêts personnels" avait dit le prélat.
Serge Xavier Oga



vendredi 12 février 2016

Message de Carême de Mgr Laurent Lompo, Archevêque de Niamey "Comme chrétiens catholiques nous avons le devoir de prendre part au devenir de notre pays par un vote mûrement réfléchi dans la prière sans se laisser manipuler par des agitateurs des slogans".

Chers frères et sœurs,à la suite de notre plan pastoral 2015-2016 : « Eglise Famille de Dieu au Niger en dialogue avec la société, sois miséricordieuse comme le Père est miséricordieux. » je me permets de vous adresser cette lettre pour ce temps fort de l'Eglise.
Le temps de carême est un temps privilégié pour la conversion, la compassion et l'action. Le carême 2016 aura la spécificité de se situer dans l'Année du Jubilé de la Miséricorde que le Pape François a inauguré sur notre terre africaine lors de son voyage en Centrafrique en novembre 2015.

La Miséricorde contient les caractéristiques d'un carême. Dieu fait miséricorde aux hommes car il ouvre son cœur à toutes les misères. La miséricorde c'est le cœur aimant de Dieu, qui se manifeste en Jésus.

La miséricorde dans le langage biblique est encore plus explicite : c'est un attachement inconditionnel d'une personne à une autre. Le temps de carême doit nous permettre d'accompagner le Christ dans sa passion et sa résurrection en nous attachant intimement à Dieu et à tout homme.

Les textes évangéliques de ce temps de carême sont presque tous extraits de l'Evangile de Luc que l'on appelle volontiers, l'Evangéliste de la Miséricorde. Luc nous présente Jésus plein d'humanité capable de se heurter au « malin » qui le tente à plusieurs reprises pour le détourner de sa vocation comme il s'attaque à la nôtre régulièrement pour nous attirer vers les rivages de son orgueil individualiste et de son goût immoral du pouvoir.

Si nous voulons manifester notre miséricorde envers le Seigneur, il nous faudra apprendre pendant ce temps de carême à combattre toutes les forces du mal qui sont en nous-mêmes, dans nos communautés et dans notre société en faisant le choix radical de Jésus, celui de repousser le tentateur avec énergie en mettant en avant les exigences de Dieu. Suivre le Christ au calvaire, c'est accepter humblement et fermement ce combat.

Prenons le temps nécessaire dans les familles, les communautés religieuses, presbytérales et paroissiales de faire une révision de vie profonde pour déceler ce que « Satan » a semé et qui pousse comme ces graines de division et de jalousie qui étouffent le bon grain du Royaume de s'épanouir.
Si nous voulons transformer nos cœurs de pierre en cœur de chair pour qu'ils soient la demeure de la Miséricorde de Dieu, ce temps de carême sera aussi prière en participant certes aux célébrations que nos paroisses vont nous proposer mais aussi à celles que nous initions dans nos familles qui ont tendance à délaisser cet aspect important de la vie chrétienne.

Je recommande aux prêtres d'insister sur la Parole de Dieu chaque dimanche de carême pour permettre à toutes les familles de prendre du temps pour la prière. Luc présente aussi Jésus, le Miséricordieux envers les mal aimés. Il est amical, doux et humble de cœur proche des uns et des autres et particulièrement les plus petits et les plus délaissés.

Que ce temps de carême nous stimule à être miséricordieux en exerçant une vraie charité. La vraie charité est définie par le Pape François ainsi : « La charité ne peut être neutre, aseptisée, indifférente, tiède ou impartiale. La charité contamine, passionne, risque et implique »
C'est l'occasion de redynamiser nos structures paroissiales de solidarité en leur donnant pour ce temps de partage, un objectif bien précis pour manifester que la charité est créatrice. C'est au cours de ce temps de carême qu'auront lieu les différentes élections pour notre pays. Que l'on soit électeur, militant ou candidat, nous aurons à cœur de mettre en avant la vérité, là où la tricherie semble triompher et le respect de la parole des autres là où elle est muselée. Notre choix politique se fera en conscience et en toute liberté loin de tout esprit sectaire, clanique, ethnique et régionaliste.

Comme chrétiens catholiques nous avons le devoir de prendre part au devenir de notre pays par un vote mûrement réfléchi dans la prière sans se laisser manipuler par des agitateurs des slogans. L'engagement citoyen est une dynamique où s'exerce la miséricorde.
C'est avec joie qu'en ce temps de carême nous accueillons les catéchumènes qui seront baptisés à Pâques. J'espère qu'ils trouveront dans nos communautés cet esprit de famille propre à toute l'Eglise qui vit sa foi dans la vérité. Nos futurs baptisés de Pâques se réjouiront de trouver la place qui leur est réservée dans notre Eglise si nous sommes capables de la leur préparer avec tendresse.

« La Miséricorde est le pilier de l'Eglise... l'Eglise vit un désir inépuisable d'offrir sa miséricorde » c'est ce que dit le Pape François. Que ce temps de carême soit donc le temps de prendre conscience de la miséricorde de Dieu dont nous sommes bénéficiaires et de l'exercer à notre tour auprès de ceux qui sont en attente de l'accueillir.

Bon et heureux carême à toutes et à tous !

Fait à Niamey, le 05 Février 2016

Mgr Laurent LOMPO
Archevêque de Niamey

MARADI : CADEV NGER forme ses observateurs en vue de l’observation des élections de 2016 au Niger

80 observateurs électoraux de la Caritas Développement Niger (CADEV Niger) ont été formés au titre du diocèse de Maradi sur les différentes méthodes d’observations d’un scrutin électoral du 3 au 5 février 2015. La formation qui s’est déroulée au Centre d’Accueil Missionnaire sainte Marthe de Maradi, a été organisée par le Projet pour la Consolidation de la Paix au Niger. Il s’agit d’une initiative de l’Eglise Catholique au Niger traduite en action par la Caritas Développement Niger. C’est le gouverneur de la région de Maradi Abdou Mamane qui a présidé la cérémonie d’ouverture de la session de formation en présence de Mgr Ambroise Ouédraogo et de plusieurs autres invités. Dans son allocution d’ouverture, le gouverneur de la région de Maradi a salué cette contribution de l’Eglise Catholique au Niger dans le processus électoral. Par cette action a dit le gouverneur "la CADEV-Niger participe à promouvoir le respect de la dignité humaine et une véritable culture de paix condition sine qua non de l’établissement de la bonne gouvernance dans notre pays". Le gouverneur de Maradi a également plaidé pour des élections apaisées et a félicité tous les acteurs de la société civile qui interviennent inlassablement dans la réussite des élections au Niger.

Bien avant le gouverneur de Maradi, c’est M. Moustapha Kadi, Président du Collectif pour la Défense du Droit à l’Energie, plusieurs fois observateur électoral et qui accompagne la CADEV Niger dans ce processus d’observation des élections qui s’est adressé aux observateurs. Le président du CODDAE les a invités à " beaucoup de lucidité et de clairvoyance dans cette noble mission qui leur a été confiée".

Monseigneur Ambroise Ouédraogo dans son adresse, a d’abord expliqué les raisons qui ont motivé l’Eglise Catholique au Niger à s’engager dans ce processus d’observations des élections. " La complexité d’un processus électoral exige de nous la conjugaison de plusieurs efforts " a d’abord précisé le prélat. Les motivations de l’Eglise Catholique au Niger trouve l’une de ses sources dans l’invitation du Pape Jean Paul II de vénéré mémoire, qui lors de sa visite pastorale en 1995 au Cameroun, a lancé une invitation à la démocratisation en Afrique. Et dans cet appel contenu dans l’exhortation post synodal Ecclésia in Africa, (1994) le pape Jean Paul appelle à donner au peuple africain le droit de choisir leurs gouvernants au moyen d'élections libres et impartiales (n°112). Le pape appelle également l’Eglise à jouer son rôle prophétique et à être « la voix des sans-voix ». Comme on peut déjà le constater, l’Eglise doit jouer un rôle dans la consolidation du jeu politique africain" a précisé l’Evêque de Maradi. Poursuivant son allocution, il a déclaré que " l’Eglise ne fait pas de la politique. Nous n’avons pas, en tant qu’autorité morale, le droit de nous immiscer dans la gestion du pouvoir, mais nous avons en tant que citoyen croyant le devoir et l’obligation de travailler pour des élections apaisées afin que les citoyens puissent élire des hommes et des femmes capables de porter leurs aspirations et surtout d'œuvrer pour le bien de toute la nation"

Monseigneur Ouédraogo a aussi expliqué le rôle de l’Eglise qui consiste à " œuvrer pour que les résultats issus du vote soient acceptés de tous ".

Après trois jours d’intenses formations, les observateurs ont appris la délicatesse de la mission qui leur a été confiée et ont reçu la formation nécessaire pour conduire une observation électorale en toute impartialité, en toute indépendance et surtout en toute neutralité.

A la clôture de l’atelier, l’Evêque de Maradi est revenu leur rappeler à nouveau la responsabilité qui est la leur en ce moment où le Niger si fragile a besoin de tous ses enfants pour traverser cette période délicate. L’Evêque de Maradi a invité les observateurs à mesurer la responsabilité qui leur incombe. " Il vous est donné la lourde responsabilité de participer à la certification des résultats issus des urnes. Vous devez agir en rapportant uniquement les faits et rien que les faits. Je vous invite à considérer les faits comme sacrés dans le sens de la vérité. Nous n’avons pas droit à l’erreur. Je sais que vous êtes capables de relever ce défi et c’est pourquoi vous avez été choisis parmi tant d’autres volontaires".

Aux politiciens qui en ce moment sont dans l’arène électorale, l’Evêque de Maradi a lancé un appel pressant: " du haut de cette tribune, en votre nom à tous, au nom de mon confrère Laurent, je demande aux hommes politiques de mettre balle à terre, de s’abstenir de toutes pratiques, de tous comportements de nature à surchauffer la situation. Le Niger d’abord avant les intérêts personnels, tel doit être notre devise. Nous devons tous travailler pour la paix. Les plaies incurables se construisent durant les campagnes électorales. Notre pays le Niger a déjà suffisamment de défis à relever. Les pauvres souffrent suffisamment dans ce pays pour vouloir leur ajouter d’autres souffrances. Notre peuple ne mérite pas qu’on lui augmente les souffrances quotidiennes. Que les tribunes offertes par les médias, ne soient des laisser passer vers des déclarations hautement pathogènes … Je vous exhorte chers politiciens à placer tout votre agir sur le signe de la crainte de Dieu. Ainsi, nous ferons ensemble des efforts et nos devoirs pour préserver la paix. Qu’aucune goutte de sang, je dis bien, qu’aucune goutte de sang ne soit versée au nom de nos intérêts personnels".

L’Evêque a enfin demandé aux fidèles de continuer à prier pour la nation nigérienne. 

Rappelons que la même formation a été organisée à Niamey en faveur des observateurs électoraux de la Mission d’Observations Electorales de la CADEV Niger de l’archidiocèse de Niamey du 21 au 23 janvier 2016. Le jour du scrutin, ils seront 150 observateurs de cette mission qui seront déployés sur toute l’étendue du territoire national.
Serge Xavier Oga

lundi 8 février 2016

Le président du Niger reçoit Mme Joceline Elliot, ex otage d’aqmi.

Le président de la république du Niger et candidat à sa propre succession Issoufou Mahamadou a reçu en audience ce samedi 6 février 2016, Mme Elliot Joceline à Dosso à environ 135 km au Sud-Est de Niamey. L’ex otage avait été enlevée avec son mari toujours otage, le 15 janvier 2016 à Djibo au Burkina Faso. A l’issue de l’entretien qu’il a eu avec Mme Elliot, le président Issoufou a déclaré que depuis l’enlèvement, le Niger et le Faso ont uni leurs efforts pour une issue heureuse à cet enlèvement. Il a aussi appelé les ravisseurs a relâché le Dr Elliot toujours captif.

Après cette escale nigérienne, Mme Elliot a été accompagnée à Ouagadougou par la ministre nigérienne des affaires étrangères Achatou Kané Boulama et a été reçue en audience ce lundi 8 février 2016 par le président du Faso au palais de Kossyam.

L’enlèvement du couple installé depuis 1972 dans la localité de Djibo dans la province du Soum dans la région du Sahel au Burkina Faso a ému toute la sous-région africaine. A Djibo, Dr Arthur Kenneth Elliot et son épouse Mme Joceline Elliot se consacraient aux soins de santé des plus pauvres. Ils ont mis entre parenthèses leur vie en Australie pour se dévouer entièrement aux soins des plus démunis dans cette zone très reculée du Faso.

Kenneth Elliot le mari est toujours aux mains des éléments d’Alqaida au Magrheb Islamique qui dans un enregistrement audio, ont revendiqué l’enlèvement du couple australien le même jour de l’attaque de l’hôtel Splendide et du café Capuccino à Ougadougou. Cette attaque avait coûté la vie à 30 innocents.
Serge Xavier Oga

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LE CARÊME 2016

"C'est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices" (Mt 9,13).  
Les œuvres de miséricorde dans le parcours jubilaire

1. Marie, icône d’une Église qui évangélise parce qu’elle a été évangélisée

Dans la Bulle d’indiction du Jubilé, j’ai invité à faire en sorte que « le Carême de cette Année Jubilaire [soit] vécu plus intensément comme un temps fort pour célébrer et expérimenter la miséricorde de Dieu » (Misericordiae vultus, n. 17). Par le rappel de l’écoute de la Parole de Dieu et l’initiative « 24 heures pour le Seigneur », j’ai voulu souligner la primauté de l’écoute priante de la Parole, plus particulièrement de la Parole prophétique. La miséricorde de Dieu est certes une annonce faite au monde : cependant chaque chrétien est appelé à en faire l’expérience personnellement. C’est pourquoi, en ce temps de Carême, j’enverrai les Missionnaires de la Miséricorde afin qu’ils soient pour tous un signe concret de la proximité et du pardon de Dieu.

Parce qu’elle a accueilli la Bonne Nouvelle annoncée par l’archange Gabriel, Marie chante prophétiquement dans son Magnificat la miséricorde par laquelle Dieu l’a choisie. La Vierge de Nazareth, promise comme épouse à Joseph, devient ainsi l’icône parfaite de l’Église qui évangélise car elle a été et demeure constamment évangélisée par l’œuvre de l’Esprit Saint qui a fécondé son sein virginal. Dans la tradition prophétique – et déjà au niveau étymologique – la miséricorde est étroitement liée aux entrailles maternelles (rahamim) et à une bonté généreuse, fidèle et compatissante (hesed) qui s’exerce dans les relations conjugales et parentales.

2. L’alliance de Dieu avec les hommes : une histoire de miséricorde

Le mystère de la miséricorde divine se dévoile au cours de l’histoire de l’alliance entre Dieu et son peuple Israël. Dieu, en effet, se montre toujours riche en miséricorde, prêt à reverser sur lui en toutes circonstances une tendresse et une compassion viscérales, particulièrement dans les moments les plus dramatiques, lorsque l’infidélité brise le lien du pacte et que l’alliance requiert d’être ratifiée de façon plus stable dans la justice et dans la vérité. Nous nous trouvons ici face à un véritable drame d’amour où Dieu joue le rôle du père et du mari trompé, et Israël celui du fils ou de la fille, et de l’épouse infidèles. Ce sont les images familières, comme nous le voyons avec Osée (cf. Os 1-2), qui expriment jusqu’à quel point Dieu veut se lier à son peuple.

Ce drame d’amour atteint son point culminant dans le Fils qui s’est fait homme. Dieu répand en lui sa miséricorde sans limites, au point d’en faire la « Miséricorde incarnée » (Misericordiae Vultus, n. 8). En tant qu’homme, Jésus de Nazareth est fils d’Israël dans le plein sens du terme. Il l’est au point d’incarner cette écoute parfaite de Dieu demandée à tout Juif par le Shemà qui constitue, aujourd’hui encore, le cœur de l’alliance de Dieu avec Israël : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces » (Dt 6, 4-5). Le Fils de Dieu est l’Époux qui met tout en œuvre pour conquérir l’amour de son Épouse. Il lui est lié par son amour inconditionnel qui se manifeste dans les noces éternelles avec elle.

Ceci constitue le cœur vibrant du kérygme apostolique où la miséricorde divine tient une place centrale et fondamentale. Il est « la beauté de l’amour salvifique de Dieu manifesté en Jésus-Christ, mort et ressuscité » (Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 36), cette première annonce « que l’on doit toujours écouter de nouveau de différentes façons, et que l’on doit toujours annoncer de nouveau durant la catéchèse » (Ibid., n. 164).La miséricorde alors « illustre le comportement de Dieu envers le pécheur, lui offrant une nouvelle possibilité de se repentir, de se convertir et de croire » (Misericordiae Vultus, n. 21), restaurant vraiment ainsi la relation avec Lui. En Jésus Crucifié, Dieu veut rejoindre l’homme pécheur jusque dans son éloignement le plus extrême, précisément là où il s’est égaré et éloigné de Lui. Et ceci, il le fait dans l’espoir de réussir finalement à toucher le cœur endurci de son Épouse.

3. Les œuvres de miséricorde

La miséricorde de Dieu transforme le cœur de l’homme et lui fait expérimenter un amour fidèle qui le rend capable d’être, à son tour, miséricordieux. C’est à chaque fois un miracle que la miséricorde divine puisse se répandre dans la vie de chacun de nous, en nous incitant à l’amour du prochain et en suscitant ce que la tradition de l’Église nomme les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Elles nous rappellent que notre foi se traduit par des actes concrets et quotidiens, destinés à aider notre prochain corporellement et spirituellement, et sur lesquels nous serons jugés : le nourrir, le visiter, le réconforter, l’éduquer. C’est pourquoi j’ai souhaité que « le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le cœur de l’Évangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine » (Ibid., n. 15). Dans la personne du pauvre, en effet, la chair du Christ « devient de nouveau visible en tant que corps torturé, blessé, flagellé, affamé, égaré… pour être reconnu par nous, touché et assisté avec soin » (Ibid.). Inouï et scandaleux mystère qui prolonge dans l’Histoire la souffrance de l’Agneau innocent, buisson ardent brûlant d’un amour gratuit, et devant lequel nous ne pouvons, à la suite de Moïse, qu’ôter nos sandales (cf. Ex 3,5) ; et ceci plus encore quand ce pauvre est notre frère ou notre sœur en Christ qui souffre à cause de sa foi.

Face à cet amour, fort comme la mort (cf. Ct 8,6), le pauvre le plus misérable est celui qui n’accepte pas de se reconnaître comme tel. Il croit être riche mais, en réalité, il est le plus pauvre des pauvres. Et s’il est tel, c’est parce qu’il est esclave du péché qui le pousse à user de la richesse et du pouvoir non pas pour servir Dieu et les autres, mais pour étouffer en lui l’intime conviction de n’être, lui aussi, rien d’autre qu’un pauvre mendiant. D’autant plus grands sont le pouvoir et les richesses dont il dispose, d’autant plus grand est le risque que cet aveuglement devienne mensonger. Il en vient à ne même plus vouloir voir le pauvre Lazare qui mendie à la porte de sa maison (cf. Lc 16, 20-21), figure du Christ qui, dans les pauvres, mendie notre conversion. Lazare est cette opportunité de nous convertir que Dieu nous offre et que peut-être nous ne voyons pas. Cet aveuglement est accompagné d’un délire orgueilleux de toute-puissance, dans lequel résonne, de manière sinistre, ce démoniaque « vous serez comme des dieux » (Gn 3,5), qui est à la racine de tout péché. Un tel délire peut également devenir un phénomène social et politique, comme l’ont montré les totalitarismes du XXe siècle, et comme le montrent actuellement les idéologies de la pensée unique et celles de la technoscience qui prétendent réduire Dieu à l’insignifiance et les hommes à des masses qu’on peut manipuler. Ceci, de nos jours, peut être également illustré par les structures de péché liées à un modèle erroné de développement fondé sur l’idolâtrie de l’argent qui rend indifférentes au destin des pauvres les personnes et les sociétés les plus riches, qui leur ferment les portes, refusant même de les voir.

Pour tous, le Carême de cette Année jubilaire est donc un temps favorable qui permet finalement de sortir de notre aliénation existentielle grâce à l’écoute de la Parole et aux œuvres de miséricorde. Si à travers les œuvres corporelles nous touchons la chair du Christ dans nos frères et nos sœurs qui ont besoin d’être nourris, vêtus, hébergés, visités, les œuvres spirituelles, quant à elles, - conseiller, enseigner, pardonner, avertir, prier - touchent plus directement notre condition de pécheurs. C’est pourquoi les œuvres corporelles et les œuvres spirituelles ne doivent jamais être séparées. En effet, c’est justement en touchant la chair de Jésus Crucifié dans le plus nécessiteux que le pécheur peut recevoir en don la conscience de ne se savoir lui-même rien d’autre qu’un pauvre mendiant. Grâce à cette voie, "les hommes au cœur superbe", "les puissants" et "les riches", dont parle le Magnificat ont la possibilité de reconnaître qu’ils sont, eux aussi, aimés de façon imméritée par le Christ Crucifié, mort et ressuscité également pour eux. Cet amour constitue la seule réponse à cette soif de bonheur et d’amour infinis que l’homme croit à tort pouvoir combler au moyen des idoles du savoir, du pouvoir et de l’avoir. Mais il existe toujours le danger qu’à cause d’une fermeture toujours plus hermétique à l’égard du Christ, qui dans la personne du pauvre continue à frapper à la porte de leur cœur, les hommes au cœur superbe, les riches et les puissants finissent par se condamner eux-mêmes à sombrer dans cet abîme éternel de solitude qu’est l’enfer. C’est alors que résonnent à nouveau, pour eux comme pour nous tous, les paroles ardentes d’Abraham : « Ils ont Moïse et les Prophètes, qu’ils les écoutent ! » (Lc 16,29). Cette écoute agissante nous préparera le mieux à fêter la victoire définitive sur le péché et sur la mort de l’Epoux qui est désormais ressuscité, et qui désire purifier sa future Épouse dans l’attente de son retour.

Ne laissons pas passer en vain ce temps de Carême favorable à la conversion ! Nous le demandons par l’intercession maternelle de la Vierge Marie, qui, la première, face à la grandeur de la miséricorde divine dont elle a bénéficié gratuitement, a reconnu sa propre petitesse (cf. Lc 1,48) en se reconnaissant comme l’humble Servante du Seigneur (cf. Lc 1,38).


Du Vatican, 4 octobre 2015 
Fête de Saint-François d’Assise

Merci pour ce silence!


Après plusieurs jours de silence, j’ai le plaisir de vous retrouver à nouveau. C’est difficile pour une rédaction tenue par une personne comme la nôtre de fonctionner en cas d’absence, ce qui a été mon cas. Je suis de retour à nouveau et je vous souhaite une très bonne et heureuse année. Nous entrons dans une nouvelle année avec de nouveaux défis. Dieu nous donne la chance de vous servir par l’information.

Ave Maria